Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

J'ai vu


Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 36


Publié le 21/12/2009 à 01:28:26 par MassiveDynamic

HS : slt-c-kira : Bien vu, je me suis bel et bien trompé de prénom... J'étais sûr de l'avoir déjà nommé mais en relisant pas mal de chapitres (ceux entre Octave et Cedric notamment ) Je n'ai pas vu une seule fois son nom mentionné. Merci de me l'avoir fait remarquer, c'était effectivement non voulu et donc c'était une incohérence au niveau du nom :) Merci pour la remarque.
Bon, premier chapitre final, c'est le début de la fin :) Quelques précisions cependant, vous vivrez la même journée sous les angles de plusieurs personnages pour voir toutes les facettes différentes présentes en une seule journée avant de voir la fic se clore sur un chapitre final bien pavesque. Je pense que la fic se terminera plus ou moins au chapitre 40, à un chapitre près.
Si vous avez des questions après ce chapitre, n'hésitez pas à les poser, j'y répondrai si elles n'interviennent pas déjà dans la suite des évènements :) Enfin, j'espère que cette première partie ne décevra pas.

Deux instrumentales pour ce début de final. Comme d'hab quand l'une se termine vous pouvez lancer la seconde :noel: Enjoy ! :) Je vous conseil vivement la musique pour ces derniers chapitres, ça permet de mieux se mettre dans l'ambiance :)





Chapitre 36 : La Fin d'Un Monde, Partie I : Rédemption

*BANG* *BANG* *BANG* *BANG* *BANG*

Le nombre de balles est insuffisant pour exprimer tout ce que tu m'as fait enduré. Ce qui est sûr, papa, et encore c'est un euphémisme que de t'appeler sous ce faux nom, c'est que plus jamais tu ne respireras. Tu ne causeras plus jamais le mal autour de toi. Tu es mort. Je sais, c'est triste. Mais tu aurais du y réfléchir quand, noyé dans l'alcool et complètement déchiré tu me battais. Maintenant...tu peux t'avouer battu, l'élève a dépassé le maitre. Mais je ne suis pas comme toi. Moi, je suis juste un blasé de la vie. Tu m'as rendu comme ça. Haineux. Et aujourd'hui je prends ma revanche sur la vie. Quand un individu n'a plus envie de vivre, ça donne ça. Ca donne moi. Une furie causant la mort, le désespoir et l'effroi autour d'elle. Je n'avais jamais tué avant. Ca fait...bizarre. Et c'est apaisant à la fois. Grâce à sa mort, je peux partir tranquille. Mais ma revanche n'est pas terminée. Je vais prendre des vies, pour toutes les années que je ne vivrai jamais. Une équivalence morbide, mais nécessaire. L'ordre des choses en quelque sorte.

Mon "père" git mort, baignant dans son propre sang, mort dans un sommeil profond, le corps troué. Je devrais peut-être le bouger, mais à quoi bon ? Si les flics ne fouillent pas la maison demain, son corps finira bien par empester la pourriture. Au final, mort ou vivant, ce mec aura été toute sa vie durant une réelle pourriture. Il ne fait que retourner à son état naturel. L'ordre des choses. A cet instant je ne vaux peut-être pas mieux que lui, mais j'ai conscience de ce que je fais, moi, au moins. Il en avait sûrement conscience, lui aussi. J'pense que oui. Ca ne fait que confirmer encore un peu plus son statut de pourriture pré-établi. Je ne vais pas m'éterniser dans cette pièce. Je n'ai plus rien à y faire.
Je prépare mon sac. Je parviens à faire erentrer le fusil de chasse encore fumant dans mon sac d'école. J'y glisse quelques cartouches. Les bombes placées dans la cantine devraient faire la moitié du boulot. Reliées à l'alarme incendie, un bouton pouvant sauver le monde va se transformer en arme de destruction. Les gens n'ont pas réagi jusqu'à aujourd'hui, ça ne risque pas de changer. Je vais finir par croire qu'il n'y a que dans les crématoriums qu'on trouve un peu ce chaleur humaine. C'est triste de devoir partir comme ça. Ou de partir tout simplement. Ai-je vraiment envie de faire tout ça ? Bon sang, qu'est ce que je raconte ? Je viens de tuer mon père... de sang froid... il était endormi... Je ne peux plus faire marche arrière. Tout a une fin. Y compris moi. J'aurais pu me plaindre. J'AURAIS DU ME PLAINDRE ! Je...stresse...Ce n'est pas moi... Ce n'est pas moi... Ce n'est pas moi !

