Note de la fic :
Publié le 07/11/2010 à 19:11:26 par NPTK
Mardi 27 mai, 13h :
16ème ligne, 35ème colonne. C'était mon emplacement pour la bataille à venir. Enfin, ce n'était pas comme si j'avais l'intention d'y participer. Afin de mettre mon plan à exécution, je devais m'éclipser discrètement, dès le début des hostilités. Cette partie n'était pas la plus compliquée, mais je risquais gros. Les Troyens en auraient après moi, et les Grecs penseraient également que je suis un traître. Je serai en danger de mort à chaque instant, peut-être plus que les soldats au coeur de la bataille.
Un cri retentit, puis ce fut la débandade. Je ne voyais plus rien, tant c'était le chaos entre les lignes alliés. J'aurais été incapable de dire si le soldat devant moi était hostile ou non. J'avais toujours éprouvé une sorte d'admiration envers ces soldats, capable de se repérer à travers le champ de bataille.
Je courais à l'aveuglette, et, par chance, je réussis à sortir de la mêlée sans égratignure. Je filai vers les collines un peu à l'ouest ou je pourrais disparaître aux yeux de tous.
-Eh là-bas, un fuyard !
J'avais visiblement été repéré, mais j'ignorais par qui. Mais j'arriverai à distancer mes poursuivants, bien trop armés pour espérer pouvoir me rattraper. Arrivé sur la première colline, je me retournai. A ma grande surprise, il n'y avait pas un ou deux poursuivants, mais une bonne dizaine. J'avais environ 100 mètres d'avance sur eux, et Troie n'était qu'à une ou deux heures de marche. J'observai donc rapidement mes poursuivants. Loin devant les autres se trouvait un Grec. Ils avaient donc envoyé un homme tuer le traître... Il précédait plusieurs Troyens. Je me remis en route rapidement. Je devrai pouvoir creuser un écart de plusieurs kilomètres d'ici à Troie. En aucun cas je ne devais me faire rattraper. J'arriverai peut-être à vaincre le Grec, mais la troupe Troyenne, certainement pas. Après une bonne demi-heure passée à courir à un bon rythme, je jetai un coup d'oeil derrière moi, et me rendis compte de ce qui se passait. Je n'avais pas creusé l'écart ! Pire, le soldat Grec semblait gagner du terrain. J'avais le choix : l'attendre et tenter de le tuer, lui tendre une embuscade, ou continuer en espérant atteindre Troie très vite. J'optai pour la troisième solution, la moins risquée, et repartis d'un bon rythme. Malheureusement, les dieux semblaient ne pas être de mon côté. J'avais à peine parcouru une dizaine de mètres que je glissai sur une pierre, dégringolant la colline violement sur une trentaine de mètres. Tout espoir de distancer mon poursuivant avait disparu. Ma jambe droite ne répondait plus, et j'avais du me casser la clavicule gauche. Etant gaucher, le combat serait dur. Je me mis à genoux, et attendit son arrivé... Je le reconnu très rapidement lorsque je le vis...
-Pierre... J'ai toujours su que tu n'étais qu'un traître. Je ne sais pas pour quoi tu travailles, mais je dois rapporter ta tête... Pour l'honneur et l'or. En garde !
Nikolaos. D'un côté, cela ne m'étonnait pas. Je ne m'étais jamais fait à l'idée qu'il soit mon ami, et le fait qu'il aie voulu me rejeter à l'eau à mon arrivée à Troie ne m'avait pas semblé une bonne tentative pour faire connaissance.
Je me levai tant bien que mal, et empoignai mon épée difficilement. Il frappa en premier. Nikolaos n'était pas comme tous les grecs. Il était très puissant, et c'était un redoutable guerrier. Je parai quelques coups avant que sa lame ne lacère mon autre jambe. J'étais à terre, et désarmé.
-Tu ne m'offres pas beaucoup de résistance, alors que je me suis donné du mal pour t'attraper. Prépare-toi à souffrir.
Je n'étais pas très effrayé par la mort jusque là, mais la voir en face de moi me terrifiais.
