Note de la fic :
Chloe et moi
Par : 5xBan
Genre : Sentimental, Horreur
Statut : C'est compliqué
Chapitre 36 : Aëlita, toujours Aëlita.
Publié le 29/08/2015 à 09:15:59 par 5xBan
- Merde mais qu'est-ce qu'il t'a pris ?
Aëlita ne semblait pas avoir mal ou alors elle le cachait très bien.
Tenant sa main contre son torse elle avait ce sourire au lèvres comme ne se rendant pas compte de ce qu'elle venait de faire.
- Je ferais tout pour que Joëlle soit heureux. Dit-elle presque lunatique
- Mais ce n'est pas ça que je voulais ?!
Les choses allaient mal, si je la laissais dans cet état elle risquait de se vider de son sang et il était hors de question de la laisser mourir bêtement.
Sa blessure semblait encore plus profonde que la mienne, elle y avait vraiment mis toute sa force dans le mouvement.
Même bras, même longueur, même endroit.
Sa précision en était presque effrayante.
Ne sachant pas trop quoi faire je piochai parmi mes vêtements et en pris un habit au hasard sans trop m'en soucier.
J'appuyai le tissu contre sa plaie et serrai le tout aussi fort que je pu.
La vue du sang ne me faisait heureusement pas grand chose car au vu de la boucherie je me serais sûrement évanouie si c’était le cas.
- Bon tu ne bouge pas. Lui dis-je en la faisant s'asseoir sur le canapé
- Qu'est-ce que tu fais Joëlle ? Dit-elle d'une voix a peine audible
- J'appelle l’hôpital, il te faut des soins d'urgences !
- Non attend ! Répondit-elle en se levant brusquement
- Reste assis qu'est-ce qu'il te prend ?
- Passe moi la boite d'hier, je pourrais me recoudre toute seul.
Son ton avait soudain changé, elle n’était plus aussi sur d'elle qu'avant.
Sa phrase ressemblait presque a de l'imploration.
Pourquoi craignait-elle tellement l’hôpital ?
Elle avait déjà refusé de de m'y conduire hier soir.
-Je ne veux pas prendre le risque !
Elle n'insista pas et se laissa retomber sur le canapé.
Tout ce sang qu'elle versait, ça allait bien trop vite.
Composant le numéro a toute vitesse, j'entendis la tonalité sonner quelques fois alors que je commençais a m'impatienter.
Finalement ça finit par décrocher, je ne laissai même pas le temps a la personne de prononcer la moindre phrase et hurlai littéralement.
-Allô oui, j'ai besoin d'une ambulance d'urgence s'il vous plaît !
- Gardez votre calme, j'ai besoin d'une adresse monsieur.
- Euh oui, rue des ...déportés, c'est l'immeuble en face du parc vous ne pouvez pas le manquer.
- Très bien, nous serons bientôt la, pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé.
- Mon amie s'est entaillé la main et le bras, c'est assez profond et ça saigne beaucoup, y a du sang partout, je lui ai fais un garrot avec une de mes vestes en attendant.
- Très bien, écoutez nous serons bientôt la, faites juste en sorte que votre amie reste consciente, parlez lui et ne la laissez pas s’évanouir.
En me tournant je vis Aëlita couché sur le canapé me regardant avec un petit sourire les yeux a moitiés fermés. J'avais pourtant serré aussi fort que je le pouvais mais ça ne semblait pas empêcher le sang de couler.
Elle était de plus en plus faible ça se voyait, mais elle semblait ne pas s'en soucier, c'est comme si elle ne ressentait pas la douleur.
Elle était même plus sereine par rapport a la situation.
- Quelque chose ne vas pas Joëlle, pourquoi tu t’inquiète ?
- Pourquoi je...ça me semble évident non ?
- Tu est inquiet pour moi ? Dit-elle avant de se mettre a rougir
Elle baissa alors le regard comme gêné de me regarder plus longtemps.
Malgré sa blessure elle parvenait a garder le sourire, cette fille me surprenait de plus en plus, d'abord le baiser et maintenant ça.
- Eh bien je me sentirais coupable de te laisser mourir, et puis je t'en dois une pour m'avoir recousu alors comme ça on sera quitte.
- Non.
- Pardon ?
- Je ne mourrais pas Joëlle, pas maintenant en tout cas. Dit-elle pleine d'espoir
- Comment tu sais ça ?
A ma grande surprise Aëlita parvint a se mettre debout sans trop de problèmes et elle fit quelques pas dans ma direction.
Ses jambes tremblaient et semblaient avoir du mal a soutenir tout son poids mais elle semblait déterminé.
Elle atteint cependant ses limites et finit par tomber.
Dans un réflexe je la rattrapai avant qu'elle ne cogne le sol.
J'avais l'impression de manipuler une marionnette sans fil.
Aëlita ne semblait plus capable du moindre mouvement.
Elle posai ses mains sur mes épaules et relevant la tête elle me dit a quelque mètres de mon visage.
- Je le sais car notre avenir est d’être ensemble, et je ne cesserais jamais de me battre tant que ce rêve ne sera pas devenu réalité, je ne mourrais pas tant que nous ne serons pas heureux tout les deux.
Je ne trouvai rien a dire, j’étais perdu dans son regard.
Cette détermination, ses yeux, la manière dont elle me regardait.
Elle était tout ce que j’appréciais, déterminé, combattante, honnête.
Elle semblait croire tout ce qu'elle disait comme si elle connaissait le futur, le fait de mourir ne lui faisait pas peur, elle savait qu'elle s'en sortirait.
Pourquoi une fille comme elle s’intéresserait a moi ?
Elle méritait bien que mieux que cela, elle pourrait viser tellement plus haut, alors pourquoi moi ? Pourquoi Chloé m'a choisit ?
Pourquoi Aëlita m'a choisit ?
J'ai été incapable de dire a voix haute que j'aimais Chloé.
Est-ce que ça signifiait que mon amour allait plutôt a Aëlita ?
Non, non ça ne faisait aucun sens, je venais juste de la rencontrer.
Tomber amoureux de son agresseuse, est-ce que j’étais en train de subir le syndrome de Stockholm ? Pourquoi j'avais cette impression de l'avoir déjà vu quelque part ? Elle avait ce petit quelque chose qui semblait me lier a elle, contrairement a Chloé dont j'avais finis par tomber amoureux ici je ressentais déjà quelque chose bien que je refusais de me l'admettre.
Aëlita releva la tête et se rapprochai de la mienne comme voulant m'embrasser. L'idée ne me déplaisait pas mais je ne pouvais pas me le permettre, que ça soit pour Chloé ou pour moi-même.
