Note de la fic :
Publié le 10/09/2009 à 02:31:26 par MassiveDynamic
HS : Désolé pour hier, il n'y a pas eu de chapitre, j'étais pas chez moi. Bref un bon gros chapitre nocturne pour compenser
Chapitre très important qui montre clairement le degrés d'impact qu'ont eu les effets de l'agression d'Octave sur sa personne, enjoy
Chapitre 8 : Le début d'une réaction en chaine.
-DRIIIIIIIIING-
Mardi. Retour à l'école. Ils vont me voir. Ils vont voir ma tête. Et moi j'ai pas du tout envie de retourner en cours. De revoir cette manipulatrice. De croiser Maxime. Oui, il n'est plus en garde à vue. Je vais devoir me retenir de lui faire la peau.
Comme d'habitude je m'habille. La routine. Puis je descend déjeuner. Je croise ma mère.
"Bonjour Octave. "
"Salut 'man. "
J'ai toujours pas osé lui dire. J'ai pas envie de passer pour un con. Je sais que sa vie est en jeu, mais je ne sais pas, à chaque fois que je m'apprête à lui en parler je bloque. Pas envie de passer pour un taré auprès d'elle. Et puis trouver une excuse valable, c'est pas simple.
Je sors dehors. Toujours aussi froid ici. Je croise toujours les mêmes personnes avec leur tête d'enterrement. A croire qu'ils n'aspirent à rien d'autre que d'aller bosser. Triste. Ca se résume à de l'esclavage moderne.
Certains passants s'attardent sur mon visage. Forcément, la cicatrice est assez frappante quand on me regarde, à mon grand malheur.
J'arrive à l'arrêt de bus. Vincent est là.
" Toujours ok pour ce soir ? "
"Ouaip."
" Pas très bavard ce matin toi "
"Forcément, toute la classe va voir ma gueule de dératé "
" Bah, t'en fais pas, ça surprendra quelques secondes, mais rien de grave hein. Ils sont compréhensifs. Personne te vannera, ils savent tous ce que tu as vécu. "
"Ouais... "
On prend le bus. Certaines personnes me regardaient avec insistance. Vous savez, ces personnes que vous croisez souvent dans la rue ou au lycée. Mais à qui vous n'avez jamais parlé. Ces personnes qui font partie intégrante de votre vie puisque vous les voyez tous les jours même si vous n'avez jamais partagé une conversation avec eux. Ces personnes qui au final font partie du fond de votre vie. Quand l'une de ces personnes est absente, vous le remarquez. Et vous vous demandez si elle pense la même chose à votre sujet.
Enfin bref, toujours est-il que je pense que oui puisqu'ils ont remarqué ma cicatrice. Un changement facial minime, certes, mais remarquable. Et ils y prêtent attention. Parce que je ne suis pas le même qu'il y a trois jours. Parce que j'ai été modifié. Je ne suis plus cet inconnu qu'ils connaissent.
Le bus s'arrête, m'extirpant au passage de mes pensées. Le trajet s'était fait en silence. Vincent était plongé dans des révisions. 10 minutes de révision c'est inutile. Je n'arrête pas de le lui dire mais il ne comprend jamais.
-DRING-
"Putain ! Notre bus est arrivé en retard ! "
Me lance Vincent.
"Ils sont déjà tous à l'intérieur Dépêche-toi Octave ! On a cours de Français, tu sais comment il est le prof, il déteste les retardataires ce gars de la old-school autoritaire "
Yarp. Il a raison, on doit se grouiller, ce prof est un putain de grincheux.
On rentre en trombe dans le lycée, on saute les marches des escaliers puis on débouche sur le couloir où se trouve notre classe. Personne devant la porte. La porte fermée. On est en retard.
J'deviens nerveux.
"Et merde...bon...euh...tu toques ? "
Me lance Vincent.
"Euh...Non Fais-le toi "
"Ah non ça risqu...."
La porte s'ouvre brusquement.
"Et bien messieurs ! Vous êtes en retard et vous vous permettez encore de discuter devant la porte ?! Je le consigne dans le journal de classe. Rentrez, maintenant. "
"Putain d'enculé "
Me lance discrètement Vincent. Mais je n'y prête pas attention. Et la classe non plus d'ailleurs. J'ai le visage d'une vingtaine d'élèves braqués sur moi, certains confus d'autres détournant le regard quand je croise le leur, comme cette très prisée SOPHIE par exemple
Puis s'en suit un évènement fâcheux. Tout le monde me fixe, je stresse. Je deviens nerveux. Tout cela s'est déroulé en quoi, deux secondes ? Mais dans ma tête tout tournait à 500km/h.
