Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Chloe et moi


Par : 5xBan
Genre : Sentimental, Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 33 : Mais qui est-elle ?


Publié le 29/08/2015 à 09:12:29 par 5xBan

Pénétrant dans la boutique, je remarquai tout de suite le vieillard présent a l'accueil, il sembla plutôt content de me voir.
Il ne devait pas avoir masse de clients vu ce qu'il vendait.
Le genre de vieillard usé par le temps qui passait son temps a lire le journal ou a regarder les mouches qui vole.

Des joues fondus, des cernes et des yeux fatigués, nul doute que celui la ne serait plus la dans quelques années.

- Bien le bonjour. Dit-il d'une voix étonnamment grave vu sa corpulence.

- Je voudrais acheter une lame.

- Pour quel usage ?

-Disons pour me défendre.

-Vous êtes majeur au moins ?

Devant la stupidité de sa question je marquai une pause le fixant dans les yeux et caressai ma barbe de manière grotesque pour bien lui faire comprendre avant de lui répondre.

- Je ne donne pas l'air d’être majeur franchement ?

Pas vexé par mon arrogance le vendeur garda son calme et se dirigea vers une vitrine ou était entretenue différentes lames de différentes tailles.

- Oh vous savez, de nos jours, les gens font plus jeunes qu'ils ne paraissent alors on est jamais trop prudent.

Je ne répondis pas me contentant de le suivre.

Sortant un trousseau de clés, le vieil homme déverrouilla la serrure et la vitrine s'ouvrit en grand, jetant un petit coup d’œil par dessus son épaule j'y vis des lames magnifiques de toutes tailles, poignée en bois,en métal, et beaucoup d'autres que je ne reconnaissais pas.

- Comme vous êtes mon premier client de la journée je vais vous conseiller sur le choix de votre lame.

- Je vois merci.

- Qu'est-ce que vous recherchez, quelque chose de rapide pour des coups directes ou de plus lourd pour des coups puissants ?

- Disons quelque chose de polyvalent, pour pouvoir ruser et porter des coups puissants quand il le faut.

-Malheureusement chaque lame est faite pour un style bien particulier jeune homme, mais bon comme je les dis je vais faire un effort pour vous.

Refermant la vitrine il retourna derrière le comptoir et en sortit une autre boite , le genre de boite qui pourrait contenir une clé ou des bijoux.

- Ces lames-ci sont d'une qualités supérieur mais de nos jours je ne vend plus rien alors je vais vous la faire a bon prix.

En inspectant l’intérieur, je ne vis aucune différence avec les lames dans la vitrine, c’était sûrement le matériel qui était différent.
J’étais sur le point de laisser tomber quand une lame attirai mon attention.

- Celle la. Lui dis-je

- Ah je vois, je me doutais que vous alliez la prendre.

- Comment ça ?

- Les jeunes ont tendance a prendre la lame avec le plus belle ornement et dont la lame est blanche scintillante.

Me passant la lame en question j'eus l'impression qu'a l'instant ou elle toucha ma peau un lien fut crée entre elle et moi.
L'excitation sûrement.

- Quel nom va tu lui donner petit ?

- Attendez je suis censée lui donner un nom aussi ?

- C'est meilleur pour l'attachement, vous vous en sentirez plus proche et en prendrez mieux soin.

Bien que son idée semblait un peu idiote son explication semblait tenir la route, un nom pour une lame.
Oui mais quoi comme nom ? Réfléchissant plusieurs instants aucun nom assez convaincant ne me vint en tête.
Je voulais quelque chose terminant en « ia »
Puis c'est alors que j'eus l’éclair de génie.

- Je sais, je nommerais ma lame « Arelia »

Le vieil homme resta dubitatif réfléchissant a mon nom puis finit par conclure.

- C'est un joli nom et puis c'est original.

- Je trouve aussi. J'aurais pu m'abstenir de dire cela et je ne m'en rendis compte que par après.

Une fois que mon choix fut fait le vendeur retourna dans l’arrière boutique et revint avec ce qui semblait être le fourreau pour Arelia.
Il y glissa la lame puis la posa sur le comptoir
Le prix me sembla exagérément élevé et je me demandai si il me faisait réellement une réduction, mais c’était déjà décidé de toute façon.

- Le fourreau est fournie avec, il contient des sangles pour que tu puisse l'accrocher a ton bras ou ta jambe, ça sera plus simple pour le transporter.

- Merci beaucoup

- Mais si tu veux un conseil accroche le sous tes vêtements, la police risque de ne pas te laisser tranquille sinon.

