Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

J'ai vu


Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 32


Publié le 11/12/2009 à 19:26:40 par MassiveDynamic

HS : Désolé pour cette absence pour cause de semaine d'exams, mais je suis de retour et je vais mener la fic à sa fin. Profitez bien des derniers chapitres, la fin est proche. :)

Chapitre assez court, mais j'ai la grippe (et oui encore, système immunitaire en carton :( ) et je suis assez fatigué, donc j'ai fait de mon mieux :) Au passage, la fin est proche donc n'hésitez pas à critiquer et à dire ce qui ne vous plait pas dans mon style d'écriture, etc... (en tenant bien en compte que pour le langage familier c'est les "pensées" d'Octave bien entendu. )
Au passage les prochains chapitres seront des pavés donc préparez vous, ce chapitre étant le dernier "court" de la fic.


Musique d'ambiance assez courte mais à repasser en boucle jusqu'à la fin du chap si vous le sentez :)



Chapitre 32 : Et maintenant ?

Pas de rêves. Plus de rêves. Qu'est ce que ça signifie ? Que je suis censé accomplir ma destinée ? Que je suis censé mourir au sommet de la Tour Eiffel, arrachant la vie de mes amis au passage ? C'est débile. Toute cette histoire de destinée, tout ça m'est tombé dessus trop rapidement. Beaucoup trop rapidement. Je n'ai plus d'espoir. Je n'espère plus voyager autour du monde, tomber amoureux, me marier... tous ces plaisirs qui font que la vie vaille la peine d'être vécue. J'ai un destin hors du commun, mais ma destinée ne côtoie pas le bonheur. Alors sauver le monde, oui, admettons, mais à quel prix ? Qui se souviendra de moi ? De nous ? Personne ne saura ce que j'ai fait. Personne ne saura ce que j'ai vu. J'emporterai mon secret dans ma tombe. Mes visions.
Et depuis hier soir, plus de visions. Le néant. Tout s'arrête ? Le puzzle est terminé ? Déjà. Le destin me montre ce que je suis censé faire. Je l'ai déjà trop écouté. Je réponds de mes actes. Je ne suis pas un pantin. Et aujourd'hui, c'est ma dernière journée en tant qu'être humain normal sur terre. Je dois me préparer. Demain, c'est lundi. Et mardi... tout se terminera. Tout. Absolument tout. Il n'y aura pas d'après. Je ne tuerai plus personne. J'en ai marre.

"Salut, Vincent. Hey, Julien. Et Sophie... "

Nous y sommes, à nouveau. Nous montons dans le break du père de Vincent. Vincent prend le volant.

"J'ai pas le permis et je n'ai pas l'âge de conduire... mais merde. De toute façon, mardi, on sera tous à ce putain de lycée. Et de toute façon... si on meurt tous, à quoi ça sert de respecter ces foutus règles ?! "

Visiblement je ne suis pas le seul à déchanter à l'approche de la journée fatidique. Vincent nous conduit au lac où nous étions allé avec son cousin et Julien. La route fut courte. Nous sommes arrivés assez vite. Nous sommes tous descendus de la voiture et sommes allés au bord de l'eau. Tout en observant l'horizon sous un ciel ensoleillé, nous nous sommes allongés dans l'herbe, bercés par la nostalgie. Par tout ce que nous ne pourrons plus jamais vivre.

"C'est marrant... On a quoi, 16 ans, 17 ans grand maximum, et pourtant... on a déjà vécu trop de choses... en un laps de temps si court. J'ai l'impression que tout va se terminer. Je ne sais pas. J'ai un très mauvais pressentiment. "

Je prends la parole alors que nous scrutons l'horizon. Je dois leur en parler. Ils restent silencieux et continuent simplement de m'écouter.

