Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Chloe et moi


Par : 5xBan
Genre : Sentimental, Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 40 : Le calme avant la tempête.


Publié le 04/09/2015 à 10:50:39 par 5xBan

Durant ce baiser, le temps fut figé l'espace d'un instant, c’était toujours aussi intense mais contrairement a la dernière fois c’était de mon plein gré.
J'avais envie que ce moment dure a jamais, que rien ne vienne nous séparer, c’était étonnant de me dire que j’étais en train de m'embrasser la fille que j'ai rencontré pour la première fois comme une psychopathe voulant ma mort, mais tout ça semblait loin derrière moi désormais.

Quand je me reculai, Aëlita baissa son regard comme gêné par la situation mais je ne doutais pas un seul instant qu'elle avait apprécié tout autant que moi, je pouvais le voir a ses joues devenu toutes rouges.

- On devait attendre la fête non ? Dit-elle d'une toute petite voix

- Je me suis dis que je n'avais pas envie d'attendre si longtemps.

Aëlita releva la tête et me fixa de nouveau droit dans les yeux.
J’étais prêt a l'embrasser de nouveau et je l'aurais fais, mais je sentais que ça détruirais la magie du moment alors je me contentai juste de la fixer sans dire un mot. Sur l'instant je ne pensais plus a Chloé, ni a Vincent, ni a personne d'autres. Aëlita me rendait heureux a elle toute seul.

- Viens je te fais visiter. Dit Chloé en me prenant par la main et brisant par la même occasion le silence qui s’était installé

Me laissant conduire, j'en profitai pour admirer la beauté des lieux, pour un simple étudiant comme moi c’était un tout autre monde qui s’étendait devant mes yeux. Un peu comme un château Disney.
L'entrée principal était un peu en hauteur, deux séries d'escalier en demi-cercle se rassemblaient en un même point donnant sur une sorte de terrasse en dalle. Au centre des deux escaliers il y avait une fontaine en plusieurs étages a la sculpture a en couper le souffle.
Pas d'ange tenant un vase, ou de poissons crachant de l'eau.
Non ici le style était sobre et plutôt modeste mais faisait terriblement bien son effet, l'eau cristalline coulait d’étages en étages avant d’atterrir dans la bassine centrale. Aëlita remarqua que j’étais perdu dans mon observation et dit en plaisantant :

- On ira s'y baigner si tu veux.

- Pourquoi pas. Lui répondis-je

Après avoir grimpé les escaliers je fus finalement devant la porte d'entrée, deux grandes portes vitres accompagnements de jolies sculptures comme un peu partout, ce qui attirai mon attention c’était la poignée.

- Le verrou a sauté, quelqu'un est entrée par effraction ?

- Oui on a été cambriolé il y a de cela quelques mois, mais mes parents se sont occupés du soucis depuis longtemps.

- Alors pourquoi tu ne fais pas réparer la serrure ?

- Je ne passe plus ici de toute façon, plus personne ne vient ici et puis mes parents s'en occuperont si ils reviennent un jour.

Lâchant ma main Aëlita poussa les deux grandes portes et pénétra a l’intérieur me tendant sa main de nouveau.
Curieux d'enfin voir l’intérieur je pénétrai a mon tour.
La première chose que je remarquai était cette odeur de vieux qui émanait de partout, il était clair que plus personne n'avait mis les pieds ici depuis un moment, cependant tout était propre et en ordre.

En parlant de l’intérieur d'ailleurs, un gigantesque hall d'entrée avec des escaliers menant au deuxième étages et des portes par dizaines dans tout les sens menant sûrement a d'autres pièces.

- J'arrive pas a croire que tu vis ici.

- Ça fait toujours ça la première fois. Dit-elle en riant

Devant la grandeur des lieux j'avais envie d'explorer chaque recoin, chaque pièce, de visiter chaque parcelle de cette demeure.
C’était comme un labyrinthe remplie de trésors ne demandant qu'a être découvert, j'avais l'impression de visiter un musée sauf que ici j’étais libre d'aller ou je voulais, c’était la maison d'Aëlita.

