Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 12


Publié le 31/10/2009 à 19:28:08 par VingtsCoeurs

/Octobre 2011 : Terminus, tout le monde descend !/
=> Métro Rihour /Ouais, je sais, ça fais classe :hap: /

Mes yeux se posèrent sur les pixels composant les lettres du sms de Claire. Mon c?ur commença à battre un peu plus vite, plus d'excitation que de peur. Je sentis mon corps frissonner tout entier.
" D'après son sms, ils se trouvent là.
_ Comment on les rejoint ? On ne sait pas si le métro marche encore, s'interrogea Isa.
_ Vu les étincelles que je vois au loin dans la rampe de métro qui nous sépare, soit y'a eu un pépin technique, soit.. , commençais-je.
_ Soit y'a eu un autre type de pépin, on a compris, continua Matt. Je veux pas faire flipper mon monde, mais, c'est normal qu'on ait rien vu sur la route ? Je veux dire, s'ils sont poursuivis par ces trucs, et qu'on en a pas vu, c'est très probable qu'ils ne soient pas en fuite face à plus qu'un petit groupe de ces merdes.
_ Autant que t'arrête là alors, parce que tu commences vraiment à faire flipper ton monde, lâcha Thomas.
_ K, Terminator.
_ Ferme ta gueule, trouillard.
_ C'est pas moi qui achève de sang-froid les pharmaciens, glissa Matt avec un petit sourire sournois [ :sournois: ]
_ C'est pas moi qui fait dans mon froc alors qu'il s'est encore rien passé :hum: " acheva Thomas, coupant court à la discussion.

Nous nous engouffrâmes donc dans ce tunnel qui devait nous mener à Claire et aux autres, et aussi à ce qui avait transformé une soirée télé normale en film d'horreur grand budget. L'oxygène glacé s'infiltra dans nos poumons, cette odeur de renfermé, asphyxiante, handicapant notre odorat. Dans la pénombre, seules les lumières vacillantes de nos cigarettes se consumant et les étincelles du wagon non loin éclairaient notre champ de vision. Les cris s'étaient tus depuis quelques minutes, et l'angoisse me prenait les tripes.
Arrivés au niveau de ce wagon abandonné, nous assistâmes à quelque macabre spectacle : des corps décapités, des jambes seules baignant dans une mare de sang, des attachés-cases éventrés, dont certains laissaient échapper au compte-goutte ce liquide noir. Jade se retint de vomir, Matt et Isa eurent un haut-le-c?ur. Moi même j'eus des nausées devant ce spectacle, mais Thomas resta impassible. Il observait l'obscurité des rails, ne tenant pas compte des tâches de sang qui maculait les sièges et le sol du wagon, qui avait certainement été témoin d'un massacre bestial.

" Des rats, remarqua t-il.
_ Suis presque content qu'ils viennent nous tenir compagnie, vois-tu " , lâcha Matt, interrompu dans sa tentative humoristique - afin certainement de détendre l'atmosphère - par une redondance des cris, plus proches que jamais.
Des bruits de pas très rapprochés entre eux se firent entendre, des bruits de courses et aussi des bruits de lutte, entrecoupés d'appels à l'aide. Nous nous mirent alors à courir en direction de ces bruits, risquant de vaciller dans la pénombre, esquivant les rongeurs bien mal-informés du mal qui sévissait dans leur habitat.

En arrivant à la station suivante, et ainsi à la lumière de celle-ci, j'aperçus la silhouette de Claire, ombre se détachant de la clarté terne qu'était la lueur des ampoules défaillantes du métro. Je vis aussi plusieurs autres silhouettes qui m'étaient inconnues, et...
Une dizaine d'autres, aux vêtements maculés de sang séchés, aux yeux révulsés et à la démarche inégale. Tantôt ils couraient comme des dératés, de la bave s'échappant de la commissure de leurs lèvres, aspergeant les alentours, tantôt ils s'arrêtaient et scrutaient les environs, comme écoutant un bruit inexistant.

Arrivés au niveau de Claire, celle-ci me vit, les yeux pleins de panique, et ne put que pointer du doigt une silhouette chancelante qui s'approchait.
Mon regard balaya d'abord son groupe, pour voir 5 adolescents d'à peu près mon âge se débattre à deux contre un contre ces choses, s'aidant d'un peu tout ce qui leur tombait sous la main, généralement des barres de fers ou des tessons de bouteilles, luttant pour leur propre survie avant tout.
Puis mes yeux s'arrêtèrent sur cette silhouette que me montrait Claire, sa main tremblant. Alors je me mis à trembler aussi.

Légèrement courbée, les yeux d'un rouge total et profond se déversant en larmes le long de ses joues, visage caché pour le reste par de longs cheveux châtains sales et souillés de sang, avec pour seul vêtement dans le froid glacial une tunique de nuit rose terne, maculée elle-aussi de sang et déchirée par endroits. Elle releva la tête et je vit clairement le visage de Laure. Et je ressentis ce que devait ressentir Jade à la mort de Guillaume. J'étais pétrifié par cette vision et je vis une ombre me dépasser.
Thomas venait de sprinter sur Laure, pieux dégainés, et j'avais cru voir le reflet de quelque liquide au niveau de son visage lors de son passage, liquide qui s'était volatilisé en minuscules étoiles scintillantes à la lumière du métro.


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