Note de la fic :
Publié le 14/02/2010 à 16:53:06 par Schivardi
Chapitre 15 : La course du temps, la course de l’ombre, et celle pour la vérité.
La nuit passait tranquillement en contrée de lumière. La rivière traversant Toal berçait ses habitants paisiblement endormis de sa douce mélodie bruissante et rafraîchissante. L’Ombre s’était installée sous un arbre, au bord de l’eau. Elle sorti le miroir et, le posant sur ses genoux, elle pencha sa tête par-dessus comme on se serait miré dans les ondes d’un lac, ou plutôt de la même façon qu’on aurait sondé le fond d’un puit après y avoir jeté une pièce, espérant y entrevoir quelque futur bienheureux.
Mais ce n’était pas l’avenir que le personnage vêtu de noir lisait. Il observait patiemment l’autre monde, suivant à la trace les péripéties de Midna dans son propre pays, attendant le juste moment pour agir et, avec un peu de chance, forcer le destin. Un sourire se dessina sous le capuchon alors qu’il la voyait arpenter prudemment un couloir, suivie par les deux généraux déguisés en soldats.
C’est qu’elle s’en sortait plutôt bien, la petite princesse twilienne, toujours aussi novatrice avec ses réactions imprévisibles et farfelues, mais tout de même bien efficace. Certes elle n’avait pas fait dans la dentelle en envoyant une terrible boule d’ombre sur les soldats l’ayant découverte, qui moururent sans avoir même le temps de tirer les intrus de sous le lit royal, puis qui ne se virent pas ensuite dépouiller de leurs vêtements et identités. Enfin bon, elle s’en était tirée, n’était-ce pas le principal ?
Voilà un certain temps qu’ils erraient dans le château, avançant avec prudence, Midna se cachant dans les zones d’ombres sous sa forme animale, Deby glissé dans le col de Kard, et Heart cheminant derrière, avec lenteur, essayant de mémoriser la carte du château pour s’y retrouver seul en cas de problème. Le moment était venu pour l’ombre de passer à l’action. Elle se concentra et laissa son esprit s’envoler et transcender le miroir, passant de l’autre côté.
« - Qu’est ce qu’on fait ? J’ai l’impression que nous tournons totalement en rond. » Grinça Heart en traînant les pieds.
« - Tais-toi, on cherche, et on ne trouvera pas tout de suite, c’est normal. » Siffla Midna qui continuait d’avancer.
« - Mais on ne sait même pas ce que c’est… » Commença-t-il juste avant que la princesse le stoppe brusquement en levant le bras, soudain tendue. Tous s’immobilisèrent, attendant de voir ce qui la troublait.
« - Il y a un loup là-bas ! » Murmura-t-elle en pointant le bout du couloir, plongé dans l’obscurité. En silence, les deux hommes se regardèrent après avoir longuement observé le point indiqué.
« - Midna… » Commença Heart.
Mais c’était trop tard, la princesse l’avait déjà empoigné par la main, attrapant Kard de son autre membre libre, et les entraînait en courant vers le mur. La bête auréolée de lumière se dressa et tourna au coin tandis qui Midna lui criait « Attends ! » tout en changeant de direction, débouchant sur un autre passage plus sombre encore que le précédent. Traînant toujours ses deux compagnons derrière elle, la princesse galopa jusqu’à l’extrémité du couloir, s’arrêtant devant la porte voûtée qu’avait franchi l’animal. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà rencontrée…
L’hylien dégagea son bras et fixa la princesse qui semblait absorbée et ébahie par la contemplation du mur. Se tournant vers le général Kard, elle s’exclama :
« - Tu te souviens de cette porte ? C’est étrange… Mais je suppose qu’on n’a pas le choix. Puisqu’il est passé par là, c’est qu’elle mène à la clé !
- Non, princesse, attendez ! « Cria inutilement le twilien tandis qu’elle les attrapait de nouveau et fonçait en direction des pierres lisses où ne figurait aucune ouverture. Fermant les yeux, les deux hommes attendirent le choc et se laissèrent difficilement entraîner, mais ils sentirent simplement un vent frais passer sur eux, puis le vide.
Pendant ce temps, les sages étaient arrivée à Cocorico, et après un bref entretien avec le père Reynald, se laissaient guider jusqu’au sommet de la montagne du péril, bien plus facile d’accès depuis qu’on avait entamé la construction d’escaliers métalliques aux endroits les plus raides. Le soleil se levait et inondait le sol brûlant de ses rayons encore faibles. La montagne aux couleurs terre brûlée et pourpre émanait d’une énergie palpable, chaude, presque maléfique.
Zelda, plongée dans ses pensées, laissa son regard courir entre les trous de la passerelle de fer qui survolait la source chaude, précieux raccourci vers le temple du feu. Un goron, se prélassant dans l’eau bouillante, flottait de manière inerte, comme l’aurait fait un cadavre, souriant de bonheur face à cette détente absolue. L’esprit de la princesse dériva un instant sur l'image de la mort, et, frémissant à l’idée de ce qui pourrait arriver à son pays si jamais elle échouait dans sa tâche, elle accéléra légèrement le pas pour rattraper le prêtre. Ce fut une bonne initiative car, lorsque celui-ci se tourna pour vérifier que le groupe derrière lui suivait toujours la marche, il vit voler, en provenance de Cocorico, et en direction du sommet de la montagne, une horde de monstres ailés et armés.