Je croise le regard du "boulet de la classe". Il me lance une de ses répliques cinglantes qui va me mettre hors de moi. Certes classique, mais extrêmement frustrante. Surtout qu'aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur. Il me regarde, me pointe du doigt puis hurle en classe.
" oh PUTAIN MAIS KOM T MOCH "
Je deviens hystérique. Je me sens perdre le contrôle. J'entends le prof lui hurler de quitter la classe. Bien entendu, il se lève pour le faire, me riant grassement au nez du fond de la salle. Et a vrai dire, je ne lui laisse pas le temps de bouger de sa place, il a juste eu le temps de se lever. Et c'est tout ce qu'il aura le temps de faire. Effet de surprise. Je me rue sur cet abruti, parcourant toute la classe à grands pas puis le propulse au sol. Lui au sol et moi le maitrisant, je lui livre une pluie de coups. Droite, gauche, crochets, tout y passe. Je me vide de ma haine accumulée. Cette raclée, c'est celle que j'aurai rêvé de mettre à cette enflure de Maxime ce fameux soir de l'agression. Ca a du me frustrer jusqu'à aujourd'hui. Et maintenant c'est de la violence gratuite que se prend ce guignol aux blagues ultra lourdes. La classe est autour de moi, j'entends des gens me dire d'arrêter, de me calmer. Quelques-uns se tentent à une séparation, sans succès. Je suis toujours à me battre contre lui. Sauf que lui, il se défend. Et plutôt bien. Peut-être trop bien en fait. Je passe bien vite du statut de l'agresseur à l'agressé. Et je passe surtout pour un con. Je le vois, il a la même haine que moi dans ses yeux. La même rage. Il ne se contrôle plus, il ne pense plus aux conséquences de ses actes, il n'est plus humain. L'état primaire de l'homme. Agir comme un animal. Frapper pour faire du mal.
Un déchainement de violence s'en suit. Nous nous relevons et nos corps s'heurtent à des tables, des chaises, le sol. Vincent tente de nous séparer à maintes reprise, sans grand succès. Il n'a pas la même hargne que nous avons mon ami bagarreur et moi en ce moment même. Le prof, impuissant, est parti chercher les surveillants. Et alors que je me prends des coups et que j'en distribue, je commence à me sentir libéré. Libéré de l'humiliation que j'avais subie. Et je me suis libéré en distribuant des pains gratuits. Et d'ailleurs je continue. On continue. Alors que nous nous battons maintenant près des fenêtres, j'entends certaines personnes de la classe rire. Ils se délectent de notre rage, de notre violence, de nos souffrances. Sadique. Mais je ne leur en veut pas. Enfin pas sur le moment. Après tout, je fais la même chose qu'eux en général lors d'une bagarre. J'observe. Je me tente à quelques rires étouffés quand la bagarre est au combien ridicule. Un peu comme en cet instant au fait. Notre bagarre est un non-sens. Je l'ai frappé. Et maintenant nous nous frappons. Il n'a plus le dessus. Je l'ai immobilisé contre une table. Je vais lui faire mal. Très mal.
Je lui attrape la tête avec mes mains et m'apprête à l'exploser contre la table. Erreur. Je suis tiré vers le bas. Les surveillants. Ils me séparent enfin de lui. Je suis tout rouge, bouillonnant encore. Ils me relèvent assez violemment.
"Merde, vous deux, vous allez passer un sale quart d'heure. Direction le directeur, et croyez moi, c'est pas que des colles que vous allez recevoir, bande de dégénérés. "
C'est vrai que j'ai pas mal perturbé le cours. Pfiou ! Je suis soulagé. Les surveillants me trainent en compagnie de mon nouvel ami le boulet dans les couloirs de ce grand lycée. Direction le grand manitou. Le boulet, enfin plutôt Ludovic, me regarde. Le même regard que quand je regardais Maxime. Il ne comprend pas. Il doit sûrement ressentir de la frustration là Moi, je suis juste soulagé. Je me suis libéré, puis je vais probablement manger un ban tempo, enfin une exclusion quoi. Ce qui me permettra de me concentrer sur ce cahier et en plus ça me fait un bon prétexte pour Jeudi.
