Aujourd'hui je pose sèchement ces mots, sans aucune simple petite émotion, sans le petit fourmillement que je suppose que l'on doit ressentir lorsque l'on sent sa fin approcher. Ces mots sont sûrement les derniers, alors vous qui lisez ça, qui que vous soyez, je vais vous raconter une histoire, une histoire banale, une histoire d'amour, la mienne, comment cette histoire pourtant si belle a brisé de simples vies qui existaient sans demander quoi que ce soit, comment le bonheur a filé entre mes doigt comme de l'eau.



Revenons en arrière, six mois en arrière pour être plus précis. Je m'appelle Daniel, j'aurai bientôt 16 ans et demain c'est la rentrée au lycée. Ma première journée au lycée. En effet je passe en seconde, je me souviens encore de la joie que j'avais ressenti lorsque j'avais appris que j'avais eu mon brevet avec mention très bien si facilement, les gens me disaient souvent que je réussirait dans la vie et je les croyais, s'ils savaient aujourd'hui à quel point ils avaient tort. Nous sommes donc la veille de la rentrée, je suis dans mon lit, allongé, en train de réfléchir simplement. Une sonnerie retentit, me sortant de mes réflexions. C'est mon portable, mais qui ça peut bien être ? Je regarde le nom affiché : Alexis.
Alexis est un ami, mon meilleur ami pour être exacte. Nous sommes comme deux frères, sauf qu'on ne s'engueule jamais, nous tombons toujours d'accord. C'était la seule personne en qui j'avais confiance à cette époque. J'hésite, approchant ma main du téléphone puis la ramenant vers moi, je n'étais pas très sur d'avoir envie de parler ce soir, j'étais fatigué et je me doutais de ce qu'il allait dire. Malgré cela je décidai de lui répondre. Je pris le portable et décrochai :
« -Allo ?
-Hey Daniel ! Comment tu vas vieux ?
-Comme d'hab si tu vois ce que je veux dire et toi ?
-Super bien, et crois moi tu vas vite retrouver la joie de vivre quand tu sauras qui sera avec nous en cours ! »

Je l'avais vu venir. J'attendais patiemment qu'il lance le nom de toutes les filles qui allaient être dans notre classe et c'est effectivement ce qu'il fit. Mais je n'écoutais pas vraiment, les filles ne m’intéressaient pas plus que ça. Je cherchais plus qu'une simple fille avec qui je resterais trois mois puis je me lasserais, je cherchais la perle rare, celle qui allumerait mon regard et mon cœur chaque fois que nos yeux se croiseraient, celle qui n'aura pas besoin de mots pour me comprendre, mon âme sœur.

Je n'étais jamais tombé amoureux à cette époque, de petites amourettes qui n'avaient pas duré mais sinon jamais de vrai coup au cœur, je n'avais jamais dit « Je t'aime » à une fille. Pourquoi ? C'est une bonne question, je n'ai jamais considéré ce mot comme si important mais j'attendais d'être vraiment amoureux pour le dire à une fille. Ce que je ne savais pas à cette période, c'est que l'amour apportait plus de souffrances qu'on ne le croyait...