Je me sentais stupide de me répéter cette information en boucle dans ma tête mais j'avais du mal a me faire a l'idée. C'est peut être pour ça qu'Aëlita avait hésité a me le montrer au début.

- Viens, je vais te montrer quelque chose. Me dit Aëlita

Elle me tendit la main en souriant tendrement et je fus incapable d'y résister, prenant sa main elle me conduisit a l’étage supérieur et traversa une série de couloir avant de s’arrêter devant une porte.
Une porte en bois gravé de motifs toujours aussi sobre, ça semblait être le style de la maison, Aëlita tourna la poignée et pénétrai a l’intérieur.
Juste avant de la suivre je jetai un coup d’œil a ma droite et a ma gauche pour admirer le couloir une dernière fois.
Un tapis rouge était posé sur le sol faisant toute la longueur du couloir et différentes peintures ornaient les murs représentants différentes scènes de l'antiquité. Pas spécialement mon style mais ça restait une chose.

- Joëlle tu viens ?

- Oui, oui j'arrive.

Pénétrant a mon tour dans la grande pièce je fus d'abord frappé par la blancheur de l'endroit, les murs étaient blancs, ainsi que les rideaux, et le sol en carrelage toujours aussi luisant. Pile devant moi se trouvait un double si ce n'est un triple lit dont les draps étaient eux aussi blanc, par dessus les draps il y avaient deux cousins et un nounours posés pour la forme sûrement. Sur la droite un peu plus loin une grande armoire ou j'aurais sûrement eu de quoi mettre trois fois ma propre garde-robe.

Il y avait de tout ici, un miroir gigantesque, un tabouret et toutes sortes de meubles, mais ce qui attira mon attention était le piano a queue se trouvant au fond de la pièce. Un piano d'un noir presque métallique brillant sous les effets des rayons du soleil filtrant a travers la fenêtre.

- J'ai pu voir ta chambre alors il me semblait normal que tu puisse voir la mienne. Déclara Aëlita en souriant

- C'est ta chambre ça ?

- Oui, ma préféré en tout cas.

- Parce que tu en as plusieurs ?

- Il y a beaucoup de pièces qu'on utilise pas dans cette maison alors parfois j'en fais des QG pour passer le temps.

C’était incroyable, Aëlita avait la vie parfaite, je ne comprenais pas ce qui avait fait d'elle une psychopathe au vue de la vie qu'elle avait.
Souvent un psychopathe l’était a cause d'un passé difficile et tortueux.
Ici Aëlita semblait avoir tout ce dont elle avait besoin.

J’étais bouche bée face au spectacle qui s'offrait a moi et Aëlita semblait très fier de l'effet que ça faisait sur moi. Me rapprochant du piano j'en caressai la surface froide avant de m'installer sur le siège.
Relevant l’espèce de clapet je laissai mes doigts filer sur les touches sans en presser une seule. C’était la première fois que je voyais un piano a queue, je me demandais quel bruit il pouvait faire en vrai.

- Tu sais jouer du piano ? Dit Aëlita en s'interrogeant

- Voila au moins quelque chose que tu ne savais pas. Répondis-je en riant.

Elle ne trouva rien a redire a cela et se contenta de sourire attendant que je commence a jouer. Ce que je fis après une longue hésitation.
Il y avait un moment déjà que je n'avais pas touché a un clavier et je n’étais pas sur de me souvenir des bonnes notes.
Mais n'ayant rien a perdre je m’élançai jouant a l’instinct, les premières notes se mirent a résonner dans toute la pièce, ces quelques notes se transformèrent en mélodie alors que l'habitude commençait a me revenir.
J’étais concentré sur chacun de mes mouvements, profitant en même temps du son majestueux que le piano me permettait d'obtenir.
C’était loin d'un vieux synthétiseur, ici c’était un son mélodieux.

