Note de la fic :
Publié le 03/11/2009 à 00:05:51 par MassiveDynamic
Chapitre 15 : Carpe Diem
"C'est...débile."
Nous sommes à la cantine du lycée. Je viens de raconter la totalité de mes deux "rêves" à Vincent et Julien. Vincent, qui se renferme d'ailleurs de plus en plus sur lui même, ne semble clairement pas me croire.
"D'abord tu te prends pour dieu, maintenant tu joues au médium... et puis merde quoi, tu nous dis que tu te voyais avec les yeux de Lex pendant ces deux rêves... jusqu'à ce qu'il disparaisse de la machine... pour selon toi remonter le temps à notre époque ? Et pendant ce temps là ses amis se font assassiner... Tu te rends compte de ce que tu nous sors ? Donc en gros Arborant Lex, pépère dans sa vie future décide de remonter le temps. Bien sûr. Tout s'explique. Donc en gros l'homme censé me tuer, ou tout du moins nous tirer dessus traine quelque part en liberté. Désolé, mais c'est trop gros. Je me fais du soucis pour toi vieux, va consulter, c'est très probablement des troubles du sommeil que tu extrapoles à ton goût, peut être que c'est un genre de syndrome, je ne sais pas, mais sérieusement, c'est débile. "
Julien, qui était resté jusque là passif, décide de lui aussi donner son avis.
"Vincent... imagine qu'il ne se trompe pas..."
Vincent décide de réagir au quart de tour.
"Oh, merde, tu vas pas commencer à t'y mettre toi aussi ? Ecoute, j'ai suivi ses putains d'histoires sur le futur et toutes ces conneries, et depuis le début ça ne nous a apporté que des emmerdes ! Pourquoi vouloir tout le temps se mettre au travers de ce qui est censé arriver ? On ne fait qu'empirer la situation ! Et puis merde, tu te rends compte de la débilité de la situation ? Un mec qui disparait de la machine, ok, admettons, il se téléporte, et il apparait où ? il doit bien y avoir un récepteur ou une connerie comme ça. Et des récepteurs qui ne tiennent pas compte de la notion du temps, si tant est qu'elle existe réellement, j'en connais pas. "
Vincent pousse un profond soupir et croise ses doigts sur la table visiblement gelée de la cantine. Il relève ses yeux et me fixe, puis me prononce quelques mots.
"Octave... arrête. Arrête de chercher un but à ta vie. Arrête de croire que ton temps est compté. Arrête. A te regarder, on dirait que ta vie se passe dans le futur. Que tu ne fais que d'attendre. Attendre qu'il se passe des choses, encore et encore. Crois moi, tu es mon meilleur ami, et depuis cette journée où tu as eu tes visions, t'es plus le même. Tu dérives, Octave. Et je ne serai pas éternellement là pour te ramener sur la bonne route. Il y a un mois, c'était des visions, maintenant c'est des rêves prémonitoires qui te connectent à ce Lex... le seul problème, c'est que tu es le seul à toujours voir ces trucs. Et ce Lex... comme par hasard, tu vois à travers lui, en gros on ne sait même pas à quoi il ressemble... Quant bien même on se mettrait à le chercher, on rechercherait quoi au juste ? Un genre de Demolition Man futuriste ? Un Spartan ? Sérieusement, je veux bien t'accorder le bénéfice du doute, mais même si tes prémonitions se révèlent à nouveau réelles... c'est une impasse. Et vu comment s'est terminée la dernière journée où nous avons voulu tenter d'empêcher un drame... je ne te suivrai plus..."
Julien reste muet. Après tout, il n'était pas avec nous lors de la mort de Ludovic. Et heureusement pour lui. Quoi que, même si depuis sa mort c'est devenu assez tendu entre moi et Vincent...ça nous a aussi fatalement rapprochés.
Je réponds à Vincent d'un simple
"Ouais..."
Pour le moment, je ne sais pas moi-même où j'en suis. Perdu entre présent et futur. Il a raison, dans un sens.
Un grand silence s'installe. Chacun tambourine dans son plat, engloutissant une espèce de purée à peine tiède spéciale cantine. Une voix féminine casse le silence alors brillamment installé.
"Salut..."
Sophie. Elle ne va jamais me lâcher. Je comptais l'éviter pendant encore un moment mais bon... faut croire que c'est raté.
"Hey. "
Je me lève pour lui faire la bise. Elle me demande de faire quelques pas avec elle. J'acquiesce favorablement de la tête, et je préviens verbalement Julien et Vincent qu'on se rejoindra en cours.
"Alors ? "
Me lance-t-elle calmement.
"Alors... ?"
