Note de la fic :
Publié le 14/02/2010 à 16:51:52 par Schivardi
Chapitre 13 : Des zones d’ombre.
Dans un étonnant tintamarre, une trappe s’ouvrit et propulsa un entremêlement de bras et de jambes sur le sol dur de l’ancienne salle du miroir, amortissant tout de même la chute finale par un tas de sable. En un concert de toussotements irrités par la poussière, de grognements dus au choc d’arrivée, et de tapes d’époussetage, le groupe se leva péniblement et contempla les restes de la haute tour dénuée de toit dont les murs avaient été à moitié arrachés.
« - Bon ! » S’exclama nerveusement Midna en arpentant vivement la pièce. « Qu’est ce qui nous attend pour la suite, comme petit piège-surprise ?
- Calme toi un peu. » Marmonna Zelda en observant le sol et en y passant sa main, dégageant le sable pour dévoiler les dalles. « Je ne sais pas s’il l’a fait exprès, mais ce drôle de bonhomme nous a bien aidé l’air de rien.
- Peut-être, mais je pense qu’on aurait été plus vite si on n’avait pas perdu notre temps à lui courir après. » Soupira la princesse du crépuscule en observant l’hylienne accomplir son petit manège. « Qu’est-ce que tu fabrique, au fait ? »
Mais Zelda, au lieu de répondre, s’arrêta, et, se redressant, délimita de l’ongle du pouce, une case à peu près de la taille d’une large table ; puis elle appliqua le dos de sa main sur la pierre qui glissa sur le côté et ouvrant une trappe qui renfermait une sorte de sarcophage métallisé, dont les traits montraient un visage féminin, dur et froid.
« - On peut dire que les habitants d’Hyrule avaient de drôles d’idées de décoration ! » Gronda Midna en aidant à extirper la lourde boite du sous-sol. « Pourquoi faire un cercueil entièrement en métal ?
- Parce que c’est plus simple de forger une dame de fer d’un seul coup plutôt que d’y planter les pics ensuite. » Expliqua froidement la princesse d’Hyrule.
Midna dégluti et compris. En tant que dame des tortures, il était évident que la sage de la tour du jugement soit enfermée dans un objet correspondant à son élément, et cette boite servant habituellement à rendre la mort des suppliciés plus longue et douloureuse, en les transperçant de pics évitant soigneusement les points vitaux, convenait parfaitement à la forme du corps et la personnalité de la prisonnière.
Lorsque Zelda fit basculer la face du cercueil, la princesse du crépuscule remarqua les nombreux signes incantatoires tracés de la main même d’Agahnim, d’une écriture qui devint bien plus tard l’alphabet officiel twilien, tout autour de pics pas plus épais que des fils ; qui avaient du être imprégnés autrefois d’une fabuleuse énergie paralysante et narcotique.
La dame qui reposait à l’intérieur, car elle n’avait en rien l’air d’une innocente jeune fille, possédait un visage entièrement poudré de blanc, contrastant avec son corps particulièrement bronzé. Sa bouche luisait d’un rouge à lèvre foncé, et ses cheveux, proportionnellement aussi longs que ses cils épais, étaient retenus en arrière sous forme de longue tresse austèrement serrée. Lorsque que ses yeux s’ouvrirent sur des pupilles obscures mais aussi brillantes que les bandelettes de vinyle qui l’habillaient de façon osée, la sage du désert inspira tout de suite à Midna, contre toute attente, une impression de sympathie.
« - Me voilà revenue d’entre les morts ! » S’exclama-t-elle, s’étirant joyeusement. « Mais pourquoi donc ces têtes d’enterrement ? »
Zelda écarquilla les yeux, l’air de se demander pourquoi celle-ci n’était pas aussi plate, choquée et polie que les deux autres, puis elle commença à expliquer à la sage les ennuis et la quête qu’elles devaient accomplir, lui demandant son aide.
« - Quel blabla ! Si vous aviez besoin de moi, pourquoi ne pas m’avoir éveillé aussitôt après la défaite d’Agahnim ?