« - Princesse ! » S’exclama-t-il. « Regardez au-dessus de nos têtes, nous devons nous hâter ! »
Zelda leva vivement le regard et lança immédiatement une raie de lumière en direction du monstre de tête qui éclata en morceaux. Le reste de la cohorte ennemie ne se laissa pas décontenancer pour autant, et se divisa en deux groupes dont un continua sa route tandis que l’autre descendait en piqué en direction des assaillants.
Esquivant une attaque de monstre, la princesse se plia en avant et cria à ses compagnons de courir le plus vite possible : il fallait atteindre le sommet avant qu’un malheur n’arrive. Les gargouilles restées en arrière tombèrent rapidement sous les attaques magiques des quatre jeunes filles, secondées par le père Reynald qui leur indiquait les raccourcis. Tout essoufflés, ils déboulèrent enfin dans la salle de réunion des Gorons, qui les regardèrent passer avec de grands yeux ébahis.
« - Continuez jusqu’au fond du temple ! Je vais leur expliquer de quoi il retourne ! » S’exclama le prêtre en s’arrêtant, puis en restant en arrière tandis que le groupe continuait sa course sans s’arrêter, une voix lui criant vivement « merci », mais se noyant presque entièrement dans les remous de la lave en fusion.
Les salles du temple étaient étrangement vides, comme lors de l’épisode du désert, seuls les cadavres de quelques monstres de pierres qui devaient avoir étés postés en embuscade ou en gardiens gisaient, la gorge lacérée comme par des coups de crocs féroces.
Le groupe haletant franchi les portes les unes après les autres, perdu au milieu des vapeurs sulfureuses et des émanations de chaleur infernales. Il arriva enfin dans une zone à l’air libre que les explosions passées avaient sans doute creusé, il y a très longtemps, chemin naturel agrémenté de passerelles, de cordes et d’escaliers. Aussi vite que leurs jambes le leur permettaient, les jeunes filles dévalèrent l’escalier en colimaçon qui menait à la pièce centrale et entrèrent dans la salle qui avait autrefois abrité un monstre enflammé, et qui ne contenait plus désormais que lave solidifiée et cendres éteintes.
La salle était obscure et envahie d’une poussière volante épaisse qui fit tousser Eva. Mais Candy plaqua rapidement sa main sur sa bouche et tendit l’oreille : on pouvait entendre au fond de la pièce, des grognements alliés à des sons sourds de pelles métalliques contre une matière plutôt meuble. Le plus silencieusement possible, le groupe s’avança vers le centre de la pièce, sans se rendre compte que des ombres apparaissaient autour de lui au fur et à mesure qu’il s’enfonçait dans le piège. Ils arrivèrent finalement à la source du bruit, et virent quelques gargouilles de pierre armée de pioches à bout plat, et qui creusait un point dans le sol : on pouvait déjà discerner le coin d’une boîte plus noire que le reste du sol et qui devait contenir la sage du feu.
Soudain, un hurlement strident retenti et ,avant que les jeunes filles aient pu faire le moindre mouvement de sursaut, un monstre frappa violement Maryele par derrière, la faisant chuter à terre. Eva se roula vite sur le côté et fit apparaître une lance de glace entre ses mains, la brandissant en tremblant, éblouie par la lumière de son propre pouvoir que lui renvoyaient les volutes de particules épaisses et serrées de suie remuée par les monstres.
« - Zelda ? Candy ? » Appela-t-elle d’une voix apeurée.
Une ombre menaçante et grimaçante se dressa soudain face à elle, fauchée un quart de seconde plus tard par une chaîne noire.
« - Ne t’inquiète pas, je vais leur régler leur compte, surtout fait attention aux bruits. » Lui ordonna la sage du désert dans un tourbillon sombre avant de bondir hors de sa vue.
Eva s’accroupit et chercha à tâtons le corps évanoui de Maryele. Elle perçut vite la faible émanation bleue et s’en rapprocha, la secouant pour la réveiller.
« - Hein, quoi ?! » Sursauta la jeune fille, la tête sur les genoux d’Eva.
« - Chuuut… » Souffla cette dernière. « J’ai besoin de toi : il fait trop chaud ici et ma magie fonctionne mal, il faudrait que tu te serves de l’eau fondue que je produis. »
Après avoir compris la consigne, et hoché la tête, la sage de l’eau se redressa et se posta devant celle de la glace.
