Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

J'ai vu


Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 11


Publié le 20/09/2009 à 00:14:40 par MassiveDynamic

HS : J'ai finalement décidé de recouper ce chapitre en deux parties bien grosses s pour compenser l'absence de chapitres cette semaine :oui:

Bon par contre, lycée oblige, les chapitres arriveront à chaque fois tous les deux jours ou peut-être de temps en temps tous les jours, ça dépend. Pour ceux qui se demandent encore du pourquoi de mon absence cette semaine, c'était simplement pour cause de rentrée :)

Deux musiques à activer si vous voulez, après vous accrochez ou pas vu que c'est pas des musiques d'ambiance :hap:

Attention pavé d'une longueur terrifiante :noel:

Chapitre 11 : Le futur est écrit, partie I : Ça devait arriver...

-rRRrRrING-

Je fait stopper le bruit incessant du réveil, qui d'ailleurs ne m'est d'aucune utilité étant donné que je suis levé depuis déjà une bonne heure. Dur de trouver le sommeil quand je sais que c'est aujourd'hui que tout va se jouer. Vincent m'a tout expliqué. Ludovic. C'est donc lui qui va braquer cette banque. J'ai du mal à y croire. En fait, ça signifierait que c'est indirectement de ma faute. Que quoi qu'il arrive aujourd'hui je vais avoir ma part de responsabilité. Pourtant, nous y allons pour empêcher cela. Plus le temps de réfléchir, c'est le jour J. Je m'habille normalement, vérifie que tout le matériel nécessaire pour palier à toutes sortes de situations se trouve dans ma sac puis je fais sonner le portable de Vince. C'est le signal. Maintenant, direction la banque. Je passe devant la chambre de ma mère. La porte est ouverte. Oh la conne. Elle ne m'a pas écoutée ! Elle est à la banque !
Je fais parvenir un SMS à Vince tout en descendant précipitamment les escaliers.

"Ma mère bosse. On en cause devant."

Merde, si jamais Ludovic apprend que ma mère se trouve dans cette banque... Déjà qu'il va probablement vouloir ma peau...
J'ouvre la porte d'entrée et me précipite à pas rapides vers la banque. Toujours la même routine. La mienne aussi d'ailleurs. Je ne fais que suivre les ordres de ce cahier. Après une dizaine de minutes de marche, j'arrive devant la banque. Vincent y est. Et il fait froid. Et le soleil vient à peine de se lever. Et je stress. Et lui aussi vu sa tête.

"Octave, t'es enfin là. Bon euh... on fait quoi ? "

"On se met près des marches, cachés derrière pour éviter d'être repérés à son arrivée... Ensuite, bah, on attend que ça bouge...On préviendra peut-être les flics, je sais pas trop..."

"Merde, écoute, je l'ai bien entendu hier, il ne fera pas de conneries ! Il est juste désespéré ! On doit lui tomber dessus AVANT qu'il ne rentre dans la banque ! Il a perdu tous ses repères, il ne sait pas ce qu'il fait ! Si on veut éviter le pire, il ne doit pas franchir les portes de la banque, et on ne doit surtout pas prévenir la police ! "

Vincent semble vraiment convaincu. Il le défend avec hargne.

"Ok, admettons qu'on se passe de la police pour cette fois. Si il rentre là-dedans, l'alerte sera forcément donnée. Les flics rappliqueront et ça va vite partir en prise d'otage. Enfin je suppose. Tu proposes donc d'aller le voir alors qu'il vient de tenter du tuer son oncle il y a quelques heures et qu'il a probablement la haine contre moi ? Tu l'as dit toi même, il est désespéré, sans repères, il va très probablement vouloir se venger. Je suis conscient que ce qu'il vient de faire... C'est lié à moi. Comme le passage à tabac de Maxime. C'était dû à Sophie. Encore lié à moi..."

Et la fin de cette journée confirmera une bonne fois pour toute ma théorie.

"Je...Je ne sais pas Octave. Si on peut éviter une catastrophe aujourd'hui, c'est le moment ! Faut agir !"

"M'ouais, non, t'as raison, de toute façon logiquement je ne risque rien..."

Nous continuons de discuter pendant des dizaines et des dizaines de minutes. Toujours rien. Je lui montre mon inventaire. Des fumigènes fait maison avec une balle de golf pleine de poudre et de l'aluminium, des sprays à poivre et de la paperasse. Juste au cas où la situation dégénère bien entendu.