Aëlita s’était assise sur un tabouret et ne disait pas un mot écoutant chaque note sans en rater une miette. Cette chanson, je me suis longtemps entraîné a la jouer dans la salle de musique de l’école. C’était mon seul vrai passe temps quand personne ne me voyait. Cette chanson c’était un peu mon défi
J’étais moi-même surpris de l'aisance avec laquelle je jouais ce morceau bien qu'il n’était pas compliqué en lui-même.
« River flows in you » c’était le nom du morceau, a l’époque je m'en étais dégoûté a force de le recommencer n'arrivant pas a maîtriser la musique.
Mais l'entendre de nouveau après tout ce temps c’était un vrai vent de fraîcheur, vers la dernière partie de la chanson je décidai d’accélérer pour donner plus de vie au tout. Et je manquai bien de tout foutre en l'air a plusieurs reprises mais mes doigts filaient a toute allure comme animés d'une volonté propre. Enfin, en arrivant vers la fin j'appuyai sur la dernière touche et m'immobilisai. La touche fit écho contre les murs avant de diminuer jusqu’à mourir complètement.

- C’était magnifique Joëlle. Dit Aëlita d'une voix a peine audible comme ne voulant pas perturber le silence.

- Je voulais la jouer pour toi.

Aëlita se mit a rougir de plus belle avec un air voulant dire « c'est tellement mignon », lui tendant ma main elle la saisit et je la fis s'asseoir sur mes genoux. Elle posai sa tête contre la mienne. Je fermai les yeux profitant de l'instant présent. Une vrai scène de film.
C'est une vie comme ça que je voudrais au quotidien, le calme et la tranquillité, j'avais l'impression que je pourrais jouer du piano pendant des journées. Malheureusement c'est un rêve qui ne prendrait jamais vie.
Bien qu'Aëlita promettait le contraire je savais bien que c’était purement utopique de sa part et de la mienne de croire que c’était vrai.

Malgré tout mes efforts, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir fautif pour Chloé, pas la vrai Chloé mais celle que je pensais connaître.
La Chloé qui m'a aidé a sortir du cercle infernal dont j’étais prisonnier.
Celle pour qui j'ai vaincu mes pires cauchemars. Et c'est parce que je m’étais battu autant que la chute était d'autant plus douloureuse.
Au final je voulais croire que la Chloé d'avant existait encore.
Mais elle n’était plus la malheureusement, elle n'avait d'ailleurs jamais existé. Même Vincent s’était joué de moi, profitant de ma trop grande bonté d’âme. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas a avoir une vie ordinaire ?

Peut-être qu'au final c’était Aëlita que j'attendais depuis tout ce temps, et que Chloé avait juste retardé notre rencontre. Je voulais y croire cette fois-ci, je voulais croire au fait que ça pourrait marcher.
Elle semblait si sincère que la voir me trahir elle aussi était inconcevable.
Pourtant Chloé aussi semblait sincère, et ça s'est retourné contre-moi.

Aëlita était comme endormie sur mes genoux.
J'avais l'impression que tout lui semblait agréable tant qu'elle était avec moi et j’étais persuadé qu'elle passera la nuit sur mes genoux si je ne faisais rien. C’était la première fois que j’expérimentais ce genre de chose.
Est-ce que c’était cela l'amour le plus sincère qu'on pouvait ressentir ?
Moi qui avait vécu la plupart de ma vie en solitaire, être soudainement si chère aux yeux de quelqu'un, c’était une sensation étrange.

Je n'avais pas l'impression de le mériter, j’étais juste un gars attendant que la mort vienne le chercher, du moins je l'ai cru pendant longtemps.
Ce n'est qu'aujourd'hui que je me rend compte que j'attendais simplement quelqu'un avec qui partager ma vie. Avec qui partager mes secrets.