Pendant ce temps, Candy cherchait Zelda dans le tumulte et le brouillard malsain environnant, frappant tous les ennemis qu’elle croisait de ses armes cloutées, sans parvenir à mettre la main sur la princesse. Soudain, elle aperçut un vif éclair de lumière venant du fond de la salle et y courut : la sage de lumière était là, une épée en main, les corps des gargouilles qui creusaient le sol peu de temps auparavant, fraîchement tuées, éparpillées autour d’elle. Elle récitait maintenant des paroles incompréhensibles, accroupie et la main posée à plat sur le sol.
Deux monstres s’élançaient vers elle, mais la sage du désert fut plus rapide et s’interposa, les immobilisant d’un coup de fouet avant de les achever avec un sabre fin. Elle resta alors devant la princesse qui continuait son invocation, la défendant comme on aurait défendu une citadelle, peu à peu assiégée par un nombre trop important d’ennemis.
Elle ne vit pas une gargouille qui vola au-dessus de sa tête, mais un jet de glace surgit de nulle part, se changeant en un serpent aquatique qui le ficela et le fit suffoquer à terre, entrant dans ses narines et l’empêchant de respirer. Maryele et Eva rejoignirent Candy tête baissée et l’aidèrent à former un cercle plus complet.
« - Est-ce que c’était aussi bordélique avec la princesse du crépuscule ? » Demanda la sage du désert en interceptant une pierre, la brisant d’un claquement.
« - Non, mais quel intérêt de remarquer ça? Il suffit juste que l’ennemi se soit rendu compte de notre avancée et qu’il ait envoyé plus de monde à notre recherche ! » Renchérit Maryele pour éviter tout débat.
Le combat s’éternisait, les monstres semblaient arriver sans fin, quand soudain, Zelda se tut.
« - Tout va bien ? Tu t’es endormie ? » Demanda ironiquement Candy. En guise de réponse, la princesse sauta devant elle et cria :
« - Plaquez-vous au sol ! »
Sans comprendre, les autres sages la regardèrent interloquées. Mais soudain, la salle devint rouge comme si elle s’était embrasée d’un seul coup, et un souffle dévastateur balança les jeunes filles récalcitrantes contre des piliers, désintégrant la petite dizaine d’ennemis qui arrivaient.
L’endroit où se trouvait Zelda peu de temps auparavant était désormais creusé d’un gros trou noir fumant. La compagnie se releva et se tourna, fixant avec étonnement le lieu d’où ce qui semblait être le souffle d’une bombe était sorti.
« - Zelda, qu’est ce que tu as encore trafiqué ? » Plaisanta à nouveau la sage du désert.
La princesse n’eut pas besoin de répondre : une main d’un brun chaud presque orange jaillit du trou et s’agrippa au rebord, bientôt suivi par le reste de la jeune fille du feu.
Elle possédait comme ses congénères une longue chevelure, ondulée de couleur fauve aux reflets flamboyants pour son cas. Son corps semblait fait de terre glaise douce et malléable, et elle était vêtue d’un simple ensemble rouge constitué d’un débardeur et d’un pantacourt avec des motifs en forme de joyaux taillés en frise sur les bords.
Après s’être approchée du groupe d’une démarche souple, elle leva des yeux d’un noir profond et brillant de la même intensité qu’une pierre polie et demanda :
« - C’est vous qui êtes venues me réveiller ?
- En effet. » Répondit Zelda avec un sourire avant de lui tendre la main.
« - Je m‘appelle Ama. » Dit-elle avant de leur emboîter le pas pour sortir du temple.
Le chemin du retour fut rapide, assisté par les gorons qui, après les avoirs remerciées et félicitées, les guidèrent sur un raccourci. Elles rendirent également une visite au père Reynald qui était rentré prier dans l’église, et s’attardèrent quelques minutes autour d’une infusion de thé avant de se décider à repartir.
Une fois sorties de la construction isolée, Zelda et les quatre jeunes filles longèrent la source de l’esprit. C’est alors que dans un petit bruit, une forme sombre apparut au bord de l’eau, à gauche de la Princesse. Dans un sursaut, celle-ci s’écarta, s’attendant à recevoir un coup, mais l’Ombre n’en fit rien, ou n’eut pas le temps de tenter quoi que ce soit, car dans une gerbe d’étincelle, l’esprit d’Ordinn déploya ses ailes et poussa un hurlement suraigu qui obligea les sages à se prostrer à terre en se bouchant les oreilles.
Ouvrant un œil, la princesse se rendit compte que l’esprit lançait de violents éclairs de lumière en direction de l’Ombre déjà loin, détalant aussi rapidement qu’un lapin.
Puis Ordinn disparu dans un fracas de vagues tempétueuses, et refusa d’apparaître, se maintenant dans un mutisme accablant et furieux.
Sans comprendre ce qui arrivait, le groupe conclu que l’esprit les avait protégées et qu’elles feraient mieux de poursuivre leur route le plus rapidement possible pour éveiller l’avant-dernière sage ; mais Zelda, quelque peu soucieuse, aperçu clairement au loin, les devançant durant un moment avant de s’éclipser dans la même direction qu’elles, la forme d’un grand oiseau scintillant dans les rayons du soleil.