" Je ne sais comment la journée de mardi va se dérouler, mais croyez moi, je ferai les choses qu'il faudra faire. Rien ne se terminera mardi. Ca ne fera qu'empirer. Je sais comment c'est censé se terminer. Et croyez moi, c'est pas la joie. Pour une fois, je décide de tout bouleverser. Je tiens juste à vous le dire et je vais rester vague, mais surtout, faites moi confiance. Quoi qu'il arrive. Vous comptez tous pour moi. Vous êtes mes amis. Et bien plus. Nous avons tous influé sur le cours du temps, autant indirectement que directement. On a foutu un sacré merdier. Et tout ça, c'est terminé. "

Pendant que je parle, mon nez se met à saigner et ma tête commence à doucement tambouriner. Les conséquences des visions ? Ou un trouble mental ? J'ai de plus en plus l'impression de perdre les pédales. Mes souvenirs divaguent. Je perds la notion du temps. Mon futur moi joue trop avec le temps, et tout ça se répercute sur moi. Je n'en ai franchement pas pour longtemps, et ça, je le sais.
C'est drôle à quel point proche de la mort on mûrie. Pourquoi je parle de mort ? Parce que j'ai accepté la mienne. Je l'ai déjà acceptée. C'était évident. Et c'est peut-être ça, mon destin. Je devais peut-être voir mon futur pour tout changer. Tout était peut-être écrit... Mais je ne le saurai jamais.

Vincent parle d'une voix monotone.

"C'est marrant... tu parles comme si on allait plus jamais se revoir après aujourd'hui..."

"..."

Je reste silencieux. Et Julien rebondit sur ses pensées.

" Vous savez, je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. On est juste là. Livrés à nous-même. Le sort a voulu que l'on connaisse le futur. Et la décision de le changer nous appartient. Alors on pourrait rester passif, mais j'ai toujours eu pour objectif de ne rien faire comme tout le monde. D'être unique. Et changer le futur, c'est quelque chose que très peu de personnes pourront se vanter d'avoir fait. On est des héros malgré nous."

S'en vanter... Encore faut-il encore être en vie. Je suis morose ces derniers temps. Sûrement un syndrome de je ne sais quoi provoqué par un immense stress. Du calme. Il me faut de calme. Pourtant, je suis en pleine nature, avec toutes les personnes qui comptent pour moi, au bord d'un lac dans un calme harmonieux, mais rien n'y fait. Mon corps est dans le présent, mon esprit, lui, est dans le futur. Mardi. C'est à cet instant précis que je me dis pourquoi tout ça ? Pourquoi moi ? Je voulais juste avoir une vie normale. Rencontrer des gens. Manger au restaurant. Voir. Sentir. Rire. Toucher. Apprécier. Je ne pourrais plus me délecter du moindre instant de bonheur. Le bonheur. A quand remontait mon dernier instant de jovialité ? Je me plains depuis le début de tout ça. Ca ne m'a apporté que des ennuis. Et j'ai entrainé tellement de monde là-dedans... que j'en ai oublié que c'était mon problème. Ils croient que mardi ils vont arranger les choses, sauf que c'est moi qui vais y mettre un terme. Je les manipule pour les sauver. Je ne peux plus les voir souffrir. Je veux les voir vivre.

" Tout ça... c'est soudain. Ca parait rien, mais c'est incroyable. Je ne suis plus sûre de rien. J'ai peur. J'ai peur, Octave. On est des ados. Il y a une semaine je me demandais encore si notre couple allait se reformer... maintenant je me demande ce qu'il va nous arriver quand on sera confronté au tueur et au toi du futur... C'est tellement...surréaliste..."

Surréaliste. Ouais. Voilà le mot que je cherchais. C'est n'importe quoi. J'ai l'impression d'être un pion manipulé par moi-même. Ou par le futur moi, plus précisément.

" Ouais, je sais ce que ça fait. L'impression que notre temps est décompté. Que l'on est pas maitre de la situation. Que nous sommes poussés droit vers un gouffre. Le point de non retour. "

Au fond, on est humain. Et à cet instant précis, nous avons tous peur. Peur de l'inconnu. D'une situation inconnue. D'un avenir incertain. Prisonniers du temps.

Mais à cet instant précis, je n'ai plus peur de la mort. Elle m'attend, et je me dirige droit vers elle.


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