Chapitre 4 : Monsieur tout le monde.

"Sophie ?! euh... qu'est ce que je peux faire pour toi ? Enfin je veux dire... pourquoi tu me téléphones ? "

Merde, c'est quoi encore ces conneries avec ce cahier

"Euh. Bah voilà, on doit se parler. Enfin je dois te parler. Je t'attendrai à ton arrêt de bus, ça marche ? "

Je dois accepter ? Le cahier dit d'accepter. Mais puis-je vraiment me fier à ce cahier ? Merde. Bon. J'vais faire comme je le sens. Elle s'est peut-être enfin décidée à s'excuser.

"Euh, d'accord. J'arrive dans 10 minutes."

Je continue de feuilleter le cahier. Ca ressemble à un cahier annonçant des évènements futurs. Une fusillade, un hold-up, un type qui va me piéger ?! Et ce gars, Lex Arborant, notre assassin ? Je suis pas sûr de bien comprendre là...
Me questionnant dans tous les sens et le cerveau qui carbure à 100 à l’heure, je m’habille.C'est belle et bien mon écriture sur ce foutu cahier.
Mais peut importe, je demanderai à Vincent et Julien, ils doivent être plus au courant que moi.
Habillé en 5 minutes, je vais dans la cuisine et y englouti un verre de lait. Ma mère n'est pas là. Il pleut. Je prends un manteau. Je sors dehors.



C'est définitivement le retour des cours. Avec la pluie et le froid qui va avec. J'ai 5 minutes de marche à faire avant d'arriver à l'arrêt. Je vais la revoir, et cette fois nous allons enfin nous reparler. Je ne sais pas si je dois lui toucher quelques mots à propos de ce bouquin et de sa dite mort programmée. Je préfère attendre d'en savoir un peu plus, elle risque de me prendre pour un abruti.
Je peux apercevoir sa silhouette de loin. Une brune aux yeux verts. Quelques mèches bleues dans les cheveux. Elle discute avec Vincent. Ils me voient arriver et se taisent.
Vincent engage la conversation d'un sourire gêné.

"Hey...Octave. Euh, bon on doit se parler tous les deux. Enfin tous les trois avec Julien. Tu sais... à propos de hier et de tu sais quoi. Enfin bon, je vous laisse."

Le bus arrive. Vincent nous laisse seuls devant. Je la regarde. Elle me regarde. Nos yeux se fixent. Pas un mot. Puis elle décide enfin à ouvrir sa bouche. Elle prend un ton de fautive.

" D'accord, c'était de ma faute. Je n'aurais jamais du te demander un tel choix, et je m'en excuse. Surtout que le moment était inapproprié. "

Enfin. Elle le reconnait enfin.

" Ca me fait plaisir de t'entendre dire ça. Tu as enfin vu la raison pour laquelle j'ai décidé de stopper notre couple. Me demander de choisir entre l'enterrement de mon père ou bien ton premier concert en tant que chanteuse c'était même plus qu'innaproprié. Mais ça je pense que tu l'as compris. J'étais dans une mauvaise passe. Maintenant je suis allé de l'avant..."

Elle semble triste. Forcément, on ressasse le passé. ça a été trop dur pour nous deux.

" Enfin, et maintenant, on fait quoi ? "

Me dit-elle sur un ton plus enjoué.

" On fait quoi ? Bah, tu t'es excusée, c'est ce que je voulais entendre. On peut recommencer à se voir, mais je suis pas encore prêt à me remettre avec toi. Je pense que tu peux le comprendre. "

Elle semble déçue.

"Euh...ouais, bien sûr..."



Le bus arrive. Nous sortons. Vince "m'emprunte" un moment.

"Alors ?"

Il me regarde comme s'il s'attendait à une annonce incroyable.

" Alors quoi ? "

"Bah ton pouvoir là ! Enfin tes visions ou je sais pas quoi ! T'en a eu encore beaucoup depuis ce matin ? "

"Mes... visions ?! "

" Quoi ? Ne me dis pas que tu as tout oublié ! Tes visions de hier ! Euh...tiens ! la fusillade ! Ton cahier ! t'as tout noté dedans ! "

Dans la cour, je pose mon sac et en sors le cahier.

Vince le lit.

"T'as reçu un coup de fil de Sophie ? "

"Euh... ouais... mais tu sais, c'est juste un hasard je pense. Je me souviens juste que hier j'ai mangé avec vous et qu'on a eu des cours moisis, rien de bien folichon. Enfin, si c'est une blague, elle est naze "

Ouais, après tout je connais très bien Vincent. Et il me connait très bien. Il a très bien pu imiter mon écriture et y glisser ce cahier. Et donc Sophie était sa complice et... rah mais putain qu'est ce que je raconte ? C'est évident, il m'est arrivé quelque chose hier. Mais impossible de me souvenir quoi. Si c'était des visions, pourquoi en ai-je aucun souvenir ?

