Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

J'ai vu


Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 35


Publié le 18/12/2009 à 17:53:53 par MassiveDynamic

HS : Désolé pour le léger retard. Dernier chapitre pré-fin, après ça, c'est les chapitres finaux. Ce chapitre est assez court puisqu'on voit simplement la journée de Lundi vue par Octave où rien de nouveau ne se passe.
Les derniers chapitres seront relativement longs donc je n'ai pas de date de parution précise à communiquer, je vais prendre mon temps pour qu'il n'y ait pas d'incohérences et que tout coule de source :)

Enjoy.



Chapitre 35 : Jusqu'au-boutiste

-DRIIINNG-

Encore un nouveau réveil l'esprit apaisé. Je ne rêve plus. Le cycle est donc bel et bien terminé et le destin m'a montré comment tout cela devait prendre fin. Bien entendu, il n'a fait que de me le montrer. Je suis encore maître de mon propre corps et de mes propres actions. Du moins jusqu'à demain. Ca me rend triste tout ça. On est à un jour de la fin de tout ce merdier, et pourtant je me sens déjà mort. Si on m'avait dit il y a deux mois que voir le futur et tout savoir l'espace d'une journée impliquait toutes ces emmerdes, j'aurai volontiers passé mon chemin. Hélas, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Et ça inclut visiblement la mort. Je pense que je peux dors et déjà me commander un cercueil... De toute façon je serai enterré seul, les cercueils n'ont qu'une place.

Je descends prendre mon petit déjeuner. Mon avant dernier petit déjeuner. Ma mère est déjà partie travailler. Je me demande si lui faire des adieux est bien utile. Tout le monde disparaitra de toute façon. Je vais suivre les théories des précédents moi. Ceux de mes rêves. Ils savent mieux que moi ce qui va se passer. Logique, ils viennent du futur. Mais d'un futur antérieur. Et je suis la dernière pièce de cet échiquier géant qui traverse les mondes. Je suis celui qui va tout bouleverser. Et je n'en ai même pas touché deux mots à mes amis, hier, quand nous étions au lac. C'est mieux ainsi. Ils ne comprendraient pas. Et je ne peux rien faire d'autre en soi. C'est la seule façon de tout arrêter et de sauver tout le monde. Je n'ai rien sur Morgan, je sais juste que son père est Mart et que visiblement lui aussi va nous rendre visite je ne sais quand pour sauver son fils abattu dans la fusillade. Ce qui ne coïncide pas avec mes propres visions. Morgan est un meurtrier. Mais Mart m'a bien dit qu'il revenait pour sauver son fils. Morgan. Dans le monde de Mart, son fils n'est donc qu'une simple victime. Ca impliquerait que quelqu'un influant sur le passé le poussera à tuer demain. Un improbable Vincent du futur ? Et qu'est ce que le bond a à voir dans tout ça ? Et une question subsiste encore, qu'est ce que Lex a à voir avec cette fusillade ? Pourquoi est-il revenu ? Le monde est en changement perpétuel constant, mais prisonnier d'une boucle temporelle. Et je suis la source de cette boucle. Je peux donc y mettre fin. Et c'est ce que je ferai. Vincent est la seconde source principale, si j'en crois mes récents rêves. Est-il vraiment au courant de rien ? Plus de questions. Il y en a trop, et je n'obtiendrai jamais les réponses que je désire, alors à quoi bon continuer à me torturer le cerveau puisque de toute façon le temps est écoulé ? Une infime journée... je ne peux plus rien changer. Le moins que je puisse faire, c'est tenter de l'empêcher... encore aujourd'hui. Et si ça ne marche pas, je suivrai mon plan. A contre cœur.