Nous arrivons dans le bureau du dirlo.
Les surveillants expliquent ce qu'il vient de se passer, accompagnés du prof de physique qui vient de nous rejoindre.
Bon et c'est parti pour une demi-heure de morale bienpensante. J'ai eu une exclusion d'une semaine, Ludovic lui a eu une exclusion de trois jours. Mes parents sont par contre convoqués. Enfin, ma mère. Lundi prochain. J'vais avoir du mal à expliquer mon exclusion mais bon...
Ludovic ne lâchait pas son regard. Il me fixait tout le long de la journée. Et la classe a bien vite oubliée cette histoire de bagarre. Pour eux, c'est du spectacle. Une fois le spectacle terminé, on emballe. Vincent me sermonnait, me demandant ce qu'il m'a pris, que c'était juste une petite boutade... Je lui ai dit que moi non plus je ne savais pas ce qu'il m'avait pris.
Même si je savais. Je devais me libérer cette honte qui me rongeait. J'ai déversé ma haine et ma honte sur Ludovic. Au final, je ne vaux peut-être pas mieux que Maxime. Et je vais sûrement le regretter. Je sais pas. Pour le moment, je me sens juste...bien.
Cantine, je déjeune avec Julien et Vincent.
Julien réagit enfin sur la dispute de ce matin.
"Putain...t'y es pas allé de main morte...."
Je réponds, impassible.
"Ouais, bah il aurait peut-être du fermer sa gueule ce grand comique. "
Puis il me répond à son tour, lançant un échange de conversation.
"Tu sais, Ludo, je le connais vaguement. C'est le genre de personne complètement pommée. Sans amis, sans contacts divers...Il est à la masse, dans son monde. Il essayait tant bien que mal de s'intégrer jusqu'à maintenant. C'est un bon gars qui a beaucoup souffert..."
Je lui lance des répliques cinglantes.
"Non mais merde, arrête tes clichés bordel, je sais pas ce que vous avez toi et Vince ces temps-ci ! Sophie me fait un coup de pute et Vince la défend, Ludovic me lance une remarque très déplacée alors que je n'allais ouvertement pas bien et c'est lui que vous défendez une fois de plus ! Faut arrêter de minimiser ses fautes. Il m'a provoqué au moment où il ne le fallait pas et il en tirera des leçons. Des bagarres il y en a des tas dans le monde hein. "
" Ouais enfin la votre était quand même extrêmement violente, j'ai vraiment cru que t'allais le tuer quand tu t'apprêtais à lui exploser la tête contre la table Heureusement que les surveillants sont arrivés au bon moment "
"Ouais...de toute manière, je préfererai changer de sujet là... cette histoire a assez tournée dans ma tête depuis ce matin. "
"Ouais...Enfin bon, t'as eu quoi ? "
"Exclusion temporaire de 7 jours + convocation des parents. Faut espérer que l'autre con porte pas plainte. "
Vincent s'invite dans la conversation.
"En parlant de plainte, j'dois te parler pour jeudi. Ce soir chez moi comme on a dit. Après ta déposition au commissariat. "
"Ca marche..."
Fin de journée normale. Même si je me demande quelle a été la réaction de Sophie quand elle m'a vue péter un plomb avec la même rage que son "meilleur ami". Enfin, normale, les profs m'ont fait part de leur réaction après avoir eu vent de l'histoire. Putain, tant qu'ils y sont, autant me proposer un suivi psychologique
18h, je me rend au commissariat à l'heure du rendez-vous. Je dépose plainte contre Maxime et Sophie après une série bien longue de formalités. Ma mère ne sait encore rien pour la bagarre et l'exclusion. Elle s'en rendra compte bien vite malheureusement. Demain. Demain, car je ne serai pas en cours. Ca sera pas dans ma routine habituelle. Les gens se poseront des questions. Les inconnus que je vois et croise tous les jours se poseront eux aussi probablement des questions. Pourquoi je ne suis pas là ? Ils s'inventeront sûrement des tas de scénarios le temps de leur trajet en bus. Puis ils m'oublieront jusqu'au lendemain. Et jusqu'à Mardi prochain. En me revoyant, leur routine "normale" reprendra pour de bon.
Et moi, ma routine normale, elle, ne reprendra sans doute jamais. Bouleversée par mes connaissances sur le futur et les évènements à venir. Me forçant à faire des choix. Et en voici un difficile. Puis-je encore faire confiance un Vincent, Oui ou NON ?