Sonnerie.

Vince continue de me sermonner.

" Merde, attends, si t'as plus rien aujourd'hui... putain t'as perdu ton espèce de pouvoir. Enfin je ne sais pas, je te promet que je n'ai rien avoir là-dedans et je suis aussi largué que toi Et crois-moi, vu ton comportement hier, t'étais loin de plaisanter. Je sais pas, si ça se trouve t'as un genre de tumeur ou une maladie qui te provoque des hallucinations. Je déconne pas, tu devrais en parler à un médecin, même si c'est passé. "

Devant la classe, je lui rétorque un simple :

"M'ouais...Je sais pas..."

Nous saluons Julien. Pas le temps de lui parler maintenant. Cours d'allemand.

" Sortez une feuille. Interro surprise. Racontez moi en trente lignes la prise de Berlin. "

Soupir général. Vincent tire des gros yeux.

Un élève demande.

"Euh... l'interro, en allemand ? "

"Evidemment que oui "

Un autre élève mécontent, le turbulent de la classe, pousse un hurlement.

" KOM T PIR KITLER "

Il prend la porte. Au sens figuré évidemment. Quoi que vu comment la prof était remontée, ça aurait pu être au sens propre.
Vincent a toujours l'air perdu. Je lui chuchotte :

"Relax, mec. C'est qu'une interro. Il y en aura plein dans l'année. "

Il se tourne vers moi et me fixe. Puis il ouvre la bouche. Il me parle. Je peux l'entendre, il est apeuré.

"Non...hier... tu m'as dis qu'on allait avoir une interro... enfin je l'ai pris sur le ton de la déconnade et... putain tu pouvais pas savoir ça merde !"

"Monsieur Calf, un problème peut-être ?"

La prof et sa manie de nous appeler par nos noms de famille.

"Non... non pas de soucis...(grognasse)..."

Rétorque Vincent.

Nous écrivons notre interro. Je connais absolument pas le sujet. Voyons, Berlin... réfléchis... C'était pendant le seconde guerre mondiale... euh... Enfin je crois

Bon voyons... ah oui ! Les Call of Duty !

Alors, dans le 5 on dirige les américains et les russes... Bingo !

Je commence à rédiger mon interro. Arrivé à la fin, je conclue. En allemand bien entendu.

"Et donc Miller plante le drapeau au sommet du Reichstag et meurt héroïquement. Le drapeau Russe flotta dans les airs, tel un oiseau "

Voilà. Elle ramasse. Noté sur 20, on aura nos notes lundi, ce soir c'est le week-end.

Pause de midi, l'heure de bouffer

Je prends une table. Sophie se joint à nous. Je mange avec Julien, Vince et elle. Vincent sait qu'on ne doit pas parler de cette histoire de cahier devant elle et a prévenu Julien. Nous faisons mine d'être normaux.
Elle engage la conversation.

"Dure l'interro hein ? "

"M'en parle pas, j'ai complètement merder. Je me souviens plus du programme. Alors en plus rédiger ça en allemand... "

Nous fait part Vincent.

On continue de discuter de choses et d'autres. Sophie n'a pas arrêtée de me lancer des regards. Le genre de regard qui veut dire je te veux. On range nos plateaux. Je leur dit que je dois aller au toilette me vidanger
Je rentre faire mon affaire. En sortant, je vois Sophie dans les bras d'un homme. Un autre homme. Je ne le connais pas. Gênée, elle fait les présentations.

"Euh...lui c'est Maxime. Mon...meilleur ami..."

Je lui tends une poignée de main bien musclée Bizarre, son nom me dit vaguement quelque chose. M'enfin bon.
Sophie s'en va avec lui.
Vincent revient vers moi. Nous allons passer le reste de notre temps libre dans la cour.

"Wow, t'as vu ça ? La façon dont il la tenait ? Soit il est amoureux d'elle, soit il se la tape "

"M'ouais, possible..."

Julien change de sujet.

"Dites les mecs, pour vous remercier de la petite LAN d'avant hier, je vous invite demain, on se fera une virée en bagnole. Avec quelques packs de bière au programme, et juste entre mâles J'appelle mon cousin, il viendra avec nous Vu qu'on a pas l'âge de conduire... "

"Euh, ouais, ça roule pour moi !"

Dit naturellement Vince, me lançant un regard au passage. J'accepte à mon tour, du moment qu'il renvoit l'ascenseur d'une bonne manière

"Génial, à demain "

On termine la journée normalement. Vincent me parle de cette histoire d'interro. Il me dit que c'est pas normal. Qu'on doit tirer tout ça au clair. Il veut qu'on rende visite à Lex dimanche. Pourquoi pas.
Soirée normale, quelques SMS entre potes et quelques uns de Sophie, rien de transcendant.

Et demain, un petit road trip
Ca va me changer les idées.