La fête était de plus en plus proche, mais avec Aëlita j'avais l'impression que plus rien ne pourrait désormais plus nous atteindre.
Ni Chloé, ni Vincent, ni personne. C’était égoïste de ma part car je le faisais surtout pour pouvoir rester sain moi-même.
Peut-être qu'Aëlita avait raison au final ? Peut être que je finirais par tomber amoureux d'elle avec le temps ? Drôle de revirement de situation pour une fille responsable d'une de mes cicatrices.

Sentant mes genoux s'endormirent je remuai un peu pour faire bouger Aëlita mais cette dernière resta immobile. Remuai un peu plus fort cette fois-ci, elle ne daigna toujours pas se lever. C'est alors la que je me rendis compte qu'elle s’était réellement endormie. Depuis combien de temps suis-je resté comme ça ? Au point qu'elle ce soit endormit ?

Le plus précautionneusement possible je la poussai vers l’arrière et la déposai dans mes bras, puis me levant tant bien que mal je fis quelques pas avant de ressentir des fourmis dans les jambes.
Je faillis bien m'effondrer en riant a l'effet que cela me faisait mais je me dépêchai de rejoindre le lit en quelques enjambées. Déposant Aëlita sur le lit je fis alors quelques bonds sur place pour faire disparaître l'effet.
Bon sang, ce n’était pas la première fois et pourtant c’était toujours aussi désagréable a ressentir comme sensation. Des chatouilles désagréables, je ne savais même pas qu'une telle chose était possible.

Une fois que le sang se remit a circuler normalement l'effet de picotement disparu. Debout au milieu de la chambre je souris en m'imaginant sauter comme un débile. Aëlita dormait paisiblement et je ne voyais pas l’intérêt de la réveiller, elle semblait si calme quand elle dormait.
Elle semblait enfin reposé, expression que je n'avais encore jamais vu sur son visage, elle semblait toujours a bloc prête a réagir a n'importe quelle situation. Maintenant qu'elle dormait je voyais enfin la jeune fille qu'elle était. Je pensai même a prendre une photo puis me ravisai aussitôt.

« Je deviens comme elle » pensai-je en souriant.

Quittant la pièce sur la pointe des pieds je refermai la porte et pris une direction au hasard. La maison était vaste certes mais Aëlita la connaissait bien, elle n'aurait aucun mal a me retrouver. Et c'est comme ça que débuta mon exploration. Je traversai pièce par pièce chaque recoin de ce château gigantesque m’émerveillant sur chaque meubles et chaque peintures.

C'est en traversant un des couloirs que j'entendis un bruit suspect.
Me retournant je me rendis a l’évidence qu'il n'y avait rien.
Sûrement le bois, il faut dire que cette bâtisse était immense.
Ouvrant une porte elle déboucha a ma surprise sur un autre couloir.
Surpris mais non troublé pour autant je le traversai en entier pour finalement en voir le bout. Ouvrant la porte je tombai de nouveau sur un couloir. Un doute se fit alors sentir et regardant derrière moi je me rendis compte que c’était exactement le même couloir trait pour trait.

Me frottant les yeux je revérifiai a deux fois mais le doute n’était plus permis, c’était les mêmes meubles, la même disposition.
Qu'est-ce qu'il se passe, suis-je en train de rêver ?
Face a l'unique voie qui s'offrait a moi je n'eus d'autre choix que d’aller droit devant moi. Et alors que j'en étais a la moitié un autre bruit retentit, cette fois-ci comme venant de très loin. Mais pas assez loin pour être inaudible, me figeant sur place je demeurai immobile avant de reprendre mon excursion, mais a peine fis-je un pas que le fond du couloir d’où je venais s'effondra dans un vacarme assourdissant, bientôt c'est tout le couloir qui commença a disparaître. Comprenant que je serais broyé si je restai sur place je me mis a courir droit devant moi. Courant aussi vite que je pouvais je traversai porte après porte débouchant toujours sur le même foutu couloir. L’éboulement lui gagnait en intensité me rattrapant de toujours plus prés. Et alors que je commençais a fatiguer je poussai la porte qui cette fois donnai sur une autre pièce. Refermant derrière moi je tournai la serrure dans une tentative désespérée de stopper ce cataclysme.
Une fois que la porte fut verrouillé je m'en éloignai aussi vite que possible en tombant a la renverse, rampant sur le sol je me heurtai au mur d'en face.
Le vacarme grandissant disparut alors d'un seul coup laissant le silence reprendre ses droits. Reprenant difficilement mon souffle je pouvais sentir ma poitrine se gonfler répétitivement provoquant chaque fois une grimace de douleur. Quand mon cœur fut calmé je me remis debout.
Inspectant la pièce ou j’étais elle ne différait pas de la chambre d'Aëlita, je me rendis en fait compte que c’était pratiquement la même, seule la disposition des meubles était différente.