- Hoho… Ça me rappelle quelque chose, oui ! Ou plutôt quelqu’un ! Quelle galère, quelle galère ! Ouille ! » Couina Deby alors que Zelda restait interloquée. Midna le frappa d’une pichenette, le faisant tomber dans le sable.
« -Les gens de nos jours agissent toujours au dernier moment, il faut croire qu’ils ne prennent pas leurs précautions. » Lança la princesse du crépuscule d’une voix goguenarde.
La sage du désert se tourna vers elle, un sourire aux lèvres, la dévisageant d’un regard inquisiteur et coquin.
« - Votre visage me rappelle quelque chose… Et votre teint ressemble à celui des prisonniers qu’on allait envoyer au crépuscule… Seriez-vous une condamnée ?
- J’en reviens, merci, et en tant que dirigeante du royaume, j’espère que vous n’y enverrez plus de fautifs incurables ! » S’exclama Midna en désignant l’ancien réceptacle du miroir des ombres, désormais brisé et inutilisable.
« - Donc vous descendez de certaines personnes envoyées là-bas ? » Confirma la dame. « C’est sans doute pour cela que vos traits me sont familiers, j’ai dû expédier un de vos ancêtres ,sans aucun doute… Mais n’en gardons pas rancune, je m’appelle Candy. »
La twilienne serait la main de la sage du désert, enchantée par cette nouvelle amitié, et Zelda s’éclaircit discrètement la gorge avant d’interrompre la conversation : il était temps de dévoiler certaines choses. Attrapant le pendentif en forme de triforce qu’elle portait autour du cou, elle souffla doucement dessus et le frotta avec sa main, tout en dégageant la lumière habituelle qu’elle était capable de produire. Lorsqu’elle s’arrêta, le petit triangle d’or s’était changé en un médaillon rond de la même couleur, gravé d’inscriptions anciennes qui se dégageaient en un relief clair et net.
« - Nous devrions éveiller la sage de lumière, ensuite mais ce n’est pas nécessaire car étant donné que je l’incarne, je ne sommeille pas.
- C’est bizarre… Comment ça se fait que tu ne dormes pas dans un monde de rêves tourmentés, comme chacune de nous ? » Demanda Candy.
« - Oui, c’est injuste ! » Plaisanta Midna.
La princesse d’Hyrule sembla avoir en face d’elle des demeurées profondes, mais elle commença son explication après un soupir.
« - Lorsque Agahnim décida de s’en prendre aux sages, il enleva la princesse de l’époque, déjà gardienne de la lumière sur le royaume, et voulu s’en débarrasser afin de régner sur Hyrule. Mais le héros qui vint la sauver avec Excalibur arriva à temps et parvint à la garder éveillée par le pouvoir de la Triforce. C’est alors que les esprits des sages, sous leur forme désincarnée, apparurent et leur apprirent que seule une sage peut éveiller les autres, c’est pour cela qu’il a été décidé que la famille royale serait une fois de plus gardienne de la sécurité du royaume, par le biais de sa descendance.
- Je vois… » Fit Midna, « alors c’est pour ça que vous êtes si importants dans le domaine, et que vous ne devez mourir avant d’avoir une filiation, ça serait embêtant sinon. »
Zelda acquiesça.
« - Vous pourriez aussi me transmettre votre pouvoir, Princesse. » Proposa alors une voix suave, cachée derrière un pilier. Trois pas se firent entendre, et un homme de grande taille, vêtu d’habits amples et gris, une cape brun foncé épinglée par l’insigne royal de l’aigle sur la triforce. Il avait le teint pâle et de longs cheveux noirs et lisses qui balayaient librement ses épaules.
Cette voix rappelait à Midna un vague souvenir de l’épisode du château, et tout ceci lui semblait si lointain déjà : c’était l’homme qui complotait contre Zelda, il n’était pas comme elle l’avait imaginé. Il semblait intelligent, il n’avait pas un gros nez rouge et un ventre d’alcoolique rebondit, et son regard calculateur scruta furtivement la pièce et les personnes présentes, avant qu’il se dirige d’un grand pas tout droit vers la twilienne.
« - Je suis un grand admirateur de votre peuple » Déclara-t-il humblement en lui faisant le baisemain. Zelda pâli.
