L'Ombre Noire
Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction, Action
Statut : C'est compliqué
Chapitre 7 : The Final Countdown
Publié le 02/12/2010 à 20:38:40 par MassiveDynamic
"Merde, mais vous êtes tous devenus FOUS ? Qu'est-ce qui va pas, au juste ? Il y a un mort sous nos yeux, un homme mort, que voulez-vous de plus ?! "
Roxanne était devenue hystérique, et entre temps, la situation dans cette bourgade était devenue incontrôlable. Tout le monde se criait dessus.
"Il est MORT ! Putain ! On est des témoins ! Impliqués dans la mort d'un type ! C'est plus juste un simple jeu de piste maintenant ! On est lié à eux ! Je... Je veux plus ! Je veux pas ! Je ne suis pas liée à ça ! J'suis... J'suis qu'une étudiante, merde. Pas ça... pas une espèce de... D'aventurière, ou je n'sais quoi, dans une épopée à la con... On a rien à voir là dedans, les gars, on peut encore foutre le camp et faire comme si de rien n'était ! "
Elle faisait des grands gestes et ses yeux ronds fixaient les adolescents un à un. Les plis sur son front la rendaient plus expressive que jamais. Les tentatives de persuasion d'une désespérée ne sachant elle-même pas où elle voulait fuir, en somme. Mais les garçons étaient bien plus réalistes. Ils savaient que la situation n'avait rien de drôle, héroïque, ou quoi que ce soit d'autre. Mais désormais, ils détenaient quelque chose que le reste de la population ne possédait pas.
"...Foutre le camp et faire comme si de rien n'était... ? "
Shaun se chargea de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas, le visage rangé dans le col de sa veste.
"Il est trois heures du matin. Le soleil se lève dans moins de quatre heures. On manque de temps. On a un code à donner le plus vite possible. Alors oui, ce jeu commence à me taper sur les couilles aussi lourdement qu'à vous, mais on a pas le choix. On a pas la possibilité de se plaindre, ou de négocier. On nous retient par les couilles. "
Mehdi fouillait les poches du manteau d'Aaron pendant que Shaun continuait sa tirade. En mettant la main sur son porte-feuille, il se permit de l'interrompre en lui murmurant quelques mots dans le creux de l'oreille.
"Shaun, viens dans la pièce d'à côté, faut qu'on parle. "
Les deux hommes s'isolèrent l'espace de quelques minutes. L'objet de leur conversation était évidemment le porte-feuille de anciennement nommé Aaron. Pendant qu'ils discutaient, Roxanne continuait d'ajouter de l'huile sur le feu.
"C'est stupide. Je veux dire... Merde. Va-t-on au moins en parler aux parents ? Hein ? Sérieusement... D'abord, cet entrepôt à une borne de chez nous à tout casser, puis ces gens qui nous attaquent, puis maintenant ce type en costard et un cadavre ! Merde ! Et vous ne trouvez pas ça bizarre que le code soit à la sortie de notre village paumé ? Non, vraiment. On est en danger. On se fait manipuler, ouvrez les yeux ! "
"Ca suffit ! "
Raphaël, d'un ton prompt et bref, se chargea de mettre en suspend l'angoisse de Roxanne.
"Probabilités, hypothèses. Ce sont les seuls facteurs dont nous disposons actuellement. Pas la peine de spéculer, ça ne ferait que nous mener à d'autres questions. Comme cette série télé là, vous savez... Avec ces types sur une île déserte... Enfin, ce que je veux dire, c'est qu'on peut se poser mille et une questions, regarde, ce type par exemple, il a assuré vouloir nous protéger, il nous donne la suite du code qui complète celui trouvé sur le mur de l'entrepôt, et il sous-entend qu'Aaron nous ait voulu du mal... mais comment pourrait-on le croire alors qu'il n'a même pas eu l'usage formel de se présenter ? On ne connait même pas son prénom. Il y avait l'homme en caban, présentement Aaron, maintenant ça sera quoi ? L'homme en costard ? Ce que je veux dire, c'est qu'on est dans une situation ou tout est vrai, tout est faux. Ce type veut peut-être réellement nous protéger, on ne sait pas. Dans ce cas pourquoi ses potes nous ont-ils attaqué à l'entrepôt, hein ? Bonne question. Et cette même question en amène une autre, et ainsi de suite. Probabilités, hypothèses, spéculations. Pour l'heure, on est sur une scène de crime, les flics remonteront peut-être jusqu'ici, ce qui veut dire qu'on ne doit rien laisser derrière nous, pas même des empruntes. Alors je vais vous l'dire, on nettoie tout, et on se tire d'ici. "
Raphaël avait comme à son habitude les idées bien en place. Il passa sa main dans ses cheveux, expira de fatigue, puis réfléchit à ce qui devait être nettoyé avant leur départ.
