Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 19


Publié le 04/07/2010 à 15:51:19 par VingtsCoeurs

/Octobre 2011 : Organisation 2/

Je m’étais endormi paisiblement, Claire dans mes bras, le corps calme et empli d’une délicieuse chaleur. Je vis dans mes rêves, furtivement, le regard de la chose de ce matin. Pourtant, dans mes rêves je n’avais pas peur, mais j’étais plutôt attiré par cette figure au sourire hautain, fendant sa face en deux comme un canyon dans un désert de sable blanc.
Je rouvris les yeux, lentement. J’entendais les notes claires de la chaîne hi-fi, reconnaissant à peine Supertramp, affalé sur le canapé, toujours. Claire sur moi. Le souffle régulier, ses yeux entrouverts.
Ironiquement, le morceau joué était Don’t Leave Me Now. Etant un peu embarrassé, je sentais mes joues s’empourprer petit à petit, mes yeux fixés dans les siens. Ces yeux.. Des pierres précieuses, brillantes et scintillantes.
Je sentais vraiment mon visage brûler, sous mes pansements. Je transpirais un peu. Puis mes yeux se détachèrent des siens lorsque j’aperçus qu’elle pleurait. Je tombais alors sur la pendule. 19h54. La nuit était tombé, j’avais dormi tout l’après-midi.
Partout autour, mes compagnons se préparaient à une nuit de terreur. Je remarquais de nouveaux visages, qui m’adressaient un signe de tête, pour la plupart. La tension était palpable. Matt rentra dans la pièce, un nouvel accoutrement, chemise blanche et t-shirt blanc dessous, jean noir, et ses cheveux eux-aussi débarrassés du sang qui incrustait ses mèches tombantes. Ses joues arboraient deux-trois coupures à peine cicatrisées. D’un regard, il m’invita à le rejoindre. A sa ceinture, je vis l’éclat du métal qui m’aveugla un court instant. Claire se releva et me regarda, sans mot dire. Thomas me regardait, les yeux vides. Je me levais, et, passant à son niveau, n’eus que la force de lui dire, sans pouvoir le regarder :
« Désolé pour Laure. »
Pour réponse, je n’eus que son poing, qu’il vint poser, lentement, contre mon épaule valide, les siennes tremblantes, et les yeux masqués par ses cheveux, l’échine inclinée vers le sol.
J’eus un dernier regard pour Claire, des larmes coulant le long de ses joues, transformant ses yeux d’émeraudes en cristaux translucides. La perte de Laure l’avait réduit au silence, elle qui était, il y a peu encore, une de celles que l’on n’arrête pas lors d’une conversation.
Je rejoignais Matt, à l’écart, qui s’était assis dans un fauteuil, devant une petite table. Ses jambes croisées, il était absorbé par sa besogne. Je claudiquais toujours à cause de ma blessure, mais la douleur n’était plus ce qu’elle était. Je pris le siège qui se tenait à ses côtés. Sans me regarder, il me dit, en pointant l’écran du portable :
« J’ai arrêté de chercher sur ces choses. Pendant que tu dormais, on est allés récupérer quelques survivants, dans les alentours. C’est les seuls que j’ai pu localiser grâce à Internet. On est passés dans le poste de police le plus proche, on a pu récupérer quelques revolvers, en cas d’extrême urgence », dit-il en me montrant furtivement son SIG-Sauer.
« On n’a trouvé que ce modèle, si tu tiens à savoir. Modèle utilisé par l’ex-glorieuse police française. Avant d’être dévorée vivante, bien sûr.
_ Génial, comme ça, si ces trucs ne réussissent pas à nous avoir, on pourra toujours s’entretuer, super comme idée, lançais-je, sans avouer que j’avais eu la même, quelques heures avant.
_ Je ne relèverai même pas. Si je te dis ça, c’est pour une bonne raison, ou mauvaise nouvelle, si tu préfères. Lue sur le Web, dont tu peux la prendre avec des pincettes, si tu préfères.
_ A ce niveau, je ne pense pas qu’il pourrait se passer quelque chose de pire, même si je suis sûr que tu vas trouver quelque chose dans le genre, ajoutais-je, en voyant le rictus sarcastique de mon ami.
_ Je pense bien avoir trouvé. Tu sais, je t’avais dit que le gouvernement était sensé envoyer l’armée ici ?
_ C’est précisément ce qu’on attend, avouais-je.
_ Uh uh uh. Je ne devrais pas en rire, mais ça doit être les nerfs qui lâchent devant cette histoire ridicule. L’armée ne viendra jamais. En fait, la France saine est enclavée dans Paris, tout autour des Champs Elysées et de l’Elysée. L’armée garantie cette zone tant bien que mal, twitté par un gars qui a la chance d’être dans cette zone de défense. Ils tirent à vue sur tout ce qui essaie d’approcher. On est foutu, quoi. Et comme d’habitude, tu es le seul au courant. J’ai pas eu le courage de le dire aux autres. Des idées ? », me lança-t-il, d’un air franchement désespéré.


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