« - … Merci. » Articula la princesse du crépuscule tandis qu’il levait son regard sombre et inquiétant vers elle. « Quel drôle d’ennemi. » Pensa-t-elle.
D’un grand geste, celui-ci se tourna vers Zelda, lui faisant signe qu’elle n‘avait pas à dégainer.
« - Rassurez-vous, je ne viens pas pour vous enlever aujourd’hui. Je me dois juste de faire des révélations à la princesse du crépuscule, si je peux lui parler un instant en tête à tête…. »
Après un regard peu rassuré, Zelda s’éloigna, accompagnée du reste de la troupe, Deby y compris, et Midna resta silencieuse devant cet homme étrange qui ne semblait pas être hylien.
« - Je tenais simplement à vous dire que j’avais reçu la visite d’un monstre envoyé du crépuscule. Il avait été posté au château bien des années auparavant. » Commença le général.
« - Oui, et en quoi cela me concerne-t-il ? Il est fréquent que des pièges magiques posés du temps de l’invasion d’Agahnim se révèlent à Hyrule.
- Il n’était pas là pour garder ou tuer, enfin pas au début tout du moins. Mais ce qu’il m’a dit était très intéressant… Figurez-vous qu’il me proposait une alliance avec les forces twiliennes, afin de renverser le royaume d’Hyrule. »
Midna eu le souffle coupé. C’était totalement absurde. Les yeux écarquillés, elle tourna la tête en direction du sorcier qui fouillait à l’intérieur de la besace qu’il portait au dos. Il en sortit une tête de pierre noircie et affreuse.
« - Ceci est gage de ma bonne foi, j’ai été obligé de le maltraiter quelque peu, car au moment où j’ai refusé son marché, il est devenu violent…
- On dirait bien qu’il a été animé par une magie antique, mais je n’ai jamais eu dans l’idée d’envahir Hyrule avec vous… Je ne soupçonnais pas même votre existence avant que vous n’attaquiez mon pays, et ce serait plutôt à moi de…
- Là est le problème, chère princesse. » L’interrompit Heart. « Hyrule n’a jamais attaqué qui que ce soit. J’ai toutes les chances de penser que vous avez subi un coup d’état. Je sais de source sûre que votre ennemi se nomme Taiva, c’est d’ailleurs le même qui m’a envoyé ce monstre, et il y avait dans ses propositions des vœux clairs d’unifier les royaumes, donc de les placer sous une seule domination. Vous n’aviez pas idée qu’il aurait voulu prendre votre place ?
- Mathématiquement, beaucoup de gens. Mais je ne vois absolument pas qui pourrait user du pouvoir de lumière contre moi… » Réfléchit la princesse. « Il y a de nombreuses contrées dans mon monde, dont il est très difficile de garder l’équilibre, et je n’ai jamais ouï quoi que ce soit au sujet de ce… Taiva.
- Nous saurons sans doute bientôt qui est derrière tout ça. Car j’ai un marché à vous proposer, qui nous permettrait de régler tous les problèmes d’un seul coup. »
Pouvait-elle faire confiance à un homme qui avait voulu tuer Zelda et l’arrêter sans raisons apparentes ? Il y aurait sans doute un piège caché derrière cette offre, et Midna nota de bien tout prendre en compte afin d’élaborer une éventuelle parade qui retournerait la situation à l’insu de son interlocuteur.
« - Je t’écoute. » Soupira-t-elle en s’asseyant sur un pilier renversé, décontractée.
« - Je sais que j’aurais beaucoup de mal à vous convaincre réellement de mes bonnes intentions, cependant, j’espère pouvoir apporter suffisamment d’éléments qui vous persuaderont des intérêts mutuels que l’on pourrait trouver à s’associer.
- Donne tes arguments, alors…
- Tout d’abord, j’ai refusé l’offre de Taiva, car je savais que lui-même voudrait trahir et soumettre de toute façon le monde entier à sa volonté, et le fait qu’il vous attaque signifie du coup pour moi que vous êtes une personne digne de confiance qui n'agresserait jamais ses voisins, à condition que ceux-ci vous laissent en paix. Je n’ai aucune envie de voir mon pays soumit à autre chose que ceux qui l’habitent, et en renversant Taiva avec vous, j’ai la certitude que les causes seront entendues et défendues de manière juste.