Il s'approcha de moi, et leva son épée, prêt à porter le coup de grâce. Résigné, je fermai les yeux, mais gardais en esprit son image, l'arme levée, le soleil dans le dos tel un héros. Mais rien ne se produisit. Je jetai un coup d'oeil bref, et vis mon assaillant toujours debout, mais une lame en travers de la poitrine. Je pensais d'abord aux Troyens, mais je doutais qu'ils aient pu nous rattraper aussi rapidement. Puis mon sauveur apparut.
-Agapios...
-Pierre...j'ai vu Nikolaos partir à ta poursuite, je ne pouvais pas le laisser te tuer. Depuis que je t'ai repêché, j'ai toujours su que les dieux t'envoyaient pour nous sauver. J'avais raison. Tu es l'élu... Tu vas à Troie, n'est-ce-pas ?
-En effet
-Je te couvrirai et retiendrai les Troyens. Je...
Il fut coupé par les bruits des Troyens, dévalant la colline.
-Ils sont là, capturez-les !
-Je les retiens, fonce !
Je ne me fis pas prier. Je m'exécutai, et, surmontant la douleur, m'élançai vers la forteresse. Je me retournai néanmoins un peu plus loin. Je ne pouvais pas avancer sans savoir ce qui allait se passer. Agapios se battait bien. Mais il était débordé. Tel une tornade, il tourbillonnait, tuant chaque Troyen un par un. Après avoir achevé le dernier, il s'effondra. Il ne se releva pas. Agapios était mort en héros.
Je ne m'attardai pas. Après une brève pause pour me reposer, je me remis en marche, ma jambe allant un peu mieux. J'arrivai à Troie un peu plus tard. J'allais enfin mettre mon plan à exécution. Je sortis mon matériel de sous mon armure : une corde et un grappin. Un bref coup d'oeil m'indiqua que personne ne rôdait sur les remparts. Je fis plusieurs essais, et réussis rapidement à le coincer au niveau de la première meurtrière. Je me hissai assez difficilement, dans le douleur, et ce malgré une clavicule complètement détruite. Une chute de cette hauteur aurait été mortelle. Mais au fond de moi, j'éprouvais un sentiment assez jouissif. J'étais dans Troie !
Après avoir abandonné mon épée afin de ne pas paraître trop suspect, je me mis en route vers les hauteurs de la forteresse. Ce fut par hasard que je l'aperçu. Pâris ! Ma cible ! Il était là, à quelques mètres. Malheureusement pour moi, le prince Troyen était entouré par une foule de gardes et de citoyens. Ainsi, il ne participait pas à la bataille... Comprenant que je n'avais aucune chance de le tuer ici, je fis demi-tour, et me retrouvai face à face avec une femme. Je ne sais pas ce qui se passa. J'eu des vertiges, et je perdis connaissance.
A mon réveil, je m'aperçu que j'étais allongé, dans un lit. Il faisait encore jour, je n'avais pas dormis plus d'une heure ou deux. J'avais un mal de crâne encore plus douloureux que ma clavicule. D'ailleurs, je ne sentais plus rien.
C'est à ce moment là qu'elle entra. Cette femme ! Brune, les yeux d'un bleu profond ! Jamais je n'avais vu une femme d'une beauté pareille.
-Bonjour. Comment te sens-tu ?
La mélodie dans sa voix me charma aussitôt.
-Euh... Bien.
-Tu étais gravement blessé, et tu t'es évanoui en me voyant. Je t'ai ramené et aie recousu la blessure à ta jambe.
Impossible de réfléchir. J'étais totalement dans le brouillard, prêt à me soumettre à sa volonté.
-Ne bougez pas, je reviens.
Un clignement d'oeil, et elle était parti. Son sourire me hantait. Je venais de perdre toute volonté d'assassiner Pâris. Tout ce qui comptait désormais pour moi, c'était d'être avec elle.
Elle revint quelques minutes plus tard.
- Je suis désolée pour toi et pour les grecs...
Elle me regarda droit dans les yeux. Je réalisai ce qui venait de se passer
-Eh attends ! Comment sais-tu d'où je viens ?
C'est à ce moment précis que rentrèrent trois gardes dans la pièce. Je la regardai. Elle baissa aussitôt les yeux. Je sentais au fond de moi qu'elle ne voulait pas me trahir, mais qui aurait pu résister à l'appât du gain à cette époque.