Kard était plus qu’abasourdi par ce qui se passait : soit le monde était subitement devenu fou et insensé, soit la personne qui avait pris la place de la princesse twilienne possédait un pouvoir capable de faire des travaux en un temps record. Mais pour le moment, le mieux semblait de ne pas se préoccuper du pourquoi du comment, mais plutôt d’exploiter les possibilités au plus vite, comme se plaisait à dire le général Heart.
Le petit groupe se trouvait en haut d’un hangar gigantesque, creusé à même le sol du château, et dont tout semblait s’accorder autour d’un point central : une sorte d’attrapeur de rêve colossal suspendu du plafond, et autour duquel étaient disposés des catalyseurs amplifiant la magie. Piégé au milieu des soies épaisses de la toile se trouvait un minuscule éclat scintillant qui devait être un fragment de miroir.
Voilà une bonne demi-heure que Midna, Heart, Kard et Deby se trouvaient cachés derrière un tas de marchandises, épiant l’activité bourdonnante du lieu, tentant d’élaborer un plan. D’après ce qu’ils avaient pu entendre, les troupes rassemblées, constituées de nombreux soldats twiliens sans blason particulier et de gargouilles de pierre grinçantes, se préparaient à effectuer une grande campagne au royaume de lumière, dans un dessein de manœuvre connu seul du général qui s’occupait de les diriger, lequel se tenait en compagnie d’un autre twilien autour d’une vaste carte.
« - Ne paniquons pas » Avait assuré Heart quand ils s’étaient aperçus qu’ils ne pourraient pas écouter la conversation ou lire le document. « Il y a sans doute l’un d’entre eux qui restera à la base. Il nous suffit d’attendre que les troupes s’en aillent pour lui sauter dessus, l’interroger, et devancer l’armée ennemie par notre connaissance et notre habitude des terres d’Hyrule ! ».
Pas très convaincue, Midna s’était tout de même rangée à cette idée qui semblait être la plus rationnelle. Elle s’efforça donc d’opposer à la quantité de soldats la qualité de la stratégie qu’ils mettraient en place au dernier moment, et attendit patiemment en rongeant son frein derrière une réserve de nourriture que ces derniers veuillent bien s’en aller.
Finalement, l’homme le plus protégé des deux s’éloigna en criant un ordre aux troupes qui se mirent en formation, puis l’autre qui semblait être un sorcier quelconque brandit un bâton, et récita une courte incantation qui fit fonctionner le cercle magique. On pu distinguer, pendant le temps qui mirent les soldats à tous passer par le téléporteur, les reliefs et couleurs verdoyantes d’Hyrule avant que le cercle se referme, laissant le twilien seul avec trois soldats, s’affairant à ranger la carte.
Sur un signe de Heart, le groupe entra en action et neutralisa les combattants en les frappant lâchement par-derrière avant de se rassembler autour du dernier survivant, tremblant et essayant de se protéger en les menaçant de sa baguette.
Mais le général Heart, aussi froid que d’ordinaire, sorti sa propre arme et écarta la menace tremblotante aussi facilement que le vent aurait dépouillé un arbre de ses feuilles à la venues de l’automne. L’homme lâcha tout ce qu’il tenait dans ses mains, et leva les bras, blême en voyant Midna s’avancer vers lui.
« - Je vais être directe : quels sont vos buts et qui vous dirige ? » Demanda sèchement la princesse twilienne.
« - Je ne vois pas de quoi vous parlez ! » Tenta l’homme, vite ramené à la raison par une gerbe d’étincelles enflammées jaillissant juste sous son nez et parcourant ses épaules, produisant de petites décharges brûlantes.
« - Nous vous écoutons attentivement. » Déclara Kard d’un ton autoritaire, le regard durcit.
« - Nous… Nous avons pour ordre d’envahir Hyrule et de soumettre le pays, de la même manière que nous l‘avons fait ici ! La personne qui nous dirige s’appelle Taiva et souhaite devenir l’unique être tout-puissant, possesseur des pouvoirs légendaires ! «
« - Les Pouvoirs Légendaires ? » S’exclama Midna, incrédule.
« - Oui, mais je ne sais pas ce que c’est, je ne sais rien de plus, alors laissez-moi partir s’il vous plaît ! »
« - Comment un être sorti de nulle part pourrait connaître la légende de la Triforce twilienne ? » S’exclama la princesse en fouillant vigoureusement dans les affaires de l’homme. Elle ne trouva rien que des objets inutiles, sauf une sorte d’écusson frappé d’un trèfle planté d’une épée.
« - Sais-tu ce que c’est ? » Demanda-t-elle vivement en le brandissant sous le nez de l’homme qui sembla s’affoler à sa vue, et se débattit en criant :
« - Non ! je vous assure que je ne sais rien ! »
La jeune femme poussa un soupir et planta son épée effilée dans le cœur du magicien qui expira presque instantanément.
« - Si j’avais pu m’attendre à ça… » Murmura-t-elle alors. « Nous devons nous hâter, Hyrule est en grand danger. » Commenta-t-elle simplement avant d’empoigner ses compagnons et de les entraîner dans un tourbillon.
