Note de la fic :
Publié le 04/07/2010 à 15:49:37 par VingtsCoeurs
/Octobre 2011 : Organisation/
[Un cri se fit entendre non loin, et je reconnu à peine la voix de Benjamin avant de m’évanouir, faute de trop d’émotions.]
Je rouvrais les yeux, le corps engourdi. Mes omoplates meurtries contre la pierre glacée et humide qui pavait la rue. Mes cheveux, trempés par l’eau et le sang mêlé, tombaient en de longues mèches devant mes yeux. J’avais mal. Mon épaule droite me tiraillait. Je me relevai péniblement, regardant furtivement ma plaie, observant d’un œil vide la blessure gercée, une trace de sang coagulé qui avait tâché mon t-shirt en piteux état. Des déchirures partout, des coupures et traces de sang. La douce chaleur de la mâtinée s’était évaporée aussi sûrement que notre assurance face à ce danger nouveau.
A cause de nous, quelqu’un était... Mort dans cette galerie sombre, dévoré par ces choses, ces vampires, incapables de supporter la lumière et se nourrissant de notre chair et notre sang. Et le cri de Benjamin entendu peu de temps auparavant n’était guère rassurant.
Je frissonnai. Je poussais Matt, la face ensanglantée contre terre, des coupures de verre sur les joues, les cheveux en bataille. Je cherchais Théo du regard, mais ne le trouva pas. Quelques tâches de sang se dirigeaient en direction de la Galerie des Tanneurs. Pas difficile à comprendre où était parti Théo, et vers où il se dirigeait. Je tentais de me relever, oubliant le tesson de verre fiché dans ma cuisse. De douleur je m’écroulais, me rattrapant de justesse à un lampadaire providentiel. Matt observa ma plaie, et me lança :
« Je ne sais pas où est parti Théo, mais avec toi dans cet état, je ne rentre pas dans la galerie.
_ On ne va pas les laisser crever !
_ Et se jeter dans la gueule de ces monstres ? Merde quoi ! Ces trucs ont eu Alex’ ! Et… Si tu tiens vraiment à y aller, tu ramperas tout seul.
_ ‘Chier… Ma jambe me fait mal. »
Matt marqua un temps. Il observa ma jambe, mes mains crispées sur le métal froid du poteau noir.
« Mai.. mais.. Oh, et merde tiens, » dit-il en s’approchant. Il déchira une manche de son t-shirt, retira sa ceinture et me la tendit.
« Et je fais quoi, dis-je, voyant son bras gauche, sous un souffle glacé du vent nordique, avoir la chair de poule, avec ta cein..
_ Mords-la, coupa t-il. 3. 2. 1, dit-il en retirant d’un coup sec le bout de verre.
_ AAAAAAAH BORDEL !!, lâchant la ceinture, qui tomba dans une flaque d’eau.
_ Voilà, fit-il en utilisant sa manche pour me faire un bandage de fortune, une large tâche de sang perçant le fin tissu.
_ RAAAH PUTAIN…
_ Désolé, j’ai fait du mieux que j’ai pu. Je t’aurais bien proposé d’aller dans une pharmacie, mais je ne sais pas si tu as remarqué, mieux vaut ne pas trop rentrer dans des lieux « publics » la gueule enfarinée ou affaibli.
_ T’aurais pu pré.. prévenir ‘foiré va… PUT-ain , ça arrache, m’interrompis-je avant de voir deux silhouettes sortir en courant de la Galerie des Tanneurs, l’un poussant prestement un caddie, l’autre regardant l’air affolé en arrière. Peu derrière, une dernière silhouette se jetant à terre, esquivant des coups invisibles, se projetant littéralement hors de la Galerie et roulant sur les pavés, l’air affolé. JE crus reconnaître Théo.
_ ON SE TAILLE !! dit-il, ses paroles transpirant la peur.
_ Hein, qu… quoi ? », fis-je, avant de voir une silhouette marcher juste devant la porte vitrée, s’arrêtant au niveau où la lumière, dernière barrière nous protégeant, lui interdisait tout passage. Loin d’être décharné ou totalement décérébré, il affichait un air hautain et une peau relativement pâle, nous toisant de regard. Il disparut dans l’ombre sans un mot.
« C’était quoi, ça ?, lança Matt.
_ Un de.. c.. ces trucs là ! gueula Benjamin. Il.. Il nous a attaqué, m.. mais pas comme les autres hier ! Il ri… riait, et il a quasiment bouffé Sam devant nos.. nos yeux, dit-il, apeuré et choqué.
_ Il riait ? »
Nous poursuivîmes cette discussion sur le chemin du retour, moi claudiquant, épaulé par Thomas et Matt, Benjamin et Théo poussant le caddie, heureusement bien chargé. Articles de cuisines, victuailles, jeans, couvertures, pulls, un peu de tout. Durant le trajet qui nous conduisit à l’appartement, je commençais à penser sérieusement à aller se procurer des armes un peu plus meurtrières que des couteaux.
