Note de la fic :
Kaileena, l'Impératrice des Papillons
Par : SyndroMantic
Genre : Fantastique, Horreur
Statut : Terminée
Chapitre 34 : Le Prix à Payer
Publié le 31/10/2010 à 17:41:17 par SyndroMantic
[Voilà, pour halloween, j'envoie le premier chapitre qui me semble rendre ma fic digne du genre de l'horreur. Ce serait très gentil à ceux qui lisent de me faire part de leur réaction par rapport à lui. Maintenant... bonne lecture ]
[c]Le Prix à Payer[/c]
Ce midi-là, Zohak avait mangé tout seul, à l'extérieur de la cabane. J'étais resté cloîtrée dans ma chambre toute l'après-midi, blottie sous mes draps, avec pour seul compagnie le dessin de mon prince guerrier, couché devant moi, sur mon matelas. Le silence étreignait le campement depuis de longues heures. Les arbres faisaient plus de bruit que nous. Je m'étais à peine aperçue que le vieil homme était entrée dans la petite cabane, désireux de dormir. Cela m'évita de le croiser, lorsque je partis à l'écart dans la nature. D'un pas moins engagé que la vielle, je me rendais à la plage, où m'attendaient les sables du temps. Ma seule chance d'accéder à un pouvoir plus grand que le Damãvand lui-même. D'échapper à l'emprise de ma réalité. J'avais à nouveau faim. Certes, ce dont m'avait nourri les sables n'était qu'une illusion, qu'un simple rêve. Mais en quoi valait-il moins que la réalité ? Au moins, il me permettait de Le voir. Sans les sables, jamais je n'aurais rencontré une telle personne. J'aurais demeuré là, attachée à un prêtre paresseux, sans aucun autre ami avec qui me divertir. Je trouvais dommage que nos relations se fussent ainsi envenimées. Cette ambiance m'était désagréable. Mais c'était de sa faute à lui, après tout, de ne pas vouloir comprendre ce que je vivais à ces instants. Il était vieux. Cette époque ne lui appartenait plus. Il avait lui-même avoué être proche de sa mort. Moi, j'avais besoin de naître. C'était un cycle. Tout le monde y obéissait. Même les Sables.
J'arrivais une fois de plus devant ce panorama familier. Le père de tous mes calvaires. Pourquoi fallait-il qu'il soit si beau ? La mer était un peu plus calme que la veille. Les nuages filtraient une lumière dorée, réfléchie par les plis de l'horizon. Mon coeur s'accéléra. Les rayons solaires déchiraient le ciel post-orageux comme ma haine intérieure. J'avais besoin de me défouler. Sans aucune destination précise, je me mis à courir le long de la plage, les cheveux emportés vers l'arrière. Des volutes de sable se soulevèrent, sous mes semelles. J'aspirai ces nuées ocres par ma bouche, le visage irrité par les grains ardents. Puis je réduisis mon allure, en voyant soudain mon Prince juste devant moi. Mes battements cardiaques s'intensifièrent, malgré mon relâchement physique. Ses cheveux avaient encore poussés. Il était redevenu plus âgé, comme lors de notre première rencontre. Presque la trentaine. Ses yeux bleus étaient plongés dans les miens. Je trouvais dans son visage une incroyable chaleur, aussi chaude que la fièvre. Une fièvre à laquelle je ne pouvais résister. Il ne bougeait pas un bras, figé tel une statue. Seuls ses mèches brunes fouettaient son regard profond. Mais je me moquais de ses pensées, à présent. Je me blottis contre sa puissante poitrine, les mains sur son armure de cuir. Qu'il me rejette, s'il l'ose, me dis-je. Je me serais accrochée. Tant pis si cette attitude l'aurait déplu. J'avais besoin de décharger ma tristesse, moi. Des larmes me coulèrent sur le nez. Il faisait deux têtes de plus que moi. Mon coeur se sentait tellement bien, aussi près du sien...