La nuit passait tranquillement en contrée de lumière. La rivière traversant Toal berçait ses habitants paisiblement endormis de sa douce mélodie bruissante et rafraîchissante. L’Ombre s’était installée sous un arbre, au bord de l’eau. Elle sorti le miroir et, le posant sur ses genoux, elle pencha sa tête par-dessus comme on se serait miré dans les ondes d’un lac, ou plutôt de la même façon qu’on aurait sondé le fond d’un puit après y avoir jeté une pièce, espérant y entrevoir quelque futur bienheureux.
Mais ce n’était pas l’avenir que le personnage vêtu de noir lisait. Il observait patiemment l’autre monde, suivant à la trace les péripéties de Midna dans son propre pays, attendant le juste moment pour agir et, avec un peu de chance, forcer le destin. Un sourire se dessina sous le capuchon alors qu’il la voyait arpenter prudemment un couloir, suivie par les deux généraux déguisés en soldats.
C’est qu’elle s’en sortait plutôt bien, la petite princesse twilienne, toujours aussi novatrice avec ses réactions imprévisibles et farfelues, mais tout de même bien efficace. Certes elle n’avait pas fait dans la dentelle en envoyant une terrible boule d’ombre sur les soldats l’ayant découverte, qui moururent sans avoir même le temps de tirer les intrus de sous le lit royal, puis qui ne se virent pas ensuite dépouiller de leurs vêtements et identités. Enfin bon, elle s’en était tirée, n’était-ce pas le principal ?
Voilà un certain temps qu’ils erraient dans le château, avançant avec prudence, Midna se cachant dans les zones d’ombres sous sa forme animale, Deby glissé dans le col de Kard, et Heart cheminant derrière, avec lenteur, essayant de mémoriser la carte du château pour s’y retrouver seul en cas de problème. Le moment était venu pour l’ombre de passer à l’action. Elle se concentra et laissa son esprit s’envoler et transcender le miroir, passant de l’autre côté.
« - Qu’est ce qu’on fait ? J’ai l’impression que nous tournons totalement en rond. » Grinça Heart en traînant les pieds.
« - Tais-toi, on cherche, et on ne trouvera pas tout de suite, c’est normal. » Siffla Midna qui continuait d’avancer.
« - Mais on ne sait même pas ce que c’est… » Commença-t-il juste avant que la princesse le stoppe brusquement en levant le bras, soudain tendue. Tous s’immobilisèrent, attendant de voir ce qui la troublait.
« - Il y a un loup là-bas ! » Murmura-t-elle en pointant le bout du couloir, plongé dans l’obscurité. En silence, les deux hommes se regardèrent après avoir longuement observé le point indiqué.
« - Midna… » Commença Heart.
Mais c’était trop tard, la princesse l’avait déjà empoigné par la main, attrapant Kard de son autre membre libre, et les entraînait en courant vers le mur. La bête auréolée de lumière se dressa et tourna au coin tandis qui Midna lui criait « Attends ! » tout en changeant de direction, débouchant sur un autre passage plus sombre encore que le précédent. Traînant toujours ses deux compagnons derrière elle, la princesse galopa jusqu’à l’extrémité du couloir, s’arrêtant devant la porte voûtée qu’avait franchi l’animal. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà rencontrée…
L’hylien dégagea son bras et fixa la princesse qui semblait absorbée et ébahie par la contemplation du mur. Se tournant vers le général Kard, elle s’exclama :
« - Tu te souviens de cette porte ? C’est étrange… Mais je suppose qu’on n’a pas le choix. Puisqu’il est passé par là, c’est qu’elle mène à la clé !
- Non, princesse, attendez ! « Cria inutilement le twilien tandis qu’elle les attrapait de nouveau et fonçait en direction des pierres lisses où ne figurait aucune ouverture. Fermant les yeux, les deux hommes attendirent le choc et se laissèrent difficilement entraîner, mais ils sentirent simplement un vent frais passer sur eux, puis le vide.
Pendant ce temps, les sages étaient arrivée à Cocorico, et après un bref entretien avec le père Reynald, se laissaient guider jusqu’au sommet de la montagne du péril, bien plus facile d’accès depuis qu’on avait entamé la construction d’escaliers métalliques aux endroits les plus raides. Le soleil se levait et inondait le sol brûlant de ses rayons encore faibles. La montagne aux couleurs terre brûlée et pourpre émanait d’une énergie palpable, chaude, presque maléfique.
Zelda, plongée dans ses pensées, laissa son regard courir entre les trous de la passerelle de fer qui survolait la source chaude, précieux raccourci vers le temple du feu. Un goron, se prélassant dans l’eau bouillante, flottait de manière inerte, comme l’aurait fait un cadavre, souriant de bonheur face à cette détente absolue. L’esprit de la princesse dériva un instant sur l'image de la mort, et, frémissant à l’idée de ce qui pourrait arriver à son pays si jamais elle échouait dans sa tâche, elle accéléra légèrement le pas pour rattraper le prêtre. Ce fut une bonne initiative car, lorsque celui-ci se tourna pour vérifier que le groupe derrière lui suivait toujours la marche, il vit voler, en provenance de Cocorico, et en direction du sommet de la montagne, une horde de monstres ailés et armés.
