Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 20


Publié le 04/07/2010 à 15:51:46 par VingtsCoeurs

/Octobre 2011 : Chair, sang et rock n’roll/

Je restais bouche-bée. Si les évènements de la matinée avaient été marquants, ces quelques mots suffisaient à briser le peu d’espoir qui me restait. Je posais machinalement une main sur ma plaie à la cuisse, de rage, comprimant toujours plus fort la blessure jusqu’à que la douleur ressentie fut assez forte pour me calmer. L’autre main, plaquée sur le front, passant dans mes cheveux, ressassant le peu d’informations à notre disposition afin de changer le destin peu enviable qui semblait s’offrir à nous.
« Encore heureux que tu n’aies touché mot à personne. Inutile de les faire paniquer de suite, dans le pire des cas, ils le sauront bien assez tôt.
_ Ouais… Je pense aussi. Oh, j’y pense. Tu te souviens que les rayons UV fonctionnent comme une barrière pour ces trucs ? Je pense qu’on devrait penser à s’équiper de lampes à UV. Pour deux raisons : Sans réel approvisionnement et préparation, on ne passera pas le mois, voire la semaine. Et c’est la seule chose qui est efficace à 100%, que je sache », lança t-il, discrètement, alors qu’Isabelle passait à côté de nous, me jetant un regard furtif pour le laisser traîner plus longuement sur Matt.
« Enfin, je te dis ça, c’est dans l’optique de passer des nuits tranquilles, si jamais on réussit à passer celle-ci, reprit-il, avant de reprendre son attitude habituelle et de lâcher le peu de sérieux que les circonstances lui avaient accordées. Enfin, le bon côté, dans tout ça, c’est que j’ai une touche. J’espère pouvoir tâter la marchandise avant de devoir payer l’addition, si tu vois la métaphore moisie », dit-il, sans quitter des yeux Isabelle (sa silhouette ou ses hanches, je ne saurais vraiment dire).
_ Mouais… J’espère que t’as pensé à chercher où on pouvait trouver tes merdes, sans vouloir te rappeler les conséquences de ton laxisme de ce matin, lâchais-je, sans me rendre compte des conséquences de mes paroles.
_ Mmh, lâcha Matt, le visage sombre. Bon, dit-il en reprenant son expression normale, je t’ai trouvé ça, dit-il en me tendant un pistolet semblable à celui qu’il portait. Je te préviens, au cas où tu t’y connaitrais, que celui-ci n’est pas un 9mn, mais un calibre 357. Donc pas quinze coups, mais douze. Désolé, on n’a trouvé qu’un 9mn, et je l’ai pris. Je préfère la finesse, si l’on puis dire. Et pour l’infirme que tu es, voici, reprit-il en me tendant cette fois-ci une canne noire. Si tu regardes bien, c’est une reproduction de la canne de House, chopée dans un magasin de goodies de séries, pas trop loin. C’est mon cadeau pour ta rapide convalescence, et pour que tu puisses te déplacer en toute autonomie :hap : .
_ Sympa, fis-je, avant de protester : Et tu te gardes le 9mn pour toi tout seul ? Avec ma canne, si je suis dans la merde, bien le 357, je vais être projeté par le recul, plaqué à terre, hors d’œuvres gratuit pour ces salauds, merci bien.
_ Apparemment, j’ai bien fait de te préciser « Au cas où tu t’y connaitrais ». Mmh…. Flemme de t’expliquer, en gros c’est pas un .357 Magnum, t’inquiète pas Ryo Saeba. C’est pas non plus le Cricket de Men In Black, c’est juste assez puissant pour que tu puisses te défendre correctement. Bref, c’est le dernier de nos soucis pour l’instant :sournois : .
_ J’espère juste ne pas avoir à m’en servir, remarque.
_ Je pense qu’il y a peu de chances que la poudre ne souille pas tes petites mimines. Sauf si tu te fais vampiriser avant, bien sûr, mais restons positifs, lâcha Matt, avant de se lever. Je vais rejoindre Isa, je ne tiens pas à mourir sans connaître le sens de la vie », acheva t-il, en me laissant seul sur mon fauteuil, le gros calibre dans mes mains, la canne appuyée contre ma jambe meurtrie.
Je sortis le chargeur de la bête, l’observais un petit moment puis le remit en place, le plaçant dans la large poche du jean peu confortable qui remplaçais mon ancien compagnon déchiré et tâché de sang. Je pris la canne, flammes au bout, puis avançait plus tranquillement à travers la pièce, afin de faire la connaissance des survivants trouvés dans l’après midi, alors que j’étais dans les vapes.
3 nouvelles têtes. 2 remplaçant les morts, et un de plus. Je pensais alors, furtivement, que cette planque allait devenir subitement trop petite pour nous au fil du temps, si temps devant nous nous avions. Respectivement Yann, Cécile et Christophe. Une présence féminine de plus dans le groupe, des tensions de plus dans tout les cas. Yann et Chris semblaient deux gars sans histoires, et semblaient peu enclins à discuter de leur passé, même s’ils finirent par avouer qu’ils avaient survécus à leurs familles respectives, ayant mal vécus leur passage dans l’outre vie. Cécile, quant à elle, avait été retrouvée terrée dans un magasin, ne devant son salut qu’à l’intervention de Thomas, ayant fait tomber les rayons de lumières sur la chose qui tentait d’en faire son repas. D’autres informations sur eux furent sujettes à discussions, mais je ne jugeais pas utile d’y faire attention, ma jambe recommençant à me ronger. Les heures passèrent, d’abord dans l’insouciance la plus totale, puis petit à petit dans la peur environnante, pour finir dans une terreur profonde. La pendule numérique affichait presque minuit en chiffres rouge électrique, ou plutôt rouge sang de mon point de vue. Derrière les stores et les fenêtres nous parvenaient des bruits inquiétants. Matt, la sueur coulant le long de son visage, regardait l’écran lumineux du portable, impuissant, cherchant la trace d’autres survivants dans les alentours, approfondissant toujours devant l’échec systématique qu’il rencontrait. Les bruits cessèrent vers l’aube, la nuit avait été calme pour nous.
Matt me montra un article de blog inquiétant au sujet de cas semblable au « vampire » vu la veille.
Nous avions des cernes sous les yeux, à cause du manque de sommeil et du stress. J’eus du mal à lire, puis lorsque je compris, je restais les yeux sur les lignes, les sourcils froncés, horrifié et dubitatif quand à l’association improbable entre les mots « zombie » et « intelligent », « humanoïde ».
Certaines de ces choses devenaient de plus en plus puissantes en se repaissant du sang drainé sur leurs victimes, comme de véritables vampires. Matt me montra des enregistrements de mauvaises qualités, des vidéos amateurs, des bandes vidéos de supermarchés, qui attestaient tous de cette vérité : tels de vrais vampires, certaines de ces choses buvaient du sang et raisonnaient comme des hommes, du moins réussissaient à balbutier quelques mots (une des vidéos, provenant du Royaume-Uni, enregistrement d’une supérette, s’achevait par un beuglement horrifiant d’une de ces créatures, de noir vêtue, prononçant distinctement le mot « Blood ». A vous faire froid dans le dos.
J’en avais cependant seulement mal à la jambe. Je repartis me coucher auprès de Claire, laissant Matt ruminer devant son écran, Isa adossée à lui.


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