Il faut que je prenne mes distances avec cette fille.
Mes des souvenirs de son baiser d'hier soir me remontèrent en mémoire et la tentation se fit forte. Qu'est ce qui était le mieux ?
Finalement je n'eus pas a choisir car a quelques centimètres de mes lèvres Aëlita finit par s’évanouir contre moi.
Ne se tenant plus par elle même je du redoubler d'effort pour qu'elle ne puisse pas tomber. Je pouvais sentir mon cœur fort. Est-ce que c’était la peur ou l'excitation ? Non, mieux valait ne pas y penser.
Aëlita était dans les pommes et l'ambulance ne semblait pas venir.
Il fallait que je prenne les devants, je ne pouvais pas rester la a attendre.
Je déposai d'abord Chloé sur le fauteuil et fonçai dans ma chambre pour me trouver quelque chose de présentable a mettre.
Prenant une des mes multiples chemises je l'enfilai en quatrième vitesse puis retournai vers Aëlita. Avec délicatesse je la soulevai et la pris dans mes bras avec précaution. Elle respirait toujours donc j'avais du temps.
Toujours avec Aëlita dans mes bras je déverrouilla la porte d'entrée et me maudis de ne pas avoir d'abord débloqué la porte avant de la prendre puis pris la direction de la sortie.
Les passant ne firent meme pas attention a nous comme a leurs habitudes et d'ailleurs personne ne sembla me remarquer.
Les rares personnes qui me voyaient faisaient semblant de n'avoir rien vu.
Bande de déchets tous autant que vous êtes, Aëlita n'a pas tellement tord dans le fond, mais qu'importe ce n'est pas d'eux dont j'avais besoin.
Prenant la direction du parc je finis enfin par apercevoir l'ambulance venant au loin, je leurs fit signe et le conducteur se stoppa quelques mètres plus loin, aussitôt deux ambulanciers surgirent et vinrent dans ma direction
-C'est bien toi qui nous a appelé ?
-Oui, mon amie s'est évanouie je n'ai rien su faire.
-Ne t’inquiète pas on s'occupe du reste.
Il tendit les bras et j'y déposai Aëlita. Je ressentis d'ailleurs une étrange sensation en lui confiant Aëlita, je me sentais plus a l'aise de l'avoir dans mes propres bras mais pour cette fois ci je n'avais pas le choix.
Et c'est maintenant que les gens semblaient se réunir en masse pour voir ce qu'il se passait. Nous aider avant par contre, non il n'y avait personne.
Aëlita fut déposer a l’arrière de l'ambulance, l'ambulancier se retourna alors vers moi et me dit :
- Tu veux accompagner ton amie ?
Accompagner cette cinglé ? Ne serait-ce pas plus simple de la laisser partir pour enfin mettre un terme a cette histoire ?
Non, je ne pouvais pas lui faire cela..et puis elle savait ou j'habitais alors a défaut de la laisser maintenant elle reviendrais d'elle même, même si ça doit être après plusieurs mois.
- Oui, avec plaisir. Lui dis-je
L'ambulancier me tendit la main et me fit grimper a l’arrière puis referma les portes retournant devant pour conduire.
Aëlita était couché sur ce fameux lit dont j'oublie toujours le nom.
Moi qui m'attendait a voir une multitude de machines et de tuyaux il n'y avait au final qu'un seul fil planté dans son bras.
La voir dans un tel état me fit mal au cœur, surtout en sachant que c’était ma propre faute. A force de lui reprocher ce qu'elle avait fait.
Peut être que si j'avais été plus gentil avec elle. Bon sang mais de quoi je parle, je n'y pouvais rien si elle s’était mutilé toute seul, je ne pouvais pas deviner qu'elle le ferait. Qui ferait ça d'ailleurs ?
L'ambulance finit par démarrer en trombe, se dire qu'on était actuellement en train de griller les feux rouges était assez drôle.
Pour briser le silence qu'il régnait je m'adressai a Aëlita en sachant très bien qu'elle ne pourrait pas me répondre.
- Ne t'en fais pas tout va bien se passer, je t'en fais la promesse.
Face a son silence j'ajoutai :
- Tu sais, je t'aime bien dans le fond, tu est peut être un peu folle mais je t'aime bien.
Toujours rien, a quoi je m'attendais aussi, elle ne risquait pas de me répondre dans son état. Et sans vraiment savoir pourquoi je continuai mon monologue tout seul. Une manière de lui dire sans lui dire.
- Si notre rencontre avait été différente, peut être que ça aurait mieux marché, mais tu est une fille a la personnalité admirable, c'est rare de trouver des gens aussi déterminé que toi, qu'est-ce que tu me cache encore comme secrets ?
Je pris sa main dans la mienne et la serrai doucement, ma manière de lui montrer que j’étais la a coté d'elle même si elle ne pouvait pas le savoir.
Mais alors que j'allais la retirer sa main se ferma brusquement sur la mienne, est-ce qu'elle m'entendait ? J’espérais bien que non après ce que je venais de dire. J'avais beau tiré elle était comme accroché.
- Tu m'as bien eu je le reconnais. Lui dis-je en riant
Elle ne répondit pas mais j’étais persuadé qu'elle m'entendait.
- Quand tu seras debout faisons comme si tu n'avais jamais entendu ce que je viens de dire d'accord ?
Je ne pus m’empêcher de rire face a la stupidité de la situation.
Un rire qui me fit du bien et me détendit.
- Merci Aëlita, j'ai eu peur de toi dans le fond mais je me rend compte que tu n'est pas si dangereuse que cela, tu devrais juste soigner tes entrées.
J'aurais juré avoir vu se lèvres se fendre dans un petit sourire mais en me rapprochant je me rendis compte qu'elle n'avait pas bougé d'un poil.
Et maintenant que je me tenais au dessus d'elle je saisis l’occasion et sans vraiment savoir pourquoi j’écartai les mèches de son front et y déposai un baiser. De la ou je la voyais Aëlita était absolument sublime, ses cheveux rouges lui allaient a merveille, elle avait du goût dans son style c’était indéniable. Dommage qu'elle n'arrivait que maintenant.
- Tu finiras par trouver quelqu'un pour toi j'en suis sur.
Cette phrase me laissa un goût amer en bouche.
Bon sang, je devais me mettre en tête que j’étais avec Chloé désormais.
Elle avait tellement fait pour moi que ça serait connard de ma part que de l'oublier. Si j'avais rencontré Aëlita avant Chloé qui sait alors peut être que ça aurait été possible, désormais mon cœur n'appartenait qu'a une personne. Mais alors pourquoi étais je incapable de dire a voix haute que c’était le cas ? Je m’étais mis en tête que je considérais Chloé comme ma petite sœur et pourtant je changeais encore une fois d'avis.