Roderick se contenta simplement d'applaudir.
"Réflexion aussi profonde que le trou du cul d'un éléphant. Bravo. Quand t'auras fini de jouer les profiler détectives, on pourra peut-être bouger d'ici non ? "
L'agression verbale de Roderick ne semblait pas plaire à Raphaël.
"T'as un problème peut-être, le bourgeois ? "
"Le bourgeois ? "
"Ouais, le bourgeois. Avec ton putain de prénom de baron. Parce que depuis le début, j'essaie de nous sortir de la merde, de comprendre et raisonner, pendant que les autres perdent la raison ! "
Roderick fit face à Raphaël. Il le fixait dans le blanc des yeux, le poing serré.
"Ouais, j'ai un problème. Et c'est justement ça mon problème. Tu te prends pour le chef, tu te la joues Jack Bauer et t'as vu où ça nous a menés ?! Un putain de cadavre ! Et on est seuls sur la scène de crime ! Que je t'explique un truc tête d'ampoule, t'as peut-être les neurones qui fusionnent et le cerveau en ébullition, enfin, je sais pas, tu choppes peut-être la trique dès que tu nous guides à l'aveugle dans tes putains de plans foireux saupoudrés de théories à la con, mais nous, tout du moins Roxane ici présente, si tant est que les deux dans la pièce d'à côté ne nagent pas dans ton délire, on a des perspectives d'avenir. On veut vivre. Pour moi, le futur, c'est pas ça. Pas des allers et venus à l'aveugle, et pas non plus de lendemain incertain. Et avec tes plans, on va droit dans le mur ! "
La respiration de Roderick se fit de moins en moins saccadée. Il s'était calmé, et ses poings n'étaient plus serrés. De l'eau coulait le long de son visage. Des larmes. Le gros dur qu'il était ne pouvait pas supporter le fait qu'ils demeuraient tous dans le flou le plus total. Raphaël laissa couler cette altercation, et se chargea de nettoyer les empruntes même partiels de doigts sur le caban d'Aaron et aux poches intérieures. Les deux isolés firent leur retour dans la pièce alors que Raphaël avait achevé son travail.
"Tiens, les deux cachotiers enfin de retour. Alors, qu'est-ce que vous aviez de si secret à vous dire, les enfants ? "
Roderick avait séché ses larmes, et d'ailleurs, il avait reprit du poil de la bête. Toujours aussi percutant.
"Rien, on vous expliquera ça plus tard... "
Déclara Shaun. Sa mine semblait figée. L'adolescent paressait ailleurs. Dans un autre monde. Comme s'il venait d'apprendre une chose invraisemblable. Mehdi, à ses côtés, n'en était pas moins bouleversé, mais dévia rapidement le sujet.
"Dites, comment se fait-il que l'électricité est présente ici ? Et c'était quoi ces hurlements tout à l'heure ? Vous vous disputiez pour quoi ? "
Questionna-t-il.
"Je suppose que le courant a du être rétabli...Et pour l'embrouille... C'était rien. C'est oublié."
Énonça Raphaël.
"Au fait, remet le porte-feuille à sa place. J'ai pris soin de tout nettoyer, on ne doit rien emporter. "
Mais Mehdi se rétracta.
"Non... Je ne peux pas. Vous comprendrez une fois de retour chez Shaun. "
Une fois réunis sur le porche, Raphaël nettoya les traces de pas boueuses, puis, finalement, ils reprennèrent la route.
"Ca va ta jambe, Mehdi... ?"