*DING DONG*

Quelqu'un vient de sonner à la porte ?! Qu'est ce que ça veut dire ?
Je m'approche de la fenêtre et soulève doucement le rideau. Une silhouette se dresse devant la porte. On dirait... mon voisin... L'homme qui faisait jusqu'à maintenant partie intégrante du décor de ma vie daigne enfin montrer un quelconque signe de vie.
Les coups de feu. Quel con ! QUEL CON ! Je vais tout merder avec mes conneries. La fenêtre de ma chambre. Je sors par derrière. Cet abruti a peut-être déjà prévenu les flics, ou bien le voisinage a également pu le faire... je dois vite quitter cette maison. J'attrape mon sac, assez lourd, forcément, étant donné le contenu, puis m'échappe par la fenêtre donnant sur mon jardin. Je me dépêche de rejoindre l'arrêt de bus. Je pourrais y aller à pied. Plus rien en me retiens. Je pourrais même tuer tous les passants de cette rue. Mais j'ai d'autres plans. Une fête explosive. Ce pays n'est pas prêt de m'oublier. Et tous ceux qui m'ont connus non plus. Badaboum. J'espère qu'ils aiment les surprises. Mon timing va devoir être parfait, je dois amorcer les bombes se trouvant dans la cour et ensuite direction le sous-sol pour verrouiller tous les accès. Merci les lycées modernes, tout est électrifié, ou comment transformer un lycée en prison en un seul geste. Ou en cimetière, au choix.

Ma vie n'a peut être eu aucun sens jusqu'à présent, mais ma mort, elle, en aura un. Ca forcera obligatoirement le gouvernement à réagir. Et, au pire des cas, un mémorial sera érigé en l'honneur des victimes de l'horrible moi-même, meurtrier sanguinaire mal dans sa peau. Je vois déjà les gros titres. Des journaleux tous plus corrompus les uns que les autres surenchérant sur mes intentions et sur mon enfance difficile, ou je ne sais quoi qui soit un tantinet sensationnel. Mais qu'ils ne s'inquiètent pas, ils veulent du sensationnel, je vais leur en donner. A tous. j'espère que ça leur plaira, ils auront un sujet sensible sur lequel ils pourront discuter un peu partout. Surtout dans les écoles. Je deviendrai peut-être un idole pour certains. Un démon pour d'autres. Je serai détesté par les familles des victimes. Ca changera pas trop de maintenant. Sauf qu'après ça, ils auront une réelle raison pour me détester. Aucuns de leur prétextes quels qu'ils soient n'est valable actuellement. Mais patience, vous pourrez l'ouvrir, votre grande gueule. Je vous tends le micro dans quelques instants.

L'arrêt de bus. Sous la neige. Il neige. En abondance. C'est beau. Mais c'est emmerdant. Très emmerdant. De la neige, donc une circulation aléatoire et plus compliquée, donc des bus en retard, donc des élèves en retard, d'autres élèves probablement absents... mon ratio risque d'être compliqué à évaluer.
Allez. Allez. ALLEZ ! Allez ? Tiens. Il est dans les temps. Avec un peu de chance, je ne serai pas en retard.

Je ne le suis pas. Bon, j'ai une heure pour tout préparer. Les bombes dans la cour et la petite musique. Je fais quelques pas dans la cour enneigé et couverte d'une légère pluie.
Je m'enferme dans les toilettes et relis les instructions sur mon calepin le temps que la sonnerie retentit. Je ne peux pas prendre le risque qu'Octave me voit aujourd'hui, si jamais il vient. Il risquerait de me causer des ennuis avant l'heure. Alors... Ca y est. J'y suis. Je ne peux plus reculer. Je dois faire vite. Très très vite. La police a probablement déjà trouvée le corps de mon père, et s'ils ne sont pas trop idiots, ils vont vite faire le lien avec moi et le fusil et les cartouches manquantes. Mon temps est compté. J'ai intérêt à faire très très vite. Je me laisse une heure, pas plus. Et encore, c'est relativement long, voir trop, mais je dois terminer tous les préparatifs.
La sonnerie. Ca y est. Le peuple se dirige tranquillement à l'abattoir. Je m'apprête à sortir de ma cabine, mais j'entends un groupe de gens faire irruption dans les toilettes.