"Je ne viendrai pas, Octave. "
Je suis dans le salon de Vincent. Il m'annonce qu'il ne viendra pas jeudi. Je ne le comprends pas.
"Et pourquoi ? Bon sang, tu ne te rends pas compte de l'impacte du truc ! On peut modifier le futur, merde ! Sauver des vies ! Agir en putain de mothafuckin' héros ! On se la joue à la True Crime nom de dieu !"
"Non...t'y es pas... Ce matin, ce n'est pas toi que j'ai vu !"
"Putain, pas encore cette histoire avec Ludovic "
"Octave, écoute ! Tu ne saisis pas ! T'as littéralement pété les plombs, comme ça, d'un seul coup ! J'veux dire, t'es peut être trop impulsif comme gars. Tu dois prendre un peu de recul merde ! J'ai vu une bête sauvage ce matin bordel ! Ca amusait les autres, mais pas moi. J'avais peur, ok ? Tu m'as foutu la frousse. Et tout ça pour une simple boutade ! Je pense que tu maximises trop les choses. Jeudi, il ne se passera probablement rien, je veux dire, putain, depuis tes visions ou je ne sais quoi, t'es étrange merde. Samedi tu m'as tapé un bad trip ici même, sur ce canapé ! Et au final on a même pas su à quoi c'était du. Enfin merde quoi, il t'arrive un tas de trucs étranges et toi tu fais comme si tout allait bien. Jeudi, j'irai en cours. Je suis désolé. "
"Alors tu me lâches ? Toi aussi ? D'abord Sophie, maintenant toi ?! Je sais qu'il m'arrive des tas de trucs étranges, et justement j'essaie de tirer ça au clair, et à l'aide de ce bouquin, ok ?! Je ne sais pas quoi faire, j'suis à cran et j'en sais pas plus que toi. Tu veux des réponses ? Vient avec moi jeudi, et tu verras ! Ce hold-up aura lieu merde, et j'ai besoin de toi, s'il te plait Vincent !"
Il me fixe. Un regard désolé.
"Non, Octave. J'veux dire, ce cahier, c'est peut-être la cause première de tes soucis justement. Si ça se trouve, tu t'auto-persuades que tout ça va arriver. L'appel de Sophie, ton agression, ça peut très bien être toi qui a tout déclenché volontairement. Une sorte de besoin d'avoir raison et de se démarquer. Genre ton subconscient qui fait tout pour agir en fonction de ce cahier mais bien entendu tu n'en as aucuns souvenirs. C'est d'ailleurs sûrement pour ça que Sophie est si distante, elle est même pas passée te voir à l'hôpital, j'veux dire, tu lui a peut-être dis quelque-chose concernant ce Maxime la veille de l'attaque, je sais pas..."
Je regarde Vincent. Avec regrets. Tellement incapable d'accepter l'irrationnel qu'il se met à inventer des théories loufoques. J'ai vu des choses, des choses qui arriveront. Et surtout, j'ai vu sa mort, que ça lui plaise ou non.
"Foutaises. Selon toi j'ai prédis avec précision la date de mon agression, où elle se passera, et surtout ce Maxime rencontré APRES avoir écrit tout ça. Ecoute, je ne te forcerai pas à me suivre. De toute façon, je ne risque rien. Je ne peux pas mourir. Enfin bon, tu me déçois sur ce coup, mais je te comprends. Tu veux comprendre mais tu ne veux pas accepter la chose la moins plausible. Repose-toi. Jeudi, je m'en tiens au plan. Je serai dans cette banque quoi qu'il arrive. Ma mère n'y sera pas, je trouverai un moyen. Puis une fois cette journée infernale terminée, je t'expliquerai tout si mon plan marche.
On est amis, Vincent. Ne l'oublie pas. N'agis pas comme un idiot. Ne me trahis pas."
Puis j'ai quitté sa maison. Je suis rentré chez moi vers 23 heures. Demain, Mercredi, la veille de l'attaque. Je vais avoir pas mal de choses à faire. Seul. Une fois de plus.
Chapitre très important qui montre clairement le degrés d'impact qu'ont eu les effets de l'agression d'Octave sur sa personne, enjoy
Chapitre 8 : Le début d'une réaction en chaine.