-Toi le grec, rends-toi !
-C'est hors de question, vous le savez tout comme moi.
Je fonçai vers la sortie, mais en vain. L'un des gardes me barra la route et m'assomma.
Mon réveil fut brutal. J'avais la tête en feu, ainsi que des nausées gênantes, sans doute dues à l'odeur de ce que j'imaginais être mon propre sang, hypothèse qui se révéla confirmée quelques secondes plus tard. Je me relevai et regardai l'endroit où j'avais été placé. En prison bien entendu, mais pas n'importe où. J'étais au point le plus élevé de Troie, et j'avais une vue plongeante sur toute la ville depuis ma cellule. Le palais ne devait être qu'à quelques mètres.
J'entrepris d'arracher la porte de ses gongs lorsqu'un garde apparu, alerté par le bruit.
-C'est quoi ce tapage ? Et toi, que fais-tu ?
-Vous ne voyez pas ? J'essaye d'arracher cette porte afin d'aller tuer votre prince, ça me semble évident.
Je jouais la provocation, et puis, au point ou j'en étais, autant être direct. Ma situation ne pouvait pas vraiment être pire. Je ne me faisais pas d'illusions, j'allais sans doute bientôt être exécuté.
A ma grande surprise, le garde se mit à éclater de rire.
-Et comment veux-tu le tuer ? Tu n'as plus d'armes, et tu es coincé ici.
Il n'avait pas tort. Autant sortir de cette cellule serait simple, mais trouver une arme ici serait plus complexe.
-De toute façon, tu seras conduit devant notre roi afin d'y être exécuté à la tombée de la nuit.
Il se retira sur ces mots. Je m'assis dans un coin de la cellule, me demandant qui avait gagné la bataille. Une victoire grecque m'arrangerait, même si je doutais qu'ils fassent preuve de plus de clémence envers moi au cas ou ils auraient réussis à entrer dans Troie.
Puis, l'heure fatidique arriva. Trois gardes vinrent me chercher et m'emmenèrent sous étroite surveillance jusque dans une pièce, assez étroite, ou se trouvaient trois personnes : le Roi Priam, le bourreau reconnaissable à sa cagoule, ainsi que ma cible, Pâris. Ce dernier prit la parole :
-J'ai appris que tu étais chargé de me tuer. Qui t'envoies ?
-Personne
-Tu ne veux pas répondre... Dommage. Dans ce cas, tu salueras personne de ma part dans l'au delà. Une dernière volonté ?
-Oui
-Parles, je t'écoute.
-Je veux être exécuté lorsque la Lune sera hissée en plein milieu du ciel.
J'essayais de gagner du temps. Tout se jouait maintenant.
-Très bien, nous attendrons. Gardes, amenez les torches. Bourreau, je n'ai plus besoin de vous, je me chargerai moi même de l'exécuter.
Chaque seconde qui passait me rapprochait d'une mort certain. Enfin, c'est ce qu'ils croyaient tous. Puis arriva l'heure fatidique. Il devait être aux alentours de minuit, peut-être plus, je n'en savais rien. J'allais tenter quelque chose. Pâris m'adressa à nouveau la parole :
-Alors assassin, toujours pas décidé à nous donner le nom de celui qui veut ma mort.
-Non, mais j'aurai une dernière volonté, si vous le permettez.
-Une autre ? Quelle est-elle ?
-Je voudrais m'immoler, de ma propre main. Mais permettez-moi de brûler mon armure avant. C'est un symbole de mon peuple, signifiant à mes dieux que je n'ai aucune intention hostile envers eux.
J'étais étonné par mon habileté à mentir aisément.
-Cela me parait étrange, mais qu'il en soit ainsi. Gardes, surveillez-le, et tuez-le au moindre geste suspect.
Trois gardes m'encerclèrent. Puis l'un deux me remis une torche. Quand à moi, j'ôtai ma légère protection de cuir, et défis discrètement un bout de corde, d'un bon mètre, légèrement cousue, tout en posant mon armure à terre. J'y mis le feu avant de me retourner vers les trois gardes. Je n'avais pas de temps à perdre. Dans tout les cas je gagnerai, mais ma propre survie en dépendait.
