Note de la fic :
Kaileena, l'Impératrice des Papillons
Par : SyndroMantic
Genre : Fantastique, Horreur
Statut : Terminée
Chapitre 30 : Provocante
Publié le 28/10/2010 à 12:00:47 par SyndroMantic
[Merci à Aurélie et huguesKP59 pour leur com, ça fait bien plaisir ]
[c]Provocante[/c]
Zohak était lui-même allé cueillir les tomates. Je ne sais pourquoi il avait demandé à ce que je ne l'aide pas. La veille, nous n'avions pas échangé le moindre mot. Quant au reste, j'évitais son regard, et le mien semblaient l'indisposer. Je n'avais presque pas toucher à ses légumes, et m'étais endormie en quelques secondes. Le matin venu, je fus réveillée de bonne heure par le bruit qu'il faisait avant d'aller aux champs. Lorsque je lui proposai de m'attendre afin que je l'accompagne, il me fit un sourire et refusa en me conseillant de me reposer. Je demeurais au lit durant toute la matinée. Quatre heures et vingt-deux minutes sans penser à rien. Le changement de coté du matelas pour seule activité. Il fallut qu'il soit onze heures huit, pour que je daigne me lever. Zohak n'était toujours pas rentré. J'étais toute seule, dans le campement...
Tandis que j'errais à travers les différentes pièces, je sentais dans mes pas l'empreinte d'un manque. D'une absence. D'un creux dans mon coeur. Comme si je respirais du vide. Étrangement, ce n'était pas la même sensation que la veille. Au contraire, la plage était bien l'endroit que je n'avais pas le désir de fréquenter. C'était un besoin d'une tout autre nature. Une sorte de faux besoin. Comme si le satisfaire m'aurait déplu. Ma peau était comme un masque séché et mes sourires des larmes contrefaites. C'était un petit caprice tout à fait adorable. Je manquais de tout, mais ne voulais de rien. Le ciel s'était sensiblement découvert, depuis le jour précédent. J'appréciais ce bleu jusqu'à en râler. Je cherchais ce qui ne m'importait pas, balayant les feuilles mortes d'un sol infertile, marchant là d'où je venais, ouvrant une porte comme mon coeur secret... Et ce fut quand la fantaisie me prit, de m'allonger par terre, la tête sur le coté, dans la chambre de Zohak, qu'une émotion intense me submergea à la vue de bouts de tissus rouges, dans les ténèbres de sa literie...
Je n'étais visiblement pas la seule à égarer des affaires dans la saleté. Le vieillard n'avait pas fait le ménage dans cette pièce depuis huit mois. Sans prendre gare à la poussière accumulée sous le lit, je m'étirais pour m'emparer de ces étoffes. Dès que je les reconnus, mon rythme cardiaque bondit, nostalgique d'un passé ô combien significatif pour moi : je tenais dans mes mains la robe que j'avais portée les six premières années de ma vie, dès l'âge atteint d'être vêtue. Le temps a ce pouvoir incroyable d'émerveiller ses sujets par ce genre de rencontre tout aussi parfaite qu'impossible. Et d'un autre coté, il lacère la réalité avec autant de souillure et de déchéance. Le vêtement avait été déchiré en deux, à la suite de mes anciennes mésaventures. La malpropreté environnante l'avait intégralement encrassé. Plusieurs taches blanches maculaient la partie inférieure. Je réprouvai Zohak de l'avoir ainsi délaissé, le prenant comme une forme de mépris pour ma personne. Il aurait pu songer à l'intérêt que je portais à ces bouts de tissus, au lieu de les oublier dans la poussière...
J'avais encore quarante deux minutes devant moi, avant que mon tuteur ne revienne tout essoufflé de sa labeur. D'ici à la plage, c'était juste le temps nécessaire pour rincer toutes ces saletés...
[c]Provocante[/c]
Zohak était lui-même allé cueillir les tomates. Je ne sais pourquoi il avait demandé à ce que je ne l'aide pas. La veille, nous n'avions pas échangé le moindre mot. Quant au reste, j'évitais son regard, et le mien semblaient l'indisposer. Je n'avais presque pas toucher à ses légumes, et m'étais endormie en quelques secondes. Le matin venu, je fus réveillée de bonne heure par le bruit qu'il faisait avant d'aller aux champs. Lorsque je lui proposai de m'attendre afin que je l'accompagne, il me fit un sourire et refusa en me conseillant de me reposer. Je demeurais au lit durant toute la matinée. Quatre heures et vingt-deux minutes sans penser à rien. Le changement de coté du matelas pour seule activité. Il fallut qu'il soit onze heures huit, pour que je daigne me lever. Zohak n'était toujours pas rentré. J'étais toute seule, dans le campement...
Tandis que j'errais à travers les différentes pièces, je sentais dans mes pas l'empreinte d'un manque. D'une absence. D'un creux dans mon coeur. Comme si je respirais du vide. Étrangement, ce n'était pas la même sensation que la veille. Au contraire, la plage était bien l'endroit que je n'avais pas le désir de fréquenter. C'était un besoin d'une tout autre nature. Une sorte de faux besoin. Comme si le satisfaire m'aurait déplu. Ma peau était comme un masque séché et mes sourires des larmes contrefaites. C'était un petit caprice tout à fait adorable. Je manquais de tout, mais ne voulais de rien. Le ciel s'était sensiblement découvert, depuis le jour précédent. J'appréciais ce bleu jusqu'à en râler. Je cherchais ce qui ne m'importait pas, balayant les feuilles mortes d'un sol infertile, marchant là d'où je venais, ouvrant une porte comme mon coeur secret... Et ce fut quand la fantaisie me prit, de m'allonger par terre, la tête sur le coté, dans la chambre de Zohak, qu'une émotion intense me submergea à la vue de bouts de tissus rouges, dans les ténèbres de sa literie...
Je n'étais visiblement pas la seule à égarer des affaires dans la saleté. Le vieillard n'avait pas fait le ménage dans cette pièce depuis huit mois. Sans prendre gare à la poussière accumulée sous le lit, je m'étirais pour m'emparer de ces étoffes. Dès que je les reconnus, mon rythme cardiaque bondit, nostalgique d'un passé ô combien significatif pour moi : je tenais dans mes mains la robe que j'avais portée les six premières années de ma vie, dès l'âge atteint d'être vêtue. Le temps a ce pouvoir incroyable d'émerveiller ses sujets par ce genre de rencontre tout aussi parfaite qu'impossible. Et d'un autre coté, il lacère la réalité avec autant de souillure et de déchéance. Le vêtement avait été déchiré en deux, à la suite de mes anciennes mésaventures. La malpropreté environnante l'avait intégralement encrassé. Plusieurs taches blanches maculaient la partie inférieure. Je réprouvai Zohak de l'avoir ainsi délaissé, le prenant comme une forme de mépris pour ma personne. Il aurait pu songer à l'intérêt que je portais à ces bouts de tissus, au lieu de les oublier dans la poussière...
J'avais encore quarante deux minutes devant moi, avant que mon tuteur ne revienne tout essoufflé de sa labeur. D'ici à la plage, c'était juste le temps nécessaire pour rincer toutes ces saletés...