Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Kaileena, l'Impératrice des Papillons


Par : SyndroMantic
Genre : Fantastique, Horreur
Statut : Terminée



Chapitre 33 : Provocante (dernière suite)


Publié le 28/10/2010 à 20:28:38 par SyndroMantic

Hystérique, je déchirais mon débardeur pourpre. Son craquement lui fit grincer les dents.
- Non ! Kaily... Non, qu'est-ce qui te prends !?

Je me souviens encore plaisamment de son regard affolé, presque agonisant, lorsque je retirai mon haut, les seins à l'air. Il se leva, les gestes mal assurés et tremblants de toutes parts. Le vent sur ma peau m'arracha des rires hilares. Il ne savait comment réagir, devant mon corps enfin dénudé. Je lui jetai ma jupe au visage, qu'il n'eut pas le réflexe d'attraper. Quand elle tomba, son visage était rouge de gêne. La situation lui échappait. Je ricanais à plein poumon en écartant les bras.
- Voilà ! Ça va mieux, là ?! me moquais-je bruyamment.
- Kaily ! Va te rhabiller immédiatement ! Rugit-il en s'approchant.
J'avais réussi à l'énerver à point. Les veines lui battaient aux tempes. Voilà une vengeance digne de l'offense qu'il m'avait faite. Je m'estimais libre de mes sentiments. Il se devait de respecter ça. N'avait-il pas juste avant fait l'éloge de l'Amour ? Il y en avait assez qu'il mette son nez dedans. Ça lui servirait de leçon. Ne restait qu'à enfoncer son clou :
- Pourquoi ? Ça te fait de l'effet ?!

Je n'eus même pas le Temps de voir le coup venir.

Le vieil homme leva la main sur moi avec fureur. Jamais je n'aurais pu croire qu'il puisse frapper si fort. Même Jehak n'aurait osé m'infliger une telle claque. Le bruit résonnait encore dans mes oreilles. Ma joue vibra après l'impact de sa gifle. Le choc ne tarda pas à m'enflammer les nerfs. Les picotements me firent prendre conscience de la rage que j'avais faite naître dans le coeur du grand homme. Ce fut la seule fois qu'il me fixa de cette façon. Il avait presque un air assassin. A le voir, j'imaginais une deuxième attaque me guetter. Les battements vigoureux de son coeur firent balancer sa toge. Son bras tremblait encore, même s'il essayait de le cacher, un brin perturbé par son acte. Il fit le maximum pour se contrôler, en parlant.
- Maintenant tu files te rhabiller où ça va vraiment mal aller... Me menaça-t-il d'une voix grave et emplie de haine.
La douleur de ma joue me força à y plaquer ma main fraîche. Je n'aurais pas eu la force d'encaisser une seconde gifle. Zohak n'avait plus rien à voir avec le grand père cajoleur de ces derniers temps. Il ne m'était plus du tout opportun de me rebeller. Le moindre rictus de gaieté m'aurait valu une autre punition. Et une punition de zervaniste, ça se considère. Ça se pèse, avant de se faire provocatrice. J'étais profondément vexée d'être ainsi recadrée. J'étais si jeune, à l'époque. Je n'avais que quinze ans. Pas suffisamment pour affirmer ma supériorité. Je baissai mon regard brillant, une boule dans la gorge, en approuvant à contre coeur. Mon heure de gloire devait encore patienter.
- Dépêche-toi ! » me hurla-t-il à l'oreille en me faisant sursauter.

Des postillons m'atterrirent sur le nez. Les larmes au bord des yeux, je courus vers le cabanon. J'avais encore une robe bien propre, dans ma penderie.
Cette soumission me bouleversa, au point de verser de grandes pleurs, à l'abri de son regard, dans la petite maison. Mon Prince. Mon Guerrier. Mon Chevalier. Lui, il m'aurait protégée. Il lui aurait réglé son compte. Il l'aurait maté, comme le sorcier de mon rêve. Pourquoi n'était-il pas là ? Il n'était pas encore là... J'espérais de tout mon coeur que le jour de sa venue viendrait. Qu'il viendrait me délivrer de tout ça. De cette île, de cette jeunesse, de cette virginité, de cette merde de prêtre zervaniste. Je n'en pouvais plus d'attendre... Mais tout cela est vain. Nous restons des esclaves sans aucun espoir. L'adolescence est la seule chose capable de nous faire croire l'illusion contraire. L'âge des chimère. Mais cela est vain. L'univers nous écrase. Et qu'importe si nous l'insultons.

« Vieux con !... » dis-je recroquevillée derrière un battant de ma penderie.


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