"Je peux marcher, peut-être courir. Je boite juste un peu, mais bon, tant que j'ai pas à remuer le cul comme un canard... "
Trois heures s'écoulèrent jusqu'à ce qu'ils parviennent enfin à rejoindre la maison de Shaun. Les maisons étaient toutes éclairées, l'électricité était apparemment rétablie. Mais la tempête perdurait. Les parents de Shaun posèrent quelques questions que Shaun se contenta d'esquiver subtilement. De retour dans sa chambre, ils s'empressèrent d'allumer l'ordinateur.
"Combien de temps est-ce qu'on a ? "
"Un peu plus d'une heure, au moins. T'en fais pas. "
Shaun s'empressa de cliquer sur le profil de Fermi.
<< Le compte de cet utilisateur a été désactivé suite à une plainte déposée par un tiers >>
"Non mais t'es sérieux... "
Il ne lui fallut que quelques secondes de plus pour remarquer un e-mail dans sa boite de réception. L'expéditeur n'était plus à présenter. Raphaël allumait la télévision en parallèle.
"On a un e-mail de... Fermi ? "
Raphaël somma son groupe de s'approcher de la télévision alors que Shaun cliquait sur l'e-mail suscité.
"Oh merde... Pas encore... "
<< [...] Le compte à rebours en direct des Etats-Unis et de la "Big Apple", le "Final Countdown", alors que personne n'eut été en mesure de trouver le code avant le lever du soleil en Europe. Si "Fermi" demeure introuvable, nous savons qu'il est actuellement en Europe ou alentours, compte tenu du GMT et décalage horaire, même s'il demeure intraçable. >>
Les Etats-Unis, plongés dans le noir, diffusent sur un écran géant à Times Square un compte à rebours de dix secondes. Dans neuf secondes, le soleil se lèvera en Europe. Dans 8 secondes, une nouvelle vague de panique débutera, dans 7 secondes, l'état d'urgence mondial pourrait bien être décrété, dans 6 secondes, l'impression de l'e-mail de Fermi sur l'ordinateur de Shaun sera terminée, pile en même temps que le compte à rebours. Et durant les cinq dernières secondes, alors que toute la population avaient les yeux rivés sur l'écran géant... Une nouvelle disparition, et une nouvelle coupure de courant. Mondiale, cette fois. Au large de Liberty Island, en l'espace de quelques secondes, la Statue de la Liberté n'était plus qu'un souvenir. Disparue, à son tour. Et, la remplaçant, sur le sol, sept lettres,d'un rouge lisse. Pas un code, cette fois-ci. Le message était clair, compréhensible, direct, et semblait s'adresser aux américains tout particulièrement.
"F.U.C.K Y.O.U"
Commentaires
- Sarezzo
06/01/2011 à 12:40:33
C'est tout à fait normal =)
Mais je suis patient, je lirai jusqu'au bout ^^. - MassiveDynamic
05/01/2011 à 23:29:44
Youhou,
Alors j'ai lu tous tes commentaires, et c'est là que je me rends vraiment compte des problèmes d'incohérence ou d'illogisme. Outre le fait que je mélange passé et présent niveau conjugaison (chose que je fais d'ailleurs dans presque toutes mes fics sauf une ou deux je crois) dont j'étais déjà au courant, et je conçois tout à fait que ça peut réellement nuire au texte, même si je fini toujours par mélanger les deux par habitude et pour essayer de marquer divers temps au texte, tu as surtout mis le doigt sur pas mal de choses que moi-même je n'avais pas remarqué. Le fait est que j'essaie de faire le moins d'ellipse possible et de créer un récit se déroulant de façon fluide, donc évidemment, le problème temporel coince, et à cause des personnages déjà trop nombreux, entrer dans les détails comme Shaun avec ses parents me retarderait beaucoup trop, car cette intrigue n'en est qu'une petite dans quelque chose de beaucoup plus vaste, et à l'échelle à laquelle je cible cette fic, c'est à dire à l'échelle mondiale, et tu verras encore par la suite, je suis obligé de passer outre pas mal de détails. Ensuite, comme tu l'as souligné, je fais avant tout ça par distraction, sans prétention, donc je ne retravaille pas le texte, ne fais pas de brouillon, et c'est à peine si je me relis. Je dispose simplement d'un storyboard pour éviter les incohérences au maximum, et pourtant j'en fais quand même quelques unes, principalement par manque de connaissances sur le sujet, comme ta remarque sur l'armée. Je me suis pas mal documenté mais évidemment, j'ai du faire encore pas mal d'erreurs. Ensuite, pour ce qui est du style soap movie, ça peut sembler cliché aux premiers abords, et j'avoue que cette fic sera celle qui sera la plus stéréotypée au niveau de certains personnages, (les héros sont embarqués dans une aventure à mi-chemin entre "riposte graduée" et "j'ai vu" ) mais je compte justement les faire évoluer et les creuser vers la fin de ce premier arc qui prendra fin d'ici une dizaine de chapitres. De plus, je suis moi-même lycéen, j'apprends, ma maîtrise de la langue française est encore trop approximative, donc forcément mon style est simple, très simplifié même, mais c'est aussi car je ne prends pas le temps de travailler le texte littéralement parlant.