- Merci beaucoup, je m'en souviendrais

- Reviens quand tu veux jeune homme, si tu a besoin d’affûter Arelia tu est le bienvenue.

Je lui répondis par un sourire et poussa la porte vers l’extérieur.
Voila une bonne chose de faite, je me sentais déjà beaucoup maintenant que Arelia était avec moi. J'avais comme impression d’être une de ses racailles qui s’achète un couteau-papillon pour racketter les gens.
Mais je serais différent, je nouerais un lien avec Arelia comme me l'avait conseillé le vieillard, je m’entraînerais quitte a me couper me faire mal.
Et très bientôt je ferais payer a ces déchets leurs manque de respect envers moi. La fête était pour très bientôt de toute façon.

La rue était plutôt calme, le soleil était déjà bas et seul les quelques voitures qui passaient encore perturbaient le silence qui commençait tout doucement a s'installer. Mon appartement n’était pas la porte d’à coté et m'y rendre me prendrait quelques temps mais j'avais ce pour quoi j’étais venu alors le reste n'avait plus tellement d'importance.

Mais a peine m’étais-je mis en route que je remarquai du mouvement pas loin de moi, quelqu'un semblait me suivre.
Je chassai cependant vite cette pensée de ma mémoire.
C’était sûrement un random qui rentrait chez lui et je m'imaginais tout simplement des choses a cause de ma paranoïa.
Oubliant cet événement je repris la route.

Bien plus tard, la nuit était tombée et l'air se faisait de plus en plus frais.
Malgré cela je n’étais pas fatigué, mes pensées étaient focalisées sur Arelia.
Par soucis de sécurité je l'avais accroché a ma jambe gauche et je pouvais la sentir a chacun de mes pas. Les paroles du vendeur me restaient également en tête. Se nouer d'amitié avec un objet ?
Puisque je comptais la garder pour longtemps je devrais sûrement m'y faire.

Et c'est inconsciemment que je me mis a lui parler.
Il n'y avait bien sur aucune réponse, mais le simple fait de le dire a voix haute me rendait plus serein.
Pour finir j'inventai les réponses a mes propres questions et ce fut alors un long monologue avec moi-même.
Mais pourtant j'avais vraiment l'impression que c'est Arelia qui me parlait.
Je suppose que pour quelqu'un de solitaire comme moi ça n'avait rien de gênant. Je ne pensais même plus a Chloé , ni a Vincent, ni a cette stupide fête, je discutais simplement avec une « amie ».

Le terme me fit étrange a utiliser mais c'est comme ça que je voyais les choses, une amie ...
Au beau milieu d'une rue l'impression d’être épiée se fit de nouveau sentir.
Je fis alors semblait de refaire mes lacets et tentai de jeter un discret coup d’œil derrière moi. Pourtant il n'y avait personne, la rue était sombre et vide, j’étais pratiquement la seul personne encore dehors.
Non je pourrais jurer qu'il y avait quelqu'un dehors avec moi.
Le fait de ne pas pouvoir me retourner complètement n’était pas a mon avantage mais même avec le peu que je pouvais en voir je savais que je n’étais pas seul. Finalement la curiosité finit par l'emporter et je fis volte-face sur moi-même prêt a affronter ce qui semblait s'approcher de moi.

Une jeune fille qui se trouvait derrière moi sursauta alors surprise par mon mouvement. Désolé et honteux d'avoir eu peur comme ça je m'excusai auprès d'elle.

- Excuse moi, je ne voulais pas te faire peur.

-C'est un peu raté sur le coup. Dit-elle en riant

- Il y a longtemps que tu est la ?

-Non non j'arrivais a peine quand je t'ai vu accroupis puis tu a bondis sur toi même.

- Oui, je, j'ai cru qu'on me suivait alors ça m'a un peu fait peur.

- Comme ça on est deux au moins.

Je lui souris comme pour exprimer ma sincérité puis je la saluai avant de reprendre mon chemin. Elle était plutôt mignonne, elle avait un style bien plus féminin que Chloé qui alternait entre jupe et jean, chemise et pull,...
Le détail qui m'a tout de suite sauté aux yeux était la couleur de ses cheveux, rouge, presque flash, mais flash et discret a la fois.
C’était difficile a décrire, habituellement ceux qui ont les cheveux d'une couleur un peu original ont tendance a trop en faire et choisir un ton bien trop fluo et flash ce qui rend le résultat ignoble.
Mais chez elle, c’était bel et bien flash mais ça ne tapait pas dans les yeux.
C’était même pluton jolie. Sinon on pouvait noter sa jupe en dentelle ni trop haute ni trop basse et sa chemise...ou sa veste.
Jamais pu faire la différence entre les deux.