10 heures. On continue notre surveillance. Alors qu'on commençait à trouver le temps long, la situation changea enfin.
Un véhicule se gare juste devant la banque. Une fourgonnette. 3 hommes sortent. 3 hommes masqués. Ils dirigent à toute vitesse vers les portes de la banque.
Je murmure des phrases à l'oreille de Vincent.



" Merde...ce sont eux ?! Tu crois que Ludovic est l'un des trois ? "

"Je ne sais pas... en tout cas là ils ont l'air bel et bien déterminés à entrer. Putain... On fait quoi ? "

Je me lève et prend mon sac.

"On rentre. Si Ludovic est l'un d'entre eux, on doit y aller. De toute façon on a pas d'autres choix. Ma mère est là-dedans. On y va.
"

Vincent semble hésitant.

"Putain ramène toi c'est maintenant que tout se joue ! On a pas d'autres choix ! On doit y aller ! S'il te plait !"

Il daigne enfin me suivre. Nous montons les marches de la banque. Pouvons nous vraiment changer le destin ? La réponse risque d'arriver plus tôt que prévu...
A travers les portes, on peut déjà les voir hurler et braquer les banquiers. Je vois ma mère. Une arme pointée sur elle. Ok, c'est maintenant que tout va se jouer. Je ne dois prendre aucun risque. Nous sommes deux clients qui arrivons simplement au mauvais moment.
Je pousse la porte de la banque tout en murmurant quelques derniers mots à Vincent.

"On y est. Joue le jeu. Si jamais Ludo me reconnait et tente quoi que ce soit... On improvise. En attendant comporte toi normalement."

Nous rentrons dans la banque. Calme plat, mis à part les trois braqueurs hurlant à tout va. Ils nous voient entrer, l'un nous braque avec son flingue, tandis que l'autre leur fait la moral.

"Putain de merde les gars on devait se tenir au plan, verrouillage des portes nom de dieu ! Marc, installe donc nos deux invités avec les autres contre le mur au fond à droite."

Il se tourne vers l'une des guichetières de la banque qui n'ose pas bouger.

"Toi, verrouille les portes. Me prend pas pour un con, si tu appuies sur le bouton sous ton comptoir ça va très mal se passer. Donc tu verrouilles tout ça et tu désactives le système de caméra. Après ça tu vas faire sauter toutes les sécurités du coffre-fort. Quant à vous autres, mesdames, rejoignez les autres personnes contre ce mur."

Dit-il le désignant. Le mec qui nous pointait nous a emmené aux côtés des clients et des guichetières. Collés au fond, contre un radiateur. La banque est pas très grande. Et visiblement, ce ne sont pas des amateurs. Ils semblent avoir tout calculer. Vincent s'est trompé.
A coté de nous, des femmes pleurent doucement, des hommes regardent le vide, tentent de penser à autre chose. Les voir, ça me rappelle ce que j'ai ressenti pendant mon agression. J'ai été pris par surprise. Ca m'avait anéanti. Là, je savais parfaitement vers quoi j'allais. Je n'ai pas peur. Je me demande simplement comment ça va se terminer.
Ma mère est parmi nous tous. Elle a remarquée notre présence. Et probablement que j'avais vu juste. Sa réaction fut aussitôt de me serrer dans ses bras. Bien entendu, elle a peur. Elle me questionne. Mais les trois hommes interrompent notre conversation tout en se dirigeant vers nous. L'un d'eux, celui du milieu, prend la parole.

"Ecoutez, il est inutile d'avoir peur, nous n'allons faire de mal à personne. Nous allons simplement prendre ce que nous voulons, puis partir comme si de rien n'était. Dites vous simplement que c'est un moment difficile à passer. Ca vous sort de l'ordinaire. Nous, voler, braquer, c'est notre ordinaire. Notre routine. A force, on a l'habitude. Enfin bref, tenez vous tranquille, personne ne tente de jouer au héros et tout ira bien. Chacun continuera de son côté. Nous n'avons aucune raison de vous faire du mal. La police n'est au courant de rien, nous serons partis dans un peu moins d'une heure, le temps de gérer nos petites combines aux ordinateurs. Puis la police risque de se douter de quelque chose étant donné que tout est fermé. Enfin bref, restez calme et tout ira bien autant pour nous que pour vous. "