J'ingurgite rapidement un verre de lait, probablement l'un des derniers de ma courte vie, puis je vais m'habiller avant de quitter le domicile. Je vais rejoindre comme à mon habitude Vincent à cet arrêt. Pourquoi ? C'est stupide. Blotti dans ma veste pour me protéger du froid, je me tâte. Je me tâte à partir loin. Fuir cette ville. Fuir cette vie. Qu'est ce qui m'en empêche ? Rien. Absolument rien. Je peux fuir et laisser les choses tel qu'elles devraient se passer. Mais devaient-elles vraiment se passer ainsi ? Dans le monde originel, il y avait-il vraiment une fusillade ? Ou bien la fusillade n'est qu'une des conséquences des voyages temporels des moi antérieurs ? Voilà pourquoi je ne peux pas fuir. Plus les jours passent, plus la situation se dégrade. Je n'ose même pas imaginer à quel point elle s'est dégradée depuis le début de cette boucle. Il faut y mettre fin. Tant pis pour moi, c'est ma conscience appartenant à ce monde qui prendra fin. Voilà pourquoi je ne peux pas fuir. Je dois mettre fin à quelque chose qui a peut-être commencé à cause de moi. Et qui, grâce à moi, n'aura peut-être jamais lieu.
Je suis un martyr.

Je salue brièvement Vincent. Il semble anxieux. Troublé. Nerveux. Des syndromes pré-fusillade ? Je le comprends il a peur pour sa vie, j'ai déjà accepté ma mort. Les différences entre moi et lui. Je me met à douter de tout le monde. Est-il fiable ? Je ne sais même plus. Le moi du futur a tenté de le tuer et il ne semble pas plus chamboulé que ça. Aurait-il quelque chose à cacher ? Puis-je vraiment lui faire confiance. Je ne sais plus. C'est pour ça que demain je ne prendrai aucun risque. J'arrête de faire confiance. J'agirai selon mes propres règles. Il en va de l'équilibre du monde.

"Alors, du nouveau ? Des rêves pouvant nous aiguiller ? "

Me lance-t-il tout en affichant quelques grimaces nerveuses.

"Non, ça fait déjà quelques jours que je ne vois plus rien. Le dernier rêve portait encore sur la fusillade, rien de nouveau. "

Je lui mens. A ce stade, je ne peux pas me permettre de lui parler de mes derniers rêves. De moi, arme au poing et sourire affichant une fatalité démesurée lui arrachant la vie, puis de moi me foutant en l'air au sommet de la Tour Eiffel en compagnie de Mart et Sophie. Ces dernières visions étaient tellement surréalistes et improbables que je me demande si au final tout cela n'était pas juste qu'un rêve ? Un cauchemar ? Hélas, tout cela n'est pas un gigantesque cauchemar. Parce que dans un cauchemar, le moment arrive où l'on se réveille. Et je suis malheureusement tout ce qu'il y a de plus reveillé.
Même après avoir accepté ma mort, je cherche encore des prétextes pour la fuir. C'est emmerdant.

Vincent me questionne, le pauvre est visiblement au bord de la dépression.

"Comment tu fais, Octave ? J'veux dire, merde, tu vois le futur, tu as un poids immense sur les épaules, tu as des morts sur la conscience, tu sais que tout ce qui se passera demain est probablement du au futur toi, tu sais que presque tout est de ta faute, mais tu parviens à rester calme ?! Même hier, alors que nous étions tous en pleine remise en question de nous même tu étais serein... On risque nos vies et pour de bon demain, est-ce que tu t'en rends seulement compte au moins ?! "

Non, il ne manigance rien. Moi et ma paranoïa... Il est juste complètement à cran le pauvre. Il a besoin de soutien, sinon il risque de complètement vaciller. J'aimerai lui dire qu'il peut encore rester à l'écart de tout ça, mais ça serait lui voiler la face et lui mentir. Il est autant concerné que moi. Comment lui expliquer qu'il va devoir lui aussi accepter sa mort et tout quitter ? Je ne peux tout simplement pas. Et théoriquement, il vivra toujours. Il ne sera simplement pas le même. Je dois juste le rassurer jusqu'à demain. Il ne manquerait plus que Vincent, Julien ou Sophie fassent une connerie...

