Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Riposte Graduée


Par : MassiveDynamic
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 16


Publié le 21/08/2009 à 23:59:56 par MassiveDynamic

HS : Un petit chapitre vraiment très court comparé au gros pavé précédent et hors-sujet aux objectifs de notre petit groupe de survivants, mais un regard extérieur est parfois sympa. :)
Notez que les évènements relatés dans ce chapitre se passent avant puis en même temps que l'attaque du commissariat par notre groupe de rebelles sectionnaires.
Voilà pour les explications. :) Comme d'hab vous avez une petite musique sympatoche qui colle à peu près à l'ambiance du chapitre en support pour être plus immergé :oui:
Bonne lecture.

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Chapitre 16 : L'homicide volontaire.

Je ne suis qu'un homme de plus dans ce monde.
Je suis l'homme vivant parmi les pantins. Je me comporte comme eux. Chaque jour, la même routine. Je peux pas prendre le risque d'être repéré. Je suis peut-être le dernier humain de cette terre qui ne soit pas pucé. Pour survivre, je me contente de mon studio miteux. Ma maison, le seul endroit qui ne soit pas régulé par quoi que ce soit. Il y a pas de caméras là-dedans. Je ne suis pas observé. Pas comme à cet instant. Je dois me rendre à mon lieu de travail.

Et voilà, j'emprunte les mêmes rues encore et encore. J'utilise la même démarche jour après jour. Si les caméras décèlent un changement de comportement soudain chez moi, je suis mort. Quand mes doses d'A-Z qui me permettent de survivre à cet oxygène pourri seront terminés, je mourrai. Au final, la vie ne tient qu'à un fil. J'ai du tuer ma famille. Ma femme, mes gosses. Parce qu'au début je ne me comportais pas comme eux. J'avais encore mon libre arbitre. J'agissais encore spontanément, pas comme un être formaté. Alors sur le coup de la peur, ne comprenant pas, je les ai tué. J'ai assassiné ma famille. J'ai tué mes progénitures. J'ai tué ma propre chaire, mon propre sang. Alors après ça, puce ou pas, je n'étais qu'une coquille vide. Ca fait un an que j'en suis une.

Et ce soir, je mangerai quoi ? Bah comme tous les soirs, riz avec supplément de sauce. Le simple fait de changer d'habitude alimentaire peut vous conduire à une mort certaine. J'en ai été témoin il y a encore quelques semaines. Une femme. Elle faisait semblant d'être une enveloppe sans âme, comme moi. Puis elle a craquée. Sous mes yeux. Elle s'est mise à fondre en larmes. Puis elle a saccagée le magasin, elle secouait les gens. Elle voulait les faire réagir. Qu'ils redeviennent normaux. Mais ils ne réagissaient pas. Personne ne réagissait. Moi aussi, elle m'a secouée. Mais je n'ai pas réagis. Je voulais, mais je ne pouvais pas. Je n'ai pas pris le risque de lui dire que moi aussi je vivais le même enfer qu'elle. Et grand dieu que je le voulais. Mais je ne sais pas, je me suis laissé secoué, le regard dans le vide. Je n'ai rien laissé paraitre. Puis une brigade régulatrice de l'Almo est arrivée. Et ils l'ont exécutée là, juste sous mes yeux. Son sang a giclé sur moi. J'ai du faire comme si de rien n'était. J'ai fait comme si de rien n'était. Je suis rentré et me suis cuisiné du riz. Et j'ai souvent repensé à cette femme. Encore aujourd'hui. La preuve, en ce moment même j'y pense. Je pouvais peut-être la sauver, ou bien même mourir avec elle. Et au final ça aurait peut être été mon dernier moment de réconfort. Depuis l'an passé ma haine me consume de l'intérieur. Elle me ronge. Je vais bientôt devoir extérioriser tout ça, je ne supporte plus cette vie. J'ai l'impression d'être seul au monde.

Je pénètre dans mon lieu de travail. C'est là que je dois vraiment rester impassible. Je travail avec des gars de l'Almo. Il me prennent pour un simple pantin. Au début, c'était très dur. Je reçois des insultes quotidiennes, des coups. Ils se défoulent sur moi, après tout je suis censé être un sans émotion. Je suis obligé de revêtir cet accoutrement de l'Almo. Ca me dégoûte, mais je n'ai pas le choix. Je travail dans un accueil, je dois surveiller les caméras.
Bah merde alors. Huit personnes armés jusqu'aux dents pénètrent dans Paris. Je dois les prévenir. Je suis censé être formaté pour ça. Et s'ils venaient pour eux ? Pour l'Almo ? Pour me sauver ? Je pourrai partir avec eux, retrouver une nouvelle vie. Ces gens sont un nouvel espoir pour moi.
J'attends midi, la pause habituelle des gars de l'Almo. Ils ont beau avoir un libre arbitre, ils ont quand même des habitudes quotidiennes. Ils sortent. Parfait. J'ai 15 minutes avant leur retour. Je rentre dans la salle des serveurs. Je cherche la partie du secteur vidéo de notre quartier. Je le trouve. Parfait. Je vole la bande et la remplace par celle de hier. Ni vu ni connu. C'est comme si ces gens n'avaient jamais existé. Je sors de la salle des serveurs. Merde, ils reviennent. Je me dépêche de retourner à mon poste. Ils reviennent. C'est bon, j'ai pas été repéré. Les amis, qui que vous soyez, je compte sur vous. Quoi que vous veniez faire ici, j'y crois.

Je reçois du café bouillant en pleine figure. Ne rien dire. Je ne suis pas censé réagir. Le gars qui m'en a balancé se bidonne. J'ai l'habitude. J'ai réussi à me forger un caractère de résistance incroyable. J'suis devenu comme eux, à la seule différence que moi je n'ai pas de puce implantée. Je reprends mon travail. En plus de la surveillance des vidéos, je dois classer des papiers à la con. Je suis un genre d'esclave 2000. Le silence règne. Et là, j'entends un gros bruit, comme si on enfonçait une porte. Ca vient de derrière. Le même bruit se reproduit, c'est les portes juste en face de moi cette fois qui s'ouvrent. Merde, c'est les types de la caméra ! Je reste immobile. Je ne sais pas quoi faire. Je suis censé rester impassible à toutes situations. Mais j'ai mon libre arbitre ! Merde, ils me visent tous.
Je réfléchis. Je réfléchis trop.
Je ne veux pas être un esclave, un pantin gouverné, d'ailleurs je veux rester libre et aspirer au meilleur. Il ne me reste que ma vérité pour ne pas fléchir. Profiter de ma vie, pour ne pas être déçu de mourir.

*BANG*

Et là, j'ai vu ma vie d'esclave défiler devant mes yeux. Les mêmes actions encore et encore. Je n'ai pas profité de la vie. Et je vais mourir.


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