" Bon, on attend ici le temps que tout le monde soit en cours. Dans ton rêve, l'alarme se déclenchait à la deuxième heure, c'est ça ? En gros on a une heure pour lui mettre la main dessus. Direction la salle de musique. On s'y enferme et on l'attend. Vincent, Sophie, vous prenez le sous-sol. Les portes étaient verrouillés dans le rêve d'Octave, par conséquent il a du toucher l'alimentation électrique. On a qu'une seule chance de l'avoir et on doit être les plus rapides. "

O...Octave ? Il... est au courant ? Ils parlent de moi là ? Comment ? Comment savent-ils ? Mon calepin... il a du voir mon calepin... l'enfoiré ! Merde, merde, MERDE ! Mes plans tombent à l'eau. Non, du calme, rien n'est foutu, je vais juste avoir un problème de timing. Tant pis pour les bombes de la cour... changement de plan. Visiblement, ils sont quatre. Je ne pourrai pas tous les avoir d'un coup, mais j'ai de quoi causer des dommages collatéraux. Ensuite, je laisse mes armes ici, j'active l'alarme incendie, badaboum, je fonce à la salle de musique, je lance le concert et prends les mitrailleuses et boum... Sauf qu'un coup de feu ça s'entend. Et ces enfoirés risquent de me poser problème s'ils s'enfuient. Je ne peux pas les laisser partir sinon ils m'attendront. Mais je ne peux pas non plus les tuer maintenant... Raaaah ! Putain, rien à branler de l'éthique !

"Bon, on fait comme ça. Servez-vous des talkies walkies pour rester en contacte. Ces babioles vont enfin servir... "

-BOUM-

Je défonce la porte des toilettes qui me séparait d'eux d'un violent coup de pied. La scène n'a durée qu'une fraction de seconde, mais j'ai croisé le regard d'Octave durant cette fraction de seconde. Son regard... on dirait qu'il tombait de haut. De très haut.
Ce qui suivit cet évènement fut assez rapide. J'ai visé dans le tas, j'ai tiré. Trois d'entre eux sont partis en courant. L'un d'eux gisait au sol. Il rampait. Ses amis venaient de prendre la fuite en l'abandonnant à son triste sort. En l'abandonnant à moi. Très mauvais choix. C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte de l'importance de l'amitié. Ou de son inexistence, plutôt. Alors que je m'apprêtais à l'achever, une sonnerie assourdissante retentit. Suivie par trois grosses explosions.
Oh les abrutis. Merci à vous. Ils viennent de déclencher l'alarme à incendie. L'interrupteur. Grâce à eux, pas mal de gens viennent de voler en morceaux. Le self est toujours à moitié plein même pendant les heures de cours. Les femmes de ménages auront pas mal de boulot ce coup-ci.

"Putain...Aaaaah.... Merde, non, non ! Ca devait pas se passer comme ça..."

Tiens, la pauvre brebis est en train de gémir, baignant dans son sang. C'est mignon. Et merci l'alarme à incendie, je vais pouvoir t'achever sans qu'ils n'entendent quoi que ce soit. Bien que mon premier coup de feu n'était pas discret, je le conçois. Le pauvre homme rampe jusqu'au lavabo, tente de s'y agripper, puis me fixe.

"Ne fais pas ça... S'il te plait ! Ne fais pas ça ! Tu vas plonger le monde dans le chaos...merde...tu devais pas être là..."

Charmant. Un homme complètement pommé vivant ses dernières secondes. Tu ne te voyais pas partir comme ça, n'est ce pas ?