Perdu dans mes pensées je ne remarquai pas qu'on était déjà arrivé et sursauta lorsque l'ambulancier déverrouilla les portes d'un seul coup.
- C'est pas que je voudrais vous interrompre mais on y est. Dit-il en souriant
Aidé d'un collègue il dépêcha Aëlita a l’intérieur et je la perdis de vue a l'instant ou elle passa les portes.
- Tu ne suis pas ton amie ? Demanda l'ambulancier
- Non... non je vais rentrer chez moi. Lui répondis-je l'air absent
- C'est toi qui voit alors, si tu me laisse ton numéro je t’appellerais quand elle sera debout.
- Non ça ira merci. Lui dis-je en souriant
- A une prochaine fois dans ce cas alors.
Il me serra la main puis disparut lui aussi a l’intérieur de l’énorme bâtiment, de la ou j’étais je pouvais juste voir les personnes affluents en masse. Des vieux, des enfants, des couples. Tout un essaim
Je m'attardai quelques secondes de plus pour observer un peu plus puis me mis en marche. Je pourrais prendre un taxi mais je préférais faire une partie du trajet a pied, ça me permettrai de me remettre les idées en place.
Sacrée journée tout de même, ma rencontre avec Aëlita, Chloé et maintenant ça, les paroles d'Aëlita me revenait encore en tête.
Ne pas vouloir me mettre de limites, vivre a fond sans contrainte, être moi-même. Mais ce qui m'avait le plus marqué était sa dernière phrase.
M'aider a tuer Mars ? En quoi pourrait-elle m'aider ? Avait-elle dit ça pour me faire plaisir...ou alors avait-elle vraiment des infos sur ce dernier ?
Mars avait complètement disparu après cette journée et personne ne l'a jamais revu, mais le fait de savoir cette ordure en vie m’était difficile a supporter. Aëlita était la première a m'avoir encouragé dans ma quête de vengeance plutôt que de me faire la moral. Peut être qu'elle était sincère dans le fond. J'avais eu peur d'elle pour son coté psycho alors qu'au vu de ce que j'avais fais a Vincent je n’étais pas mieux.
Aëlita avait raison, on est pas si différent tout les deux.
J'irais même jusqu’à dire qu'elle était la personne qui se rapprochait le plus de ma propre personnalité, une sorte d’équivalent féminin de ma personne. Le soucis c'est que je ne savais rien de cette Aëlita.
J'eus alors une idée, saisissant mon téléphone je composai le numéro de Vincent espérant qu'il répondrait, ce qu'il fit au bout de quelques secondes.
- J’écoute. Dit-il
- Vincent c'est Joëlle.
- Ah Joëlle salut, tu vas bien ?
- Ça va plutôt bien, écoute est-ce que je pourrais te demander un service ?
- Va-y toujours
- T’étais du genre populaire, est-ce que le prénom Aëlita te dit quelque chose ?
- Aëlita, pourquoi tu veux savoir ça ?
- Curiosité.
- Je connais cette fille oui, en fait beaucoup la connaisse, c'est le genre de beauté féminine que tout le monde rêve d'avoir dans son lit mais ne t'y méprend pas Joëlle elle est du genre calme et réservé, je sais pas grand chose sur elle.
Calme et réservé ? Ça ne correspondais pas trop a la Aëlita que j'ai rencontré, peut être qu'elle portait un masque devant les autres comme j'avais pour habitude de le faire. Il fallait que j'en sache plus.
- Elle était dans ta classe ou pas ?
- Non, mais j'ai entendu parler d'elle auprès de mes amis qui voulaient se la faire, mais bon la plupart ont pris des vents, sauf un.
- C’était qui ?
- Un ancien ami, il est venu nous voir tout fier et nous a même affirmé qu'il l'avait embrasser, enfin c'est lui qui disait ça et Aëlita n'a jamais confirmé mais quand elle l'a su elle a pas vraiment apprécié
- C'est a dire ?
- On pense qu'elle a du aller s'expliquer avec lui parce qu’après ça on ne la plus jamais revu, elle lui a mis si chère que le pauvre a changer d’école.
- Tu n'as pas essayé de l'appeler ?
- Je connaissais a peine ce type Joëlle et puis il ne répondait pas a mes appels.
Aëlita qui va s'expliquer, le garçon disparaît, est-ce qu'elle l'aurait...
- Cette fille c'est un autre niveau Joëlle laisse tomber, même moi je n'ai pas réussi et tu sais très bien que je suis le plus beau et le plus charmant de nous deux.
- Ne te lance pas le vase avec. Lui répondit-je en riant
- Tu me connais, grand modeste dans l’âme.
- Merci pour ton aide Vincent je te revaudrais ça.
- Et j’espère bien mon vieux, disons un verre et on sera quitte.
- Ça me semble bien
- Oh et une dernière chose Joëlle, pourquoi Aëlita en particulier ?
- Tu ne me croira jamais quand je te raconterais ça.
- Dis moi tout je brûle de curiosité mon chérie.
- Arrête de te foutre de ma gueule cinq seconde tu veux.
- Ah pourquoi ne peut on pas concevoir l'amour qu'il peut y avoir entre deux hommes ?
- Tu me fais peur parfois tu sais.
- Arrête tu me fais rougir.
- Bref, ça serait trop long par téléphone de toute façon.
- Je passe chez toi si tu veux.
- Quoi tu veux dire maintenant ?
- Avec ma voiture j'y serais en deux minutes. Dit-il d'un ton fier
- Écoute pourquoi pas, et comme ça on prendra notre verre.
- Alors j'arrive, on se voit chez toi.
- Ça marche.
- Ah mais en fait, tu habite ou ?
Sa question me prit de court et je ne pus m’empêcher de rire.
Après lui avoir indiqué l'adresse je le saluai une dernière fois et raccrochai.
Maintenant qu'Aëlita n’était plus la je pourrais utiliser un peu de compagnie, ça me changerai de mes soirées tout seul. Et je n'avais aucune envie de voir Chloé malgré le fait qu'elle était toujours de bon conseils.
J'appelai un taxi et je fus chez moi en un rien de temps.
Vincent n’était pas encore la je l'aurais entendu, ça me laissait donc encore un peu de temps pour moi tout seul. Montant les marches quatre a quatre je pénétrai dans mon modeste appartement. Être de nouveau seul me faisait étrange après avoir passé la nuit avec Aëlita.
