Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Déshumanisation


Par : Megakoul
Genre : Réaliste, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 8 : Décoration d'intérieur


Publié le 16/02/2016 à 10:30:30 par Megakoul

Matthias n’était plus qu’à quelques instants de succomber. Une large mare de sang s’étendait de son corps souffreteux et le teint livide de sa peau laissait entrevoir une fin sordide. Adam, lui, observait placidement le malheureux, qui laissait échapper de temps à autre quelques spasmes de douleur.

Jason émergeai peu à peu de sa torpeur, tandis que son ami lâcha son dernier souffle.

- Il a tenu longtemps, ton petit copain, commenta insidieusement Adam. Faut dire qu’après avoir pris un bout de verre de la taille d’une main dans les testicules, ça ne laisse pas beaucoup de place à l’optimisme.

Jason balbutiait quelques mots, mais son état de léthargie ne lui permettait pas de se faire entendre. Attendant patiemment qu’il se réveille, Adam sortit de sa poche les photos qu’il avait pu récupérer intactes. Il se mit à les examiner longuement, une par une. Après coup, il récupéra les bribes des clichés que Jason avait déchirés. Devant les dégâts, le jeune homme semblait consterné.

- Tu vois cette photo ? Je veux dire les quatre morceaux ? fit Adam en agitant les fragments sous le nez de Jason. C’est l’une des dernières photos que j’ai prise avec elle. On était partis un week-end à Disneyland Paris. Celui qui prend la photo, c’est mon ami Victor. Elle est belle, hein ? Regarde, on voit même le château à l’horizon...

Le visage d’Adam se décomposait peu à peu et son monologue prit soudainement la forme d’une froide condamnation, tandis que Jason semblait reprendre pleinement conscience.

- Et puis, il a fallu que l’on tombe sur vous. Vous avez brisé la moitié des os de mon ami, et tu vois la fille sur la photo ? Elle s’appelait Lisa. Elle était la personne la plus compatissante et tolérante que je connaisse. Elle préparait un diplôme de kiné. Elle était si intelligente... Et moi j’étais complètement dingue d’elle. Comment en faire autrement ? Une fille aussi jolie, avec tant de qualités... Et vous l’avez massacré. Vous étiez quatre sur elle, c’est ça ?
- J’ai jamais voulu ça...
- Pourtant, d’après ce que tu m’as dit tout à l’heure avec ton macchabé de copain, vous avez bien profité de la situation, pas vrai ? rajouta Adam. Tu veux pas me rappeler ce que vous lui avez fait ?
- Qu’est-ce que tu vas me faire... souffla Jason.
- La même chose que ce que tu as fait à mes amis. Mais en triple. Tu vois ton ami, Gary Karic ? Il a pleuré sa mère comme une fillette, il m’a supplié de l’achever au moins quinze fois, après que je lui ai brisé la moitié du corps. Et je ne parle même pas des trous que je lui ai faits à la place des yeux... Bref, tu vas dérouiller.
- Détache-moi ! T’es un putain de taré de toi ! hurla l’homme.
- C’est ça, insulte moi en plus ! s’écria Adam. De toute façon, ça ne pourra pas être pire.

Adam s’agitait et semblait chercher quelque chose de bien précis dans la pièce, lorsqu’il mit enfin la main sur un petit couteau de cuisine, dissimulé dans une vieille commode en bois. Il s’approcha de son prisonnier, qui n’en menait pas large.

- Tu vas me faire quoi avec ça ? Arrête, fais pas le con avec ça ! implora Jason.
- Je vais juste te poser une question. Ta réponse influera directement sur le degré de souffrance que t’auras à endurer pendant les soixante prochaines minutes.
- Okay, vas-y. Demande moi tout ce que tu veux, mais arrête de jouer avec ce truc okay ? s’affola Jason.
- Dis-moi où je peux trouver la dent en or ? demanda froidement Adam.
- La dent en or ? C’est quoi ça ? s’étonna l’homme.

Adam paraissait agacé par la réponse de son captif.

- Tu ne réponds pas à une question par une autre question, c’est un principe essentiel de politesse ! s’emporta le jeune homme. Ta salope de mère ne te l’a donc pas appris ? Dis-moi où se trouve le mec à la dent en or, tout de suite !
- Billy ? Oui, Billy ! Il habite entre la quinzième rue et la grande place ! balbutiait Jason.
- Comment ? C’est Gary qui habitait la ! Te fous pas de ma gueule ! s’écria Adam.
- Non non ! Ils sont voisins, c’est tout ! Je te jure c’est vrai ! insista l’homme.
- Tu veux dire que ce fils de pute habite au même endroit que là où toi et ta bande de tarés avez...

Adam ferma les yeux un instant et repris l’interrogatoire.

- Combien ils sont chez lui ?
- Quatre... Il a une femme et ces deux enfants !