Mon investigation fut de courte durée car une fois encore un bruit retentit mais cette fois bien plus prés que jamais. Il retentit en boucle se faisant chaque fois de plus en plus fort. C’était comme une goutte d'eau s’écrasant au sol de manière ininterrompu. C'est alors qu'une tache noire se forma sur le mur en face de moi, la tache gagna en densité et une main surgit du trou.
Impuissant je regardai horrifié comment une forme humanoïde s'extirpa du trou s’écrasant sur le plancher dans un bruit gélatineux ignoble.
La chose était au sol et ne semblait plus bouger, tournant le regard je me rendis compte qu'il y avait maintenant des fenêtres, j’étais pourtant sur qu'il n'y en avait pas lors de mon arrivée. Ignorant le danger je me ruai dessus et tirai dessus de toute mes forces, la fenêtre ne bougea pas d'un poil.
A bout de souffle je donnai un grand coup de poing contre la vitre mais rien n'y fit. Je pouvais voir l’extérieur la a quelques mètres.
A en juger par la hauteur je devais être au troisième étage, au final même en ouvrant la fenêtre j'aurais été bloqué.
Quelque chose m'agrippa alors par les cheveux et me tira violemment vers l’arrière. Je suivis le mouvement en hurlant de douleur.
Sans me lâcher cette chose qui était sortit du mur se rapprocha son visage du mien et c'est la que je la reconnu.

- Chloé ? Dis-je apeuré

C’était bien Chloé qui se trouvait devant moi mais elle était couverte d'un liquide noire d'une teinte semblable au pétrole et son visage semblait être en décomposition. Ses orbites étaient noirs et son teint plus blanchâtre.

Chloé ne répondit pas et me souleva par les cheveux a une main.
Tenant sa main je hurlai de douleur alors que je fus soulevé du sol et projeter comme une vulgaire marionnette a travers la pièce.

J’atterris en plein sur le piano a queue qui avait changé d'emplacement.
Le choc fut si intense que je faillis en perdre connaissance, en entendant les bruits flasques de cette chose se rapprocher je tentai de m'extirper de la carcasse du piano mais en fut tout bonnement incapable.
Quand Chloé ou la chose lui ressemblant fut a ma hauteur elle vint s’asseoir sur mon ventre augmenté le poids exercé, je pouvais sentir des morceaux de bois s'enfoncer dans mon dos.

Assise sur moi Chloé se pencha en avant et prononça d'une voix semblant venir de loin :

- Je ne te plais plus Joëlle ?

Elle se pencha alors vers moi et posa ses lèvres contres les miennes, a l'instant ou elle toucha mes lèvres je sentis quelque chose couler dans ma bouche. Repoussant Chloé a deux bras je penchai la tête et en crachai l’entièreté en toussant, le même liquide noire s’écoula de ma bouche se répandant sur le sol comme une flaque visqueuse.
En voyant la quantité que j'avais craché je faillis vomir de dégoût.
Zombie-Chloé ne m'en laissa cependant pas le temps.
M'attrapant par le coup elle me souleva du sol sans le moindre effort.
Pendu en l'air je commençai a battre des jambes tentant de me libérer.