Je ne sais pas ce qui me prit. J'eu une poussée d'adrénaline, sans doute due au stress, et lançai ma torche sur un soldat, qui prit feu instantanément. Je jouais à un jeu dangereux, ou mon adversaire était le temps.
Les autres gardes réagirent très rapidement. Un des soldats se mit en protection du roi ainsi que de son fils, tandis que l'autre m'attaqua. Ils avaient eu tort de se séparer. Je ne cherchai plus à tuer Pâris.
Le garde me frappa en premier. Un coup direct, facile à esquiver, auquel je ripostai d'un coup de genoux. Le soldat en eu le souffle coupé, et je gagnai mon billet de sortie. Je fonçai vers la sortie, non gardée. Personne ne me suivit, tant mieux. Je couru, dans ce dédale formé par les rues de Troie, afin de me poster un peu plus en hauteur. Durant ma course, je me mis à réfléchir. Mon plan avait été parfait jusqu'au bout. J'avais tout prévu depuis le début, mon arrivée dans Troie, ma capture, mon exécution de nuit... Quelques détails m'avaient échappés, comme mes blessures, ou encore le fait de m'être fait drogué par cette femme, mais j'avais réussi, et mon plan était dans sa phase finale. J'avais passé toute la nuit dernière à fabriquer ma propre poudre explosive, mélange de salpêtre, soufre et charbon, trois choses facilement trouvables à Troie. J'avais entreposé le tout dans mon armure, et bientôt, mon puissant explosif allait réduire cette pièce en fumée.
J'étais arrivé en moins d'une minute à destination. Je m'arrêtai, et me mis à regarder l'explosion, qui ne se fit pas attendre. Un grand bruit. Puis la pièce vola en poussière. J'avais gagné !
16ème ligne, 35ème colonne. C'était mon emplacement pour la bataille à venir. Enfin, ce n'était pas comme si j'avais l'intention d'y participer. Afin de mettre mon plan à exécution, je devais m'éclipser discrètement, dès le début des hostilités. Cette partie n'était pas la plus compliquée, mais je risquais gros. Les Troyens en auraient après moi, et les Grecs penseraient également que je suis un traître. Je serai en danger de mort à chaque instant, peut-être plus que les soldats au coeur de la bataille.
Un cri retentit, puis ce fut la débandade. Je ne voyais plus rien, tant c'était le chaos entre les lignes alliés. J'aurais été incapable de dire si le soldat devant moi était hostile ou non. J'avais toujours éprouvé une sorte d'admiration envers ces soldats, capable de se repérer à travers le champ de bataille.
Je courais à l'aveuglette, et, par chance, je réussis à sortir de la mêlée sans égratignure. Je filai vers les collines un peu à l'ouest ou je pourrais disparaître aux yeux de tous.
-Eh là-bas, un fuyard !
J'avais visiblement été repéré, mais j'ignorais par qui. Mais j'arriverai à distancer mes poursuivants, bien trop armés pour espérer pouvoir me rattraper. Arrivé sur la première colline, je me retournai. A ma grande surprise, il n'y avait pas un ou deux poursuivants, mais une bonne dizaine. J'avais environ 100 mètres d'avance sur eux, et Troie n'était qu'à une ou deux heures de marche. J'observai donc rapidement mes poursuivants. Loin devant les autres se trouvait un Grec. Ils avaient donc envoyé un homme tuer le traître... Il précédait plusieurs Troyens. Je me remis en route rapidement. Je devrai pouvoir creuser un écart de plusieurs kilomètres d'ici à Troie. En aucun cas je ne devais me faire rattraper. J'arriverai peut-être à vaincre le Grec, mais la troupe Troyenne, certainement pas. Après une bonne demi-heure passée à courir à un bon rythme, je jetai un coup d'oeil derrière moi, et me rendis compte de ce qui se passait. Je n'avais pas creusé l'écart ! Pire, le soldat Grec semblait gagner du terrain. J'avais le choix : l'attendre et tenter de le tuer, lui tendre une embuscade, ou continuer en espérant atteindre Troie très vite. J'optai pour la troisième solution, la moins risquée, et repartis d'un bon rythme. Malheureusement, les dieux semblaient ne pas être de mon côté. J'avais à peine parcouru une dizaine de mètres que je glissai sur une pierre, dégringolant la colline violement sur une trentaine de mètres. Tout espoir de distancer mon poursuivant avait disparu. Ma jambe droite ne répondait plus, et j'avais du me casser la clavicule gauche. Etant gaucher, le combat serait dur. Je me mis à genoux, et attendit son arrivé... Je le reconnu très rapidement lorsque je le vis...