"Je le sais. Tu crois que ça ne me fait rien ? Que je n'ai pas peur ? Que je ne souhaites pas revenir en arrière ? Tu crois peut-être que j'avais envie de vivre tout ça ? De connaître le futur ? Avant, je vivais, j'étais heureux. Avec toi, avec Sophie, même si ça n'était pas tout rose. Et même avec ma mère. Depuis, ma mère me prend pour un fou, Sophie ne comprend rien et est larguée et toi tu ne me fais même pas confiance. J'ai tout perdu avec cette histoire ! Ca me fait mal, parce que je sais très bien que tous ces moments sont perdus à jamais. Je ne vivrai plus jamais normalement. Mais je l'ai accepté. A quoi ça me servirait de me lamenter encore et encore ? C'est facile pour personne cette situation, mais ne me jette pas la pierre. Je n'ai encore rien fait, moi. Ne me puni pas pour quelque chose que je n'ai pas encore fait."

C'est marrant que je lui dise ça, puisque moi, c'est exactement ce que je vais faire. Je vais me punir pour quelque chose qui n'existe pas encore.
Le bus s'arrête. Les portes s'ouvrent. Nous voilà au lycée. Quoique ces derniers temps j'appellerai plutôt ça un tombeau. Dur de ce dire que c'est dans ces lieux que le destin du monde se jouera, et j'exagère à peine.
Nous arrivons dans la cour. Je cherche Morgan de vue. Il n'est pas avec son groupe habituel. J'en touche deux mots à Vincent. Le pire serait qu'il ait décidé de passer à l'action aujourd'hui... Si c'est le cas, je devrai...
Non. Je vois Vincent se mettre à avancer rapidement. Il va droit vers Morgan. A quoi il joue ? Je le rattrape tout en fixant Morgan des yeux. Vincent attaque Morgan verbalement.

"Qu'est ce qu'il y a ? Tu veux ma photo, connard ? "

Non, non, non ! Il joue à quoi là ? Il change tout, merde, il ne faut pas que l'un des deux s'énerve...surtout pas Vincent.

"Non, en fait je me rends compte d'à quel point tu es pitoyable. Tu as voulu mourir, et tu t'es raté comme une pauvre merde. Et maintenant, tu reviens ici comme si de rien n'était. Ludovic, vous l'avez déjà oublié ? Les gens savent ce que vous avez fait. Ils savent à cause de qui il est mort. Rappelez-vous en bien. Les gens savent. A leur yeux, vous êtes dangereux. "

Oh non. Vincent va devenir incontrôlable... ou pas. Je le regarde et il semble relativement calme. Du moins, ce n'est plus la pile électrique d'il y a quelques minutes.

"Et toi, à tes yeux, nous sommes quoi ? "

Lui répond calmement Vincent. Incroyable, il fait preuve d'un incroyable sang froid.

"Vous êtes...des victimes. Des victimes du destin. C'était un drame inévitable, et dans tout drame il y a un ou plusieurs coupables. Ludovic a été tourné en coupable même si après l'enquête nous avons su toute l'histoire, il n'empêche que vous avez influé sur les évènements. Vous êtes juste des... éléments perturbateurs. "

Ce Morgan semble en savoir plus qu'il ne veut le dire. Est-il vraiment le gamin marrant qu'il se tue à simuler ? Je décide d'intervenir avant que tout ne dégénère vraiment.

"Et comment tu en sais autant, toi ? Tu ne nous dis jamais rien. Te es toujours avec les mêmes personnes, toujours à faire les mêmes actions. Toujours la même routine. Nous sommes peut-être des victimes... ou des éléments perturbateurs, mais nous ne sommes pas les seuls. Toi aussi, tu maquilles. Toi aussi, tu fausses. "

Voyons si il va enfin se décider à nous révéler sa vraie nature. Au point où j'en suis... et maintenant que nous sommes ouvertement face à face, autant tout tenter.

