Note de la fic :
Publié le 14/02/2010 à 16:49:44 par Schivardi
Chapitre 9 : Intrusion diurne.
Le soleil qui s’était levé petit à petit avait fini par inonder totalement de lumière la plaine blanche des pics, diminuant les ombres des rochers aux formes parfois d’êtres vivants. Il mettait maintenant en relief le contour d’un bloc plus que saugrenu, découpant son nez crochu sur le ciel et le réchauffant un peu. Rapidement, la couche de givre qui le recouvrait se mit à luire et fondit, chose plutôt inhabituelle en ces lieux ; la roche émit un petit craquement tandis que la tête portant le nez clignait des yeux et tournait lentement sur elle-même.
S’arrachant à l’amas de pierres contre lequel elle était plaquée. La forme déploya de grandes ailes grisâtres et lourdes et s’envola en poussant un croassement lugubre qui se répercuta sur toute la montagne, cassant de nouveaux blocs de pierre qui tombèrent maladroitement sur le sol de neige.
Lentement, les êtres de pierre se rassemblèrent et pataugèrent vers un point de rassemblement invisible, puis, de concert, s’élevèrent et se dispersèrent dans différentes directions.
Le manoir des Yétis n’avait pas changé depuis la dernière fois, constata Midna ; il contenait en effet toujours ce luxe fantastique mêlé d’une touche bancale qui semblait faire tenir en équilibre l’habitation. Les trois jeunes filles traversèrent à la suite des deux époux l’entrée, passant précautionneusement sur le carrelage gelé et douteux du centre de la pièce, et se retrouvèrent enfin dans le confortable et chaleureux salon agrémenté d’une belle cheminée où ronflait le feu.
Le Yéti alla chercher cinq bols de soupe après avoir apporté des chaises supplémentaires qu’il avait trouvé dans le bric à brac d’objets qui encombrait les pièces, tandis que sa femme ajoutait sur les flammes une grosse bûche dont le lichen s’embrasa vivement en projetant de petites étincelles.
« - Comment connaissez-vous la légende et la famille royale d’Hyrule ? Demanda Midna pour engager la conversation.
- Ho, mais qui ne connaît pas les dirigeant de ce grand royaume ? Gloussa son interlocutrice en se tournant vers Zelda.
- Les Yétis sont les derniers descendants du peuple Yéti, presque entièrement exterminé depuis la guerre entre les peuples d’Hyrule, expliqua la princesse. Comme leur famille avait protégé la sage Eva, la liberté leur a donc été accordée à condition qu’ils continuent de veiller sur elle tant que le temps de la réveiller ne serait pas venu.
- Oui, Eva est le produit de l’artisanat Yeti, mon mari lui a donné vie grâce à la magie sainte issue de la déesse Nayru. Elle est entièrement fabriquée de neige et de glace, en bref d’eau, et nous l’aimons comme si elle était notre petite fille. Souri la dame Yéti.
- Vous voulez dire qu’elle n’est pas humaine ? S’étonna Midna. Elle est plus comme un automate articulé dans ce cas… Pourquoi un objet comme celui-ci est-il devenu sacré ?
- LA LÉGENDE DES SEPT JEUNES FILLES CONCERNE EN FAIT TOUT LES INDIVIDUS DE SEXE FÉMININ ! Expliqua le Yéti qui rentrait avec des bols géants entre les bras.
Il donna à chacun un récipient contenant la soupe orange, appétissante et odorante, et recommença à parler après avoir bu une grande lampé du liquide fumant.
- BIEN QU’EVA N’AIT PAS ÉTÉ CRÉÉE PAR DES MOYENS NATURELS, LES DÉESSES L’ONT GRATIFIÉE D’UNE ÂME ET D’UNE PERSONNALITÉ DIGNES D’UN ÊTRE VIVANT ! PAS VRAI MA PETITE ? »
La jeune fille, timidement penchée sur son bol, leva les yeux et confirma d’un signe de tête et d’un petit sourire. Midna regretta aussitôt de s’être montrée méprisante envers elle et s’excusa confusément avant de se plonger dans la contemplation de la soupe qui allait et venait comme une mer emplie de vague au fur et à mesure qu’elle l’avalait.