Bon sang pourquoi mes pensées revenaient toujours a elle ?
Il était temps pour moi de passer a autre chose, j'avais déjà fais le plus dur en la laissant la bas maintenant il me suffisait juste de l'oublier.
Mais je savais très bien qu'elle n'abandonnerait pas comme ça.
A son réveil elle demandera sûrement a me voir, mais elle n'avait pas mon numéro et l’hôpital était a des kilomètres de mon appartement.
Je ne risquais pas de la revoir aujourd'hui.
Alors que je venais de pénétrer dans mon humble demeure me téléphone se mit a sonner, intrigué je déverrouillai l’écran et me rendit compte que c’était Chloé.
-Allô ?
-Joëlle tu vas bien ?
-Ça va et toi ?
-Super, je voulais juste prendre de tes nouvelles voir comment tu va ?
-Je m'en sors plutôt bien, ça fait bizarre d’être de retour ici.
-Tu est sur que tu ne veux pas venir chez moi ?
-Merci Chloé mais j'ai besoin d'un peu de temps seul
-Je comprend, écoute ne fais pas de conneries et prend soin de toi.
-Comme toujours.
Je raccrochai et posai mon téléphone sur la petite table avant de m'affaler sur mon canapé. Bientôt un silence de plomb prit place dans la pièce.
Autrefois j'avais pour habitude d’apprécier ce genre de calme, mais je me rendais compte aujourd'hui que c’était affreusement ennuyeux au bout d'un certains temps. Tendant mon bras je passais la main sur les points de sutures, Aëlita avait bien fait ça, ça devrait guérir assez vite a en juger par l’état de la chose. D’où est-ce qu'elle détenait son talent ?
Est-ce qu'elle avait pour habitude de découper et recoudre des trucs ?
Plusieurs images assez glauques me traversèrent l'esprit.
Non ça c’était stupide mais une chose était sur elle avait de la ressource.
La sonnette retentit, Vincent était finalement arrivé bien que je n'ai pas entendu sa voiture, il avait sûrement pris un autre modèle.
La sonnette retentit encore et encore et encore.
-J'arrive ça va ! Criai-je en souriant, un vrai gamin ce Vincent
Déverrouillant le verrou j'ouvris en grand et j'eus a peine le temps de me rendre compte de qui se tenait devant moi qu'Aëlita me sauta dessus avec son petit rire si particulier. Pris par surprise je fus plaqué au sol, et elle se retrouva au dessus de moi. Elle bloqua mes mains avec les siennes pour m’empêcher de bouger. Comment avait-elle fait pour revenir ?
Aëlita se pencha en avant et m'embrassa sur le front.
Elle resta comme ça pendant un instant avant de se redresser puis me dis
- Moi aussi je t'aime.
- Alors tu m'as entendu ?
- Oui, c’était tellement mignon, j'aurais aimé pouvoir bouger. Dit-elle en rougissant
- Ne t'emballe pas après tout. Lui dis-je en souriant
Aëlita était toujours assise sur moi mais sur l'instant ça ne me gêna pas le moins du monde, elle finit cependant par se lever me permettant de me redresser. Une fois que je fus debout elle leva son bras et annonça fièrement.
- Tu as vu on a la même.
En effet, elle avait été recousu elle aussi, de manière bien plus propre certes mais presque semblable a moi. Quand a Aëlita elle semblait en pleine forme, comment était-ce possible après tout le sang qu'elle avait perdu. Sang qui avait sûrement déjà séché depuis le temps et qui serait une horreur a enlever.
-Faisons un check de cicatrice.
- Quoi ?
- Ta cicatrice contre la mienne, ça sera notre salut a nous. Dit-elle en souriant.
Comment faisait-elle pour être aussi joyeuse et relaxé malgré la situation, elle avait sûrement frôlé la mort et elle semblait n'en avoir rien a faire.
Je jouais cependant le jeu, levant mon avant bras je tapai contre celui d'Aëlita, le choc fut légèrement douloureux mais rien d'insupportable.
- Viens entre. Lui dis-je
La faisant entrer je refermai derrière.
Aëlita alla s'asseoir sur le canapé, avant de la rejoindre je pris la direction de la cuisine et y pris deux verres ainsi qu'une bouteille de coca.
- Je n'ai pas d'alcool j’espère que ça ne te dérange pas ?
- Non, je sais que tu ne bois pas spécialement, le coca me va très bien. Dit-elle tout innocemment
- Tu en sais des choses super moi quand même.
- C'est mal ? Répondit-elle toujours sur ce ton joueur
- Je ne pense pas, plus maintenant en tout cas.
La servant en première je remplis mon verre et déposai la bouteille.
Aëlita ne toucha pas tout de suite au sien et se contenta de me fixer.
Elle allait de surprise en surprise cette fille.
- Comment tu as fait pour quitter l’hôpital et même pour revenir jusqu'ici ?
- Disons que je me suis gentiment faufilé dehors pendant que personne ne regardait, et pour le reste j'ai pris un taxi et me voila avec toi.
Elle termina sa phrase par un mouvement des deux mains en me désignant
- Tu avais de l'argent sur toi ?
- Une fille se doit de toujours avoir de l'argent sur elle, pour les cas d'urgences comme celui-ci
- Tu ne m'en veux pas de t'avoir laissé toute seul ?
- J'aurais finis par te retrouver de toute façon. Dit-elle toujours aussi souriante.
Cette dernière phrase passa moins bien, elle me donnait l'impression d’être esclave de quelque chose que je ne pouvais pas éviter.
Ça signifiait que peu importe ou j'irais elle finirait par me retrouver.
Mais ça Aëlita ne le remarqua pas, elle était absorbé a m'admirer.
A croire que me voir lui suffisait amplement.
- Tu a pris une décision pour Chloé ?
- Pardon ?
- Si on veut aller a cette fête ensemble il va bien falloir que tu lui dise non ?
Encore avec ça ? Je pensais avoir déjà été clair la dessus.
Mais Aëlita revenait a la charge et quelque chose me disait qu'elle continuerait de faire ça tant que je ne lui aurais pas donné une réponse claire, alors pour l'instant le mieux est d’être évasif.
- Oui, faut que je m'occupe de ça
- C'est vrai ? Dit-elle en écarquillant grand les yeux
Elle se mit alors a bondir sur mon canapé et a taper dans ses mains en répétant en boucle.
- Joëlle et Aëlita vont a une fête ensemble, Joëlle et Aëlita vont a une fête ensemble, ...
Super, ça n'avait pas vraiment eu l'effet que j’espérais. Encore une chose que j'allais devoir gérer. Je ne pouvais pas y aller avec Chloé et Aëlita.