« - Princesse ! » S’exclama-t-il. « Regardez au-dessus de nos têtes, nous devons nous hâter ! »
Zelda leva vivement le regard et lança immédiatement une raie de lumière en direction du monstre de tête qui éclata en morceaux. Le reste de la cohorte ennemie ne se laissa pas décontenancer pour autant, et se divisa en deux groupes dont un continua sa route tandis que l’autre descendait en piqué en direction des assaillants.
Esquivant une attaque de monstre, la princesse se plia en avant et cria à ses compagnons de courir le plus vite possible : il fallait atteindre le sommet avant qu’un malheur n’arrive. Les gargouilles restées en arrière tombèrent rapidement sous les attaques magiques des quatre jeunes filles, secondées par le père Reynald qui leur indiquait les raccourcis. Tout essoufflés, ils déboulèrent enfin dans la salle de réunion des Gorons, qui les regardèrent passer avec de grands yeux ébahis.
« - Continuez jusqu’au fond du temple ! Je vais leur expliquer de quoi il retourne ! » S’exclama le prêtre en s’arrêtant, puis en restant en arrière tandis que le groupe continuait sa course sans s’arrêter, une voix lui criant vivement « merci », mais se noyant presque entièrement dans les remous de la lave en fusion.
Les salles du temple étaient étrangement vides, comme lors de l’épisode du désert, seuls les cadavres de quelques monstres de pierres qui devaient avoir étés postés en embuscade ou en gardiens gisaient, la gorge lacérée comme par des coups de crocs féroces.
Le groupe haletant franchi les portes les unes après les autres, perdu au milieu des vapeurs sulfureuses et des émanations de chaleur infernales. Il arriva enfin dans une zone à l’air libre que les explosions passées avaient sans doute creusé, il y a très longtemps, chemin naturel agrémenté de passerelles, de cordes et d’escaliers. Aussi vite que leurs jambes le leur permettaient, les jeunes filles dévalèrent l’escalier en colimaçon qui menait à la pièce centrale et entrèrent dans la salle qui avait autrefois abrité un monstre enflammé, et qui ne contenait plus désormais que lave solidifiée et cendres éteintes.
La salle était obscure et envahie d’une poussière volante épaisse qui fit tousser Eva. Mais Candy plaqua rapidement sa main sur sa bouche et tendit l’oreille : on pouvait entendre au fond de la pièce, des grognements alliés à des sons sourds de pelles métalliques contre une matière plutôt meuble. Le plus silencieusement possible, le groupe s’avança vers le centre de la pièce, sans se rendre compte que des ombres apparaissaient autour de lui au fur et à mesure qu’il s’enfonçait dans le piège. Ils arrivèrent finalement à la source du bruit, et virent quelques gargouilles de pierre armée de pioches à bout plat, et qui creusait un point dans le sol : on pouvait déjà discerner le coin d’une boîte plus noire que le reste du sol et qui devait contenir la sage du feu.
Soudain, un hurlement strident retenti et ,avant que les jeunes filles aient pu faire le moindre mouvement de sursaut, un monstre frappa violement Maryele par derrière, la faisant chuter à terre. Eva se roula vite sur le côté et fit apparaître une lance de glace entre ses mains, la brandissant en tremblant, éblouie par la lumière de son propre pouvoir que lui renvoyaient les volutes de particules épaisses et serrées de suie remuée par les monstres.
« - Zelda ? Candy ? » Appela-t-elle d’une voix apeurée.
Une ombre menaçante et grimaçante se dressa soudain face à elle, fauchée un quart de seconde plus tard par une chaîne noire.
« - Ne t’inquiète pas, je vais leur régler leur compte, surtout fait attention aux bruits. » Lui ordonna la sage du désert dans un tourbillon sombre avant de bondir hors de sa vue.
Eva s’accroupit et chercha à tâtons le corps évanoui de Maryele. Elle perçut vite la faible émanation bleue et s’en rapprocha, la secouant pour la réveiller.
« - Hein, quoi ?! » Sursauta la jeune fille, la tête sur les genoux d’Eva.
« - Chuuut… » Souffla cette dernière. « J’ai besoin de toi : il fait trop chaud ici et ma magie fonctionne mal, il faudrait que tu te serves de l’eau fondue que je produis. »
Après avoir compris la consigne, et hoché la tête, la sage de l’eau se redressa et se posta devant celle de la glace.
Pendant ce temps, Candy cherchait Zelda dans le tumulte et le brouillard malsain environnant, frappant tous les ennemis qu’elle croisait de ses armes cloutées, sans parvenir à mettre la main sur la princesse. Soudain, elle aperçut un vif éclair de lumière venant du fond de la salle et y courut : la sage de lumière était là, une épée en main, les corps des gargouilles qui creusaient le sol peu de temps auparavant, fraîchement tuées, éparpillées autour d’elle. Elle récitait maintenant des paroles incompréhensibles, accroupie et la main posée à plat sur le sol.
