Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

J'ai vu


Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 17


Publié le 06/11/2009 à 01:53:11 par MassiveDynamic

Chapitre 17 : Le facteur "chance"

Une nouvelle journée... à décompter jusqu'à mardi prochain. Tic, tac. Tic, tac. Le compte à rebours jusqu'à la journée qui engendrera des morts en averse a déjà commencé. Et je vais devoir plus que forcer le destin ce coup là.
Morgan... maintenant que j'y pense, je ne me suis jamais réellement préoccupé de la vie de mes camarades. Qu'est ce qui peut pousser un adolescent à retourner une arme vers des gens avec qui encore la veille il échangeait ne serait-ce que quelques mots, puis, d'un simple geste, prendre leur vie et y éprouver du plaisir ? La nature humaine m'échappe encore beaucoup trop. Je vais devoir apprendre à le comprendre. Et je n'ai pas assez de temps pour ça.
Je ne sais pas trop comment je vais l'aborder... après tout, à part quelques mots et discussions... on est juste camarades. Lui foncer dessus maintenant serait suspect. Si en plus cette fusillade ne se fait pas sur un coup de tête... il a sûrement déjà tout planifié. Et est sûrement parano... Enfin je ne sais pas trop... En tout cas, Vincent a été clair, il ne veut plus être mêlé à toutes ses histoires. C'est pourquoi je ne le préviendrai pas. Personne ne saura ce que je sais, et c'est mieux comme ça. Je suis le seul à porter ce fardeau. Savoir quand les gens mourront. Savoir quelles habitudes ils auront demain. Savoir.

Carpe Diem, que je me disais. C'est pas totalement faux. Je profite de l'instant présent. Je profite de cet instant pour préparer le futur. Pour le réparer. Pour changer ce qui n'est pas censé arriver. Ou, au fond, est-ce bien censé ne pas arriver ? Suis-je censé faire ce que je fais ? Essayer de réguler le temps, de le changer. De changer l'histoire... ? Mais... si je ne suis censé rien faire... pourquoi tous ces rêves...
Pour me punir ? Me montrer que tout ça, c'est inévitable ? Me faire vivre deux fois les mêmes horreurs ? La vie est une chose bien cruelle.


-PSSSCCHHHHH-

Les portes de mon bus s'ouvrent. Je suis arrivé au lycée. Je descends du bus, mêlé à la foule de lycéens, tous plus pressés les uns que les autres. Etrange, il n'y a pas de quoi se précipiter. Après tout, c'est encore une histoire de mouvement perpétuel. Ma musique dans les oreilles, je ne perçois rien d'autre. Je ne fais attention à rien d'autre. Sauf à toi, Morgan. Je t'ai repéré, dans cette cour pleine de lycéens. Et à partir d'aujourd'hui, je te repèrerai tous les jours.

Une journée sans Vincent... il est absent. Je pourrai mieux me focaliser sur mon nouvel ami. Je marche pas à pas dans la cour alors qu'un début de pluie fait son apparition. Aujourd'hui, simple journée de repérage. Je prends connaissance de ses habitudes. Il a beau avoir déjà planifié le jour qui changera sa vie, ça n'empêche pas que ses habitudes le resteront jusqu'à la veille du massacre. Et je dois connaitre le cheminement de sa journée sur le bout des doigts pour pouvoir déclencher mon apparition. Apparition qui ne devra à ses yeux pas paraitre pré-calculée.
Il a l'air sociable... très sociable. Je le vois, devant moi, mêlé à un groupe de 5 personnes. Il rit, il parle, il fait rire et provoque l'hilarité. Il m'a l'air d'avoir une bonne condition, une bonne vie sociale. Je pense que je peux déjà mettre de côté la thèse de la victime qui souhaite se venger...

J'observe attentivement les personnes de son groupe. Le blond que j'ai vu ne se trouve pas parmi eux. Je dois absolument établir le lien qui les unis aujourd'hui, si je ne veux pas foirer mon entrée en scène dans les jours qui suivent...
D'ailleurs, ce blond devrait être assez reconnaissable. Des cheveux mi-longs et une paire de ray ban sur le front. Des yeux bleus... et un visage enfantin. Carrure de maigrichon. Et je ne le vois pas. Pas grave, focalisons nous sur Morgan.

*DDDRRRIIIINNNNGGGGG*

Sonnerie. L'heure d'aller en cours. Je suis Morgan dans les couloirs. Il serre pas mal de mains et fait pas mal de bises. Ca semble être un type assez... populaire. Tout du moins assez connu dans l'établissement. Il est souriant. Très souriant. Je ne sais pas... ou bien il cache très bien son jeu... ou bien... il n'a même pas encore en tête d'orchestrer une tuerie mardi...

"Hey, Octave ! "

Julien.