Mais y aller avec Aëlita était hors de question.
Bon sang, il serait temps que je commence a assumer mes conneries.
Aëlita ne semblait pas avoir mal ou alors elle le cachait très bien.
Tenant sa main contre son torse elle avait ce sourire au lèvres comme ne se rendant pas compte de ce qu'elle venait de faire.
- Je ferais tout pour que Joëlle soit heureux. Dit-elle presque lunatique
- Mais ce n'est pas ça que je voulais ?!
Les choses allaient mal, si je la laissais dans cet état elle risquait de se vider de son sang et il était hors de question de la laisser mourir bêtement.
Sa blessure semblait encore plus profonde que la mienne, elle y avait vraiment mis toute sa force dans le mouvement.
Même bras, même longueur, même endroit.
Sa précision en était presque effrayante.
Ne sachant pas trop quoi faire je piochai parmi mes vêtements et en pris un habit au hasard sans trop m'en soucier.
J'appuyai le tissu contre sa plaie et serrai le tout aussi fort que je pu.
La vue du sang ne me faisait heureusement pas grand chose car au vu de la boucherie je me serais sûrement évanouie si c’était le cas.
- Bon tu ne bouge pas. Lui dis-je en la faisant s'asseoir sur le canapé
- Qu'est-ce que tu fais Joëlle ? Dit-elle d'une voix a peine audible
- J'appelle l’hôpital, il te faut des soins d'urgences !
- Non attend ! Répondit-elle en se levant brusquement
- Reste assis qu'est-ce qu'il te prend ?
- Passe moi la boite d'hier, je pourrais me recoudre toute seul.
Son ton avait soudain changé, elle n’était plus aussi sur d'elle qu'avant.
Sa phrase ressemblait presque a de l'imploration.
Pourquoi craignait-elle tellement l’hôpital ?
Elle avait déjà refusé de de m'y conduire hier soir.
-Je ne veux pas prendre le risque !
Elle n'insista pas et se laissa retomber sur le canapé.
Tout ce sang qu'elle versait, ça allait bien trop vite.
Composant le numéro a toute vitesse, j'entendis la tonalité sonner quelques fois alors que je commençais a m'impatienter.
Finalement ça finit par décrocher, je ne laissai même pas le temps a la personne de prononcer la moindre phrase et hurlai littéralement.
-Allô oui, j'ai besoin d'une ambulance d'urgence s'il vous plaît !
- Gardez votre calme, j'ai besoin d'une adresse monsieur.
- Euh oui, rue des ...déportés, c'est l'immeuble en face du parc vous ne pouvez pas le manquer.
- Très bien, nous serons bientôt la, pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé.
- Mon amie s'est entaillé la main et le bras, c'est assez profond et ça saigne beaucoup, y a du sang partout, je lui ai fais un garrot avec une de mes vestes en attendant.
- Très bien, écoutez nous serons bientôt la, faites juste en sorte que votre amie reste consciente, parlez lui et ne la laissez pas s’évanouir.
En me tournant je vis Aëlita couché sur le canapé me regardant avec un petit sourire les yeux a moitiés fermés. J'avais pourtant serré aussi fort que je le pouvais mais ça ne semblait pas empêcher le sang de couler.
Elle était de plus en plus faible ça se voyait, mais elle semblait ne pas s'en soucier, c'est comme si elle ne ressentait pas la douleur.
Elle était même plus sereine par rapport a la situation.
- Quelque chose ne vas pas Joëlle, pourquoi tu t’inquiète ?
- Pourquoi je...ça me semble évident non ?
- Tu est inquiet pour moi ? Dit-elle avant de se mettre a rougir
Elle baissa alors le regard comme gêné de me regarder plus longtemps.
Malgré sa blessure elle parvenait a garder le sourire, cette fille me surprenait de plus en plus, d'abord le baiser et maintenant ça.
- Eh bien je me sentirais coupable de te laisser mourir, et puis je t'en dois une pour m'avoir recousu alors comme ça on sera quitte.
- Non.
- Pardon ?
- Je ne mourrais pas Joëlle, pas maintenant en tout cas. Dit-elle pleine d'espoir
- Comment tu sais ça ?
A ma grande surprise Aëlita parvint a se mettre debout sans trop de problèmes et elle fit quelques pas dans ma direction.
Ses jambes tremblaient et semblaient avoir du mal a soutenir tout son poids mais elle semblait déterminé.
Elle atteint cependant ses limites et finit par tomber.
Dans un réflexe je la rattrapai avant qu'elle ne cogne le sol.
J'avais l'impression de manipuler une marionnette sans fil.
Aëlita ne semblait plus capable du moindre mouvement.
Elle posai ses mains sur mes épaules et relevant la tête elle me dit a quelque mètres de mon visage.
- Je le sais car notre avenir est d’être ensemble, et je ne cesserais jamais de me battre tant que ce rêve ne sera pas devenu réalité, je ne mourrais pas tant que nous ne serons pas heureux tout les deux.
Je ne trouvai rien a dire, j’étais perdu dans son regard.
Cette détermination, ses yeux, la manière dont elle me regardait.
Elle était tout ce que j’appréciais, déterminé, combattante, honnête.
Elle semblait croire tout ce qu'elle disait comme si elle connaissait le futur, le fait de mourir ne lui faisait pas peur, elle savait qu'elle s'en sortirait.
Pourquoi une fille comme elle s’intéresserait a moi ?
Elle méritait bien que mieux que cela, elle pourrait viser tellement plus haut, alors pourquoi moi ? Pourquoi Chloé m'a choisit ?
Pourquoi Aëlita m'a choisit ?
J'ai été incapable de dire a voix haute que j'aimais Chloé.
Est-ce que ça signifiait que mon amour allait plutôt a Aëlita ?
Non, non ça ne faisait aucun sens, je venais juste de la rencontrer.
Tomber amoureux de son agresseuse, est-ce que j’étais en train de subir le syndrome de Stockholm ? Pourquoi j'avais cette impression de l'avoir déjà vu quelque part ? Elle avait ce petit quelque chose qui semblait me lier a elle, contrairement a Chloé dont j'avais finis par tomber amoureux ici je ressentais déjà quelque chose bien que je refusais de me l'admettre.
Aëlita releva la tête et se rapprochai de la mienne comme voulant m'embrasser. L'idée ne me déplaisait pas mais je ne pouvais pas me le permettre, que ça soit pour Chloé ou pour moi-même.
Il faut que je prenne mes distances avec cette fille.
