Note de la fic :
Publié le 20/05/2010 à 19:02:29 par Calmacil
"Qu'est ce qu'il y a Nyla ?
-Rien du tout, répondit-elle à Marcel, en fait, je suis vachement inquiète. Six mois, tu te rends compte ? Six mois qu'on a pas eu de nouvelles de Léon. J'ai vu ses parents l'autre jour. Ils ne perdent pas espoir, mais ça me fend le c½ur.
-On y peut rien. Je suis inquiet moi aussi.
-Bien sûr qu'on y peut rien, mais il m'arrive de me demander si j'aurais pas dû l'accompagner.
-Écoute, on savait pas du tout ce qu'il avait en tête. Et puis c'est la vie, les gens changent et tu dois t'en séparer.
-Mouais...
-N'y pensons plus pour le moment, je n'aime pas parler de ça.
-Moi non plus, conclut Nyla."
Hormis Jérôme le Français, trois autres patients avaient été opérés dans la semaine. Sasuke, un Japonais anciennement cracheur de feu, qui s'était brulé les intestins et la trachée par accident, pendant qu'il exerçait son métier. Patrick, bûcheron canadien qui avait dû se sectionner lui même les jambes : ces dernières étaient coincées sous un tronc qui était tombé sur la tente de Patrick, en pleine nuit. Et pour finir Mamadou, un fermier Sénégalais plutôt aisé qui était en phase critique de la maladie d'alzeimer : sa famille avait immédiatement demandé à ce qu'on guérisse son cerveau.
Toutes les greffes s'étaient passé sans aucun problème, et Jérôme, Patrick, Sasuke et Mamadou avaient retrouvé leur jeunesse dès la semaine qui suivait : pour Karl Newman, c'était un franc succès, mais il devait attendre deux ans et demi avant de vulgariser ces greffes, selon l'OMS. Un nouvel espoir naissait dans le monde entier, et chaque personne atteinte d'un handicap plus ou moins grave voyait de nouveaux rêves se réaliser.
« -Bordel, je parle pas un mot de Slovaque ou de je ne sais quelle langue que les Slovaques parlent. Comment on va faire ? Demanda Jack.
-On s'en fout, on le traverse en vitesse et c'est finit.
-Et on en est où d'ailleurs ? »
Léon sortit sa carte et sa boussole.
« On est à environ dix kilomètres après la frontière, on a beaucoup avancé, finit-il par dire.
-On va se les geler ce soir.
-Ouais c'est pas faux, l'automne approche, et ça va être de pire en pire. »
Depuis qu'ils étaient entrés dans le pays, ils n'avaient presque pas rencontré de villes, ils étaient constamment en forêt.
Et ils continuèrent leur route qui n'en finissait jamais, à travers les forêts et les montagnes, ne s'arrêtant que rarement dans les villes, où ils se sentaient mal à l'aise car mal vus à cause de leur apparence marginale.
En trois mois, ils réussirent à traverser le pays et à arriver aux frontières de l'Ukraine. Ils passèrent encore une fois la douane sans encombre en la longeant jusqu'à trouver une faille à exploiter. Le pays était enneigé et ils avaient dû acheter de quoi couvrir leurs chevaux et eux mêmes. Ces dépenses, ainsi que les autres dépenses constantes avaient presque épuisé leur réserve d'argent. Ils passeraient un hiver très très froid. Ils traversèrent le pays en quatre autres mois. Ils mirent parfois un temps fou à repartir de leur campement, car l'un des deux tombait malade et l'autre devait attendre son rétablissement avant de s'en aller. A la frontière de la Russie, le soleil était enfin revenu, mais le froid persistait.
Ils étaient à présent au tiers du voyage, et leur moral était au plus bas.
« On arrive à Volgograde, dit Léon, exténué. »
Jack sortit sa bourse, et compta ses pièces.
« -Bordel, j'ai seulement de quoi payer une ou deux nuits d'hôtel...
-Pareil. On doit se séparer de nos chevaux.
-S'en séparer ?
-Soit on les mange, soit on les vend, à toi de voir.
-On les vends, quelle question ! S'exclama Léon. »
Il restèrent une semaine dans la ville à tenter de vendre les chevaux. Ils allèrent démarcher chez les paysans du coin, mais ne réussir qu'à vendre le noir pour cinq cent dollars, et le baie avait été bradé à deux cent cinquante dollars. Ils étaient peu satisfait d'eux, mais cela allait sûrement leur suffire si ils ne faisaient pas d'excès.
« Et maintenant, on fait quoi, demanda Jack ?
-Bah étant donné qu'on est pas rendu si on va jusqu'au Japon à pied, je pense qu'il faudrait mieux qu'on trouve un train.
-On a pas de papiers, et de toute façon on est étrangers.