Cette rencontre eut au moins comme plus de me rassurer et je repris mon bout de chemin l'air serein.
Lorsqu'il ne resta plus que quelques rues je fus tenté de prendre un raccourci pour y être plus vite.
Seulement ce même raccourci était en fait une ruelle.
Ça paraissait stupide mais je ne me sentais pas encore capable d'en traverser une, je n'avais sûrement plus rien a craindre mais je ne me sentais pas a l'aise a cette idée.

Quitte a mettre plus de temps je préférais éviter ce chemin.
Je fis alors quelques pas et ma fierté eut raison de moi.
Non, j'allais prendre cette ruelle et me prouver a moi-même que je n'avais plus peur de rien, que j’étais totalement guérie.
Bombant le torse, je m'imaginais des films dans ma tête quand cette désagréable sensation refit son apparition.

- Mais c'est pas vrai. Chuchotai-je a haute voix

Et c'est la que je remarquai enfin cette ombre au loin qui me fixait sans bouger, je ne savais pas dire si c’était un homme ou une femme a cette distance mais j’étais persuadé que c’était vers moi qu'elle regardait.

« Garde ton calme Joëlle, tu est en train de paniquer pour rien, c'est sûrement juste quelqu'un qui fume une clope, rien de dangereux »

Je fermai les yeux et me tint la tête entre les mains tentant de me raisonner moi-même. Rien, il n'y avait aucun danger, mais pourquoi cette sensation alors ? Qu'est ce qui ne va pas avec moi.
Quand je rouvris les yeux je me rendis compte que l'ombre n’était plus la.
Plus la ? Rien ? Pas d'ombre, comme si il n'y en avait jamais eu.
J'avais encore imaginé le pire et je me retrouvais maintenant comme un débile, en sueur, dans une rue en pleine obscurité.
J'aurais bien ris de ma bêtise mais j'avais trop froid pour ça.
Me retournant sur moi-même j’aperçus une masse devant moi qui me fit sursauter de bien un mètre.
Je poussai un cri en reculant d'un seul coup.
La jeune fille de tout a l'heure cria elle aussi.

- Ahh désolé, désolé, je ne voulais pas te faire peur. Dit-elle frénétiquement

- J'ai faillis te mettre un coup, mais qu'est-ce que tu fais la ? Lui répondis-je en hésitant entre la colère et l’étonnement.

- Rien, je rentrais chez moi puis je t'ai vu comme figé alors je me suis dis que j'allais voir ce qui n'allait pas voila tout.

- Bon comme ça au moins on est quitte je suppose.

- Je suppose que tu a raison. Dit-elle en riant.

Reprenant mon souffle j'inspirai plusieurs grands coups avant d'expirer longuement. J'avais un peu honte d'avoir eu peur comme ça mais par chance personne ne m'avait vu.

- Écoute, merci de t’être inquiété pour moi mais je vais bien.

- Oui, encore une fois désolé.

- Il n'y a pas de mal.

- Dit je peux te demander quelque chose ?

- Oui bien sur.

A cet instant, elle détourna son regard vers le sol et sembla commencer a rougir, et a toute petite voix elle me demanda.

- On pourrait prendre une photo ensemble ?

Un peu étonné par sa demande je n'y vis cependant aucun inconvénient et accepta. Elle sautilla sur place visiblement très heureuse puis me tendit son téléphone. Un petit téléphone avec un petit chat accroché dessus. Un pendentif évidemment pas un vrai chat.

-C'est pas la fille qui prend la photo d'habitude ?

- Je préfère que ça soit toi, puis tu est plus grand alors ça sera mieux pris de haut.

Son explication ne tenait pas la route a mes yeux mais si ça pouvait lui faire plaisir. Je tendis l'appareil bien haut et angla légèrement le cadre pour avoir la photo parfaite.
La jeune fille s'appuya contre moi passant ses mains dans mon dos et appuyant sa tête contre mon torse.
Cela ne me laissa pas indiffèrent mais bon, c’était juste pour la photo puis c’était assez mignon en soi.

- Attention, et voila !

J’étais sur le point de lui rendre son appareil mais en cliquant sur la galerie pour pouvoir voir le résultat un détail attirai mon attention.
La première photo était bien celle que je venais de prendre mais les suivantes...