Mes des souvenirs de son baiser d'hier soir me remontèrent en mémoire et la tentation se fit forte. Qu'est ce qui était le mieux ?
Finalement je n'eus pas a choisir car a quelques centimètres de mes lèvres Aëlita finit par s’évanouir contre moi.
Ne se tenant plus par elle même je du redoubler d'effort pour qu'elle ne puisse pas tomber. Je pouvais sentir mon cœur fort. Est-ce que c’était la peur ou l'excitation ? Non, mieux valait ne pas y penser.
Aëlita était dans les pommes et l'ambulance ne semblait pas venir.
Il fallait que je prenne les devants, je ne pouvais pas rester la a attendre.
Je déposai d'abord Chloé sur le fauteuil et fonçai dans ma chambre pour me trouver quelque chose de présentable a mettre.
Prenant une des mes multiples chemises je l'enfilai en quatrième vitesse puis retournai vers Aëlita. Avec délicatesse je la soulevai et la pris dans mes bras avec précaution. Elle respirait toujours donc j'avais du temps.
Toujours avec Aëlita dans mes bras je déverrouilla la porte d'entrée et me maudis de ne pas avoir d'abord débloqué la porte avant de la prendre puis pris la direction de la sortie.
Les passant ne firent meme pas attention a nous comme a leurs habitudes et d'ailleurs personne ne sembla me remarquer.
Les rares personnes qui me voyaient faisaient semblant de n'avoir rien vu.
Bande de déchets tous autant que vous êtes, Aëlita n'a pas tellement tord dans le fond, mais qu'importe ce n'est pas d'eux dont j'avais besoin.
Prenant la direction du parc je finis enfin par apercevoir l'ambulance venant au loin, je leurs fit signe et le conducteur se stoppa quelques mètres plus loin, aussitôt deux ambulanciers surgirent et vinrent dans ma direction
-C'est bien toi qui nous a appelé ?
-Oui, mon amie s'est évanouie je n'ai rien su faire.
-Ne t’inquiète pas on s'occupe du reste.
Il tendit les bras et j'y déposai Aëlita. Je ressentis d'ailleurs une étrange sensation en lui confiant Aëlita, je me sentais plus a l'aise de l'avoir dans mes propres bras mais pour cette fois ci je n'avais pas le choix.
Et c'est maintenant que les gens semblaient se réunir en masse pour voir ce qu'il se passait. Nous aider avant par contre, non il n'y avait personne.
Aëlita fut déposer a l’arrière de l'ambulance, l'ambulancier se retourna alors vers moi et me dit :
- Tu veux accompagner ton amie ?
Accompagner cette cinglé ? Ne serait-ce pas plus simple de la laisser partir pour enfin mettre un terme a cette histoire ?
Non, je ne pouvais pas lui faire cela..et puis elle savait ou j'habitais alors a défaut de la laisser maintenant elle reviendrais d'elle même, même si ça doit être après plusieurs mois.
- Oui, avec plaisir. Lui dis-je
L'ambulancier me tendit la main et me fit grimper a l’arrière puis referma les portes retournant devant pour conduire.
Aëlita était couché sur ce fameux lit dont j'oublie toujours le nom.
Moi qui m'attendait a voir une multitude de machines et de tuyaux il n'y avait au final qu'un seul fil planté dans son bras.
La voir dans un tel état me fit mal au cœur, surtout en sachant que c’était ma propre faute. A force de lui reprocher ce qu'elle avait fait.
Peut être que si j'avais été plus gentil avec elle. Bon sang mais de quoi je parle, je n'y pouvais rien si elle s’était mutilé toute seul, je ne pouvais pas deviner qu'elle le ferait. Qui ferait ça d'ailleurs ?
L'ambulance finit par démarrer en trombe, se dire qu'on était actuellement en train de griller les feux rouges était assez drôle.
Pour briser le silence qu'il régnait je m'adressai a Aëlita en sachant très bien qu'elle ne pourrait pas me répondre.
- Ne t'en fais pas tout va bien se passer, je t'en fais la promesse.
Face a son silence j'ajoutai :
- Tu sais, je t'aime bien dans le fond, tu est peut être un peu folle mais je t'aime bien.
Toujours rien, a quoi je m'attendais aussi, elle ne risquait pas de me répondre dans son état. Et sans vraiment savoir pourquoi je continuai mon monologue tout seul. Une manière de lui dire sans lui dire.
- Si notre rencontre avait été différente, peut être que ça aurait mieux marché, mais tu est une fille a la personnalité admirable, c'est rare de trouver des gens aussi déterminé que toi, qu'est-ce que tu me cache encore comme secrets ?
Je pris sa main dans la mienne et la serrai doucement, ma manière de lui montrer que j’étais la a coté d'elle même si elle ne pouvait pas le savoir.
Mais alors que j'allais la retirer sa main se ferma brusquement sur la mienne, est-ce qu'elle m'entendait ? J’espérais bien que non après ce que je venais de dire. J'avais beau tiré elle était comme accroché.
- Tu m'as bien eu je le reconnais. Lui dis-je en riant
Elle ne répondit pas mais j’étais persuadé qu'elle m'entendait.
- Quand tu seras debout faisons comme si tu n'avais jamais entendu ce que je viens de dire d'accord ?
Je ne pus m’empêcher de rire face a la stupidité de la situation.
Un rire qui me fit du bien et me détendit.
- Merci Aëlita, j'ai eu peur de toi dans le fond mais je me rend compte que tu n'est pas si dangereuse que cela, tu devrais juste soigner tes entrées.
J'aurais juré avoir vu se lèvres se fendre dans un petit sourire mais en me rapprochant je me rendis compte qu'elle n'avait pas bougé d'un poil.
Et maintenant que je me tenais au dessus d'elle je saisis l’occasion et sans vraiment savoir pourquoi j’écartai les mèches de son front et y déposai un baiser. De la ou je la voyais Aëlita était absolument sublime, ses cheveux rouges lui allaient a merveille, elle avait du goût dans son style c’était indéniable. Dommage qu'elle n'arrivait que maintenant.
- Tu finiras par trouver quelqu'un pour toi j'en suis sur.
Cette phrase me laissa un goût amer en bouche.
Bon sang, je devais me mettre en tête que j’étais avec Chloé désormais.
Elle avait tellement fait pour moi que ça serait connard de ma part que de l'oublier. Si j'avais rencontré Aëlita avant Chloé qui sait alors peut être que ça aurait été possible, désormais mon cœur n'appartenait qu'a une personne. Mais alors pourquoi étais je incapable de dire a voix haute que c’était le cas ? Je m’étais mis en tête que je considérais Chloé comme ma petite sœur et pourtant je changeais encore une fois d'avis.