-DRIIIIIIIIING-
Mardi. Retour à l'école. Ils vont me voir. Ils vont voir ma tête. Et moi j'ai pas du tout envie de retourner en cours. De revoir cette manipulatrice. De croiser Maxime. Oui, il n'est plus en garde à vue. Je vais devoir me retenir de lui faire la peau.
Comme d'habitude je m'habille. La routine. Puis je descend déjeuner. Je croise ma mère.
"Bonjour Octave. "
"Salut 'man. "
J'ai toujours pas osé lui dire. J'ai pas envie de passer pour un con. Je sais que sa vie est en jeu, mais je ne sais pas, à chaque fois que je m'apprête à lui en parler je bloque. Pas envie de passer pour un taré auprès d'elle. Et puis trouver une excuse valable, c'est pas simple.
Je sors dehors. Toujours aussi froid ici. Je croise toujours les mêmes personnes avec leur tête d'enterrement. A croire qu'ils n'aspirent à rien d'autre que d'aller bosser. Triste. Ca se résume à de l'esclavage moderne.
Certains passants s'attardent sur mon visage. Forcément, la cicatrice est assez frappante quand on me regarde, à mon grand malheur.
J'arrive à l'arrêt de bus. Vincent est là.
" Toujours ok pour ce soir ? "
"Ouaip."
" Pas très bavard ce matin toi "
"Forcément, toute la classe va voir ma gueule de dératé "
" Bah, t'en fais pas, ça surprendra quelques secondes, mais rien de grave hein. Ils sont compréhensifs. Personne te vannera, ils savent tous ce que tu as vécu. "
"Ouais... "
On prend le bus. Certaines personnes me regardaient avec insistance. Vous savez, ces personnes que vous croisez souvent dans la rue ou au lycée. Mais à qui vous n'avez jamais parlé. Ces personnes qui font partie intégrante de votre vie puisque vous les voyez tous les jours même si vous n'avez jamais partagé une conversation avec eux. Ces personnes qui au final font partie du fond de votre vie. Quand l'une de ces personnes est absente, vous le remarquez. Et vous vous demandez si elle pense la même chose à votre sujet.
Enfin bref, toujours est-il que je pense que oui puisqu'ils ont remarqué ma cicatrice. Un changement facial minime, certes, mais remarquable. Et ils y prêtent attention. Parce que je ne suis pas le même qu'il y a trois jours. Parce que j'ai été modifié. Je ne suis plus cet inconnu qu'ils connaissent.
Le bus s'arrête, m'extirpant au passage de mes pensées. Le trajet s'était fait en silence. Vincent était plongé dans des révisions. 10 minutes de révision c'est inutile. Je n'arrête pas de le lui dire mais il ne comprend jamais.
-DRING-
"Putain ! Notre bus est arrivé en retard ! "
Me lance Vincent.
"Ils sont déjà tous à l'intérieur Dépêche-toi Octave ! On a cours de Français, tu sais comment il est le prof, il déteste les retardataires ce gars de la old-school autoritaire "
Yarp. Il a raison, on doit se grouiller, ce prof est un putain de grincheux.
On rentre en trombe dans le lycée, on saute les marches des escaliers puis on débouche sur le couloir où se trouve notre classe. Personne devant la porte. La porte fermée. On est en retard.
J'deviens nerveux.
"Et merde...bon...euh...tu toques ? "
Me lance Vincent.
"Euh...Non Fais-le toi "
"Ah non ça risqu...."
La porte s'ouvre brusquement.
"Et bien messieurs ! Vous êtes en retard et vous vous permettez encore de discuter devant la porte ?! Je le consigne dans le journal de classe. Rentrez, maintenant. "
"Putain d'enculé "
Me lance discrètement Vincent. Mais je n'y prête pas attention. Et la classe non plus d'ailleurs. J'ai le visage d'une vingtaine d'élèves braqués sur moi, certains confus d'autres détournant le regard quand je croise le leur, comme cette très prisée SOPHIE par exemple
Puis s'en suit un évènement fâcheux. Tout le monde me fixe, je stresse. Je deviens nerveux. Tout cela s'est déroulé en quoi, deux secondes ? Mais dans ma tête tout tournait à 500km/h.
Je croise le regard du "boulet de la classe". Il me lance une de ses répliques cinglantes qui va me mettre hors de moi. Certes classique, mais extrêmement frustrante. Surtout qu'aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur. Il me regarde, me pointe du doigt puis hurle en classe.