-Pierre... J'ai toujours su que tu n'étais qu'un traître. Je ne sais pas pour quoi tu travailles, mais je dois rapporter ta tête... Pour l'honneur et l'or. En garde !
Nikolaos. D'un côté, cela ne m'étonnait pas. Je ne m'étais jamais fait à l'idée qu'il soit mon ami, et le fait qu'il aie voulu me rejeter à l'eau à mon arrivée à Troie ne m'avait pas semblé une bonne tentative pour faire connaissance.
Je me levai tant bien que mal, et empoignai mon épée difficilement. Il frappa en premier. Nikolaos n'était pas comme tous les grecs. Il était très puissant, et c'était un redoutable guerrier. Je parai quelques coups avant que sa lame ne lacère mon autre jambe. J'étais à terre, et désarmé.
-Tu ne m'offres pas beaucoup de résistance, alors que je me suis donné du mal pour t'attraper. Prépare-toi à souffrir.
Je n'étais pas très effrayé par la mort jusque là, mais la voir en face de moi me terrifiais.
Il s'approcha de moi, et leva son épée, prêt à porter le coup de grâce. Résigné, je fermai les yeux, mais gardais en esprit son image, l'arme levée, le soleil dans le dos tel un héros. Mais rien ne se produisit. Je jetai un coup d'oeil bref, et vis mon assaillant toujours debout, mais une lame en travers de la poitrine. Je pensais d'abord aux Troyens, mais je doutais qu'ils aient pu nous rattraper aussi rapidement. Puis mon sauveur apparut.
-Agapios...
-Pierre...j'ai vu Nikolaos partir à ta poursuite, je ne pouvais pas le laisser te tuer. Depuis que je t'ai repêché, j'ai toujours su que les dieux t'envoyaient pour nous sauver. J'avais raison. Tu es l'élu... Tu vas à Troie, n'est-ce-pas ?
-En effet
-Je te couvrirai et retiendrai les Troyens. Je...
Il fut coupé par les bruits des Troyens, dévalant la colline.
-Ils sont là, capturez-les !
-Je les retiens, fonce !
Je ne me fis pas prier. Je m'exécutai, et, surmontant la douleur, m'élançai vers la forteresse. Je me retournai néanmoins un peu plus loin. Je ne pouvais pas avancer sans savoir ce qui allait se passer. Agapios se battait bien. Mais il était débordé. Tel une tornade, il tourbillonnait, tuant chaque Troyen un par un. Après avoir achevé le dernier, il s'effondra. Il ne se releva pas. Agapios était mort en héros.
Je ne m'attardai pas. Après une brève pause pour me reposer, je me remis en marche, ma jambe allant un peu mieux. J'arrivai à Troie un peu plus tard. J'allais enfin mettre mon plan à exécution. Je sortis mon matériel de sous mon armure : une corde et un grappin. Un bref coup d'oeil m'indiqua que personne ne rôdait sur les remparts. Je fis plusieurs essais, et réussis rapidement à le coincer au niveau de la première meurtrière. Je me hissai assez difficilement, dans le douleur, et ce malgré une clavicule complètement détruite. Une chute de cette hauteur aurait été mortelle. Mais au fond de moi, j'éprouvais un sentiment assez jouissif. J'étais dans Troie !
Après avoir abandonné mon épée afin de ne pas paraître trop suspect, je me mis en route vers les hauteurs de la forteresse. Ce fut par hasard que je l'aperçu. Pâris ! Ma cible ! Il était là, à quelques mètres. Malheureusement pour moi, le prince Troyen était entouré par une foule de gardes et de citoyens. Ainsi, il ne participait pas à la bataille... Comprenant que je n'avais aucune chance de le tuer ici, je fis demi-tour, et me retrouvai face à face avec une femme. Je ne sais pas ce qui se passa. J'eu des vertiges, et je perdis connaissance.