Perdu dans mes pensées je ne remarquai pas qu'on était déjà arrivé et sursauta lorsque l'ambulancier déverrouilla les portes d'un seul coup.
- C'est pas que je voudrais vous interrompre mais on y est. Dit-il en souriant
Aidé d'un collègue il dépêcha Aëlita a l’intérieur et je la perdis de vue a l'instant ou elle passa les portes.
- Tu ne suis pas ton amie ? Demanda l'ambulancier
- Non... non je vais rentrer chez moi. Lui répondis-je l'air absent
- C'est toi qui voit alors, si tu me laisse ton numéro je t’appellerais quand elle sera debout.
- Non ça ira merci. Lui dis-je en souriant
- A une prochaine fois dans ce cas alors.
Il me serra la main puis disparut lui aussi a l’intérieur de l’énorme bâtiment, de la ou j’étais je pouvais juste voir les personnes affluents en masse. Des vieux, des enfants, des couples. Tout un essaim
Je m'attardai quelques secondes de plus pour observer un peu plus puis me mis en marche. Je pourrais prendre un taxi mais je préférais faire une partie du trajet a pied, ça me permettrai de me remettre les idées en place.
Sacrée journée tout de même, ma rencontre avec Aëlita, Chloé et maintenant ça, les paroles d'Aëlita me revenait encore en tête.
Ne pas vouloir me mettre de limites, vivre a fond sans contrainte, être moi-même. Mais ce qui m'avait le plus marqué était sa dernière phrase.
M'aider a tuer Mars ? En quoi pourrait-elle m'aider ? Avait-elle dit ça pour me faire plaisir...ou alors avait-elle vraiment des infos sur ce dernier ?
Mars avait complètement disparu après cette journée et personne ne l'a jamais revu, mais le fait de savoir cette ordure en vie m’était difficile a supporter. Aëlita était la première a m'avoir encouragé dans ma quête de vengeance plutôt que de me faire la moral. Peut être qu'elle était sincère dans le fond. J'avais eu peur d'elle pour son coté psycho alors qu'au vu de ce que j'avais fais a Vincent je n’étais pas mieux.
Aëlita avait raison, on est pas si différent tout les deux.
J'irais même jusqu’à dire qu'elle était la personne qui se rapprochait le plus de ma propre personnalité, une sorte d’équivalent féminin de ma personne. Le soucis c'est que je ne savais rien de cette Aëlita.
J'eus alors une idée, saisissant mon téléphone je composai le numéro de Vincent espérant qu'il répondrait, ce qu'il fit au bout de quelques secondes.
- J’écoute. Dit-il
- Vincent c'est Joëlle.
- Ah Joëlle salut, tu vas bien ?
- Ça va plutôt bien, écoute est-ce que je pourrais te demander un service ?
- Va-y toujours
- T’étais du genre populaire, est-ce que le prénom Aëlita te dit quelque chose ?
- Aëlita, pourquoi tu veux savoir ça ?
- Curiosité.
- Je connais cette fille oui, en fait beaucoup la connaisse, c'est le genre de beauté féminine que tout le monde rêve d'avoir dans son lit mais ne t'y méprend pas Joëlle elle est du genre calme et réservé, je sais pas grand chose sur elle.
Calme et réservé ? Ça ne correspondais pas trop a la Aëlita que j'ai rencontré, peut être qu'elle portait un masque devant les autres comme j'avais pour habitude de le faire. Il fallait que j'en sache plus.
- Elle était dans ta classe ou pas ?
- Non, mais j'ai entendu parler d'elle auprès de mes amis qui voulaient se la faire, mais bon la plupart ont pris des vents, sauf un.
- C’était qui ?
- Un ancien ami, il est venu nous voir tout fier et nous a même affirmé qu'il l'avait embrasser, enfin c'est lui qui disait ça et Aëlita n'a jamais confirmé mais quand elle l'a su elle a pas vraiment apprécié
- C'est a dire ?
- On pense qu'elle a du aller s'expliquer avec lui parce qu’après ça on ne la plus jamais revu, elle lui a mis si chère que le pauvre a changer d’école.
- Tu n'as pas essayé de l'appeler ?
- Je connaissais a peine ce type Joëlle et puis il ne répondait pas a mes appels.
Aëlita qui va s'expliquer, le garçon disparaît, est-ce qu'elle l'aurait...
- Cette fille c'est un autre niveau Joëlle laisse tomber, même moi je n'ai pas réussi et tu sais très bien que je suis le plus beau et le plus charmant de nous deux.
- Ne te lance pas le vase avec. Lui répondit-je en riant
- Tu me connais, grand modeste dans l’âme.
- Merci pour ton aide Vincent je te revaudrais ça.
- Et j’espère bien mon vieux, disons un verre et on sera quitte.
- Ça me semble bien
- Oh et une dernière chose Joëlle, pourquoi Aëlita en particulier ?
- Tu ne me croira jamais quand je te raconterais ça.
- Dis moi tout je brûle de curiosité mon chérie.
- Arrête de te foutre de ma gueule cinq seconde tu veux.
- Ah pourquoi ne peut on pas concevoir l'amour qu'il peut y avoir entre deux hommes ?
- Tu me fais peur parfois tu sais.
- Arrête tu me fais rougir.
- Bref, ça serait trop long par téléphone de toute façon.
- Je passe chez toi si tu veux.
- Quoi tu veux dire maintenant ?
- Avec ma voiture j'y serais en deux minutes. Dit-il d'un ton fier
- Écoute pourquoi pas, et comme ça on prendra notre verre.
- Alors j'arrive, on se voit chez toi.
- Ça marche.
- Ah mais en fait, tu habite ou ?
Sa question me prit de court et je ne pus m’empêcher de rire.
Après lui avoir indiqué l'adresse je le saluai une dernière fois et raccrochai.
Maintenant qu'Aëlita n’était plus la je pourrais utiliser un peu de compagnie, ça me changerai de mes soirées tout seul. Et je n'avais aucune envie de voir Chloé malgré le fait qu'elle était toujours de bon conseils.
J'appelai un taxi et je fus chez moi en un rien de temps.
Vincent n’était pas encore la je l'aurais entendu, ça me laissait donc encore un peu de temps pour moi tout seul. Montant les marches quatre a quatre je pénétrai dans mon modeste appartement. Être de nouveau seul me faisait étrange après avoir passé la nuit avec Aëlita.
Bon sang pourquoi mes pensées revenaient toujours a elle ?
Il était temps pour moi de passer a autre chose, j'avais déjà fais le plus dur en la laissant la bas maintenant il me suffisait juste de l'oublier.