- Tu tiens à la liberté de ton pays, mais tu ne bronche pas quand ses dirigeants sont en danger, tu les enfermes toi-même d’ailleurs, tout seul et comme un grand. Tu as tout de même essayé de tuer la princesse… Qu’est-ce qui me dit que tu tiendras ta promesses vis à vis de moi aussi ?
- Je n’ai jamais voulu tuer la princesse Zelda, je souhaitais juste l’écarter un peu le temps de satisfaire quelques expériences qu’elle refusait d’autoriser dans l’ordre des magiciens. C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle je désires venir avec vous quand vous retournerez dans le monde du crépuscule : je voudrais découvrir des formes de magie qui ont été interdites à Hyrule.
- Tu pourras venir avec moi si tes pouvoirs sont utiles.
- Soyez-en certaine, je ne suis pas maître d’élite des gardes magiciens d’Hyrule pour rien. Cependant, pour que mon pouvoir soit très actif, il faudra attaquer les forces du mal qui séjournent au twilight, en réalisant la prophétie, donc en éveillant les sept sages. Je suis donc prêt à lever les avis de poursuite pour permettre à Zelda de parcourir le royaume librement à leur recherche.
- C’est plutôt logique, j’accepte ta proposition. » Conclut la princesse twilienne, se disant que c’était déjà ça de gagné.
D’une révérence, Heart la remercia et sorti sa baguette magique, envoyant par des volutes de fumée des ordres s’évaporant pour arriver à quelque mystérieuse destination.
« - Une dernière chose. » L’interrompit Midna. « Comment as-tu été mis au courant de tous ces faits ?
- Je suis désolé, mais je ne peux pas vous le dire, sachez seulement que vous devez absolument me croire. C’est l’unique clé sans fondement, mais elle est fiable, je vous le garantis. »
Après un instant d’hésitation, la princesse accepta, sera la main du général, et ils s’en retournèrent vers le reste du groupe.
Dans un étonnant tintamarre, une trappe s’ouvrit et propulsa un entremêlement de bras et de jambes sur le sol dur de l’ancienne salle du miroir, amortissant tout de même la chute finale par un tas de sable. En un concert de toussotements irrités par la poussière, de grognements dus au choc d’arrivée, et de tapes d’époussetage, le groupe se leva péniblement et contempla les restes de la haute tour dénuée de toit dont les murs avaient été à moitié arrachés.
« - Bon ! » S’exclama nerveusement Midna en arpentant vivement la pièce. « Qu’est ce qui nous attend pour la suite, comme petit piège-surprise ?
- Calme toi un peu. » Marmonna Zelda en observant le sol et en y passant sa main, dégageant le sable pour dévoiler les dalles. « Je ne sais pas s’il l’a fait exprès, mais ce drôle de bonhomme nous a bien aidé l’air de rien.
- Peut-être, mais je pense qu’on aurait été plus vite si on n’avait pas perdu notre temps à lui courir après. » Soupira la princesse du crépuscule en observant l’hylienne accomplir son petit manège. « Qu’est-ce que tu fabrique, au fait ? »
Mais Zelda, au lieu de répondre, s’arrêta, et, se redressant, délimita de l’ongle du pouce, une case à peu près de la taille d’une large table ; puis elle appliqua le dos de sa main sur la pierre qui glissa sur le côté et ouvrant une trappe qui renfermait une sorte de sarcophage métallisé, dont les traits montraient un visage féminin, dur et froid.
« - On peut dire que les habitants d’Hyrule avaient de drôles d’idées de décoration ! » Gronda Midna en aidant à extirper la lourde boite du sous-sol. « Pourquoi faire un cercueil entièrement en métal ?
- Parce que c’est plus simple de forger une dame de fer d’un seul coup plutôt que d’y planter les pics ensuite. » Expliqua froidement la princesse d’Hyrule.