"Le monde est déjà dans le chaos le plus total. Il se tue à petit feu. Je ne fais que l'aider à se précipiter. Toi aussi, je t'aide. A ma façon. "

Je le défi du regard, lui offre un petit sourire, et j'appuie lentement sur la gâchette. Une cartouche de fusil de chasse en pleine tête. Aie, ça fait mal. La moitié de son crâne vient de repeindre le mur des chiottes déjà bien crade. Je pose mon fusil dans les toilettes puis sort en vitesse des cabinets. Les gens cours dans tous les sens. Ils ne font même pas attention à moi. Ils ne savent pas d'où le danger vient et ils paniquent. Parfait. Continuons de les mener en bourrique. Les flics ne vont pas tarder, entre les explosions qui viennent de retentir probablement dans toute l'enceinte du bâtiment et les coups de feu. Sans compter mes trois brebis égarées perdues dans la foule. Mais qu'importe, qu'ils fuient, j'ai d'autres chats à fouetter.
Cependant, changement de plan. La salle de musique en dernier. Les gens vont chercher à s'échapper. Pas question. Ils sont à moi. Rien qu'à moi. Mes agneaux.

Je cours dans les couloirs direction le sous-sol. Les cris des lycéens couvrent déjà tout le bâtiment. Ca a du être un vrai carnage à la cantine. J'ai raté ça. Probablement mon seul regret avant de quitter ce monde à la dérive. Me voilà au sous-sol. Toutes les installations électriques s'y trouvent. Le circuit électrique du lycée est conçu de telle sorte qu'un simple étudiant en électro-technique pourrait le pirater. La preuve, c'est exactement ce que je suis en train de faire. J'ai du y passer quelques minutes, mais finalement il a fini par céder. (Ce n'est pas ma première escapade au sous-sol, loin de là. Je connais ce lycée comme ma poche.) Les issus extérieurs sont maintenant bloquées.
Je monte les escaliers deux par deux et reviens dans le couloir. Rien de neuf, encore l'incompréhension et des gens qui se cachent. Oui, qui se cachent. Les couloirs sont... déserts. Des cahiers par terre, des feuilles qui trainent un peu partout... Et... du sang... ? Des trainées de sang qui mènent à une salle. Les traces de sang passent sous la porte. J'ouvre doucement la porte. Les tables sont toutes retournées, en désordre. La salle est vide. Du moins, je le pensais. Une respiration lourde vient casser le silence qui régnait en maître. Je remarque des trainées de sang menant à derrière l'une des tables qui se trouvaient sur le sol. Je suis ces traces et y découvre un adolescent apeuré. Un blond aux yeux bleus avec une coupe d'émo. Il...me ressemble. Il me regarde, apeuré. Je lui demande ce qui lui est arrivé.

"Putain, mais tu débarques ou quoi ?! J'étais à la cantine, et d'un seul coup tout a pété ! Il y avait des corps sur le sol partout, c'était la panique, les alarmes à incendie venaient de se déclencher... un... "

Il se met à pleurer. Je remarque qu'il a perdu quelques doigts. voilà d'où viennent toutes ces tâches de sang. Il a déjà pas mal souffert. Je vais lui laisser la vie sauve. Du moins, s'il survit.
Le "devoir" m'appelle. Je m'éclipse de la salle de classe. Au moins 40 minutes ce sont écoulées depuis mon premier meurtre. J'ai vraiment merdé. Va falloir rattraper tout ça. Enfin... Merde... qu'est ce que... ?
L'un des quatre se trouvant dans les toilettes tout à l'heure vient de sortir de la salle de musique... mon fusil d'assaut à la main... Non... Non ! Il se dirige vers moi avec rage. Alors, c'est ça ? La fin ? Ma fin ? Non ! Je me retourne et tente de prendre la fuite. Mais une douleur intense à la jambe me fait m'effondrer quelques mètres plus loin. Non ! NON ! Je suis touché. Il m'a eu... Il se met à courir vers moi, arme en main. Malgré l'alarme à incendie, la rafale de balle s'est très bien faite entendre. Cet abruti... va être pris pour l'organisateur de tout ça... Pauvre con.
Il s'approche, il est à quelques mètres de moi. Je peux voir ses yeux. Ses contours sont rouges, ses pupilles sont dilatés et des larmes ne cessent de couler. Il a la haine. Il me hait. Il pointe mon arme vers moi.

"Toi... tu l'as tué...tu... putain...CREVE !"

A ce moment précis, j'espérais que ça allait se passer comme dans les films. Que le blond dont j'ai fait la connaissance quelques minutes plus tôt allait me sauver, en neutralisant mon assaillant par exemple. Malheureusement, on est pas dans un film.
Et de toute façon, il n'y a que les gentils qui survivent.


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