Je gardais ces pensées réjouissantes pour un temps, m’affalant à l’arrivée sur un canapé, me tenant la jambe, paralysée de douleur. Ma consolation fut l’aide de Claire, m’apportant des bandages, des pansements et de l’alcool pour désinfecter mes plaies.
Elle déchira de ses doigts fins le garrot de fortune que Matt m’avait confectionné. Il parlait avec Thomas, tout deux ayant le regard sombre. Je n’ai pas pu entendre leur conversation, à ce moment précis, Claire versa dans ma plaie le désinfectant, produisant une douleur intense alors que le liquide me cautérisait la chair, comme de la lave versée sur mes nerfs à vifs. Tout mes sens étaient annihilés par cette sensation d’oppression, et je serrais de mes mains maculées de mon sang l’étoffe pourpre du sofa. Les yeux exorbités, je sentais des larmes couler de ceux-ci, sans que je puisse les retenir devant elle. Elle me posa des pansements sur les coupures et me refit mon bandage à l’épaule, la piqûre du désinfectant atténuée par la cicatrisation progressive de la plaie déjà entamée et l’intensité de la douleur endurée juste avant. Elle sécha mes larmes, passa ses doigts alors rougis par mes blessures dans mes cheveux, et me déposa un doux baiser sur le front. Elle m’aida à me relever, prit des affaires dans le caddie remonté, piochant dans les multiples vêtements pris en vrac avant la funeste rencontre et me poussa jusqu’à la salle de bain. Elle m’assit sur le panier à linge, me fit enlever mon t-shirt et mon jean, et s’occupa de laver à l’eau claire les traces de sang que j’arborais, zigzaguant entre les pansements qu’elle venait de poser. Elle débarrassa le sang de mes cheveux, et m’aida à me vêtir des affaires prises. Nous refîmes le chemin inverse jusqu’au canapé, où elle s’assit à mes côtés, me tenant le bras.
La douleur s’était envolée. Je sentais une légère fièvre, mais rien de plus. Je saisis quelques bribes de conversations, dont celle de Thomas et Matt, brefs chuchotements : ma faute, j’aurais dû… Rien d’intelligible, malheureusement. Je sentis la fatigue et le confort l’emporter sur moi, et mes paupières se fermèrent lourdement, la main de Claire serrant la mienne.
[Un cri se fit entendre non loin, et je reconnu à peine la voix de Benjamin avant de m’évanouir, faute de trop d’émotions.]
Je rouvrais les yeux, le corps engourdi. Mes omoplates meurtries contre la pierre glacée et humide qui pavait la rue. Mes cheveux, trempés par l’eau et le sang mêlé, tombaient en de longues mèches devant mes yeux. J’avais mal. Mon épaule droite me tiraillait. Je me relevai péniblement, regardant furtivement ma plaie, observant d’un œil vide la blessure gercée, une trace de sang coagulé qui avait tâché mon t-shirt en piteux état. Des déchirures partout, des coupures et traces de sang. La douce chaleur de la mâtinée s’était évaporée aussi sûrement que notre assurance face à ce danger nouveau.
A cause de nous, quelqu’un était... Mort dans cette galerie sombre, dévoré par ces choses, ces vampires, incapables de supporter la lumière et se nourrissant de notre chair et notre sang. Et le cri de Benjamin entendu peu de temps auparavant n’était guère rassurant.
Je frissonnai. Je poussais Matt, la face ensanglantée contre terre, des coupures de verre sur les joues, les cheveux en bataille. Je cherchais Théo du regard, mais ne le trouva pas. Quelques tâches de sang se dirigeaient en direction de la Galerie des Tanneurs. Pas difficile à comprendre où était parti Théo, et vers où il se dirigeait. Je tentais de me relever, oubliant le tesson de verre fiché dans ma cuisse. De douleur je m’écroulais, me rattrapant de justesse à un lampadaire providentiel. Matt observa ma plaie, et me lança :
« Je ne sais pas où est parti Théo, mais avec toi dans cet état, je ne rentre pas dans la galerie.
_ On ne va pas les laisser crever !
_ Et se jeter dans la gueule de ces monstres ? Merde quoi ! Ces trucs ont eu Alex’ ! Et… Si tu tiens vraiment à y aller, tu ramperas tout seul.
_ ‘Chier… Ma jambe me fait mal. »
Matt marqua un temps. Il observa ma jambe, mes mains crispées sur le métal froid du poteau noir.
« Mai.. mais.. Oh, et merde tiens, » dit-il en s’approchant. Il déchira une manche de son t-shirt, retira sa ceinture et me la tendit.