Midna dégluti et compris. En tant que dame des tortures, il était évident que la sage de la tour du jugement soit enfermée dans un objet correspondant à son élément, et cette boite servant habituellement à rendre la mort des suppliciés plus longue et douloureuse, en les transperçant de pics évitant soigneusement les points vitaux, convenait parfaitement à la forme du corps et la personnalité de la prisonnière.
Lorsque Zelda fit basculer la face du cercueil, la princesse du crépuscule remarqua les nombreux signes incantatoires tracés de la main même d’Agahnim, d’une écriture qui devint bien plus tard l’alphabet officiel twilien, tout autour de pics pas plus épais que des fils ; qui avaient du être imprégnés autrefois d’une fabuleuse énergie paralysante et narcotique.
La dame qui reposait à l’intérieur, car elle n’avait en rien l’air d’une innocente jeune fille, possédait un visage entièrement poudré de blanc, contrastant avec son corps particulièrement bronzé. Sa bouche luisait d’un rouge à lèvre foncé, et ses cheveux, proportionnellement aussi longs que ses cils épais, étaient retenus en arrière sous forme de longue tresse austèrement serrée. Lorsque que ses yeux s’ouvrirent sur des pupilles obscures mais aussi brillantes que les bandelettes de vinyle qui l’habillaient de façon osée, la sage du désert inspira tout de suite à Midna, contre toute attente, une impression de sympathie.
« - Me voilà revenue d’entre les morts ! » S’exclama-t-elle, s’étirant joyeusement. « Mais pourquoi donc ces têtes d’enterrement ? »
Zelda écarquilla les yeux, l’air de se demander pourquoi celle-ci n’était pas aussi plate, choquée et polie que les deux autres, puis elle commença à expliquer à la sage les ennuis et la quête qu’elles devaient accomplir, lui demandant son aide.
« - Quel blabla ! Si vous aviez besoin de moi, pourquoi ne pas m’avoir éveillé aussitôt après la défaite d’Agahnim ?
- Hoho… Ça me rappelle quelque chose, oui ! Ou plutôt quelqu’un ! Quelle galère, quelle galère ! Ouille ! » Couina Deby alors que Zelda restait interloquée. Midna le frappa d’une pichenette, le faisant tomber dans le sable.
« -Les gens de nos jours agissent toujours au dernier moment, il faut croire qu’ils ne prennent pas leurs précautions. » Lança la princesse du crépuscule d’une voix goguenarde.
La sage du désert se tourna vers elle, un sourire aux lèvres, la dévisageant d’un regard inquisiteur et coquin.
« - Votre visage me rappelle quelque chose… Et votre teint ressemble à celui des prisonniers qu’on allait envoyer au crépuscule… Seriez-vous une condamnée ?
- J’en reviens, merci, et en tant que dirigeante du royaume, j’espère que vous n’y enverrez plus de fautifs incurables ! » S’exclama Midna en désignant l’ancien réceptacle du miroir des ombres, désormais brisé et inutilisable.
« - Donc vous descendez de certaines personnes envoyées là-bas ? » Confirma la dame. « C’est sans doute pour cela que vos traits me sont familiers, j’ai dû expédier un de vos ancêtres ,sans aucun doute… Mais n’en gardons pas rancune, je m’appelle Candy. »
La twilienne serait la main de la sage du désert, enchantée par cette nouvelle amitié, et Zelda s’éclaircit discrètement la gorge avant d’interrompre la conversation : il était temps de dévoiler certaines choses. Attrapant le pendentif en forme de triforce qu’elle portait autour du cou, elle souffla doucement dessus et le frotta avec sa main, tout en dégageant la lumière habituelle qu’elle était capable de produire. Lorsqu’elle s’arrêta, le petit triangle d’or s’était changé en un médaillon rond de la même couleur, gravé d’inscriptions anciennes qui se dégageaient en un relief clair et net.
« - Nous devrions éveiller la sage de lumière, ensuite mais ce n’est pas nécessaire car étant donné que je l’incarne, je ne sommeille pas.
- C’est bizarre… Comment ça se fait que tu ne dormes pas dans un monde de rêves tourmentés, comme chacune de nous ? » Demanda Candy.
