La fin de la semaine s'était déroulée sans encombre et personne n'avait reparlé de la folie de Léon. Après tout, c'était un gars qui adorait dire de la merde à longueur de journée, et ce projet sortait juste un peu de l'inhabituel, pour ses camarades de classe tout du moins... Léon quant à lui n'avait pas parlé de la semaine, beaucoup de ses amis avaient cru qu'il était entré en sorte de « méditation », mais sans faire de rapprochement avec sa fameuse idée.
Comme prévu, Léon se rendit le dimanche matin devant la mairie de la ville en laissant comme mot à ses parents un simple « J'ai fugué mais vous inquiétez pas je vous donnerais bientôt de mes nouvelles ». Malgré ça, il savait que c'était illusoire et qu'il se pouvait qu'il ne reverrait plus jamais ses parents. Cependant il ne regrettait rien, il croyait en ses idéaux.
Personne ne s'était présenté au point de rendez-vous. Enfin bon, c'était toujours mieux que de passer pour un fou. Léon avait anticipé et savait que personne ne viendrait, mais il avait voulu espérer. « A présent il est temps de partir pour de bon. », se dit-il.
Il s'était équipé de toutes les affaires qu'il avait crut utile d'emmener, une casserole, un énorme sac de pâtes, des couteaux, un gros sac de couchage, des cordes et tout autre ustensile qui lui servira à un moment où un autre dans sa grande épopée. Il s'était vêtu d'un grand manteau d'hiver Marron et d'un Jean sous lequel il portant un collant. De plus, il avait emporté avec lui trois livres sur les plantes médicinales, la survie en forêt et les stratégies de guerres
Léon allait à présent descendre en Auvergne. C'était l'endroit où il devait se rendre en priorité. C'est dans cette région qu'il y avait un ami qu'il avait rencontré sur Internet. Léon avait fait part sans hésitation de ses projets à cette personne. Cette dernière, ayant des pensées un peu marginales, avait accepté après plusieurs conversations de réflexion. Ils allaient faire le voyage ensemble.
Le jeune homme se mit en marche droit vers l'Auvergne, en auto-stop.

Cela faisait à présent une semaine que Léon était parti. Ses camarades avaient rigolé le Lundi. Le Mardi, de tristes rumeurs s'étaient répandues. Le Mercredi, alors que, de source sûre, tout le monde était au courant que Léon était introuvable, le trouble commença à s'agrandir dans l'esprit de tous ses proches.
« Putain j'y crois pas, il l'a fait, dit Marcel à Nyla
-Waw, je croyais que c'était une blague moi aussi, répondit-elle
-Comme tout le monde... Enfin bon, espérons que ça soit une mauvaise blague. A la fin de la semaine il sera peut-être déjà de retour.
-J'en suis pas sûr. Je l'ai appelé hier soir, en lui reposant des questions sur ce qu'il comptait faire.
-Et alors ? Dit-il d'un air intrigué.
-Bah il avait l'air chelou. T'as pas remarqué cette semaine ? Il a presque rien dit ? D'habitude, il parle toujours et dit n'importe quoi... Non, sincèrement, il y a quelque chose de pas normal.
-Peut-être une dépression...
-Impossible ! Il a que 17 ans, toujours en super santé, et il s'est rien passé récemment. »
Récemment, non, il ne s'était rien passé de concret, mais les amis de Léon, ainsi que la planète entière allaient bientôt comprendre. Enfin, bientôt n'était pas exactement le mot, les humains avaient encore une grande période de répit avant de faire face à la catastrophe.