Réponds-je d'un ton passif.
"Bah... comment tu vas après...tu sais..."
Etrange, j'ai l'impression d'avoir eu la même conversation hier, à cet endroit précis... avec Julien. Faut croire qu'on est tous programmés pareil. Les mêmes questions typés dans des circonstances plus ou moins inhabituels.
"Je fais aller. C'était assez dur mais je commence à m'en remettre petit à petit. "
Sophie, dans un probable élan de folie amoureuse, tente de me prendre la main.
"Arrête. J'ai beau avoir vécu pas mal de trucs depuis mon agression, je n'ai rien oublié. Encore moins l'entaille qui me marque à vie sur la joue. Désolé..."
Elle cale ses mains au fond de son slim, qui est d'ailleurs un peu trop moulant, puis se rétracte, gênée.
"Non... c'est de ma faute... excuse-moi..."
Elle enfouie son visage dans sa veste quelques secondes puis daigne enfin me reparler.
"Je... fête mes 17 ans ce week-end. Mes parents seront pas là..."
"Sophie..."
"Non, enfin, je veux dire que toutes les personnes qui comptent pour moi s'y trouveront ce week-end. Samedi. Enfin bon, je peux compter sur toi ?"
Elle me fixe dans les yeux, avec ses gros yeux. Le genre de regard de chaton qui te dit "S'il te plait, s'il te plait." Sauf que derrière ce visage de petit chaton tout mignon se cache une vraie vipère.
"Je ne sais pas. Ca sera la surprise..."
Samedi. Ce week-end. C'est aussi ce week-end, les obsèques de Ludovic. Elle ou lui.
La sonnerie résonne dans tout le bâtiment. Sophie et moi discutons encore quelques minutes le temps de rejoindre notre salle de classe.
Le reste de la journée fut comme d'habitude sans surprise. Des cours chiants. J'avais rendez-vous chez mon psy, Dominique, mais il est absent 3 jours pour cause de maladie. Dommage, je comptais probablement lui parler de mes rêves...
J'ai terminé la soirée tranquillement devant un petit film de zombie comme je les aime pour ne pas me prendre la tête. J'ai pas mal repensé à ce que m'a dit Vincent. Me focaliser un peu plus sur le présent. Éviter de toujours tout ramener au futur.
Profiter de l'instant présent.
Carpe Diem.
"C'est...débile."
Nous sommes à la cantine du lycée. Je viens de raconter la totalité de mes deux "rêves" à Vincent et Julien. Vincent, qui se renferme d'ailleurs de plus en plus sur lui même, ne semble clairement pas me croire.
"D'abord tu te prends pour dieu, maintenant tu joues au médium... et puis merde quoi, tu nous dis que tu te voyais avec les yeux de Lex pendant ces deux rêves... jusqu'à ce qu'il disparaisse de la machine... pour selon toi remonter le temps à notre époque ? Et pendant ce temps là ses amis se font assassiner... Tu te rends compte de ce que tu nous sors ? Donc en gros Arborant Lex, pépère dans sa vie future décide de remonter le temps. Bien sûr. Tout s'explique. Donc en gros l'homme censé me tuer, ou tout du moins nous tirer dessus traine quelque part en liberté. Désolé, mais c'est trop gros. Je me fais du soucis pour toi vieux, va consulter, c'est très probablement des troubles du sommeil que tu extrapoles à ton goût, peut être que c'est un genre de syndrome, je ne sais pas, mais sérieusement, c'est débile. "
Julien, qui était resté jusque là passif, décide de lui aussi donner son avis.
"Vincent... imagine qu'il ne se trompe pas..."
Vincent décide de réagir au quart de tour.
"Oh, merde, tu vas pas commencer à t'y mettre toi aussi ? Ecoute, j'ai suivi ses putains d'histoires sur le futur et toutes ces conneries, et depuis le début ça ne nous a apporté que des emmerdes ! Pourquoi vouloir tout le temps se mettre au travers de ce qui est censé arriver ? On ne fait qu'empirer la situation ! Et puis merde, tu te rends compte de la débilité de la situation ? Un mec qui disparait de la machine, ok, admettons, il se téléporte, et il apparait où ? il doit bien y avoir un récepteur ou une connerie comme ça. Et des récepteurs qui ne tiennent pas compte de la notion du temps, si tant est qu'elle existe réellement, j'en connais pas. "
Vincent pousse un profond soupir et croise ses doigts sur la table visiblement gelée de la cantine. Il relève ses yeux et me fixe, puis me prononce quelques mots.