"Je ne vois pas ce que tu sous-entends. "

Dit-il, mentant ouvertement, puisque ses yeux montrent un léger tic nerveux. J'ai touché un point sensible.

" Tu crois avoir une longueur d'avance. Tu crois tout avoir planifié. Tu crois que Lex et ton pote blond allaient tous nous avoir, hein ? Nous t'avertissons. Abandonne tout. Ne les écoute pas. Quoi qu'ils t'aient demandé de faire, surtout, ne fais rien. S'il te plait. "

Je ne veux pas le provoquer. Juste lui montrer que nous savons et qu'il ne doit rien faire. Je ne sais pas comment il réagira... et c'est ça qui commence à me rendre nerveux.

"Non. C'est trop tard. C'est inévitable. Ce qui arrivera, personne ne peut l'empêcher. Et surtout pas vous deux. "

Vincent me murmure une phrase à l'oreille.

"Ca suffit, Octave, on arrête de tourner autour du pot. Provoquons-le, attaquons-le sur son terrain. C'est peut-être notre seule chance avant demain."

Il a raison. Cette confrontation doit permettre de le faire réfléchir.

"Ton père, Mart, il va essayer de te sauver. "

On y est, comment va-t-il réagir ?

"Vous deux. Fini de jouer. Vous êtes qui, réellement ? A quoi vous jouez ? Et qu'est ce que vous me voulez ? "

On dirait que la carapace commence enfin à se fissurer. Portons-lui le coup de grâce...et c'est Vincent qui s'en charge.

"T'empêcher de me tuer, de tuer Octave, et de faire une boucherie. Ca suffit, j'arrête de tourner autour du pot. Demain, tu vas nous tuer. On est au courant. On sait tout."

La sonnerie se fait entendre, les cours commencent. On l'a attaqué là où ça fait mal. Je suppose qu'il est complètement perdu. Et j'espère qu'il va se remettre en question. Il n'est pas trop tard, il peut encore changer d'avis. J'ai déjà été suffisamment loin avec lui. Je dois m'occuper du second problème.
La matinée n'aura été nullement intéressante de toute manière. Nous avons parlé de la confrontation entre nous et Morgan en compagnie de Julien à la pause de 10 heures, les 2 prochaines heures nous n'avons fait que de fixer Morgan, et lui s'amusait à nous sourire ironiquement. Comme s'il ne mesurait pas la gravité de tout ça.

Pause de midi. Je fonce à la cantine, laissant Vincent Julien et Sophie en plant. Je les rejoindrai plus tard.
J'aperçois le blond. Je n'ai rien réussi à développer avec lui... il est même trop tard pour bâtir une quelconque relation, mais qu'importe, je suis à court de possibilités...
Et il est une fois de plus plongé dans ces notes sur son calepin. Je l'aborde amicalement.

"Hey, salut... tu ne m'as toujours pas dit ton nom toi ? "

" Moi, c'est Cedric. "

Et il me dit presque ça avec le sourire. Cedric. Il semble plus ouvert aujourd'hui. Je vais peut-être enfin pouvoir tirer quelque chose de lui.

"Cedric ? Bah voilà, t'es enfin plus réceptif ! "

"Non, je ne le suis pas plus et j'ai pas envie de l'être. Ecoute moi, Octave, c'est ça ? Demain, ne vient pas au lycée. Reste à l'écart de ce bâtiment. Reste chez toi. Je t'avertis. "

Merde. C'est définitivement mort. Il se rétracte. Et lui, je ne préfère pas le pousser à bout. Il semble beaucoup moins stable que Morgan. Cependant...

"Qu'est ce que tu veux dire ? Pourquoi je ne devrai pas venir ? "

Quel mensonge vas-tu inventer, Cedric ?

"Merde... fais pas chier."

Il range son calepin, me tourne le dos puis part en direction du self. J'ai compris le message. Je n'en tirerai plus rien. Même pas de l'intimidation. Tant pis pour eux.
Tant pis pour moi.
Je m'en tiens au plan.


Commentaires