A mon réveil, je m'aperçu que j'étais allongé, dans un lit. Il faisait encore jour, je n'avais pas dormis plus d'une heure ou deux. J'avais un mal de crâne encore plus douloureux que ma clavicule. D'ailleurs, je ne sentais plus rien.
C'est à ce moment là qu'elle entra. Cette femme ! Brune, les yeux d'un bleu profond ! Jamais je n'avais vu une femme d'une beauté pareille.
-Bonjour. Comment te sens-tu ?
La mélodie dans sa voix me charma aussitôt.
-Euh... Bien.
-Tu étais gravement blessé, et tu t'es évanoui en me voyant. Je t'ai ramené et aie recousu la blessure à ta jambe.
Impossible de réfléchir. J'étais totalement dans le brouillard, prêt à me soumettre à sa volonté.
-Ne bougez pas, je reviens.
Un clignement d'oeil, et elle était parti. Son sourire me hantait. Je venais de perdre toute volonté d'assassiner Pâris. Tout ce qui comptait désormais pour moi, c'était d'être avec elle.
Elle revint quelques minutes plus tard.
- Je suis désolée pour toi et pour les grecs...
Elle me regarda droit dans les yeux. Je réalisai ce qui venait de se passer
-Eh attends ! Comment sais-tu d'où je viens ?
C'est à ce moment précis que rentrèrent trois gardes dans la pièce. Je la regardai. Elle baissa aussitôt les yeux. Je sentais au fond de moi qu'elle ne voulait pas me trahir, mais qui aurait pu résister à l'appât du gain à cette époque.
-Toi le grec, rends-toi !
-C'est hors de question, vous le savez tout comme moi.
Je fonçai vers la sortie, mais en vain. L'un des gardes me barra la route et m'assomma.
Mon réveil fut brutal. J'avais la tête en feu, ainsi que des nausées gênantes, sans doute dues à l'odeur de ce que j'imaginais être mon propre sang, hypothèse qui se révéla confirmée quelques secondes plus tard. Je me relevai et regardai l'endroit où j'avais été placé. En prison bien entendu, mais pas n'importe où. J'étais au point le plus élevé de Troie, et j'avais une vue plongeante sur toute la ville depuis ma cellule. Le palais ne devait être qu'à quelques mètres.
J'entrepris d'arracher la porte de ses gongs lorsqu'un garde apparu, alerté par le bruit.
-C'est quoi ce tapage ? Et toi, que fais-tu ?
-Vous ne voyez pas ? J'essaye d'arracher cette porte afin d'aller tuer votre prince, ça me semble évident.
Je jouais la provocation, et puis, au point ou j'en étais, autant être direct. Ma situation ne pouvait pas vraiment être pire. Je ne me faisais pas d'illusions, j'allais sans doute bientôt être exécuté.
A ma grande surprise, le garde se mit à éclater de rire.
-Et comment veux-tu le tuer ? Tu n'as plus d'armes, et tu es coincé ici.
Il n'avait pas tort. Autant sortir de cette cellule serait simple, mais trouver une arme ici serait plus complexe.
-De toute façon, tu seras conduit devant notre roi afin d'y être exécuté à la tombée de la nuit.
Il se retira sur ces mots. Je m'assis dans un coin de la cellule, me demandant qui avait gagné la bataille. Une victoire grecque m'arrangerait, même si je doutais qu'ils fassent preuve de plus de clémence envers moi au cas ou ils auraient réussis à entrer dans Troie.
Puis, l'heure fatidique arriva. Trois gardes vinrent me chercher et m'emmenèrent sous étroite surveillance jusque dans une pièce, assez étroite, ou se trouvaient trois personnes : le Roi Priam, le bourreau reconnaissable à sa cagoule, ainsi que ma cible, Pâris. Ce dernier prit la parole :
-J'ai appris que tu étais chargé de me tuer. Qui t'envoies ?