-Tu voulais t'enfuir ? Alors fuis !

Et dans un mouvement de bras Chloé m'envoya en plein dans la vitre que j'avais été incapable d'ouvrir tout a l'heure.
La glace explosa en milliers de morceau et je passai brutalement a travers, l'instant avant d'entamer ma chute je vis Chloé se tenant a la fenêtre un sourire terrifiant au lèvres. Agitant les bras dans le vide je m’écrasai 25 mètres plus bas dans un hurlement strident.

Mais au lieu de toucher le gravier je me heurtai a quelque chose de solide et froid, ouvrant les yeux je me rendis compte que j’étais dans le hall d'entrée, je ne sentais aucune douleur, je ne sentais aucun membre brisé, j’étais juste médusé ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer.
Jetant un œil au escalier du deuxième j'eus un instant d’hésitation.
Est-ce que je venais de tomber de la haut ?
Autre détail que je ne remarquai pas tout de suite, l’état des lieux.
Contrairement a la visite que je venais de faire l'endroit était maintenant vidé de ses meubles, la peinture ne se voyait presque plus.
Et jetant un œil par la fenêtre je me rendis compte qu'il faisait nuit.

Me frottant la tête je me remis debout, mais m'y prenant trop vite je fus pris de vertige et tombai a genoux alors qu'un mal de tête strident me traversai le crane.

- Aëlita ? Appelai-je au hasard

Aucune réponse, en prenant mes précautions cette fois ci je me mis de nouveau sur mes deux pieds et fis quelque pas en rond.
Pourquoi l'endroit semblait si délabré d'un seul coup ?
Ou était Aëlita ? Est-ce qu'elle dormait encore ?

En boitant légèrement je remontai les marches et suivant le même parcours retrouvai la chambre d'Aëlita et ici aussi le constat était le même, il n'y avait plus de meubles, plus de peintures, plus rien.

Poussant la porte, la vérité était la même, plus rien.
Plus de lit, plus de piano, plus de miroir, la pièce était vide.

- Mais c'est quoi ce délire ?

Cherchant mon téléphone je cliquai dessus et ce dernier s’éclaira d'un coup
C’était un vrai miracle qu'il ne se soit pas brisé dans la chute.
Mon répertoire était assez restreint, Chloé et Vincent que je ferais mieux de supprimer et Aëlita. Faisant défiler la liste je fus cependant incapable de trouver le numéro d'Aëlita, j'avais les deux premiers mais pas celui la.

- Bon sang, j'ai que trois numéro, pourquoi je ne le trouve pas ?

Après dix minutes de recherche intensive dans les options je me résignai a contre cœur a appeler Vincent, après tout il ne savait pas que j’étais au courant pour leurs trahison.
A l'instant même ou je lançai l'appel Vincent décrocha immédiatement.

- Joëlle ? S'exclama-il

- Vincent, j'ai un problème. Répondis-je en ignorant ce qu'il venait de dire

- Joëlle, t’étais ou bon sang ?

- Tu ne m’écoute pas bon sang, Vincent, je ne trouve plus Aëlita !

- Qui ça ? Dit-il comme ayant mal compris ma phrase

- Tu sais de qui je parle, Aëlita !

- Joëlle je ...

- Tu l'as vu quand tu est venu chez moi Vincent arrête de te foutre de ma gueule ! Hurlai-je a bout de nerf

- Joëlle, je ne suis jamais venu chez toi.

- Quoi ?

- T'a complètement disparu après notre dernière rencontre, ça fait six jours qu'on te cherche !

- Quoi...mais Aëlita elle..

- Écoute, je voudrais t'aider vraiment mais je ne connais pas d'Aëlita.

Vincent dit quelque chose par la suite mais je ne l'entendis pas.
Je n’écoutais déjà plus rien. Six jours...pas d'Aëlita ?
Mon mal de tête fit de nouveau son apparition et encore plus fort ce coup-ci, je tombai a terre me tenant la tête entre les mains et grognant de douleur
Je laissai échapper le téléphone qui glissai quelques centimètres.

