Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8


Publié le 31/10/2009 à 19:25:04 par VingtsCoeurs

/Octobre 2011 : Feuille d'Automne sanglante 2/

Les bruits continuaient à l'étage. Pétrifiés, dans une obscurité partielle, nos visages ne laissaient apparaître que de la peur. Jetant un coup d'œil à la seule fenêtre de la pharmacie, je remerciais le destin d'avoir ôté de l'esprit de l'oncle Gills l'idée de faire une vitrine, ce qui m'évitai de penser à ce qui pouvait nous attendre dehors. Sans - bien sûr - penser à ce qui nous attendait à l'étage.
" Je.. Je vais aller voir ce qu'il se passe, dit M. Gills, avec difficulté.
_ Je serais pas trop pour, à votre place, chuchota Matt. A tout les coups il est devenu comme eux qui rodent dehors.
_ Putain, nous fais pas flipper !, dit Isabelle sans bouger les lèvres, se tournant vers Jade qui semblait plus que terrifiée.
_ Pour une fois, je suis d'accord avec lui, siffla entre ses dents Thomas. C'est trop glauque pour être rien. Je veux dire, les gars dehors sont pas devenus des monstres sanguinaires pour rien, non ? Y'a forcément un truc qui clochait avant.
_ Dixit le gars qui n'y croyait pas deux heures avant, ajoutais-je.
_ Après ce qui s'est passé, autant dire que je m'y suis forcé. Bref, ce que je pense, c'est que la grippe a transformé ces gars en.. trucs. C'est quasi-sûr. Alors, d'après ce que je sais de l'oncle de M. Gills, il est malade - depuis un bout de temps même - . Je ne suis donc pas tout à fait chaud pour monter dire coucou à Tonton Zombie.
_ Et si tu te trompes, on le laisse crever, en gros. Et si t'as raison, Laure connaît actuellement une grosse envie de chair humaine. En gros, je pense personnellement que tu dis n'importe quoi " , m'interrompis-je, notant que le bruit à l'étage avait cessé.
Un temps passa, le silence reprenant ses droits sur la petite discussion qui nous venions de tenir, puis fut brisé par des pas à l'étage. Espacés, lourds.. Chaque pas semblait être un poids de plus sur mon coeur, un des derniers coups de l'horloge de mon coeur.
" Il-il ne s'est pas levé depuis sept mois, crut bon de stipuler M.Gills.
_ Merci, c'est très rassurant, ajouta Thomas. En tout cas, je ne monte pas là-haut.
_ Pa-pareil, dirent Jade et Isabelle en chœur, le menton tremblotant de peur.
_ Pas - pas besoin, la po-por-porte menant à l'étage n'est pa-pas fermée, bégua M. Gills.
_ Suuper " , dis-je.
En effet, comme pour justifier les paroles de Gills, les pas lourds se firent entendre de plus en plus forts, se rapprochant, pour devenir clairs lorsqu'ils atteignirent le bois de l'escalier. La tension ambiante, d'abord palpable, devint à couper au couteau, le souffle terrifié de chacun venant monter la température de la pièce. La porte de celle-ci s'ouvrit en grinçant, nos regards terrifiés n'osant regarder son encadrement, ainsi que la personne - ou la chose - qui l'avait ouverte.
La silhouette titubante trébucha et s'affala à terre, à quelques mètres de nous. Nous restâmes immobiles, puis M. Gills se précipita vers celle-ci. Inerte, le corps de l'oncle Gills faisait entendre une respiration lente, ce qui ne me soulagea qu'à moitié. Si elle ne ressemblait en rien à la respiration lourde et difficile de Guillaume/chose, ça ne prouvait pas la normalité du corps que retournait à l'instant M. Gills... Laissant apparaître des yeux gris terne, me rassurant quelque peu. Rien à voir avec les yeux injectés de sang qu'arborait Guillaume lors de son attaque.
M. Gills installa le corps de son oncle sur un fauteuil semblable à celui que j'occupais, corps qui reprit ses esprits après quelques minutes, le front en sueur.
" Ah.. Joseph, c'est toi... Du monde si tard ? Oh ma tête..
_ Du calme mon oncle. Que s'est-il passé ? Vous vous êtes levé.
_ J'étouffais... J'étouffe, rectifia l'oncle Gills. Ma fièvre ne cesse d'augmenter, je pensais que..
_ Il y a ce nouveau médicament, mon oncle. Apparemment, il devrait faire des miracles, cela devrait vous soulager. Tenez, dit M. Gills en tendant un flacon de pilules à son oncle dans la main droite, et un verre d'eau glacée dans la main gauche.
_ Merci... Alors, jeunes gens, qu'est-ce qui vous amène en plein milieu de la nuit ? " lança celui-ci après avoir ingurgité deux pilules noires et blanches et reposé son verre sur une table à côté de son fauteuil.
L'oncle Gills s'endormit paisiblement en plein milieu de notre explication, après quelques protestations aux évocations de mots tels que "monstre" , "zombie" et "sanguinaire". Intérieurement, je pensais qu'il nous prenait pour des drogués, car, d'un point de vue objectif, notre histoire semblait invraisemblable.
Nous passâmes de longues minutes à ressasser notre nuit, moi dans l'attente désespérée d'une réponse de Claire. Au moment où j'imaginais le pire, je remarquais qu'un détail clochait : le buste de l'oncle Gills ne bougeait plus. Le jeu de lumière sur sa robe de chambre de satin pourpre s'était tu. Au moment où j'en avisais les autres, et que leurs regards se tournait vers son corps inanimé, il ouvrit les yeux, nous fixant d'un air étrange, nous dévisageant.

Ses pupilles étaient d'un rouge sombre, et de son œil droit coulait une larme de sang.


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