« - Oui, c’est injuste ! » Plaisanta Midna.
La princesse d’Hyrule sembla avoir en face d’elle des demeurées profondes, mais elle commença son explication après un soupir.
« - Lorsque Agahnim décida de s’en prendre aux sages, il enleva la princesse de l’époque, déjà gardienne de la lumière sur le royaume, et voulu s’en débarrasser afin de régner sur Hyrule. Mais le héros qui vint la sauver avec Excalibur arriva à temps et parvint à la garder éveillée par le pouvoir de la Triforce. C’est alors que les esprits des sages, sous leur forme désincarnée, apparurent et leur apprirent que seule une sage peut éveiller les autres, c’est pour cela qu’il a été décidé que la famille royale serait une fois de plus gardienne de la sécurité du royaume, par le biais de sa descendance.
- Je vois… » Fit Midna, « alors c’est pour ça que vous êtes si importants dans le domaine, et que vous ne devez mourir avant d’avoir une filiation, ça serait embêtant sinon. »
Zelda acquiesça.
« - Vous pourriez aussi me transmettre votre pouvoir, Princesse. » Proposa alors une voix suave, cachée derrière un pilier. Trois pas se firent entendre, et un homme de grande taille, vêtu d’habits amples et gris, une cape brun foncé épinglée par l’insigne royal de l’aigle sur la triforce. Il avait le teint pâle et de longs cheveux noirs et lisses qui balayaient librement ses épaules.
Cette voix rappelait à Midna un vague souvenir de l’épisode du château, et tout ceci lui semblait si lointain déjà : c’était l’homme qui complotait contre Zelda, il n’était pas comme elle l’avait imaginé. Il semblait intelligent, il n’avait pas un gros nez rouge et un ventre d’alcoolique rebondit, et son regard calculateur scruta furtivement la pièce et les personnes présentes, avant qu’il se dirige d’un grand pas tout droit vers la twilienne.
« - Je suis un grand admirateur de votre peuple » Déclara-t-il humblement en lui faisant le baisemain. Zelda pâli.
« - … Merci. » Articula la princesse du crépuscule tandis qu’il levait son regard sombre et inquiétant vers elle. « Quel drôle d’ennemi. » Pensa-t-elle.
D’un grand geste, celui-ci se tourna vers Zelda, lui faisant signe qu’elle n‘avait pas à dégainer.
« - Rassurez-vous, je ne viens pas pour vous enlever aujourd’hui. Je me dois juste de faire des révélations à la princesse du crépuscule, si je peux lui parler un instant en tête à tête…. »
Après un regard peu rassuré, Zelda s’éloigna, accompagnée du reste de la troupe, Deby y compris, et Midna resta silencieuse devant cet homme étrange qui ne semblait pas être hylien.
« - Je tenais simplement à vous dire que j’avais reçu la visite d’un monstre envoyé du crépuscule. Il avait été posté au château bien des années auparavant. » Commença le général.
« - Oui, et en quoi cela me concerne-t-il ? Il est fréquent que des pièges magiques posés du temps de l’invasion d’Agahnim se révèlent à Hyrule.
- Il n’était pas là pour garder ou tuer, enfin pas au début tout du moins. Mais ce qu’il m’a dit était très intéressant… Figurez-vous qu’il me proposait une alliance avec les forces twiliennes, afin de renverser le royaume d’Hyrule. »
Midna eu le souffle coupé. C’était totalement absurde. Les yeux écarquillés, elle tourna la tête en direction du sorcier qui fouillait à l’intérieur de la besace qu’il portait au dos. Il en sortit une tête de pierre noircie et affreuse.
« - Ceci est gage de ma bonne foi, j’ai été obligé de le maltraiter quelque peu, car au moment où j’ai refusé son marché, il est devenu violent…
- On dirait bien qu’il a été animé par une magie antique, mais je n’ai jamais eu dans l’idée d’envahir Hyrule avec vous… Je ne soupçonnais pas même votre existence avant que vous n’attaquiez mon pays, et ce serait plutôt à moi de…
- Là est le problème, chère princesse. » L’interrompit Heart. « Hyrule n’a jamais attaqué qui que ce soit. J’ai toutes les chances de penser que vous avez subi un coup d’état. Je sais de source sûre que votre ennemi se nomme Taiva, c’est d’ailleurs le même qui m’a envoyé ce monstre, et il y avait dans ses propositions des vœux clairs d’unifier les royaumes, donc de les placer sous une seule domination. Vous n’aviez pas idée qu’il aurait voulu prendre votre place ?