"Oh, salut. Ca va ? "

"Ouais, et toi ? "

Hum... si je réponds non, tu vas me demander pourquoi. Si je te dis ce qui ne va pas, qui, dans ce cas, se trouve être le fait que mardi prochain tu vas très probablement te retrouver agonisant sur le sol que tu foules en ce moment, baignant dans ton sang et moi et Vincent nous faisant allègrement plomber l'estomac à coup de balles, tu ne vas plus savoir quoi dire, nous serions tous les deux assez embarrassés même si par la suite cette gêne disparaitra et nous ferions tous les deux comme si je ne t'avais rien dit, ce qui risque de se révéler assez con étant donné que nous saurions tous les deux pour l'existence de cette même conversation, en gros, pour faire simple et éviter les désagréments, je vais simplement te dire que

"Ca va, ouais :) "

Je lui réponds affichant un air béa.

"Dis, t'as pas vu Vincent aujourd'hui ? "

Me demande-il.

"Nop. Il était pas à l'arrêt ce matin. Il est sûrement malade. Je lui téléphonerais après les cours pour m'assurer qu'il va bien. "

"Ca roule."

Nous rentrons en classe. En cours, je me focalise sur Morgan. J'observe sa façon de se comporter en classe. J'écoute et j'interprète le timbre de sa voix. Si il parle constamment d'une voix stressée, monotone, nerveuse... je fais attention aux réponses qu'il donne, à l'intérêt qu'il porte aux différentes matières pour essayer de jauger celles qu'il préfère.
Et, au fond, moi-même, je ne sais pas vraiment à quoi ça va servir de faire tout ça, mais il faut bien que je fasse quelque chose...

A la pause de 10 heures, pas de surprises. Il traine avec le même groupe qu'à mon arrivée vers 8 heures. Et toujours aucune trace du blond...
Je passe ce petit quart d'heure en compagnie de Julien. Sophie en a profité pour simplement me saluer. Elle attend toujours de savoir si je vais venir ou pas...Et visiblement, dans mon rêve, j'évoque le fait qu'elle était en froid avec moi parce que je n'étais pas venu. D'un autre côté, beaucoup de personnes vont mourir, toujours selon mon rêve... Conclusion j'ai tout intérêt à aller dans le sens contraire que ce dont j'ai vu. J'irai à son anniversaire, aussi miteux soit-il...

Le reste de la matinée passe à toute vitesse. Le comportement de Morgan ne diffère pas vraiment de tous les autres de la classe. C'est peut-être pour ça d'ailleurs que je ne l'ai pas vraiment remarqué depuis le début de l'année. Et c'est aussi pour ça que personne ne le verra venir mardi... Il sait se camoufler. Pause de midi.

Nous sortons tous, direction la cantine. Julien sort en ma compagnie. J'essaie de marcher au même rythme que Morgan afin de ne pas le perdre de vue. Il se dirige vers la cantine. Doucement. En compagnie de filles d'autres classes. Julien me parle. Je fais mine de l'écouter, mais il n'en est rien. Morgan est devenu ma nouvelle obsession. Mon nouvel objectif. Il descend les marches du lycée et va en direction de la cafétéria. Je me tiens à quelques mètres derrière lui. Julien m'annonce qu'il me quitte quelques minutes, il doit aller aux toilettes. Charmante attention qu'est celle de me prévenir...
Ca y est, nous arrivons à la cafétéria. Déjà bondée. La quasi-totalité des tables est déjà occupée. Et, debout, au milieu de celle-ci, un petit blond, maigrichon, le visage enfantin, tenant un calepin dans les mains. Il observe les murs, les tables, tous les objets autour de lui. Mais les autres personnes, il ne semble pas les voir. Il semble obsédé par les objets qui l'entourent. Et il prend des notes. Il semble très concentré. Concentré au point même qu'il ne remarque même pas Morgan qui vient juste de passer à côté de lui. Morgan aussi semblait très concentré puisqu'il n'a pas remarqué ce même blond...

Son calepin m'intrigue. Il faut que je sache ce qu'il note. Bon, pour ne pas laisser Morgan filer, va falloir improviser... Je fais mine d'arriver en courant et de jouer les élèves pressés, en profitant pour bousculer ce jeune blond et le faire tomber par terre avec moi-même comme appuie. Nous nous retrouvons tous-deux au sol, et, alors que toute la cantine nous fixe, je profite de ses quelques secondes de surprise pour jeter un oeil au calepin. C'est un plan de la cantine. Il note le nombre approximatif de personnes s'y trouvant. Le nombre approximatif de balles qu'il faudra. Et l'emplacement des bombes artisanales à déclencher. Putain...

"Merde, fais gaffe où tu vas putain d'empaffé ! "

Il semble assez remonté et me fixe d'un air menaçant. Si Morgan ne m'a pas encore remarqué, pour lui, c'est raté. Et débouler dans la vie de Morgan du jour au lendemain comme ça, ça va être louche. Le jeune blond ramasse son calepin et part en direction de la cour. Premier contact qui a mal commencé. Je vais devoir rattraper ça demain.
Deux tireurs sur trois identifiés. Il reste ce mystérieux homme masqué. V.


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