Sur ces mots, il part avec un autre type dans d'autres pièces, vers le coffre-fort. Le dénommé Marc reste pour nous surveiller.
Ces braqueurs sont très méthodiques. Mais pas assez. Il suffit qu'un curieux s'approche suffisamment des portes pour voir toute l'action. Enfin bon, ils savent ce qu'ils font. Puis je ne vais leur suggérer de nous déplacer, après tout, c'est leur casse.
Mais après tout... je sais pas, merde, je suis quand même censé faire en sorte qu'il n'y ait pas d'évènements fâcheux. Que personne ne soit blesser. Et il risque bel et bien de se passer quelque chose de fâcheux si ce braquage est consigné dans le cahier. Mais je ne sais pas. Je ne sais plus. Merde. Alors que Marc nous surveille, je me risque à quelques murmures vers Vincent, tandis que ma mère garde sa langue bien au chaud.

"Ludovic n'est pas ici. Ce n'était pas lui. Tu t'es trompé vieux. On est tombé sur une équipe de pro qui savent ce qu'ils ont à faire. Et moi, du coup, je ne sais plus. On ne peut pas prendre le risque de les arrêter si ils ne font QUE voler de l'argent. J'veux dire, mes actions ont déjà provoqués tellement d'emmerdes que... je préfère attendre. On ne bouge pas. Nous nous tenons à carreaux tant que rien ne vient perturber ce braquage. "

Vincent me regarde.

"T'es en train de me dire qu'on laisse tomber le plan là ? "

"Tu préfères tenter un bain de sang ? On ne le laisse pas forcément tomber. Il reste en stand-by."

"Ouais..."

Marc nous lance un regard.

"Bouclez-la, les gosses, vous allez avoir tout le temps de parler de ce que vous venez de voir à vos petits camardes plus tard. Pour le moment vous faites comme à l'école. On reste assis et on faire sa gueule. "

Charmant. Je me contente d'observer. Spectateur. Je reste calme, tandis que ceux autour de moi sont complètement apeurés. Certains à la limite de la crise d'angoisse. Un évènement qui risque de les marquer un bon moment. Et à moi aussi. Une fois de plus, ce qui devait arriver arriva. Le tout est d'éviter que quelqu'un soit blessé. J'observe bien toutes les personnes qui dont à mes côtés. Je tente de les jauger. De trouver celui ou celle qui va essayer de jouer au héros. Si ce n'est pas ça, c'est la police. Mais ça va forcément dégénérer. Le but est de trouver comment, et très rapidement. Je suis en première ligne, je devrais facilement être apte à anticiper toute forme de rébellion. Je ne sais pas ce qu'a Vincent dans la tête. Je sais juste qu'il m'écoutera. Il sait quoi faire, ce n'est pas un abruti. En l'occurrence, là, il sait qu'il a tout à gagner en restant calme et en la bouclant. Marc ne nous quitte pas des yeux. Et si la menace venait de ces trois gars ? Qui nous dit qu'ils ne vont pas nous abattre ? Que ça ne va pas se terminer en bain de sang ? Non, pas possible. Pourtant, je ne sais pas. Leur fourgonnette se trouve juste devant la banque. Déjà, ça c'est suspect. Ca pourrait mettre la puce à l'oreille à n'importe quel passant, alors j'imagine même pas si des policiers patrouillent dans le secteur... Des professionnels assez cons pour se garer à quelques mètres de la banque, je ne sais pas. Ca ne colle pas. L'argent n'est peut-être pas leur but premier...

"Calmez-vous les pleurnichards ! Vous voyez pas que vous faites encore plus paniquer les autres inutilement ? C'est bon, on s'en va d'ici une dizaine de minutes ! "

Marc rappelle ceux qui ont le malheur de pleurer à l'ordre. Moi, j'observe un homme. Un homme qui a une coiffure conventionnelle, un costume classique, le parfait clone de monsieur tout le monde. Sauf qu'il agit bizarrement depuis le début et que ce bien aimé Marc n'a rien remarqué. Moi, au contraire, je comprends vite ce qu'il a en tête. Il fait ça discrètement. Son bras n'a pas quitté sa poche intérieure depuis le début du hold-up. Il tente très probablement d'appeler quelqu'un. Les flics, sûrement. Et je dois l'en empêcher. Si jamais ils rappliquent ou bien qu'il se fait prendre, ça va vite dégénérer. En temps normal j'aurais fait pareil que lui, mais pour l'instant je dois me faire l'avocat du diable. Un mal pour un bien. Je vais peut-être éviter une tuerie.
Je lance des jeux de regard à Vincent. Je parviens à lui faire faire focaliser son regard sur l'homme en costume en espérant qu'il ait aussi la puce à l'oreille à propos de son bras. Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls à le suspecter.
Marc s'approche de quelques pas et vise l'homme.