- Mathématiquement, beaucoup de gens. Mais je ne vois absolument pas qui pourrait user du pouvoir de lumière contre moi… » Réfléchit la princesse. « Il y a de nombreuses contrées dans mon monde, dont il est très difficile de garder l’équilibre, et je n’ai jamais ouï quoi que ce soit au sujet de ce… Taiva.
- Nous saurons sans doute bientôt qui est derrière tout ça. Car j’ai un marché à vous proposer, qui nous permettrait de régler tous les problèmes d’un seul coup. »
Pouvait-elle faire confiance à un homme qui avait voulu tuer Zelda et l’arrêter sans raisons apparentes ? Il y aurait sans doute un piège caché derrière cette offre, et Midna nota de bien tout prendre en compte afin d’élaborer une éventuelle parade qui retournerait la situation à l’insu de son interlocuteur.
« - Je t’écoute. » Soupira-t-elle en s’asseyant sur un pilier renversé, décontractée.
« - Je sais que j’aurais beaucoup de mal à vous convaincre réellement de mes bonnes intentions, cependant, j’espère pouvoir apporter suffisamment d’éléments qui vous persuaderont des intérêts mutuels que l’on pourrait trouver à s’associer.
- Donne tes arguments, alors…
- Tout d’abord, j’ai refusé l’offre de Taiva, car je savais que lui-même voudrait trahir et soumettre de toute façon le monde entier à sa volonté, et le fait qu’il vous attaque signifie du coup pour moi que vous êtes une personne digne de confiance qui n'agresserait jamais ses voisins, à condition que ceux-ci vous laissent en paix. Je n’ai aucune envie de voir mon pays soumit à autre chose que ceux qui l’habitent, et en renversant Taiva avec vous, j’ai la certitude que les causes seront entendues et défendues de manière juste.
- Tu tiens à la liberté de ton pays, mais tu ne bronche pas quand ses dirigeants sont en danger, tu les enfermes toi-même d’ailleurs, tout seul et comme un grand. Tu as tout de même essayé de tuer la princesse… Qu’est-ce qui me dit que tu tiendras ta promesses vis à vis de moi aussi ?
- Je n’ai jamais voulu tuer la princesse Zelda, je souhaitais juste l’écarter un peu le temps de satisfaire quelques expériences qu’elle refusait d’autoriser dans l’ordre des magiciens. C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle je désires venir avec vous quand vous retournerez dans le monde du crépuscule : je voudrais découvrir des formes de magie qui ont été interdites à Hyrule.
- Tu pourras venir avec moi si tes pouvoirs sont utiles.
- Soyez-en certaine, je ne suis pas maître d’élite des gardes magiciens d’Hyrule pour rien. Cependant, pour que mon pouvoir soit très actif, il faudra attaquer les forces du mal qui séjournent au twilight, en réalisant la prophétie, donc en éveillant les sept sages. Je suis donc prêt à lever les avis de poursuite pour permettre à Zelda de parcourir le royaume librement à leur recherche.
- C’est plutôt logique, j’accepte ta proposition. » Conclut la princesse twilienne, se disant que c’était déjà ça de gagné.
D’une révérence, Heart la remercia et sorti sa baguette magique, envoyant par des volutes de fumée des ordres s’évaporant pour arriver à quelque mystérieuse destination.
« - Une dernière chose. » L’interrompit Midna. « Comment as-tu été mis au courant de tous ces faits ?
- Je suis désolé, mais je ne peux pas vous le dire, sachez seulement que vous devez absolument me croire. C’est l’unique clé sans fondement, mais elle est fiable, je vous le garantis. »
Après un instant d’hésitation, la princesse accepta, sera la main du général, et ils s’en retournèrent vers le reste du groupe.