Deux monstres s’élançaient vers elle, mais la sage du désert fut plus rapide et s’interposa, les immobilisant d’un coup de fouet avant de les achever avec un sabre fin. Elle resta alors devant la princesse qui continuait son invocation, la défendant comme on aurait défendu une citadelle, peu à peu assiégée par un nombre trop important d’ennemis.
Elle ne vit pas une gargouille qui vola au-dessus de sa tête, mais un jet de glace surgit de nulle part, se changeant en un serpent aquatique qui le ficela et le fit suffoquer à terre, entrant dans ses narines et l’empêchant de respirer. Maryele et Eva rejoignirent Candy tête baissée et l’aidèrent à former un cercle plus complet.
« - Est-ce que c’était aussi bordélique avec la princesse du crépuscule ? » Demanda la sage du désert en interceptant une pierre, la brisant d’un claquement.
« - Non, mais quel intérêt de remarquer ça? Il suffit juste que l’ennemi se soit rendu compte de notre avancée et qu’il ait envoyé plus de monde à notre recherche ! » Renchérit Maryele pour éviter tout débat.
Le combat s’éternisait, les monstres semblaient arriver sans fin, quand soudain, Zelda se tut.
« - Tout va bien ? Tu t’es endormie ? » Demanda ironiquement Candy. En guise de réponse, la princesse sauta devant elle et cria :
« - Plaquez-vous au sol ! »
Sans comprendre, les autres sages la regardèrent interloquées. Mais soudain, la salle devint rouge comme si elle s’était embrasée d’un seul coup, et un souffle dévastateur balança les jeunes filles récalcitrantes contre des piliers, désintégrant la petite dizaine d’ennemis qui arrivaient.
L’endroit où se trouvait Zelda peu de temps auparavant était désormais creusé d’un gros trou noir fumant. La compagnie se releva et se tourna, fixant avec étonnement le lieu d’où ce qui semblait être le souffle d’une bombe était sorti.
« - Zelda, qu’est ce que tu as encore trafiqué ? » Plaisanta à nouveau la sage du désert.
La princesse n’eut pas besoin de répondre : une main d’un brun chaud presque orange jaillit du trou et s’agrippa au rebord, bientôt suivi par le reste de la jeune fille du feu.
Elle possédait comme ses congénères une longue chevelure, ondulée de couleur fauve aux reflets flamboyants pour son cas. Son corps semblait fait de terre glaise douce et malléable, et elle était vêtue d’un simple ensemble rouge constitué d’un débardeur et d’un pantacourt avec des motifs en forme de joyaux taillés en frise sur les bords.
Après s’être approchée du groupe d’une démarche souple, elle leva des yeux d’un noir profond et brillant de la même intensité qu’une pierre polie et demanda :
« - C’est vous qui êtes venues me réveiller ?
- En effet. » Répondit Zelda avec un sourire avant de lui tendre la main.
« - Je m‘appelle Ama. » Dit-elle avant de leur emboîter le pas pour sortir du temple.
Le chemin du retour fut rapide, assisté par les gorons qui, après les avoirs remerciées et félicitées, les guidèrent sur un raccourci. Elles rendirent également une visite au père Reynald qui était rentré prier dans l’église, et s’attardèrent quelques minutes autour d’une infusion de thé avant de se décider à repartir.
Une fois sorties de la construction isolée, Zelda et les quatre jeunes filles longèrent la source de l’esprit. C’est alors que dans un petit bruit, une forme sombre apparut au bord de l’eau, à gauche de la Princesse. Dans un sursaut, celle-ci s’écarta, s’attendant à recevoir un coup, mais l’Ombre n’en fit rien, ou n’eut pas le temps de tenter quoi que ce soit, car dans une gerbe d’étincelle, l’esprit d’Ordinn déploya ses ailes et poussa un hurlement suraigu qui obligea les sages à se prostrer à terre en se bouchant les oreilles.
Ouvrant un œil, la princesse se rendit compte que l’esprit lançait de violents éclairs de lumière en direction de l’Ombre déjà loin, détalant aussi rapidement qu’un lapin.
Puis Ordinn disparu dans un fracas de vagues tempétueuses, et refusa d’apparaître, se maintenant dans un mutisme accablant et furieux.
Sans comprendre ce qui arrivait, le groupe conclu que l’esprit les avait protégées et qu’elles feraient mieux de poursuivre leur route le plus rapidement possible pour éveiller l’avant-dernière sage ; mais Zelda, quelque peu soucieuse, aperçu clairement au loin, les devançant durant un moment avant de s’éclipser dans la même direction qu’elles, la forme d’un grand oiseau scintillant dans les rayons du soleil.