Adam semblait une nouvelle fois perdre pied, épuisé par l’émotion qui le submergeait depuis qu’il était apparu dans le repaire de ses deux nouveaux martyrs. Il tourna le dos à Jason et s’agenouilla, en larme. Il reprit alors les quelques photos encore en état de son manteau et les scruta longuement. Jason, profitant de la situation, tentait ardemment de se détacher, en s’agitant follement dans tous les sens. En vain.

Adam, après plusieurs minutes d’observation, rangea les documents dans son blouson. Il ramassa la matraque dont il s’était servi auparavant et se rapprocha de Jason, qui le voyant, s’affola de plus bel.

- Bien essayé, mais ça pourra pas marcher, railla le jeune homme. On ne peut pas impunément échapper à son destin.
- Casse toi espèce de taré ! hurla Jason.

Le prisonnier se mit frénétiquement à appeler à l’aide, lorsqu’Adam lui enfonça l’épais bâton métallique dans la gorge, empêchant tout son de s’échapper de sa bouche. Jason était en extrême état de panique.

- Tu me faciliteras grandement les choses comme ça. Puisque je vais être le seul à parler, je vais prendre soigneusement le temps de t’expliquer ce que je vais te faire subir. Comme un cours de SVT quoi, mais en moins chiant. Et étant donné que je n’ai pas grand-chose sous la main, je me contenterai dans un premier temps de ce sympathique petit couteau, parfaitement aiguisé qui plus est. Alors, pour commencer, où se trouve le tendon d’Achille ? se questionna le jeune homme.

La lame vint violemment sectionner le tendon du pied droit de Jason, qui laissa s’échapper un bruyant gémissement, malgré la présence de la matraque dans sa bouche. Un léger flot de sang s’écoulait le long de la table, tandis qu’Adam fit de même pour le pied gauche.

- Merde, ça doit faire mal ça ! ironisa le jeune bourreau. Alors plus haut, on a les mollets... les cuisses... Je t’en coupe une tranche ?

Adam planta brutalement le couteau dans un des mollets de sa victime. Il répéta le geste une bonne dizaine de fois et semblait animé par une rage incontrôlable. Il fit de même pour l’autre jambe, puis s’attaqua aux cuisses du malheureux. Jason laissait s’échapper des cris étouffés, et les larmes s’écoulaient sans cesse le long de ses joues.

- Et qu’est-ce qu’on a un peu plus haut ? s’amusa le jeune homme. Les couilles !! hurla Adam. Les couilles !!!

Dans un total état de délire, Adam frappa plusieurs fois l’entrejambe de son martyr, qui pleurait de plus belle. Au fur et à mesure qu’il frappait, ses coups étaient moins précis, et un flot impressionnant de sang s’écoulait du corps de Jason. Sur un rythme endiablé, Adam perdit le contrôle et semblait désormais prendre un plaisir innommable à faire atrocement souffrir sa victime. Après la trentaine de coups de couteau portés au corps du malheureux, Adam reprit sa respiration.

- Hey ! Ne crève pas ! J’ai pas fini avec toi ! hurla Adam.

Jason laissait s’échapper quelques inaudibles gémissements, et semblait à deux doigts de rendre l’âme. Adam continuait dans sa folie, et cherchait par tout moyen à poursuivre le plus longuement possible le supplice enduré par sa proie. Soudainement, une voix se fit entendre.

- Continue, ne lâche rien, Adam.

Le jeune homme stoppa net. Il se retourna, mais ne vit personne dans la pièce, alors que la voix féminine qui l’avait encouragé semblait bel et bien se trouver à ses côtés. Cette voix, douce et cristalline, reprit de plus bel.

- Adam, il faut que tu continues.
- Quoi ? Lisa, c’est toi ? Où tu es ? Dis-moi ! s’affola le jeune homme.
- Adam, ils m’ont frappé. Ils m’ont torturé, et violé. Fais leur payer.
- Lisa... Montre-toi ! s’écria Adam.

Adam tournait furieusement en rond, à la recherche de la mystérieuse apparition, et semblait de nouveau replonger dans la folie.

- Montre-toi, je t’en supplie ! Qu’est-ce que je dois faire ? Tu veux que je continue à lui faire du mal, c’est ça ?

Adam reprit de plus bel, et frappa violemment Jason au visage. De profondes entailles lui parcouraient désormais le visage. Le jeune homme, éreinté, s’effondra genoux à terre. Ne prenant même pas la peine de retirer l’arme blanche, encore plantée dans la joue de Jason, il se releva, et quitta rapidement les lieux. Il ne prêta guère attention aux quelques sans abris qui, alertés par l’infâme vacarme, s’étaient présentés devant la demeure des victimes.

Et en son intérieur, un rouge cramoisi dominait.


Commentaires