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De l'autre côté du miroir


Par : Schivardi
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2


Publié le 14/02/2010 à 16:42:32 par Schivardi

Chapitre 2 : Petit et grand, petit à grand.
Après une chute relativement courte, Midna se sentit atterrir sur une forme plutôt molle qui atténua le choc. Étonnée, la princesse se redressa et tenta de voir quelque chose dans la pénombre qui l’entourait.

« - Princesse ? Demanda une voix en dessous. Je suis désolée mais… Vous êtes en train de m’écraser…
- Ho, pardonne-moi Kard, je ne t’avais pas reconnu. Merci d’avoir si gentiment amorti ma chute. Remercia t’elle en aidant le général à se mettre sur pied.
- De rien. Savez-vous si nous sommes arrivé au monde de lumière d’Hyrule ?
- Je pense, car j’ai du mal à distinguer les choses dans cette obscurité, cela signifie qu’elle est provoquée par une absence de lumière » Fit la princesse en avançant de quelques pas.
Ce lieu lui était familier, pensa t’elle ; il lui semblait reconnaître le craquement du parquet sous ses pieds, et l’odeur de poussière mêlée à autre chose qu’elle ne connaissait pas mais qui la mettait en courage et ne lui était pas étranger… Lorsque son pied butta sur un objet lourd, elle se baissa et souri en palpant la forme. Enfin elle savait que le souvenir emplissait cette pièce et lui remémorait ses aventures d’autrefois.

« -Princesse ! L’appela le général à l’autre bout. Je crois que vous avez ouvert une issue ! Je vois une forme d’escalier qui est apparue juste là ! »
Toujours accroupie, Midna se tourna vers Kard, et vit en effet le relief d’un escalier illuminé de plus haut par une douce lumière. Mais il y avait quelque chose d’étrange dans cet escalier, il était… Petit.
« se pourrait-il que… ? » Pensa la princesse en tournant la tête à l’opposé. Ses pensées furent confirmées au moment où elle entendit le choc sourd de la main de Kard contre l’image de l’escalier en verre.

« - Tu ne devrais pas t’obstiner, ordonna t’elle en riant, c’est un miroir, le vrai escalier est de l’autre côté »
Puis, tâtonnant parmi les objets qui encombraient le chemin, elle mit la main sur ce qu’elle espérait trouver. « Ouf, il l’a laissée ici… » souffla t’elle en claquant des doigts. Après un craquement, une petite flamme apparut et s’amplifia lentement dans la lanterne de fer, illuminant les parois d’une cave tapissée de planches de bois et emplie de choses plus insolites les unes que les autres.
Entre les caisses et les toiles d’araignées, on pouvait voir un énorme boulet de métal, un drôle de bâton aux motifs travaillés, deux grappins, un boomerang, un bouclier de fer bleu avec une image d’aigle, une épée rudimentaire, un arc et différents carquois…

« - Que sont toutes ces choses… ? S’interrogea le général Kard. Est ce qu’elles pourraient être des… Armes hyliennes ?
- Pour la plupart, oui. Répondit la princesse, mais ce ne sont pas n’importe quelles armes, c’est elles qui ont servi à sauver le monde lorsque Xanto a pris le pouvoir.
- Vous les avez toutes utilisées ? S’étonna l’homme. Je ne savais pas que vous aviez une aussi grande formation sur les armements ! »
Midna faillit l’interrompre, mais elle se ravisa. Mieux valait continuer de garder le silence, comme elle l’avait décidé en retournant dans le Twilight.
Tout en se saisissant du bâton, elle fit signe au général de prendre possession de l’épée et du bouclier.

« - Êtes-vous sûre qu’ils marchent vraiment ? Demanda ce dernier suspicieux en tentant de mettre le bouclier métallique sur sa figure.
- Hem, non, tu devrais l’accrocher derrière toi pour le moment, mais garde l’épée à portée de main.
- Vous pensez que nous serons mal accueillis ? S’exclama le général.
- Ces lumières ressemblaient fort à une déclaration de guerre, et j’ai en effet bien peur qu’Hyrule nous ait réellement attaqué. Dans ce cas, nous sommes actuellement en plein territoire ennemi, et nous devons veiller à ne pas nous faire remarquer, tout en tâchant de découvrir les raisons de ces hostilités.
- Mais sommes nous espions ou émissaires ?
- Je n’en sais trop rien. Soupira la princesse. »

Décidant de rajouter l’arc à son équipement, Midna souffla la flamme de la lanterne, plongeant la pièce aux couleurs orangées dans le noir, et sauta lestement vers l’escalier qu’elle grimpa à toute vitesse.
Une fois arrivée en haut, elle s’avança au centre de la chambre principale de la maison ronde. Le lieu avait été abandonné avec les volets ouverts, et la pièce était inondée d’une lumière verte et fraîche entrecoupée par l’ombre des cimes et de leurs feuilles bougeant légèrement au grés du vent. Immobile, la princesse attarda son regard sur un joli petit écureuil brun foncé qui se faufilait parmi les meurtrissures du bois de la maison, et observa de loin les cadres de photos embués de poussière que l’on pouvait voir en haut d’une échelle, puis elle se décida à appeler son général qui traînait encore en bas.