- C'est pas possible, non, pas possible, pas possible, pas possible. Me répétai-je parlant tout seul

J'entendis de nouveau la voix de Vincent émanant du téléphone.
Tendant la main je le portai de nouveau a mon oreille.

- Vincent dis moi que tu plaisante, je t'en prie !

- Joëlle, dis moi ou tu te trouve

- Manoir....vieux manoir. Répondis-je presque lunatique

- Je serais la dans quelques instants par pitié ne bouge pas Joëlle, Chloé va être si heureuse de te revoir.

Et il raccrocha.

Je restai planté la, dans l'obscurité de cette chambre.
Les événements tourbillonnaient a une vitesse folle dans ma tête.
« Six jours.... pas d'Aëlita....Chloé va être.... »

Dans un excès de rage je lançai mon téléphone contre le mur en hurlant.
Le pauvre gadget explosa en morceaux a l'impact.
Puis plus rien, je me rappelle être redescendu jusqu'au hall et de m’être immobilisé incapable de penser normalement.

- Je suis pas fou, pas fou, Aëlita va me sauver, je vais m'en sortir.

Et les minutes défilèrent, pendant très longtemps.
Puis finalement j'entendis deux voix se rapprochant de l'entrée.
Vincent fut le premier a pénétrer suivit de Chloé.

- Oh putain ! S'exclama Vincent en m'apercevant avec un regard presque désolé

Chloé en me voyant porta les mains a sa bouche comme pour se retenir de pleurer.

- Joëlle mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Dit-elle au bord des larmes

Puis Vincent prit la parole, je tournai instinctivement ma tête vers lui.

- Joëlle, tout va bien, on est la maintenant.

Chloé leva les bras vers moi et s'approcha d'un pas décidé, elle voulait me prendre dans ses bras, elle me croyait si stupide ?

- Ne t'approche pas ! Hurlai-je en reculant de plusieurs pas

Chloé eut un mouvement de recul et Vincent se plaça aussitôt devant elle.

- Vous pensez que je ne suis pas au courant ?! Hurlai-je

- Joëlle, de quoi tu parle ? Dit Chloé a petite voix

- Vous savez que je suis au courant de votre trahison et vous faites comme si de rien n’était, vous avez kidnappé Aëlita et vous voulez me faire croire qu'elle n'existe pas ! Clamai-je en riant

- Joëlle je te le répète, il n'y a pas d'Aëlita. Dit Vincent

- Arrête de me mentir !

- Joëlle tu a besoin d'aide. Ajouta-il

Chloé tenta une nouvelle approche cette fois-ci plus douce, je lui tournai le dos et me prit la tête dans les mains a m'en arracher les cheveux.
Ce n'est pas possible, je ne suis pas fou, pas fou bon sang !
Ou est Aëlita ? Pourquoi je n'arrive pas a la trouver ?

Sentant la main de Chloé se poser sur mon épaule je fis volte-face en hurlant

- Ne me touche pas !

Mais a ma grande surprise c'est Aëlita qui fit un bond en arrière prise par surprise. Cette dernière poussa un petit cri en reculant.

- Joëlle qu'est-ce qu'il te prend ?

- Aëlita ? Lui dis-je peinant a y croire moi-même

- Qui d'autres voudrait tu que ça soit ? Dit-elle en souriant

- Aëlita. Répétai-je en la prenant dans mes bras

Jetant un regard autour de moi tout était revenu a la normal, la demeure, les meubles, les tableaux,....

- Tu m'as fais une de ces peurs. Dit Aëlita

- Je pourrais en dire pareil. Murmurai-je toujours sous le choc

Je serrai Aëlita a l'en étouffer m'assurant qu'elle était bel et bien la avec moi.

- Hey doucement. Dit-elle en riant

- Je ne veux plus jamais avoir a te perdre, plus jamais.


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