" oh PUTAIN MAIS KOM T MOCH "
Je deviens hystérique. Je me sens perdre le contrôle. J'entends le prof lui hurler de quitter la classe. Bien entendu, il se lève pour le faire, me riant grassement au nez du fond de la salle. Et a vrai dire, je ne lui laisse pas le temps de bouger de sa place, il a juste eu le temps de se lever. Et c'est tout ce qu'il aura le temps de faire. Effet de surprise. Je me rue sur cet abruti, parcourant toute la classe à grands pas puis le propulse au sol. Lui au sol et moi le maitrisant, je lui livre une pluie de coups. Droite, gauche, crochets, tout y passe. Je me vide de ma haine accumulée. Cette raclée, c'est celle que j'aurai rêvé de mettre à cette enflure de Maxime ce fameux soir de l'agression. Ca a du me frustrer jusqu'à aujourd'hui. Et maintenant c'est de la violence gratuite que se prend ce guignol aux blagues ultra lourdes. La classe est autour de moi, j'entends des gens me dire d'arrêter, de me calmer. Quelques-uns se tentent à une séparation, sans succès. Je suis toujours à me battre contre lui. Sauf que lui, il se défend. Et plutôt bien. Peut-être trop bien en fait. Je passe bien vite du statut de l'agresseur à l'agressé. Et je passe surtout pour un con. Je le vois, il a la même haine que moi dans ses yeux. La même rage. Il ne se contrôle plus, il ne pense plus aux conséquences de ses actes, il n'est plus humain. L'état primaire de l'homme. Agir comme un animal. Frapper pour faire du mal.
Un déchainement de violence s'en suit. Nous nous relevons et nos corps s'heurtent à des tables, des chaises, le sol. Vincent tente de nous séparer à maintes reprise, sans grand succès. Il n'a pas la même hargne que nous avons mon ami bagarreur et moi en ce moment même. Le prof, impuissant, est parti chercher les surveillants. Et alors que je me prends des coups et que j'en distribue, je commence à me sentir libéré. Libéré de l'humiliation que j'avais subie. Et je me suis libéré en distribuant des pains gratuits. Et d'ailleurs je continue. On continue. Alors que nous nous battons maintenant près des fenêtres, j'entends certaines personnes de la classe rire. Ils se délectent de notre rage, de notre violence, de nos souffrances. Sadique. Mais je ne leur en veut pas. Enfin pas sur le moment. Après tout, je fais la même chose qu'eux en général lors d'une bagarre. J'observe. Je me tente à quelques rires étouffés quand la bagarre est au combien ridicule. Un peu comme en cet instant au fait. Notre bagarre est un non-sens. Je l'ai frappé. Et maintenant nous nous frappons. Il n'a plus le dessus. Je l'ai immobilisé contre une table. Je vais lui faire mal. Très mal.
Je lui attrape la tête avec mes mains et m'apprête à l'exploser contre la table. Erreur. Je suis tiré vers le bas. Les surveillants. Ils me séparent enfin de lui. Je suis tout rouge, bouillonnant encore. Ils me relèvent assez violemment.
"Merde, vous deux, vous allez passer un sale quart d'heure. Direction le directeur, et croyez moi, c'est pas que des colles que vous allez recevoir, bande de dégénérés. "
C'est vrai que j'ai pas mal perturbé le cours. Pfiou ! Je suis soulagé. Les surveillants me trainent en compagnie de mon nouvel ami le boulet dans les couloirs de ce grand lycée. Direction le grand manitou. Le boulet, enfin plutôt Ludovic, me regarde. Le même regard que quand je regardais Maxime. Il ne comprend pas. Il doit sûrement ressentir de la frustration là Moi, je suis juste soulagé. Je me suis libéré, puis je vais probablement manger un ban tempo, enfin une exclusion quoi. Ce qui me permettra de me concentrer sur ce cahier et en plus ça me fait un bon prétexte pour Jeudi.
Nous arrivons dans le bureau du dirlo.
Les surveillants expliquent ce qu'il vient de se passer, accompagnés du prof de physique qui vient de nous rejoindre.
Bon et c'est parti pour une demi-heure de morale bienpensante. J'ai eu une exclusion d'une semaine, Ludovic lui a eu une exclusion de trois jours. Mes parents sont par contre convoqués. Enfin, ma mère. Lundi prochain. J'vais avoir du mal à expliquer mon exclusion mais bon...