Le silence s’installa de nouveau, tandis que les époux Yétis finissaient leurs bols. Zelda avait à peine entamé le sien et gardait la tête droite et les yeux fixés sur un point invisible, perdue très loin dans ses pensées maussades, et Eva regardait de côté l’étrange princesse du crépuscule qui avait du potage sur le bout du nez.
Après un discret chuchotement, la dame Yéti se leva et parti chercher quelque chose dans le manoir, tandis que son mari se tournait vers la princesse d’Hyrule :
« - ALORS, PRINCESSE ZELDA… QUELLE EST VOTRE PROCHAINE DESTINATION ? AVEZ-VOUS UNE IDÉE DE L’ORDRE DANS LEQUEL VOUS ALLEZ CHERCHER LES CERCUEUILS DES JEUNES FILLES ?
- Logiquement, la personne la plus proche à éveiller se trouve au lac Hylia, d’après nos indices, nous n’avons qu’à demander aux Zoras de nous indiquer l’endroit où est caché leur gardien. Ensuite, je préfère ne pas dévoiler trop de choses, les poursuites ont sans doute débuté dès le lever du jour et vous risquez d’avoir de la visite sous peu…
- C’est vrai, le général Heart a dû s’apercevoir que tu manquais à l’appel ce matin ! S’exclama Midna en repensant à son infiltration de la veille.
- Tu à l’air d’en savoir beaucoup aussi sur les récents évènements du royaume…
- J’ai juste surpris une conversation au hasard. »
Répondant aux questions de la princesse Zelda, Midna raconta petit à petit son histoire et exposa tous ses objectifs, qui consistaient en sauver son royaume et le général Kard, tout en réglant définitivement les comptes entre la lumière et le crépuscule, afin que l’un et l’autre n’aient plus jamais à souffrir de leurs liens.
« - Je comprends, je souhaiterais aussi que l’on atteigne notre but. Et comme la paix semble avoir été troublée de chaque côté par le même élément cruel qu’est Heart, je pense que nous devons forcément passer par lui à un moment ou à un autre. Proposa Zelda.
- Oui, c’est ce que je m’apprêtais d’ailleurs à faire en quittant ta chambre, ne m’aurais-tu pas fais faire un immense détour en fin de compte ? Demanda ironiquement la princesse du crépuscule.
- Bien sûr que non, je sais parfaitement ce que je fais. Répondit sèchement Zelda en se levant de sa chaise. Le général Heart fait partie d’une section spéciale qui a été créée après le combat contre Ganondorf, il est de l’élite des magiciens du royaume, il connaît la magie et les armes de lumière par cœur, et c’est pour cela que nous devons être prêtes avant d’aller discuter avec lui.
- Ho quel dommage, cela signifie que nous ne pourrons pas régler cette histoire autour d’un verre ? Minauda Midna d’une fausse voix aiguë, Je te signale que je sais très bien à quoi m’attendre !»
Les deux princesses semblaient parties pour une dispute lorsque Madame Yéti entra à nouveau dans la pièce avec un petit paquet enveloppé de toile bleue entre les mains. Elle le donna à Eva en lui expliquant qu’il contenait des vêtements et de quoi voyager, puis, se tournant vers Midna et Zelda, elle attira leur regard en pointant la porte du doigt :
« - Si j’étais vous, je ferais attention à ne pas crier trop fort ! J’ai vu des silhouettes se diriger vers le manoir, et si nous voulons pouvoir mentir dignement mon mari et moi, nous préfèrerions que vous n’ayez pas au préalable signalé votre présence par de hauts éclats… »
Elle s’apprêtait à continuer, mais de brusques coups frappés à la porte d’entrée firent sursauter les jeunes filles ; des voix d’hommes criaient fortement de l’autre côté de les laisser entrer au nom de la famille royale d’Hyrule, et menaçaient de défoncer le passage s’ils n’obtenaient pas satisfaction.
Ils n’attendirent pas très longtemps, et la porte de bois dur et noir s’ouvrit sur la petite dame Yéti qui leur demandait poliment ce qui les amenait de si bon matin. Après quelques grognements, les trois hommes aux armures de métal gris pénétrèrent d’un pas lourd et bancal dans le vestibule d’entrée, regardant autour d’eux d’un regard mauvais et vide.