- Euuh..dit tu pourrais me rendre mon téléphone maintenant ?

Elle plongea vers l'avant tentant de reprendre son GSM mais je levai le bras et le mis hors d'atteinte. M’éloignant de quelques pas d'elle je constatai avec horreur ce que j’étais en train de voir.
Les autres photos, c’était moi sortant de la boutique, marchant dans la rue, refaisant mes lacets, regardant derrière moi devant cette même ruelle.
En remontant encore plus loin il y avait des photos de moi assis au café accompagné de Vincent et Chloé. Un autre ou j’étais endormie dans cette chambre d’hôpital ou j'ai passé tant de mois. Et ca allait en empirant.
Des photos de moi a l’école, ...
Mais qui était cette fille ? Et pourquoi elle avait un dossier complet de moi ?

- Mais pourquoi est-ce que tu... ! Lui dis-je en me tournant de nouveau vers elle mais je fus coupé dans ma phrase.

J'avais fais l'erreur de détourné mon regard et a l'instant ou je mon regard se relevai sur elle, je vis lame qu'elle tenait en main.
Elle portai un coup horizontal que je fus incapable d'esquiver, je ne fus même pas capable de bouger que la lame m'entaillai le bras et le dos de la main qui tenait le GSM.
Je lâchai le mobile et reculai en tenant ma main.
La jeune fille le rattrapa avant qu'il touche le sol.
Elle gloussa alors d'un petit rire mignon et innocent et me dis.

- Tu a faillis le casser, tu sais combien ça coûte ?

J’étais horrifié par cette personne qui se tenait devant moi.
Elle n’était même pas affecté par ce qu'elle venait de faire et se tenait juste la en souriant comme si de rien n’était.
Mon cœur battait a la chamade, j’étais incapable de réfléchir correctement alors je pris la première ouverture qui s'offrit a moi.
La ruelle. Je me retournai et piquai un sprint comme jamais je ne l'avais fais, j'entendis la voix de la fille derrière moi qui disait.

- Hey attend, ou tu vas ? Suivit d'un autre petit rire.

Mais qui est cette fille ? Mon dieu qu'est ce qu'elle me veut ?
Je sentis les larmes couler les longs de mes joues alors que je courais sans ralentir. Les larmes ainsi que le sang.
Je sentis ma chemise se mouiller sous le sang qui s’écoulait de ma plaie.
Ça semblait profond a première vue.
La jeune fille me suivait en marchant comme certaine que je ne pourrais pas m'enfuir. Bon sang, j’étais un homme non ? Un solitaire, un soldat.
Je m’étais convaincu de tellement de choses alors pourquoi j’étais incapable de me défendre contre une fille.

« Je suis pitoyable, pitoyable,pitoyable » Pensai-je dans ma course effrénée

La ruelle ne semblais jamais en finir puis elle se divisa finalement en deux chemin, je ne savais plus dire lequel était le bon cela faisait tellement longtemps. Droite ou gauche, droite ou gauche ?

J'entendis alors des bruits de pas a un rythme soutenu provenant de derrière moi. En me retournant je la vis courant a pleine vitesse et se rapprochant de moi.

- Joëlle attend moi. Dit-elle un grand sourire au lèvres.

Poussant un cri je pris un chemin au hasard et accélérai ma course.
Malheureusement, au bout de quelques mètres je me heurtai a un cul-de-sac. Un mur bien trop haut pour escalader surtout dans mon état actuel.
Seul quelques sacs poubelles jonchaient le sol.
Je pourrais tenter de m'y cacher, non j’étais trop grand pour ça.
Balayant le lieu du regard, je tentai désespérément de chercher une sortie de secours puis martelai le mur en hurlant.

- Non, non, non, non, NON !

Appuyant mon front contre la brique les larmes coulèrent les longs de mes joues s’écrasant sur le sol alors que mon désespoir allait en grandissant.
C'est la que j'entendis ces bruits de pas et cette respiration saccadé s’arrêtant a quelques mètres de moi.

- Ouhouh Joëlle, je t'ai retrouvé. Dit-elle en riant a nouveau.

J’étais tellement apeuré que je n'osais pas me retourner.
J'y fus pourtant contraint, tout doucement je la vis alors se tenant devant moi.

Les joues rougis de plaisir reprenant encore son souffle et tenant sa lame couverte de mon sang dans la main.

- Tu n'a nul part ou te cacher Joëlle.

Et un autre petit rire.


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