Ludovic ne lâchait pas son regard. Il me fixait tout le long de la journée. Et la classe a bien vite oubliée cette histoire de bagarre. Pour eux, c'est du spectacle. Une fois le spectacle terminé, on emballe. Vincent me sermonnait, me demandant ce qu'il m'a pris, que c'était juste une petite boutade... Je lui ai dit que moi non plus je ne savais pas ce qu'il m'avait pris.
Même si je savais. Je devais me libérer cette honte qui me rongeait. J'ai déversé ma haine et ma honte sur Ludovic. Au final, je ne vaux peut-être pas mieux que Maxime. Et je vais sûrement le regretter. Je sais pas. Pour le moment, je me sens juste...bien.
Cantine, je déjeune avec Julien et Vincent.
Julien réagit enfin sur la dispute de ce matin.
"Putain...t'y es pas allé de main morte...."
Je réponds, impassible.
"Ouais, bah il aurait peut-être du fermer sa gueule ce grand comique. "
Puis il me répond à son tour, lançant un échange de conversation.
"Tu sais, Ludo, je le connais vaguement. C'est le genre de personne complètement pommée. Sans amis, sans contacts divers...Il est à la masse, dans son monde. Il essayait tant bien que mal de s'intégrer jusqu'à maintenant. C'est un bon gars qui a beaucoup souffert..."
Je lui lance des répliques cinglantes.
"Non mais merde, arrête tes clichés bordel, je sais pas ce que vous avez toi et Vince ces temps-ci ! Sophie me fait un coup de pute et Vince la défend, Ludovic me lance une remarque très déplacée alors que je n'allais ouvertement pas bien et c'est lui que vous défendez une fois de plus ! Faut arrêter de minimiser ses fautes. Il m'a provoqué au moment où il ne le fallait pas et il en tirera des leçons. Des bagarres il y en a des tas dans le monde hein. "
" Ouais enfin la votre était quand même extrêmement violente, j'ai vraiment cru que t'allais le tuer quand tu t'apprêtais à lui exploser la tête contre la table Heureusement que les surveillants sont arrivés au bon moment "
"Ouais...de toute manière, je préfererai changer de sujet là... cette histoire a assez tournée dans ma tête depuis ce matin. "
"Ouais...Enfin bon, t'as eu quoi ? "
"Exclusion temporaire de 7 jours + convocation des parents. Faut espérer que l'autre con porte pas plainte. "
Vincent s'invite dans la conversation.
"En parlant de plainte, j'dois te parler pour jeudi. Ce soir chez moi comme on a dit. Après ta déposition au commissariat. "
"Ca marche..."
Fin de journée normale. Même si je me demande quelle a été la réaction de Sophie quand elle m'a vue péter un plomb avec la même rage que son "meilleur ami". Enfin, normale, les profs m'ont fait part de leur réaction après avoir eu vent de l'histoire. Putain, tant qu'ils y sont, autant me proposer un suivi psychologique
18h, je me rend au commissariat à l'heure du rendez-vous. Je dépose plainte contre Maxime et Sophie après une série bien longue de formalités. Ma mère ne sait encore rien pour la bagarre et l'exclusion. Elle s'en rendra compte bien vite malheureusement. Demain. Demain, car je ne serai pas en cours. Ca sera pas dans ma routine habituelle. Les gens se poseront des questions. Les inconnus que je vois et croise tous les jours se poseront eux aussi probablement des questions. Pourquoi je ne suis pas là ? Ils s'inventeront sûrement des tas de scénarios le temps de leur trajet en bus. Puis ils m'oublieront jusqu'au lendemain. Et jusqu'à Mardi prochain. En me revoyant, leur routine "normale" reprendra pour de bon.
Et moi, ma routine normale, elle, ne reprendra sans doute jamais. Bouleversée par mes connaissances sur le futur et les évènements à venir. Me forçant à faire des choix. Et en voici un difficile. Puis-je encore faire confiance un Vincent, Oui ou NON ?
"Je ne viendrai pas, Octave. "
Je suis dans le salon de Vincent. Il m'annonce qu'il ne viendra pas jeudi. Je ne le comprends pas.
"Et pourquoi ? Bon sang, tu ne te rends pas compte de l'impacte du truc ! On peut modifier le futur, merde ! Sauver des vies ! Agir en putain de mothafuckin' héros ! On se la joue à la True Crime nom de dieu !"
"Non...t'y es pas... Ce matin, ce n'est pas toi que j'ai vu !"