« - Souhaitez-vous vérifier le manoir entier ? Proposa la Yéti tandis que le chef apparent de la bande se rapprochait d’une des parades clinquantes qui ornaient l’entrée.
- Non, ça ira, merci », s’esclaffa-t-il en donnant un grand coup de pied dans l’armure qu’il observait et qui s’écroula dans un éclat de ferraille, vide à ses yeux.
Car il n’avait pas vu l’écureuil furieux d’être malmené, caché dans le heaume, et qui s’était retenu de lui sauter dessus en obéissant aux regards furtifs que lui avaient lancés simultanément Madame Yéti et trois autres armures.
L’homme s’approcha de la même démarche gauche que ses congénères de l’armure située en face de la précédente, et toucha le métal dont elle était constituée.
« - MAIS QU’EST CE QUE VOUS FAITES DANS MON ENTRÉE ? QUI VOUS A AUTORISÉ À FAIRE DU DÉSORDRE ICI ? » Beugla la voix du Yéti descendant les escaliers, furieux.
Les trois hommes se tournèrent brusquement vers les marches en grognant, brandissant leurs armes. C’est alors qu’une troisième armure bougea imperceptiblement un doigt ganté et que l’impensable se produisit : Les protections des soi-disant soldats perdirent tout éclat et le reste de leur équipement changea de couleur, virant à un gris pierreux et uni. Leurs masques d’humains tombèrent en miettes comme de la patte à modeler sèche, et ils ouvrirent leurs faces grimaçantes serties de crocs pour pousser un rugissement rocailleux.
L’armure qui avait dévoilé leur identité tomba alors en morceau, et un petit monstre noir perdu dans un tissu de même couleur lustré de mauve en jaillit, leur envoyant une boule sombre qui les menotta et les musela au moyen de lanières obscures et veloutées. Puis, laissant le soin aux époux Yéti de s’occuper des gargouilles ficelées, les deux armures restantes se débarrassèrent de leurs heaumes et de leurs habits de fer et les quatre individus se sauvèrent dans la nature.
Le soleil qui s’était levé petit à petit avait fini par inonder totalement de lumière la plaine blanche des pics, diminuant les ombres des rochers aux formes parfois d’êtres vivants. Il mettait maintenant en relief le contour d’un bloc plus que saugrenu, découpant son nez crochu sur le ciel et le réchauffant un peu. Rapidement, la couche de givre qui le recouvrait se mit à luire et fondit, chose plutôt inhabituelle en ces lieux ; la roche émit un petit craquement tandis que la tête portant le nez clignait des yeux et tournait lentement sur elle-même.
S’arrachant à l’amas de pierres contre lequel elle était plaquée. La forme déploya de grandes ailes grisâtres et lourdes et s’envola en poussant un croassement lugubre qui se répercuta sur toute la montagne, cassant de nouveaux blocs de pierre qui tombèrent maladroitement sur le sol de neige.
Lentement, les êtres de pierre se rassemblèrent et pataugèrent vers un point de rassemblement invisible, puis, de concert, s’élevèrent et se dispersèrent dans différentes directions.
Le manoir des Yétis n’avait pas changé depuis la dernière fois, constata Midna ; il contenait en effet toujours ce luxe fantastique mêlé d’une touche bancale qui semblait faire tenir en équilibre l’habitation. Les trois jeunes filles traversèrent à la suite des deux époux l’entrée, passant précautionneusement sur le carrelage gelé et douteux du centre de la pièce, et se retrouvèrent enfin dans le confortable et chaleureux salon agrémenté d’une belle cheminée où ronflait le feu.
Le Yéti alla chercher cinq bols de soupe après avoir apporté des chaises supplémentaires qu’il avait trouvé dans le bric à brac d’objets qui encombrait les pièces, tandis que sa femme ajoutait sur les flammes une grosse bûche dont le lichen s’embrasa vivement en projetant de petites étincelles.
« - Comment connaissez-vous la légende et la famille royale d’Hyrule ? Demanda Midna pour engager la conversation.