Néanmoins je suis étonné de l'attention et l'analyse que tu portes à mes chapitres, je sais maintenant à quoi je vais devoir faire attention, et surtout ce que je vais déjà pouvoir modifier sur mes chapitres bourrés de faute. Je vais les retravailler ce week-end, et je te dis merci.
Par contre, si tu trouves que ça fait déjà cliché ou que ça vire au pas crédible maintenant, tu risques de décrocher sur les derniers chapitres postés (les 9 à 12 ), mais à partir du chapitre 12, les chapitres seront plus longs, plus posés, et plus creusés avec bien plus de dialogue pour ajouter la profondeur et la stabilité qu'il manquait jusque là à la fic, et j'espère surtout pouvoir faire quelque chose de plus stable.
Pavé césar
En tout cas merci Sarezzo, c'est cool d'avoir une critique de qualité - Sarezzo
05/01/2011 à 22:02:52
« J'suis... J'suis qu'une étudiante, merde »
?Faux. Shaun prépare sa classe préparatoire, ils sont ados, donc on en déduit qu?ils sont en Terminale, donc ils sont lycéens.
« D'aventurière, ou je n'sais quoi, dans une épopée à la con »
?Je veux bien qu?elle soit en pleine crise d?hystérie là, mais ce n?est pas une excuse pour que tu fasses de tels lapsus. Ton histoire n?a rien d?une épopée ou d?une aventure ; c?est juste un thriller de science-fiction.
« mais on a pas le choix. On a pas la possibilité de se plaindre »
?On n?a pas. La négation du N apostrophe se met toujours ; le « on » et la liaison qu?il produit avec le verbe avoir n?a aucun rapport.
« On nous retient par les couilles »
?Pourquoi ? Comment ? Ça n?a jamais été dit, à peine implicite, alors en effet, pourquoi ? Bien sûr Treevie leur a dit qu?ils avaient « un rôle capital » mais ensuite ? C?est justement le contrecoup du manque d?informations de ta part qui se ressent.
« Les deux hommes s'isolèrent l'espace de quelques minutes »
?Croissance accélérée ?
« porte-feuille »
?Portefeuille, en un mot.
Après, Raphaël nettoie les traces de leur passage, mais avec quoi ? Ses mains ? Un bout de tissu trouver par terre ? Il faut absolument que tu prennes l?habitude de préciser ce genre de détail, sinon c?est « trop facile ». C?est comme la fin de Harry Potter un peu, quand on s?aperçoit, lorsque Voldy crève, que Rowlings en avait sa claque et voulait boucler son roman.
« Trois heures s'écoulèrent jusqu'à ce qu'ils parviennent enfin à rejoindre la maison de Shaun. Les maisons étaient toutes éclairées, l'électricité était apparemment rétablie. Mais la tempête perdurait. Les parents de Shaun posèrent quelques questions que Shaun se contenta d'esquiver subtilement. De retour dans sa chambre, ils s'empressèrent d'allumer l'ordinateur »
?Pas crédible du tout. Des ados qui se barrent en pleine nuit et en pleine tempête puis, au retour, les parents qui se contentent de « poser des questions » et les laissent faire après, ça ne tient pas.
Sinon la fin du chapitre est sympa, mais trop facile. On n?a même pas la moindre piste du quant à l?utilisation du code (qu?aurait pu donner Treevie, encore une fois). Bref, tu éludes les difficultés, c?est dommage car ça nuit à l?intérêt du texte. - Pseudo supprimé
02/12/2010 à 20:58:25
Enorme
- PaulAllender
02/12/2010 à 20:53:50
Ultime, continue