"Putain, pas encore cette histoire avec Ludovic "
"Octave, écoute ! Tu ne saisis pas ! T'as littéralement pété les plombs, comme ça, d'un seul coup ! J'veux dire, t'es peut être trop impulsif comme gars. Tu dois prendre un peu de recul merde ! J'ai vu une bête sauvage ce matin bordel ! Ca amusait les autres, mais pas moi. J'avais peur, ok ? Tu m'as foutu la frousse. Et tout ça pour une simple boutade ! Je pense que tu maximises trop les choses. Jeudi, il ne se passera probablement rien, je veux dire, putain, depuis tes visions ou je ne sais quoi, t'es étrange merde. Samedi tu m'as tapé un bad trip ici même, sur ce canapé ! Et au final on a même pas su à quoi c'était du. Enfin merde quoi, il t'arrive un tas de trucs étranges et toi tu fais comme si tout allait bien. Jeudi, j'irai en cours. Je suis désolé. "
"Alors tu me lâches ? Toi aussi ? D'abord Sophie, maintenant toi ?! Je sais qu'il m'arrive des tas de trucs étranges, et justement j'essaie de tirer ça au clair, et à l'aide de ce bouquin, ok ?! Je ne sais pas quoi faire, j'suis à cran et j'en sais pas plus que toi. Tu veux des réponses ? Vient avec moi jeudi, et tu verras ! Ce hold-up aura lieu merde, et j'ai besoin de toi, s'il te plait Vincent !"
Il me fixe. Un regard désolé.
"Non, Octave. J'veux dire, ce cahier, c'est peut-être la cause première de tes soucis justement. Si ça se trouve, tu t'auto-persuades que tout ça va arriver. L'appel de Sophie, ton agression, ça peut très bien être toi qui a tout déclenché volontairement. Une sorte de besoin d'avoir raison et de se démarquer. Genre ton subconscient qui fait tout pour agir en fonction de ce cahier mais bien entendu tu n'en as aucuns souvenirs. C'est d'ailleurs sûrement pour ça que Sophie est si distante, elle est même pas passée te voir à l'hôpital, j'veux dire, tu lui a peut-être dis quelque-chose concernant ce Maxime la veille de l'attaque, je sais pas..."
Je regarde Vincent. Avec regrets. Tellement incapable d'accepter l'irrationnel qu'il se met à inventer des théories loufoques. J'ai vu des choses, des choses qui arriveront. Et surtout, j'ai vu sa mort, que ça lui plaise ou non.
"Foutaises. Selon toi j'ai prédis avec précision la date de mon agression, où elle se passera, et surtout ce Maxime rencontré APRES avoir écrit tout ça. Ecoute, je ne te forcerai pas à me suivre. De toute façon, je ne risque rien. Je ne peux pas mourir. Enfin bon, tu me déçois sur ce coup, mais je te comprends. Tu veux comprendre mais tu ne veux pas accepter la chose la moins plausible. Repose-toi. Jeudi, je m'en tiens au plan. Je serai dans cette banque quoi qu'il arrive. Ma mère n'y sera pas, je trouverai un moyen. Puis une fois cette journée infernale terminée, je t'expliquerai tout si mon plan marche.
On est amis, Vincent. Ne l'oublie pas. N'agis pas comme un idiot. Ne me trahis pas."
Puis j'ai quitté sa maison. Je suis rentré chez moi vers 23 heures. Demain, Mercredi, la veille de l'attaque. Je vais avoir pas mal de choses à faire. Seul. Une fois de plus.
Commentaires
- sam.23
19/09/2009 à 15:06:40
KOM T MOCH
- Pseudo supprimé
18/09/2009 à 23:33:19
bien fait pour saggle de hap ()
- Nirvana
10/09/2009 à 19:51:20
au de la* plutot
- Nirvana
10/09/2009 à 19:51:10
Sweet vers l'infini et l'au dela
- Poilamazout
10/09/2009 à 07:15:18
Le héros transformé en homme bête
Mais il l'a cherché quand même le hapiste - KasCitron
10/09/2009 à 06:38:23
Y a moins de faire une chute sympa ! Mais j'ai deux conseils:
-harmonise les dialogues, ne mélangent pas registre soutenu et familier dans une phrase ;)
-ne dis pas ce qu'il va se passer dans le chapitre bordel de dieu , tu pètes le suspens
SWEET