"Tu fais quoi ? "

Il a tilté...Tous les autres fixent Marc. Ca leur fout la frousse. Ils se demandent si il va le tuer. Moi aussi, en fait. C'est peut-être à cet instant précis que tout est censé dégénérer... Je commence à douter. Et je n'aime pas être dans le doute. Je continue de me contenter d'observer l'action sous mes yeux, impuissant.

"Je..."

Des gouttes de sueurs dégoulinent du front du type.

"Sors ton bras."

"Non...je...écoutez !"

"SORS TON PUTAIN DE BRAS DE TON COSTUME !"

Il sort son bras. Les mains vide.

"Oh non. Ne me prend pas pour un con. Vire ta veste et donne la moi. "

Il lui donne sa veste. L'homme devient rouge. Il panique.

Marc jette un oeil à la poche intérieure. Il en ressort un téléphone.

"Oh merde. Petite enflure...RAY ! Ramène ton cul ! on a un problème !"

Marc semble appeler un de ses collègues en hurlant. Il jette un oeil aux derniers appels.

"Alors...voyons un peu les derniers appels...
Aucuns. Ok, tout le monde met son téléphone au sol, exécution ! Je vois qu'Olivier ne s'est pas montré assez persuasif. "

Tout le monde s'exécute. Ils posent tous leur téléphone sur le sol.

"Ok, toi maintenant, Superman, tu te lèves. "

Le silence règne. Seule la voix de Marc fait office d'ambiance. Une ambiance bien pesante.
Marc vise toujours l'homme en costume. Et il vient de lui demander de se lever. Putain... c'est peut-être maintenant que tout va se jouer...
L'homme en costume se lève, apeuré, tremblant de partout. Marc lui met un gros coup en pleine figure avec la crosse de son pistolet.
Au même moment Ray, l'homme qu'il avait appelé arrive et s'interpose.

"Putain tu joues à quoi ? On avait dit pas de violences ! "

"Merde, Ray, il allait appeler les flics ! Je l'ai attrapé en flagrant délit !"

Alors que les deux braqueurs discutent, L'homme qui vient d'être frappé git au sol. Il est conscient, simplement en état de choc.

"C'est bon de toute façon ils vont se tenir tranquille, sauf s'ils veulent eux aussi un ravalement de façade."

"Merde. Bon je te laisse gérer la situation. J'y retourne. Ne laisse personne entrer surtout, on se barre dans une vingtaine de minutes. "

Sur ces mots, il retourne à ses occupations dans la salle des coffres.

"Tenez-vous tranquille maintenant. "

Nous dit simplement Marc. Je continue d'observer les autres de mon côté. L'homme en état de choc semble vraiment traumatisé. Au moins, je suis sûr que la menace ne viendra pas de lui. Par contre le vrai problème me semble être Marc. Il me parait bien trop nerveux et impulsif...
Je regarde les gens, un à un. Une femme semblant apeurée casse enfin ce silence. C'est ma mère...

"S'il...s'il vous plait. Laissez nous partir... L'un de ces deux ados est mon fils... Je vous en supplie, ce ne sont que des gamins..."

Marc jubile tandis que ma mère le supplie, en pleurs.
Il me regarde.

"Lui ? C'est ton fils ? Si ça n'est donc pas un merveilleux hasard tout ça. Magnifique. Lève toi donc mon garçon. "

Merde. Mon sac à dos se trouve justement toujours sur mon dos. Je suis le seul à en porter un. Ca va être suspect. Je dois rester assis.

"T'es sourd ? Lève ton cul !"

Ma mère me regarde les larmes aux yeux me faisant signe de faire ce qu'il dit. Et merde.
Je me lève.

"Bien, maintenant, tu me donnes ton sac."

Non. non. non. C'est pas possible. Ca ne doit pas arriver. Nous courrons droit à notre perte si il ouvre ce putain de sac...

"Vous vous trompez de personne ! C'est moi son fils ! C'est juste un ami, il n'a rien à voir là-dedans ! "

Vincent ! Il a du comprendre pour le sac. Il improvise. Et c'est pas bon. On ne sait plus ce qu'il va se passer... Merde...
Marque fixe Vincent.