A ma grande surprise, il ne manifesta pas la moindre objection, toujours calme en dépit de mes étreintes. Je sentis alors ses bras m'enlacer, des caresses de ses mains, à travers de mouvements contrôlés et réguliers. Mon coeur se mit à trembler. J'étais si heureuse enfin... Ses doigts lissèrent les mèches basses de ma chevelure soyeuse, avec tant de bonté que j'y sentis ruisseler ma tension. En quelques gestes, il expulsa de mon corps la moindre parcelle de rage et de colère dont j'étais possédée tantôt. Je le serrai un peu plus fort, mon corps comprimé contre lui, puis fermai les yeux, le visage enfoui dans son cou. Ses membres me saisirent avec plus d'insistance. Je ne voulais plus le quitter. Pour rien au monde. Rien ni personne ne m'avait procuré autant de bonheur. Des rires se mélangèrent à mes sanglots de joie. Le coeur gonflé, je reniflai son odeur sauvage, cette chose qui lui donnait ce charme félin. Tous ses gestes faisaient preuve d'une élégance irréelle. Il me caressait avec tellement de douceur et à la fois tellement de puissance, qu'il aurait amadouer la plus féroce des panthères. J'étais à lui. Il était à moi. Flattée par un tel réconfort, je cédai ces quelques mots ô combien assassins :
« Je t'aime... »
Il ne me répondit pas. L'émotion lui nouait la voix. Personne n'est infaillible. J'aurais eu trop honte, sinon. Et lui aussi, serait un jour où je lui viendrais en aide, pensai-je. Où je le soutiendrais. Moi aussi, j'étais là pour lui, en cas de besoin. Mes lèvres s'étirèrent dans un sourire bienheureux. C'était le plus beau moment de toute ma vie...
Bientôt, tout ne fut que frottements et étreintes passionnés. Ses mouvements se firent plus rapides, et je peinai à les suivre. Les sensations devinrent frénétiques. Ses bras léchèrent ma colonne vertébrale, me parcourant de milliers de frissons. Ses caresses humides me glacèrent les épaules. Je sentis soudain un troisième bras me passer le long du bassin. Six doigts s'enroulèrent autour de mes jambes. Je rouvris les yeux avec stupeur, mais un poignet m'empêcha la vue. Où était passé mon Prince ? Il était toujours là, quelque part, à dix centimètres presque de mon visage apeuré. Des bandelettes noires lui avaient jaillis de ses omoplates, pour se lover dans mes bras et ma nuque. J'essayais de me débattre, mais ces tentacules s'allongeaient à mesure que coulaient les secondes. Dans l'agitation, une ouverture apparut brièvement à mes yeux. La bleu des siens
s'étaient illuminés. Ses joues étaient devenues
cartilagineuses. Deux bandes, sur le front.
Puis le noir revint. Je ne pouvais faire
un mouvement, prise au piège de
ces lianes vivantes. Je voulus
pousser un cri, mais des
tiges s'engouffrèrent
dans ma bouche
et mes narines.
Je n'arrivais
plus à
respirer...
[c]Le Prix à Payer[/c]
Ce midi-là, Zohak avait mangé tout seul, à l'extérieur de la cabane. J'étais resté cloîtrée dans ma chambre toute l'après-midi, blottie sous mes draps, avec pour seul compagnie le dessin de mon prince guerrier, couché devant moi, sur mon matelas. Le silence étreignait le campement depuis de longues heures. Les arbres faisaient plus de bruit que nous. Je m'étais à peine aperçue que le vieil homme était entrée dans la petite cabane, désireux de dormir. Cela m'évita de le croiser, lorsque je partis à l'écart dans la nature. D'un pas moins engagé que la vielle, je me rendais à la plage, où m'attendaient les sables du temps. Ma seule chance d'accéder à un pouvoir plus grand que le Damãvand lui-même. D'échapper à l'emprise de ma réalité. J'avais à nouveau faim. Certes, ce dont m'avait nourri les sables n'était qu'une illusion, qu'un simple rêve. Mais en quoi valait-il moins que la réalité ? Au moins, il me permettait de Le voir. Sans les sables, jamais je n'aurais rencontré une telle personne. J'aurais demeuré là, attachée à un prêtre paresseux, sans aucun autre ami avec qui me divertir. Je trouvais dommage que nos relations se fussent ainsi envenimées. Cette ambiance m'était désagréable. Mais c'était de sa faute à lui, après tout, de ne pas vouloir comprendre ce que je vivais à ces instants. Il était vieux. Cette époque ne lui appartenait plus. Il avait lui-même avoué être proche de sa mort. Moi, j'avais besoin de naître. C'était un cycle. Tout le monde y obéissait. Même les Sables.