« - Hé ! dépêche toi, si nous voulons arriver à faire la moindre chose pour notre royaume, il faut que nous nous rendions avant tout au château d’Hyrule. Or, d’après ce que je vois, nous nous trouvons au point le plus éloigné au sud, on ferait mieux de partir le plus vite possible.
- Oui, j’arrive tout de suite, princesse. » ; fit la voix de Kard en montant l’escalier.
Une fois à la lumière, il leva la tête vers elle et paru horrifié par ce qu’il voyait. La jeune fille allait lui demander la raison de sa soudaine crispation, mais il leva lentement le bras avant qu’elle ait pu parler, pointant un index tremblant dans sa direction. La princesse sentit son cœur s’arrêter en voyant qu’un changement se produisait chez le jeune général : Sa peau s’épaissit et vira au blanc, se marbrant d’un noir qui n’était pas celui des veines. Dans un froissement de feuilles mêlé au grincement du tronc qui grandit, il se changeât en un majestueux bouleau qui se dressa dans la pièce, ses branches caressant la voûte du plafond comme des cheveux trop longs hérissés de terreur, la bouche grande ouverte laissa place à un trou digne d’un nid de hibou, taisant le hurlement qui aurait du en sortir… Les racines, enfin, cascadèrent dans l’escalier, s’enroulèrent autour des meubles et sortirent au-dehors par les interstices des planches de bois irrégulières.
Bouche bée, la princesse se précipita d’abord sur son ancien compagnon avant de se demander brusquement ce qui allait lui arriver. Prenant conscience qu’elle était en pleine lumière, elle se plaqua à l’ombre de son cher général avant de réaliser qu’elle pouvait bouger, et de se laisser glisser le long du tronc, extenuée.
Lentement, elle se parcourut du regard et palpa doucement ses jambes, son buste, ses bras… Tout semblait normal. « Étrange… Pensa t’elle, pourtant on dirait que mon peuple est maudit par la lumière… »
Tout de même rassurée d’être libre de ses mouvements, elle posa tristement sa joue contre l’arbre, et promit à haute voix de lever la malédiction l’ayant privée de peuple.
C’est alors qu’un murmure parvint à son oreille proche du tronc rugueux. Refoulant sa larme, et fermant les yeux, elle se colla contre l’écorce blanche et écouta. Le bruissement s’intensifia dans sa tête, comme une rivière qui grandit dans son lit, et une sorte de complainte éclata au plus profond d’elle, comme une chanson triste et interminable, jouée dans une langue inconnue que chacun peut comprendre.

« Les arbres parlent, les arbres parlent, héhé ! » Couina alors une voix au dessus d’elle.
La princesse leva la tête. L’écureuil qu’elle avait vu entrer plus tôt la regardait, perché sur une branche basse de Kard. Lestement, il courut le long de son perchoir et l’observa de nouveau, écartant deux feuilles avec ses petites pattes.
Sans se poser de question, la jeune princesse se dressa de toute sa hauteur et interpella l’animal :

« - Hé toi ! Descends immédiatement de Kard !
- Kard-le-Bouleau ? Les arbres sont à tout le monde ! Héhé ! Répondit l’écureuil en sautant de la branche jusqu’au crâne de Midna.
- Laisse-moi tranquille ! s’emporta la princesse, tournant violement la tête de droite à gauche, et voyant l’animal valser en rythme, suspendu a son oreille, pensa t’elle… Mais c’était une feuille vert tendre qu’il tenait entre ses griffes, sûrement l’ayant passée autour de son oreille pour y faire de la balançoire. Brusquement, la princesse attrapa la feuille et l’arracha, mécontente de servir de terrain de jeu à un animal aussi minable. Elle eu alors l’impression d’avoir tiré sur son oreille et de s’en être arraché un bout. Mordant sa main pour ne pas hurler de douleur, elle regarda le petit bout vert qu’elle tenait encore entre ses doigts. Du sang en coulait.
« - Qu’est ce que cela veut dire ? » Dit elle en cherchant l’écureuil des yeux. Celui-ci apparu la tête en bas, agrippé à son crâne.
« - Tu es un arbre bizarre, héhé ! Très bizarre ! Tu peux bouger et t’automutiler ! Fit la petite voix fluette.
- Tu sais à qui tu parles ? Grogna Midna. Ce genre de magie stupide n’a aucun effet sur moi.
- Presque ! Héhéhé ! » Répondit l’écureuil en lui mordant le nez.
D’un vif mouvement de main, la princesse l’attrapa et le tint fermement devant son visage en fixant le rongeur furieusement.
« - Héhé… Herk ! Fit l’animal.
- Maintenant donne moi une bonne raison de ne pas me débarrasser de toi, abruti. Susurra t’elle en plissant les yeux cruellement.
-Héhé… Fit t’il pensivement. Je peux t’aider ! T’aider à aider !
- Donc tu écoutais ma conversation avec Kard ?
- Oui ! Hihi ! La forêt entend beaucoup de choses !

Midna réfléchi. Cela pouvait toujours être utile. « Mais il m’agace avec son rire » Pensa t’elle.
- Tu dois aller au château d’Hyrule ! Très vite ! Vite vite ! Couina précipitamment la bête en agitant stupidement ses pattes dans le vide.
- Je le sais déjà, ça. Si c’est tout ce que tu avais à me dire, je n’ai aucune raison de te laisser la vie sauve. » Trancha la princesse en attrapant l’épée que son ancien compagnon avait encore coincée dans le fourreau noué autour de son tronc.

« - Tu n’as plus beaucoup de temps pour m’apprendre quelque chose… Chantonna Midna en approchant la lame. Je n’aurais aucune pitié pour les habitants d’Hyrule si ils m’ont vraiment déclaré la guerre, alors ? Tu n’as rien à m’apprendre ? »


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