Kard était plus qu’abasourdi par ce qui se passait : soit le monde était subitement devenu fou et insensé, soit la personne qui avait pris la place de la princesse twilienne possédait un pouvoir capable de faire des travaux en un temps record. Mais pour le moment, le mieux semblait de ne pas se préoccuper du pourquoi du comment, mais plutôt d’exploiter les possibilités au plus vite, comme se plaisait à dire le général Heart.
Le petit groupe se trouvait en haut d’un hangar gigantesque, creusé à même le sol du château, et dont tout semblait s’accorder autour d’un point central : une sorte d’attrapeur de rêve colossal suspendu du plafond, et autour duquel étaient disposés des catalyseurs amplifiant la magie. Piégé au milieu des soies épaisses de la toile se trouvait un minuscule éclat scintillant qui devait être un fragment de miroir.
Voilà une bonne demi-heure que Midna, Heart, Kard et Deby se trouvaient cachés derrière un tas de marchandises, épiant l’activité bourdonnante du lieu, tentant d’élaborer un plan. D’après ce qu’ils avaient pu entendre, les troupes rassemblées, constituées de nombreux soldats twiliens sans blason particulier et de gargouilles de pierre grinçantes, se préparaient à effectuer une grande campagne au royaume de lumière, dans un dessein de manœuvre connu seul du général qui s’occupait de les diriger, lequel se tenait en compagnie d’un autre twilien autour d’une vaste carte.
« - Ne paniquons pas » Avait assuré Heart quand ils s’étaient aperçus qu’ils ne pourraient pas écouter la conversation ou lire le document. « Il y a sans doute l’un d’entre eux qui restera à la base. Il nous suffit d’attendre que les troupes s’en aillent pour lui sauter dessus, l’interroger, et devancer l’armée ennemie par notre connaissance et notre habitude des terres d’Hyrule ! ».
Pas très convaincue, Midna s’était tout de même rangée à cette idée qui semblait être la plus rationnelle. Elle s’efforça donc d’opposer à la quantité de soldats la qualité de la stratégie qu’ils mettraient en place au dernier moment, et attendit patiemment en rongeant son frein derrière une réserve de nourriture que ces derniers veuillent bien s’en aller.
Finalement, l’homme le plus protégé des deux s’éloigna en criant un ordre aux troupes qui se mirent en formation, puis l’autre qui semblait être un sorcier quelconque brandit un bâton, et récita une courte incantation qui fit fonctionner le cercle magique. On pu distinguer, pendant le temps qui mirent les soldats à tous passer par le téléporteur, les reliefs et couleurs verdoyantes d’Hyrule avant que le cercle se referme, laissant le twilien seul avec trois soldats, s’affairant à ranger la carte.
Sur un signe de Heart, le groupe entra en action et neutralisa les combattants en les frappant lâchement par-derrière avant de se rassembler autour du dernier survivant, tremblant et essayant de se protéger en les menaçant de sa baguette.
Mais le général Heart, aussi froid que d’ordinaire, sorti sa propre arme et écarta la menace tremblotante aussi facilement que le vent aurait dépouillé un arbre de ses feuilles à la venues de l’automne. L’homme lâcha tout ce qu’il tenait dans ses mains, et leva les bras, blême en voyant Midna s’avancer vers lui.
« - Je vais être directe : quels sont vos buts et qui vous dirige ? » Demanda sèchement la princesse twilienne.
« - Je ne vois pas de quoi vous parlez ! » Tenta l’homme, vite ramené à la raison par une gerbe d’étincelles enflammées jaillissant juste sous son nez et parcourant ses épaules, produisant de petites décharges brûlantes.
« - Nous vous écoutons attentivement. » Déclara Kard d’un ton autoritaire, le regard durcit.
« - Nous… Nous avons pour ordre d’envahir Hyrule et de soumettre le pays, de la même manière que nous l‘avons fait ici ! La personne qui nous dirige s’appelle Taiva et souhaite devenir l’unique être tout-puissant, possesseur des pouvoirs légendaires ! «
« - Les Pouvoirs Légendaires ? » S’exclama Midna, incrédule.
« - Oui, mais je ne sais pas ce que c’est, je ne sais rien de plus, alors laissez-moi partir s’il vous plaît ! »
« - Comment un être sorti de nulle part pourrait connaître la légende de la Triforce twilienne ? » S’exclama la princesse en fouillant vigoureusement dans les affaires de l’homme. Elle ne trouva rien que des objets inutiles, sauf une sorte d’écusson frappé d’un trèfle planté d’une épée.
« - Sais-tu ce que c’est ? » Demanda-t-elle vivement en le brandissant sous le nez de l’homme qui sembla s’affoler à sa vue, et se débattit en criant :
« - Non ! je vous assure que je ne sais rien ! »
La jeune femme poussa un soupir et planta son épée effilée dans le cœur du magicien qui expira presque instantanément.
« - Si j’avais pu m’attendre à ça… » Murmura-t-elle alors. « Nous devons nous hâter, Hyrule est en grand danger. » Commenta-t-elle simplement avant d’empoigner ses compagnons et de les entraîner dans un tourbillon.