- Ho, mais qui ne connaît pas les dirigeant de ce grand royaume ? Gloussa son interlocutrice en se tournant vers Zelda.
- Les Yétis sont les derniers descendants du peuple Yéti, presque entièrement exterminé depuis la guerre entre les peuples d’Hyrule, expliqua la princesse. Comme leur famille avait protégé la sage Eva, la liberté leur a donc été accordée à condition qu’ils continuent de veiller sur elle tant que le temps de la réveiller ne serait pas venu.
- Oui, Eva est le produit de l’artisanat Yeti, mon mari lui a donné vie grâce à la magie sainte issue de la déesse Nayru. Elle est entièrement fabriquée de neige et de glace, en bref d’eau, et nous l’aimons comme si elle était notre petite fille. Souri la dame Yéti.
- Vous voulez dire qu’elle n’est pas humaine ? S’étonna Midna. Elle est plus comme un automate articulé dans ce cas… Pourquoi un objet comme celui-ci est-il devenu sacré ?
- LA LÉGENDE DES SEPT JEUNES FILLES CONCERNE EN FAIT TOUT LES INDIVIDUS DE SEXE FÉMININ ! Expliqua le Yéti qui rentrait avec des bols géants entre les bras.
Il donna à chacun un récipient contenant la soupe orange, appétissante et odorante, et recommença à parler après avoir bu une grande lampé du liquide fumant.
- BIEN QU’EVA N’AIT PAS ÉTÉ CRÉÉE PAR DES MOYENS NATURELS, LES DÉESSES L’ONT GRATIFIÉE D’UNE ÂME ET D’UNE PERSONNALITÉ DIGNES D’UN ÊTRE VIVANT ! PAS VRAI MA PETITE ? »
La jeune fille, timidement penchée sur son bol, leva les yeux et confirma d’un signe de tête et d’un petit sourire. Midna regretta aussitôt de s’être montrée méprisante envers elle et s’excusa confusément avant de se plonger dans la contemplation de la soupe qui allait et venait comme une mer emplie de vague au fur et à mesure qu’elle l’avalait.
Le silence s’installa de nouveau, tandis que les époux Yétis finissaient leurs bols. Zelda avait à peine entamé le sien et gardait la tête droite et les yeux fixés sur un point invisible, perdue très loin dans ses pensées maussades, et Eva regardait de côté l’étrange princesse du crépuscule qui avait du potage sur le bout du nez.
Après un discret chuchotement, la dame Yéti se leva et parti chercher quelque chose dans le manoir, tandis que son mari se tournait vers la princesse d’Hyrule :
« - ALORS, PRINCESSE ZELDA… QUELLE EST VOTRE PROCHAINE DESTINATION ? AVEZ-VOUS UNE IDÉE DE L’ORDRE DANS LEQUEL VOUS ALLEZ CHERCHER LES CERCUEUILS DES JEUNES FILLES ?
- Logiquement, la personne la plus proche à éveiller se trouve au lac Hylia, d’après nos indices, nous n’avons qu’à demander aux Zoras de nous indiquer l’endroit où est caché leur gardien. Ensuite, je préfère ne pas dévoiler trop de choses, les poursuites ont sans doute débuté dès le lever du jour et vous risquez d’avoir de la visite sous peu…
- C’est vrai, le général Heart a dû s’apercevoir que tu manquais à l’appel ce matin ! S’exclama Midna en repensant à son infiltration de la veille.
- Tu à l’air d’en savoir beaucoup aussi sur les récents évènements du royaume…
- J’ai juste surpris une conversation au hasard. »
Répondant aux questions de la princesse Zelda, Midna raconta petit à petit son histoire et exposa tous ses objectifs, qui consistaient en sauver son royaume et le général Kard, tout en réglant définitivement les comptes entre la lumière et le crépuscule, afin que l’un et l’autre n’aient plus jamais à souffrir de leurs liens.
« - Je comprends, je souhaiterais aussi que l’on atteigne notre but. Et comme la paix semble avoir été troublée de chaque côté par le même élément cruel qu’est Heart, je pense que nous devons forcément passer par lui à un moment ou à un autre. Proposa Zelda.
