Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 37 : /Février 2012 : Echappatoires/


Publié le 24/11/2010 à 23:06:55 par VingtsCoeurs

[ Les cris des patrouilles retentirent. Les grognements, lointains, aussi. ]

J’étais en sueur. Je me retournais pour réveiller tout le monde. Pour voir Matthieu les yeux embués, fixant le plafond dans la pénombre, allongé aux côtés d’Isabelle sur un matelas trainant par terre depuis le jour de notre arrivée.
« Fallait bien que ça arrive. En un sens on le savait tous. Lâcha-t-il d’un ton fataliste. Pourquoi maintenant ? » Reprit-il après un long temps pour avaler sa salive.
Il se frotta les yeux pour se lever en reposant délicatement la main d’Isabelle sur le matelas, à sa place vacante.
« Elle a l’air si heureuse. Vu qu’elle ne sait pas encore. C’était bien. Avant. Je la laisse dormir encore une minute. Préviens la tienne » , me dit-il, chuchotant à peine, la voix déraillant.
« Je me charge des autres, lâcha Cécile, à notre grand étonnement. Presque un mois que chaque nuit ce chien m’empêche de dormir. Au final, ça m’évite de paniquer comme la pimbêche moyenne » , glissa-t-elle en se levant nonchalamment pour mettre sa paire de bottes, encore quelque peu boueuse des promenades qu’elle aimait à faire durant la journée, désœuvrée. « Et ça aussi c’est fini. » soupira-t-elle, quelques larmes coulant de ses joues.

Par la fenêtre ouverte, de plus en plus de bruit se faisait entendre, de diverses sources. Le froid hivernal commençait à s’immiscer dans notre désormais ex-refuge, comme pour briser la quiétude qui avait été notre durant tout ce temps.

J’accourais à la chambre que nous occupions Claire et moi. Le bruit de mon escapade à la salle de bains et ma cavalcade l’avait réveillée, elle attendait, toujours dans le lit, le buste à la verticale, me regardant.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Je restais silencieux. J’ouvrais d’un coup sec le tiroir de la commode pour prendre nos deux pistolets et de quoi les trimballer. Je lui tendais son dû d’un air grave.
Elle restait à sangloter le temps que je mette mes chaussures, la première chemise blanche et froissée me tombant sous la main et un t-shirt à mettre dessous afin de prévenir les conditions hivernales.
Je prenais quelques affaires dans un sac, au fond duquel je retrouvais un vieux paquet contenant deux cigarettes malmenées. Une fois ceci fait, je posais mon regard sur le visage de Claire, et mes lèvres contre les siennes. Je lui pris la main, la posant sur mon cœur, lui chuchotant des mots pour la rassurer.
Je la laissai s’habiller pour retourner dans la pièce principale où je trouvais le reste du groupe, l’air grave et le visage pâle. Pour la plupart, ils étaient prêts, habillés chaudement avec le peu de choses à notre disposition, et des sacs remplis des quelques nécessités.

Gribouille aboya. Isabelle la caressant pour tenter de la calmer. Alors que Claire nous rejoignait, le premier coup de feu éclata, brisant le semi-silence d’avant.

« Rapidement, on sait ce qu’on fait ? Demanda Isabelle, continuant de caresser le chien, accroupie à ses côtés.
_ Non. On survit, lâcha Thomas.
_ Dans ce cas, autant rester ici, clama Théo.
_ Super idée. Juste une hypothèse : si jamais -je dis bien jamais- tout le monde en bas se fait trucider, on se retrouvera donc avec un problème Zombie équivalent à la population de Paris et des poussières autour de nous. Je rappelle que l’on a pas de vivres. Et que j’ai vu l’Armée des morts, et que rester coincé sur le toit d’un immeuble en hiver, c’est pas le top plan. Alors bien sûr, je comprends le dilemme entre la mort par famine ou par gelure, cependant, j’aimerais si possible mourir autre part qu’à Paris, glissa Matthieu, coupant la parole à Cécile.
_ Bonne analyse, lâcha-t-elle.
_ Pas faux, encore que le problème Zombie est déjà équivalent ici à la population de Paris. Comment faire donc pour se barrer. Et surtout, où aller ? Ajouta Claire.
_ On se bouge direction la cantine. Derrière se trouve un hangar, avec un tableau contenant toutes les clés des véhicules. Tableau fermé à clé, mais bon, avec ça - dit Théo en pointant son arme - ça devrait le faire.
_ Faut juste espérer y arriver en entier, claqua Yann. Je me demande pourquoi on est venus ici, c’était vraiment une idée de merde quand on y repense.
_ Pas faux. Mais on ne pouvait pas savoir, dis-je. Pour ça c’est bien simple, ce qu’il faut faire, c’est trouver un véhicule assez spacieux, y stocker de la nourriture et repartir d’où l’on vient.
_ Tu veux..
_ Exactement, dis-je en coupant Théo et en chargeant mon arme. On repart à Lille.»


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