-On va essayer quand même, si ça marche pas, on montera dans un train de marchandises. »
Comme Jack l'avait redouté, ils ne purent embarquer dans un train de voyage sans leurs papiers. Ils passèrent donc une journée à marcher le long de la voie ferrée, jusqu'à un endroit qu'ils jugeaient propices à leur infiltration du train.
Ils n'eurent pas à attendre longtemps, car un train qu'ils jugeaient parfait (lent et facilement accostable) arriva la matinée qui suivit. Ils n'eurent qu'à jeter leurs sacs et sprinter jusqu'à s'accrocher à une rampe, puis se poser sur les marches aux abords du train. Ils quittèrent à chaque fois leur position lorsqu'ils arrivaient dans une gare (une fois, ils restèrent accrochés comme tel durant une journée, si bien qu'ils avaient des crampes à force de rester dans leur position), ils arrivèrent de cette façon (ainsi qu'en marchant, surtout dans les régions montagneuses ou désertes de vie) sur la côte sud de la Corée du Sud. Leur voyage avait duré une année entière et avait été sans grande encombre.
Ils évitaient au maximum les grandes villes et s'arrêtaient dans des petites villes pour faire le plein en vivres, puis repartir pour une journée de marche ou de train. Ils avaient dû travailler une seule fois pendant deux semaines chez un vieux fermier Coréen parlant anglais pour avoir assez d'argent pour achever leur voyage. Ils avaient bien réparti leurs dépenses, ce qui leur a permit, en hiver, d'acheter des vêtements supplémentaires, afin de mieux se couvrir mais aussi pour remplacer les anciens qui commençaient à partir en lambeaux.
Ce ne fût que lorsqu'ils arrivèrent sur le quai du port de Busan qu'ils se rendirent compte d'un détail.
« Là, par contre, on est dans la merde, commenta Léon.
-Oui, c'est pas faux. »
En effet, non seulement ils ne possédaient pas assez d'argent pour se payer le ferry, mais en plus ils n'avaient pas de papier. Passer clandestinement sur le bateau était beaucoup trop risqué, car les autorités Coréennes ni rigolaient pas et ils risquaient de ne jamais accomplir leur quête si ils restaient bloqué à vie dans ce pays, voire rapatriés.
Ils passèrent donc une semaine à dormir dans un hôtel, réfléchissant chaque jour sur ce problème capital : comment passer cette mer ?
Mais au bout de cette semaine, la chance leur sourit enfin.
-Rien du tout, répondit-elle à Marcel, en fait, je suis vachement inquiète. Six mois, tu te rends compte ? Six mois qu'on a pas eu de nouvelles de Léon. J'ai vu ses parents l'autre jour. Ils ne perdent pas espoir, mais ça me fend le c½ur.
-On y peut rien. Je suis inquiet moi aussi.
-Bien sûr qu'on y peut rien, mais il m'arrive de me demander si j'aurais pas dû l'accompagner.
-Écoute, on savait pas du tout ce qu'il avait en tête. Et puis c'est la vie, les gens changent et tu dois t'en séparer.
-Mouais...
-N'y pensons plus pour le moment, je n'aime pas parler de ça.
-Moi non plus, conclut Nyla."
Hormis Jérôme le Français, trois autres patients avaient été opérés dans la semaine. Sasuke, un Japonais anciennement cracheur de feu, qui s'était brulé les intestins et la trachée par accident, pendant qu'il exerçait son métier. Patrick, bûcheron canadien qui avait dû se sectionner lui même les jambes : ces dernières étaient coincées sous un tronc qui était tombé sur la tente de Patrick, en pleine nuit. Et pour finir Mamadou, un fermier Sénégalais plutôt aisé qui était en phase critique de la maladie d'alzeimer : sa famille avait immédiatement demandé à ce qu'on guérisse son cerveau.
Toutes les greffes s'étaient passé sans aucun problème, et Jérôme, Patrick, Sasuke et Mamadou avaient retrouvé leur jeunesse dès la semaine qui suivait : pour Karl Newman, c'était un franc succès, mais il devait attendre deux ans et demi avant de vulgariser ces greffes, selon l'OMS. Un nouvel espoir naissait dans le monde entier, et chaque personne atteinte d'un handicap plus ou moins grave voyait de nouveaux rêves se réaliser.
« -Bordel, je parle pas un mot de Slovaque ou de je ne sais quelle langue que les Slovaques parlent. Comment on va faire ? Demanda Jack.
-On s'en fout, on le traverse en vitesse et c'est finit.
-Et on en est où d'ailleurs ? »
Léon sortit sa carte et sa boussole.
« On est à environ dix kilomètres après la frontière, on a beaucoup avancé, finit-il par dire.
-On va se les geler ce soir.
-Ouais c'est pas faux, l'automne approche, et ça va être de pire en pire. »
Depuis qu'ils étaient entrés dans le pays, ils n'avaient presque pas rencontré de villes, ils étaient constamment en forêt.