- Oui, c’est ce que je m’apprêtais d’ailleurs à faire en quittant ta chambre, ne m’aurais-tu pas fais faire un immense détour en fin de compte ? Demanda ironiquement la princesse du crépuscule.
- Bien sûr que non, je sais parfaitement ce que je fais. Répondit sèchement Zelda en se levant de sa chaise. Le général Heart fait partie d’une section spéciale qui a été créée après le combat contre Ganondorf, il est de l’élite des magiciens du royaume, il connaît la magie et les armes de lumière par cœur, et c’est pour cela que nous devons être prêtes avant d’aller discuter avec lui.
- Ho quel dommage, cela signifie que nous ne pourrons pas régler cette histoire autour d’un verre ? Minauda Midna d’une fausse voix aiguë, Je te signale que je sais très bien à quoi m’attendre !»
Les deux princesses semblaient parties pour une dispute lorsque Madame Yéti entra à nouveau dans la pièce avec un petit paquet enveloppé de toile bleue entre les mains. Elle le donna à Eva en lui expliquant qu’il contenait des vêtements et de quoi voyager, puis, se tournant vers Midna et Zelda, elle attira leur regard en pointant la porte du doigt :
« - Si j’étais vous, je ferais attention à ne pas crier trop fort ! J’ai vu des silhouettes se diriger vers le manoir, et si nous voulons pouvoir mentir dignement mon mari et moi, nous préfèrerions que vous n’ayez pas au préalable signalé votre présence par de hauts éclats… »
Elle s’apprêtait à continuer, mais de brusques coups frappés à la porte d’entrée firent sursauter les jeunes filles ; des voix d’hommes criaient fortement de l’autre côté de les laisser entrer au nom de la famille royale d’Hyrule, et menaçaient de défoncer le passage s’ils n’obtenaient pas satisfaction.
Ils n’attendirent pas très longtemps, et la porte de bois dur et noir s’ouvrit sur la petite dame Yéti qui leur demandait poliment ce qui les amenait de si bon matin. Après quelques grognements, les trois hommes aux armures de métal gris pénétrèrent d’un pas lourd et bancal dans le vestibule d’entrée, regardant autour d’eux d’un regard mauvais et vide.
« - Souhaitez-vous vérifier le manoir entier ? Proposa la Yéti tandis que le chef apparent de la bande se rapprochait d’une des parades clinquantes qui ornaient l’entrée.
- Non, ça ira, merci », s’esclaffa-t-il en donnant un grand coup de pied dans l’armure qu’il observait et qui s’écroula dans un éclat de ferraille, vide à ses yeux.
Car il n’avait pas vu l’écureuil furieux d’être malmené, caché dans le heaume, et qui s’était retenu de lui sauter dessus en obéissant aux regards furtifs que lui avaient lancés simultanément Madame Yéti et trois autres armures.
L’homme s’approcha de la même démarche gauche que ses congénères de l’armure située en face de la précédente, et toucha le métal dont elle était constituée.
« - MAIS QU’EST CE QUE VOUS FAITES DANS MON ENTRÉE ? QUI VOUS A AUTORISÉ À FAIRE DU DÉSORDRE ICI ? » Beugla la voix du Yéti descendant les escaliers, furieux.
Les trois hommes se tournèrent brusquement vers les marches en grognant, brandissant leurs armes. C’est alors qu’une troisième armure bougea imperceptiblement un doigt ganté et que l’impensable se produisit : Les protections des soi-disant soldats perdirent tout éclat et le reste de leur équipement changea de couleur, virant à un gris pierreux et uni. Leurs masques d’humains tombèrent en miettes comme de la patte à modeler sèche, et ils ouvrirent leurs faces grimaçantes serties de crocs pour pousser un rugissement rocailleux.
L’armure qui avait dévoilé leur identité tomba alors en morceau, et un petit monstre noir perdu dans un tissu de même couleur lustré de mauve en jaillit, leur envoyant une boule sombre qui les menotta et les musela au moyen de lanières obscures et veloutées. Puis, laissant le soin aux époux Yéti de s’occuper des gargouilles ficelées, les deux armures restantes se débarrassèrent de leurs heaumes et de leurs habits de fer et les quatre individus se sauvèrent dans la nature.