"Bien sûr, c'est évident, le portrait caché de sa mère :) Viens. "

Il se lève. Je m'apprête à aller me rassoir mais il m'agrippe rapidement le bras.

"Toi, tu restes là. Je t'ai demandé de me donner ton sac, non ? Alors donne le moi. "

Vincent me jauge. Et je le jauge aussi. On est dans une impasse. Je le vois s'approcher, mais dans les poches. Je le vois venir. Il va se servir de son canif. Ca va dégénérer...et ça va encore être de notre faute...

Chapitre 11, Partie 2 : Mais pas de cette façon



Je tente de faire en sorte que Marc focalise son attention sur moi. Je lui tends mon sac. Au même moment, je regarde vers les portes. Quelqu'un nous regarde. Une silhouette familière.

- BANG -
- BANG -

Explosion des vitres de la porte puis une balle qui va se loger dans le bras gauche de Marc. Au même moment, l'alarme assourdissante de la banque se déclenche à cause de l'explosion des fenêtres. Ludovic pénètre en courant dans la banque et profite de l'effet de surprise pour saisir Marc, en faisant son otage. Je me trouve à moins d'un mètre de lui.

"Pas la peine de t'excuser, je ne t'en veux pas. C'est à cause de mon enfoiré d'oncle..."

Me lance Ludo sans que je n'ai eu le temps de poser la moindre question.

Au même moment, Ray et Olivier débarquent, armés.

"PUTAIN ! Relâche Marc ou je les bute ! "

Menace Ray. Vincent et moi restons au milieu des quatres hommes en conflit.

"Tue les, et c'est vous trois qui allez crever !"

Lance froidement Ludovic.

"Virez vos cagoules ! "

Leur lance Ludovic.

"Va te faire foutre. "

Lui répond Ray. Olivier, lui, l'enlève. Ray le suit. Marc, quant à lui, se la voit retirer de force.

Les trois hommes se visent. La situation est explosive. Et l'alarme résonne dans toute la banque. Les flics ne vont pas tarder. Les otages du fond, ma mère y compris, n'osent pas bouger. C'est vraiment pas le moment, en même temps. Et nous, nous sommes au beau milieu du feu ennemi si jamais ils venaient à ouvrir le feu.
Marc se débat et laisse échapper quelques jurons.

"C'est les gosses, Ray ! Ces putains de merdeux ont du prévenir leur pote ! Ouvre leur sac ! Ils cachent un truc depuis leur arrivée !"

Ray me vise.

"T'as entendu ? Donne-moi ton sac !"

"Il ne va rien te donner du tout ! "

Lui lance Ludovic, tout en mettant bien en évidence qu'il a la vie de Marc entre ses mains.

"Va chier ! Tu te prends pour qui bordel de merde ? Et les flics vont rappliquer ! Laisse nous nous enfuir merde !"

Je regarde à l'extérieur. Les flics sont déjà sur place. J'aperçois un sniper sur les toits. Et un point rouge sur le dos de Ludovic.
Au non...

-10 minutes plus tôt-

" T'as une balle dans la jambe et tu te lances quand même à la poursuite de ton neveu. T'es bizarre comme flic, Jules. "

"T'as entendu l'infirmière ? J'ai un trou dans la jambe. Aucunes artères touchées, aucun os. Bref je vais bien. Par contre une fois que j'aurai retrouvé ce petit merdeux, ça va vraiment mal aller."

La voiture de Jules roule en plein centre-ville.

"Patrouille 11 et à toutes les unités, on signale un hold-up dans une banque à quelques rues d'ici. Rendez-vous sur place immédiatement. "

"Allez, un peu d'action pour te remettre sur pied ! "

Lance amicalement Patrick à Jules.
La voiture de patrouille arrive à la banque. Jules s'approche du chargé de mission.

"Quelle est la situation là-dedans ? "

"On ne sait pas trop, visiblement un gosse a littéralement pété les plombs et s'est mis à tirer sur les portes de la banque avant de tirer sur un homme et le prendre en otage. Enfin, regardez par vous même. "

Jules prend les jumelles et observe.

"Putain. Le petit salopard. C'est mon neveu. Le gosse qui m'a tiré dessus hier soir ! Il a mon arme de service ! "

"Hein ?"