« Et je fais quoi, dis-je, voyant son bras gauche, sous un souffle glacé du vent nordique, avoir la chair de poule, avec ta cein..
_ Mords-la, coupa t-il. 3. 2. 1, dit-il en retirant d’un coup sec le bout de verre.
_ AAAAAAAH BORDEL !!, lâchant la ceinture, qui tomba dans une flaque d’eau.
_ Voilà, fit-il en utilisant sa manche pour me faire un bandage de fortune, une large tâche de sang perçant le fin tissu.
_ RAAAH PUTAIN…
_ Désolé, j’ai fait du mieux que j’ai pu. Je t’aurais bien proposé d’aller dans une pharmacie, mais je ne sais pas si tu as remarqué, mieux vaut ne pas trop rentrer dans des lieux « publics » la gueule enfarinée ou affaibli.
_ T’aurais pu pré.. prévenir ‘foiré va… PUT-ain , ça arrache, m’interrompis-je avant de voir deux silhouettes sortir en courant de la Galerie des Tanneurs, l’un poussant prestement un caddie, l’autre regardant l’air affolé en arrière. Peu derrière, une dernière silhouette se jetant à terre, esquivant des coups invisibles, se projetant littéralement hors de la Galerie et roulant sur les pavés, l’air affolé. JE crus reconnaître Théo.
_ ON SE TAILLE !! dit-il, ses paroles transpirant la peur.
_ Hein, qu… quoi ? », fis-je, avant de voir une silhouette marcher juste devant la porte vitrée, s’arrêtant au niveau où la lumière, dernière barrière nous protégeant, lui interdisait tout passage. Loin d’être décharné ou totalement décérébré, il affichait un air hautain et une peau relativement pâle, nous toisant de regard. Il disparut dans l’ombre sans un mot.
« C’était quoi, ça ?, lança Matt.
_ Un de.. c.. ces trucs là ! gueula Benjamin. Il.. Il nous a attaqué, m.. mais pas comme les autres hier ! Il ri… riait, et il a quasiment bouffé Sam devant nos.. nos yeux, dit-il, apeuré et choqué.
_ Il riait ? »
Nous poursuivîmes cette discussion sur le chemin du retour, moi claudiquant, épaulé par Thomas et Matt, Benjamin et Théo poussant le caddie, heureusement bien chargé. Articles de cuisines, victuailles, jeans, couvertures, pulls, un peu de tout. Durant le trajet qui nous conduisit à l’appartement, je commençais à penser sérieusement à aller se procurer des armes un peu plus meurtrières que des couteaux.
Je gardais ces pensées réjouissantes pour un temps, m’affalant à l’arrivée sur un canapé, me tenant la jambe, paralysée de douleur. Ma consolation fut l’aide de Claire, m’apportant des bandages, des pansements et de l’alcool pour désinfecter mes plaies.
Elle déchira de ses doigts fins le garrot de fortune que Matt m’avait confectionné. Il parlait avec Thomas, tout deux ayant le regard sombre. Je n’ai pas pu entendre leur conversation, à ce moment précis, Claire versa dans ma plaie le désinfectant, produisant une douleur intense alors que le liquide me cautérisait la chair, comme de la lave versée sur mes nerfs à vifs. Tout mes sens étaient annihilés par cette sensation d’oppression, et je serrais de mes mains maculées de mon sang l’étoffe pourpre du sofa. Les yeux exorbités, je sentais des larmes couler de ceux-ci, sans que je puisse les retenir devant elle. Elle me posa des pansements sur les coupures et me refit mon bandage à l’épaule, la piqûre du désinfectant atténuée par la cicatrisation progressive de la plaie déjà entamée et l’intensité de la douleur endurée juste avant. Elle sécha mes larmes, passa ses doigts alors rougis par mes blessures dans mes cheveux, et me déposa un doux baiser sur le front. Elle m’aida à me relever, prit des affaires dans le caddie remonté, piochant dans les multiples vêtements pris en vrac avant la funeste rencontre et me poussa jusqu’à la salle de bain. Elle m’assit sur le panier à linge, me fit enlever mon t-shirt et mon jean, et s’occupa de laver à l’eau claire les traces de sang que j’arborais, zigzaguant entre les pansements qu’elle venait de poser. Elle débarrassa le sang de mes cheveux, et m’aida à me vêtir des affaires prises. Nous refîmes le chemin inverse jusqu’au canapé, où elle s’assit à mes côtés, me tenant le bras.
La douleur s’était envolée. Je sentais une légère fièvre, mais rien de plus. Je saisis quelques bribes de conversations, dont celle de Thomas et Matt, brefs chuchotements : ma faute, j’aurais dû… Rien d’intelligible, malheureusement. Je sentis la fatigue et le confort l’emporter sur moi, et mes paupières se fermèrent lourdement, la main de Claire serrant la mienne.