Mais je savais très bien qu'elle n'abandonnerait pas comme ça.
A son réveil elle demandera sûrement a me voir, mais elle n'avait pas mon numéro et l’hôpital était a des kilomètres de mon appartement.
Je ne risquais pas de la revoir aujourd'hui.
Alors que je venais de pénétrer dans mon humble demeure me téléphone se mit a sonner, intrigué je déverrouillai l’écran et me rendit compte que c’était Chloé.
-Allô ?
-Joëlle tu vas bien ?
-Ça va et toi ?
-Super, je voulais juste prendre de tes nouvelles voir comment tu va ?
-Je m'en sors plutôt bien, ça fait bizarre d’être de retour ici.
-Tu est sur que tu ne veux pas venir chez moi ?
-Merci Chloé mais j'ai besoin d'un peu de temps seul
-Je comprend, écoute ne fais pas de conneries et prend soin de toi.
-Comme toujours.
Je raccrochai et posai mon téléphone sur la petite table avant de m'affaler sur mon canapé. Bientôt un silence de plomb prit place dans la pièce.
Autrefois j'avais pour habitude d’apprécier ce genre de calme, mais je me rendais compte aujourd'hui que c’était affreusement ennuyeux au bout d'un certains temps. Tendant mon bras je passais la main sur les points de sutures, Aëlita avait bien fait ça, ça devrait guérir assez vite a en juger par l’état de la chose. D’où est-ce qu'elle détenait son talent ?
Est-ce qu'elle avait pour habitude de découper et recoudre des trucs ?
Plusieurs images assez glauques me traversèrent l'esprit.
Non ça c’était stupide mais une chose était sur elle avait de la ressource.
La sonnette retentit, Vincent était finalement arrivé bien que je n'ai pas entendu sa voiture, il avait sûrement pris un autre modèle.
La sonnette retentit encore et encore et encore.
-J'arrive ça va ! Criai-je en souriant, un vrai gamin ce Vincent
Déverrouillant le verrou j'ouvris en grand et j'eus a peine le temps de me rendre compte de qui se tenait devant moi qu'Aëlita me sauta dessus avec son petit rire si particulier. Pris par surprise je fus plaqué au sol, et elle se retrouva au dessus de moi. Elle bloqua mes mains avec les siennes pour m’empêcher de bouger. Comment avait-elle fait pour revenir ?
Aëlita se pencha en avant et m'embrassa sur le front.
Elle resta comme ça pendant un instant avant de se redresser puis me dis
- Moi aussi je t'aime.
- Alors tu m'as entendu ?
- Oui, c’était tellement mignon, j'aurais aimé pouvoir bouger. Dit-elle en rougissant
- Ne t'emballe pas après tout. Lui dis-je en souriant
Aëlita était toujours assise sur moi mais sur l'instant ça ne me gêna pas le moins du monde, elle finit cependant par se lever me permettant de me redresser. Une fois que je fus debout elle leva son bras et annonça fièrement.
- Tu as vu on a la même.
En effet, elle avait été recousu elle aussi, de manière bien plus propre certes mais presque semblable a moi. Quand a Aëlita elle semblait en pleine forme, comment était-ce possible après tout le sang qu'elle avait perdu. Sang qui avait sûrement déjà séché depuis le temps et qui serait une horreur a enlever.
-Faisons un check de cicatrice.
- Quoi ?
- Ta cicatrice contre la mienne, ça sera notre salut a nous. Dit-elle en souriant.
Comment faisait-elle pour être aussi joyeuse et relaxé malgré la situation, elle avait sûrement frôlé la mort et elle semblait n'en avoir rien a faire.
Je jouais cependant le jeu, levant mon avant bras je tapai contre celui d'Aëlita, le choc fut légèrement douloureux mais rien d'insupportable.
- Viens entre. Lui dis-je
La faisant entrer je refermai derrière.
Aëlita alla s'asseoir sur le canapé, avant de la rejoindre je pris la direction de la cuisine et y pris deux verres ainsi qu'une bouteille de coca.
- Je n'ai pas d'alcool j’espère que ça ne te dérange pas ?
- Non, je sais que tu ne bois pas spécialement, le coca me va très bien. Dit-elle tout innocemment
- Tu en sais des choses super moi quand même.
- C'est mal ? Répondit-elle toujours sur ce ton joueur
- Je ne pense pas, plus maintenant en tout cas.
La servant en première je remplis mon verre et déposai la bouteille.
Aëlita ne toucha pas tout de suite au sien et se contenta de me fixer.
Elle allait de surprise en surprise cette fille.
- Comment tu as fait pour quitter l’hôpital et même pour revenir jusqu'ici ?
- Disons que je me suis gentiment faufilé dehors pendant que personne ne regardait, et pour le reste j'ai pris un taxi et me voila avec toi.
Elle termina sa phrase par un mouvement des deux mains en me désignant
- Tu avais de l'argent sur toi ?
- Une fille se doit de toujours avoir de l'argent sur elle, pour les cas d'urgences comme celui-ci
- Tu ne m'en veux pas de t'avoir laissé toute seul ?
- J'aurais finis par te retrouver de toute façon. Dit-elle toujours aussi souriante.
Cette dernière phrase passa moins bien, elle me donnait l'impression d’être esclave de quelque chose que je ne pouvais pas éviter.
Ça signifiait que peu importe ou j'irais elle finirait par me retrouver.
Mais ça Aëlita ne le remarqua pas, elle était absorbé a m'admirer.
A croire que me voir lui suffisait amplement.
- Tu a pris une décision pour Chloé ?
- Pardon ?
- Si on veut aller a cette fête ensemble il va bien falloir que tu lui dise non ?
Encore avec ça ? Je pensais avoir déjà été clair la dessus.
Mais Aëlita revenait a la charge et quelque chose me disait qu'elle continuerait de faire ça tant que je ne lui aurais pas donné une réponse claire, alors pour l'instant le mieux est d’être évasif.
- Oui, faut que je m'occupe de ça
- C'est vrai ? Dit-elle en écarquillant grand les yeux
Elle se mit alors a bondir sur mon canapé et a taper dans ses mains en répétant en boucle.
- Joëlle et Aëlita vont a une fête ensemble, Joëlle et Aëlita vont a une fête ensemble, ...
Super, ça n'avait pas vraiment eu l'effet que j’espérais. Encore une chose que j'allais devoir gérer. Je ne pouvais pas y aller avec Chloé et Aëlita.
Mais y aller avec Aëlita était hors de question.
Bon sang, il serait temps que je commence a assumer mes conneries.