"Ecoutez, j'ai 3 villes sous ma juridiction. Il n'y a que la mienne qui est au courant de l'incident. Et de toute façon vous consignerez ça sur le rapport ! On fait quoi maintenant ? "

"Le commissaire a ordonné de poster des snipers sur les toits alentours. Si la situation dégénère, nous avons pour ordre de l'abattre..."

"Putain mais quel petit con. Ecoutez, ce gosse est d'une grande menace, ne prenez aucun risque !"

"Pour l'instant, on doit tenter les négociations... Le protocole. Et comme c'est votre neveux..."

"Ouais, je vois, passez moi le machin blanc là..."

-BANG-
-BANG-
-BANG-

"Putain il se passe quoi là-dedans ?"

Lance Jules, paniqué.

"Je ne sais pas, je ne vois pas grand chose... merde, le gosse vient d'abattre deux hommes ! Il se tourne vers deux autres gamins ! Il pète les plombs ! Je donne le signal !"

"NON, ATTENDEZ !"

-5 minutes avant le tir-

"Putain ! Fait chier ! Je me casse ! Va te faire foutre connard de gosse !"

Lance Ray. Olivier tente de le calmer.

"Putain, déconne pas Ray !"

"Quoi, tu crois que ce gamin va me tirer dessus ? On se barre ! On a récolté suffisamment d'argent ! "

"Et tu comptes laisser Marc ici ? "

"Non, justement."

Ray se tourne vers Ludovic qui a encore Marc en otage. Je tente de le prévenir pour les snipers, mais la situation dégénère vite ici. Beaucoup trop vite.

"Ecoute moi, gamin, tu relâches Marc ou bien je bute le gosse au sac à dos, vu ?"

Ludovic ne bronche pas. Ray se tourne vers moi, lève son bras.

-BANG-

Ray tombe au sol. Raide. Une balle dans le crâne. Olivier vise en direction de Ludovic et tire. Ludovic se sert de Marc comme bouclier humain puis riposte à son tour, blessant mortellement Olivier. Tout cela vient de se dérouler en quelques secondes. Les otages crient. Hurlent. Ludovic se tourne vers nous. Il me regarde. Un long regard.

"En fait...tout est...de ta...faute..."

Me lance Ludovic difficilement, alors que des flots de sang coulent de sa bouche. Puis il tombe à son tour. Trois balles dans le dos. Et les policiers rentrent. Ils se dépêchent de nous faire sortir. Presque toutes les personnes présentes sont en état de choc. Une boucherie. C'est arrivé. Et il l'a dit. Tout est de ma faute. Nous faisons à peine quelques pas dehors qu'un policier m'interpelle.

"Hey, toi ! Je te reconnais ! T'es le type qui est venu porter plainte chez nous ! "

L'oncle de Ludovic est à la limite de pleurer. Peut-être l'aimait-il vraiment, au fond ? Il s'approche de nous, alors que ma mère s'apprête à nous rejoindre.

"Ouais...toi... c'est de toi que Ludovic m'a parlé ! Tu l'as agressé ! En plein cours !"

Je ne réponds rien. Je suis encore choqué par ce que je viens de voir. Par les dernières paroles de Ludovic. Et visiblement ça ne fait que commencer. Je les entends hurler tout autour de moi.

"Tu vas nous suivre. Monte dans la voiture. Ton ami aussi. On a quelques questions à vous poser sur ce que vous avez vu."

Nous sommes montés dans la voiture. Vincent ne disait rien. Il était probablement choqué. Il fixait le vide. Impressionnant, les gens réagissent presque tous de la même manière à un évènement choquant.
Ma mère n'a pas pu nous accompagner. Les policiers ne voulaient pas.
Je suis arrivé vers 12h au poste. Ca a duré deux heures, cette prise d'otage, et ça m'a paru une éternité. Et ça n'est pas encore terminé. J'ai fait de la garde à vue pour le reste de l'après-midi. Les flics ont fouillé mon sac. Les fumigènes, tout ça. J'ai eu le droit à un tas de questions. Ils me pensaient complice. Quant à son oncle, je pense ne pas avoir encore fini d'entendre parler de lui. Cette nuit, je la passe dans une cellule miteuse du commissariat, gardé à vue. Je serai interrogé demain à nouveau. Vincent, lui, a été relâché.
J'ai l'impression que le sommeil va être difficile. Très difficile.
En fait, tout est de ma faute.


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