J'arrivais une fois de plus devant ce panorama familier. Le père de tous mes calvaires. Pourquoi fallait-il qu'il soit si beau ? La mer était un peu plus calme que la veille. Les nuages filtraient une lumière dorée, réfléchie par les plis de l'horizon. Mon coeur s'accéléra. Les rayons solaires déchiraient le ciel post-orageux comme ma haine intérieure. J'avais besoin de me défouler. Sans aucune destination précise, je me mis à courir le long de la plage, les cheveux emportés vers l'arrière. Des volutes de sable se soulevèrent, sous mes semelles. J'aspirai ces nuées ocres par ma bouche, le visage irrité par les grains ardents. Puis je réduisis mon allure, en voyant soudain mon Prince juste devant moi. Mes battements cardiaques s'intensifièrent, malgré mon relâchement physique. Ses cheveux avaient encore poussés. Il était redevenu plus âgé, comme lors de notre première rencontre. Presque la trentaine. Ses yeux bleus étaient plongés dans les miens. Je trouvais dans son visage une incroyable chaleur, aussi chaude que la fièvre. Une fièvre à laquelle je ne pouvais résister. Il ne bougeait pas un bras, figé tel une statue. Seuls ses mèches brunes fouettaient son regard profond. Mais je me moquais de ses pensées, à présent. Je me blottis contre sa puissante poitrine, les mains sur son armure de cuir. Qu'il me rejette, s'il l'ose, me dis-je. Je me serais accrochée. Tant pis si cette attitude l'aurait déplu. J'avais besoin de décharger ma tristesse, moi. Des larmes me coulèrent sur le nez. Il faisait deux têtes de plus que moi. Mon coeur se sentait tellement bien, aussi près du sien...
A ma grande surprise, il ne manifesta pas la moindre objection, toujours calme en dépit de mes étreintes. Je sentis alors ses bras m'enlacer, des caresses de ses mains, à travers de mouvements contrôlés et réguliers. Mon coeur se mit à trembler. J'étais si heureuse enfin... Ses doigts lissèrent les mèches basses de ma chevelure soyeuse, avec tant de bonté que j'y sentis ruisseler ma tension. En quelques gestes, il expulsa de mon corps la moindre parcelle de rage et de colère dont j'étais possédée tantôt. Je le serrai un peu plus fort, mon corps comprimé contre lui, puis fermai les yeux, le visage enfoui dans son cou. Ses membres me saisirent avec plus d'insistance. Je ne voulais plus le quitter. Pour rien au monde. Rien ni personne ne m'avait procuré autant de bonheur. Des rires se mélangèrent à mes sanglots de joie. Le coeur gonflé, je reniflai son odeur sauvage, cette chose qui lui donnait ce charme félin. Tous ses gestes faisaient preuve d'une élégance irréelle. Il me caressait avec tellement de douceur et à la fois tellement de puissance, qu'il aurait amadouer la plus féroce des panthères. J'étais à lui. Il était à moi. Flattée par un tel réconfort, je cédai ces quelques mots ô combien assassins :
« Je t'aime... »
Il ne me répondit pas. L'émotion lui nouait la voix. Personne n'est infaillible. J'aurais eu trop honte, sinon. Et lui aussi, serait un jour où je lui viendrais en aide, pensai-je. Où je le soutiendrais. Moi aussi, j'étais là pour lui, en cas de besoin. Mes lèvres s'étirèrent dans un sourire bienheureux. C'était le plus beau moment de toute ma vie...
Bientôt, tout ne fut que frottements et étreintes passionnés. Ses mouvements se firent plus rapides, et je peinai à les suivre. Les sensations devinrent frénétiques. Ses bras léchèrent ma colonne vertébrale, me parcourant de milliers de frissons. Ses caresses humides me glacèrent les épaules. Je sentis soudain un troisième bras me passer le long du bassin. Six doigts s'enroulèrent autour de mes jambes. Je rouvris les yeux avec stupeur, mais un poignet m'empêcha la vue. Où était passé mon Prince ? Il était toujours là, quelque part, à dix centimètres presque de mon visage apeuré. Des bandelettes noires lui avaient jaillis de ses omoplates, pour se lover dans mes bras et ma nuque. J'essayais de me débattre, mais ces tentacules s'allongeaient à mesure que coulaient les secondes. Dans l'agitation, une ouverture apparut brièvement à mes yeux. La bleu des siens
s'étaient illuminés. Ses joues étaient devenues
cartilagineuses. Deux bandes, sur le front.
Puis le noir revint. Je ne pouvais faire
un mouvement, prise au piège de
ces lianes vivantes. Je voulus
pousser un cri, mais des
tiges s'engouffrèrent
dans ma bouche
et mes narines.
Je n'arrivais
plus à
respirer...