Et ils continuèrent leur route qui n'en finissait jamais, à travers les forêts et les montagnes, ne s'arrêtant que rarement dans les villes, où ils se sentaient mal à l'aise car mal vus à cause de leur apparence marginale.
En trois mois, ils réussirent à traverser le pays et à arriver aux frontières de l'Ukraine. Ils passèrent encore une fois la douane sans encombre en la longeant jusqu'à trouver une faille à exploiter. Le pays était enneigé et ils avaient dû acheter de quoi couvrir leurs chevaux et eux mêmes. Ces dépenses, ainsi que les autres dépenses constantes avaient presque épuisé leur réserve d'argent. Ils passeraient un hiver très très froid. Ils traversèrent le pays en quatre autres mois. Ils mirent parfois un temps fou à repartir de leur campement, car l'un des deux tombait malade et l'autre devait attendre son rétablissement avant de s'en aller. A la frontière de la Russie, le soleil était enfin revenu, mais le froid persistait.
Ils étaient à présent au tiers du voyage, et leur moral était au plus bas.
« On arrive à Volgograde, dit Léon, exténué. »
Jack sortit sa bourse, et compta ses pièces.
« -Bordel, j'ai seulement de quoi payer une ou deux nuits d'hôtel...
-Pareil. On doit se séparer de nos chevaux.
-S'en séparer ?
-Soit on les mange, soit on les vend, à toi de voir.
-On les vends, quelle question ! S'exclama Léon. »
Il restèrent une semaine dans la ville à tenter de vendre les chevaux. Ils allèrent démarcher chez les paysans du coin, mais ne réussir qu'à vendre le noir pour cinq cent dollars, et le baie avait été bradé à deux cent cinquante dollars. Ils étaient peu satisfait d'eux, mais cela allait sûrement leur suffire si ils ne faisaient pas d'excès.
« Et maintenant, on fait quoi, demanda Jack ?
-Bah étant donné qu'on est pas rendu si on va jusqu'au Japon à pied, je pense qu'il faudrait mieux qu'on trouve un train.
-On a pas de papiers, et de toute façon on est étrangers.
-On va essayer quand même, si ça marche pas, on montera dans un train de marchandises. »
Comme Jack l'avait redouté, ils ne purent embarquer dans un train de voyage sans leurs papiers. Ils passèrent donc une journée à marcher le long de la voie ferrée, jusqu'à un endroit qu'ils jugeaient propices à leur infiltration du train.
Ils n'eurent pas à attendre longtemps, car un train qu'ils jugeaient parfait (lent et facilement accostable) arriva la matinée qui suivit. Ils n'eurent qu'à jeter leurs sacs et sprinter jusqu'à s'accrocher à une rampe, puis se poser sur les marches aux abords du train. Ils quittèrent à chaque fois leur position lorsqu'ils arrivaient dans une gare (une fois, ils restèrent accrochés comme tel durant une journée, si bien qu'ils avaient des crampes à force de rester dans leur position), ils arrivèrent de cette façon (ainsi qu'en marchant, surtout dans les régions montagneuses ou désertes de vie) sur la côte sud de la Corée du Sud. Leur voyage avait duré une année entière et avait été sans grande encombre.
Ils évitaient au maximum les grandes villes et s'arrêtaient dans des petites villes pour faire le plein en vivres, puis repartir pour une journée de marche ou de train. Ils avaient dû travailler une seule fois pendant deux semaines chez un vieux fermier Coréen parlant anglais pour avoir assez d'argent pour achever leur voyage. Ils avaient bien réparti leurs dépenses, ce qui leur a permit, en hiver, d'acheter des vêtements supplémentaires, afin de mieux se couvrir mais aussi pour remplacer les anciens qui commençaient à partir en lambeaux.
Ce ne fût que lorsqu'ils arrivèrent sur le quai du port de Busan qu'ils se rendirent compte d'un détail.
« Là, par contre, on est dans la merde, commenta Léon.
-Oui, c'est pas faux. »
En effet, non seulement ils ne possédaient pas assez d'argent pour se payer le ferry, mais en plus ils n'avaient pas de papier. Passer clandestinement sur le bateau était beaucoup trop risqué, car les autorités Coréennes ni rigolaient pas et ils risquaient de ne jamais accomplir leur quête si ils restaient bloqué à vie dans ce pays, voire rapatriés.
Ils passèrent donc une semaine à dormir dans un hôtel, réfléchissant chaque jour sur ce problème capital : comment passer cette mer ?
Mais au bout de cette semaine, la chance leur sourit enfin.
Commentaires
- KasCitron
23/05/2010 à 08:34:42
Dans la rue, un japonais ne dira pas "Ohayo" mais "Sumimasen". ;D !
Bonne fic, je continue la lecture :-P !