-Personne
-Tu ne veux pas répondre... Dommage. Dans ce cas, tu salueras personne de ma part dans l'au delà. Une dernière volonté ?
-Oui
-Parles, je t'écoute.
-Je veux être exécuté lorsque la Lune sera hissée en plein milieu du ciel.
J'essayais de gagner du temps. Tout se jouait maintenant.
-Très bien, nous attendrons. Gardes, amenez les torches. Bourreau, je n'ai plus besoin de vous, je me chargerai moi même de l'exécuter.
Chaque seconde qui passait me rapprochait d'une mort certain. Enfin, c'est ce qu'ils croyaient tous. Puis arriva l'heure fatidique. Il devait être aux alentours de minuit, peut-être plus, je n'en savais rien. J'allais tenter quelque chose. Pâris m'adressa à nouveau la parole :
-Alors assassin, toujours pas décidé à nous donner le nom de celui qui veut ma mort.
-Non, mais j'aurai une dernière volonté, si vous le permettez.
-Une autre ? Quelle est-elle ?
-Je voudrais m'immoler, de ma propre main. Mais permettez-moi de brûler mon armure avant. C'est un symbole de mon peuple, signifiant à mes dieux que je n'ai aucune intention hostile envers eux.
J'étais étonné par mon habileté à mentir aisément.
-Cela me parait étrange, mais qu'il en soit ainsi. Gardes, surveillez-le, et tuez-le au moindre geste suspect.
Trois gardes m'encerclèrent. Puis l'un deux me remis une torche. Quand à moi, j'ôtai ma légère protection de cuir, et défis discrètement un bout de corde, d'un bon mètre, légèrement cousue, tout en posant mon armure à terre. J'y mis le feu avant de me retourner vers les trois gardes. Je n'avais pas de temps à perdre. Dans tout les cas je gagnerai, mais ma propre survie en dépendait.
Je ne sais pas ce qui me prit. J'eu une poussée d'adrénaline, sans doute due au stress, et lançai ma torche sur un soldat, qui prit feu instantanément. Je jouais à un jeu dangereux, ou mon adversaire était le temps.
Les autres gardes réagirent très rapidement. Un des soldats se mit en protection du roi ainsi que de son fils, tandis que l'autre m'attaqua. Ils avaient eu tort de se séparer. Je ne cherchai plus à tuer Pâris.
Le garde me frappa en premier. Un coup direct, facile à esquiver, auquel je ripostai d'un coup de genoux. Le soldat en eu le souffle coupé, et je gagnai mon billet de sortie. Je fonçai vers la sortie, non gardée. Personne ne me suivit, tant mieux. Je couru, dans ce dédale formé par les rues de Troie, afin de me poster un peu plus en hauteur. Durant ma course, je me mis à réfléchir. Mon plan avait été parfait jusqu'au bout. J'avais tout prévu depuis le début, mon arrivée dans Troie, ma capture, mon exécution de nuit... Quelques détails m'avaient échappés, comme mes blessures, ou encore le fait de m'être fait drogué par cette femme, mais j'avais réussi, et mon plan était dans sa phase finale. J'avais passé toute la nuit dernière à fabriquer ma propre poudre explosive, mélange de salpêtre, soufre et charbon, trois choses facilement trouvables à Troie. J'avais entreposé le tout dans mon armure, et bientôt, mon puissant explosif allait réduire cette pièce en fumée.
J'étais arrivé en moins d'une minute à destination. Je m'arrêtai, et me mis à regarder l'explosion, qui ne se fit pas attendre. Un grand bruit. Puis la pièce vola en poussière. J'avais gagné !
Commentaires
- Pseudo supprimé
02/12/2010 à 21:38:43
Normal, le manque d'idée en ce moment, et je fais un brouillon papier, je recopie sur word, et je dois changer les apostrophes qui deviennent des ?
Donc c'est très long - Snake-suicide
02/12/2010 à 21:35:26
Une fic qui n'était pas très enivrante au départ mais qui s'avère finalement sympa à suivre. Niveau langue c'est très honorable. L'action est soutenu, l'ennui ne pointe jamais.
Je regrette juste que la fréquence des suitages soit aussi longue
Suite !