"Octave... arrête. Arrête de chercher un but à ta vie. Arrête de croire que ton temps est compté. Arrête. A te regarder, on dirait que ta vie se passe dans le futur. Que tu ne fais que d'attendre. Attendre qu'il se passe des choses, encore et encore. Crois moi, tu es mon meilleur ami, et depuis cette journée où tu as eu tes visions, t'es plus le même. Tu dérives, Octave. Et je ne serai pas éternellement là pour te ramener sur la bonne route. Il y a un mois, c'était des visions, maintenant c'est des rêves prémonitoires qui te connectent à ce Lex... le seul problème, c'est que tu es le seul à toujours voir ces trucs. Et ce Lex... comme par hasard, tu vois à travers lui, en gros on ne sait même pas à quoi il ressemble... Quant bien même on se mettrait à le chercher, on rechercherait quoi au juste ? Un genre de Demolition Man futuriste ? Un Spartan ? Sérieusement, je veux bien t'accorder le bénéfice du doute, mais même si tes prémonitions se révèlent à nouveau réelles... c'est une impasse. Et vu comment s'est terminée la dernière journée où nous avons voulu tenter d'empêcher un drame... je ne te suivrai plus..."
Julien reste muet. Après tout, il n'était pas avec nous lors de la mort de Ludovic. Et heureusement pour lui. Quoi que, même si depuis sa mort c'est devenu assez tendu entre moi et Vincent...ça nous a aussi fatalement rapprochés.
Je réponds à Vincent d'un simple
"Ouais..."
Pour le moment, je ne sais pas moi-même où j'en suis. Perdu entre présent et futur. Il a raison, dans un sens.
Un grand silence s'installe. Chacun tambourine dans son plat, engloutissant une espèce de purée à peine tiède spéciale cantine. Une voix féminine casse le silence alors brillamment installé.
"Salut..."
Sophie. Elle ne va jamais me lâcher. Je comptais l'éviter pendant encore un moment mais bon... faut croire que c'est raté.
"Hey. "
Je me lève pour lui faire la bise. Elle me demande de faire quelques pas avec elle. J'acquiesce favorablement de la tête, et je préviens verbalement Julien et Vincent qu'on se rejoindra en cours.
"Alors ? "
Me lance-t-elle calmement.
"Alors... ?"
Réponds-je d'un ton passif.
"Bah... comment tu vas après...tu sais..."
Etrange, j'ai l'impression d'avoir eu la même conversation hier, à cet endroit précis... avec Julien. Faut croire qu'on est tous programmés pareil. Les mêmes questions typés dans des circonstances plus ou moins inhabituels.
"Je fais aller. C'était assez dur mais je commence à m'en remettre petit à petit. "
Sophie, dans un probable élan de folie amoureuse, tente de me prendre la main.
"Arrête. J'ai beau avoir vécu pas mal de trucs depuis mon agression, je n'ai rien oublié. Encore moins l'entaille qui me marque à vie sur la joue. Désolé..."
Elle cale ses mains au fond de son slim, qui est d'ailleurs un peu trop moulant, puis se rétracte, gênée.
"Non... c'est de ma faute... excuse-moi..."
Elle enfouie son visage dans sa veste quelques secondes puis daigne enfin me reparler.
"Je... fête mes 17 ans ce week-end. Mes parents seront pas là..."
"Sophie..."
"Non, enfin, je veux dire que toutes les personnes qui comptent pour moi s'y trouveront ce week-end. Samedi. Enfin bon, je peux compter sur toi ?"
Elle me fixe dans les yeux, avec ses gros yeux. Le genre de regard de chaton qui te dit "S'il te plait, s'il te plait." Sauf que derrière ce visage de petit chaton tout mignon se cache une vraie vipère.
"Je ne sais pas. Ca sera la surprise..."
Samedi. Ce week-end. C'est aussi ce week-end, les obsèques de Ludovic. Elle ou lui.
La sonnerie résonne dans tout le bâtiment. Sophie et moi discutons encore quelques minutes le temps de rejoindre notre salle de classe.
Le reste de la journée fut comme d'habitude sans surprise. Des cours chiants. J'avais rendez-vous chez mon psy, Dominique, mais il est absent 3 jours pour cause de maladie. Dommage, je comptais probablement lui parler de mes rêves...
J'ai terminé la soirée tranquillement devant un petit film de zombie comme je les aime pour ne pas me prendre la tête. J'ai pas mal repensé à ce que m'a dit Vincent. Me focaliser un peu plus sur le présent. Éviter de toujours tout ramener au futur.
Profiter de l'instant présent.
Carpe Diem.
Commentaires
- Pseudo supprimé
03/11/2009 à 11:35:35
Sweet
Toujours aussi excellent