Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Déshumanisation


Par : Megakoul
Genre : Réaliste, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 7 : De bons souvenirs


Publié le 12/02/2016 à 14:55:14 par Megakoul

La scène semblait surréaliste. Adam se tenait face aux deux individus, qui semblaient stupéfaits devant un tel culot. Les deux hommes se levèrent de leur tabouret, et fit face au jeune homme. Matthias, le plus vieux des deux, la trentaine bien marquée, était de taille normale, mais sa carrure en imposait largement. Tout le contraire de Jason, petit et trapu, qui devait surement être du même âge qu’Adam.

- Attends, t’as dit quoi la ? s’étonna l’ainé.
- Je suis venu jouer un peu, mais avant j’aurais deux trois question à vous poser, répondit calmement Adam.
- Il s’fait pas chier, le petit batard, ricana Jason.
- Tu crois vraiment que tu nous fais peur ? s’amusa Matthias. Si t’es venu demander du blé, t’es pas au bon endroit.
- Non, je suis juste venu vous botter le cul, vous poser quelques questions, et si dès fois vous êtes encore en vie après, vous piétiner la gueule.
Adam semblait curieusement décontracté devant les deux gorilles qui étaient abasourdis par l’assurance du jeune homme.

- Attends, mais tu rentres chez nous comme ça sans prévenir, tu nous insultes, nous menaces de nous défoncer la gueule et t’as quoi pour te battre ? Même pas un schlass ? s’esclaffa Matthias.
- Nan mais sérieux mec, t’es défoncé à quoi ? demanda le plus jeune.

Instantanément, Adam fit glisser de sa manche une matraque télescopique et tenta de frapper le plus vieux, qui se protégeait avec son bras. Les deux hommes furent surpris par l’acharnement d’Adam, qui faisait rapidement virevolter ses bras pour acculer les deux truands. Adam essaya de donner plusieurs coups à la tête de Matthias, qu’il parvint difficilement à esquiver. Jason s’empara alors d’une bouteille de whisky posée sur la table et la brisa violemment sur le crane d’Adam, qui ne mit pas longtemps à perdre connaissance.

- Putain, t’attendait quoi pour le défoncer sérieux ? Qu’il me pète un bras ? s’emporta l’ainé.
- Il m’a surpris ce fils de pute, attends on va lui faire subir sa race.


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L’homme à la blouse blanche, le combiné à la main, affichait une mine piteuse. Dans son bureau, on ne percevait aucun effet personnel, étrangement. Les murs bleus ciels et la moquette grise pâle rendaient l’impression que la pièce n’était autrefois qu’une simple chambre d’hôpital où l’on avait remplacé le lit et la petite télé par un bureau et un écran d’ordinateur. Et le malheureux patient, par un éminent médecin.

« Madame, je comprends votre inquiétude. Et il est de mon devoir de vous informer de l’état de votre fils. Je vais être honnête avec vous, les multiples hématomes qui couvrent pratiquement l’ensemble de son corps rendent une opération pour le moment beaucoup trop risquée. Je préfère vous le dire tout de suite, son état n’est pas du tout stationnaire... Oui, il semble décliner... Madame, je suis désolé, mais je dois vous le dire sincèrement... Nous pouvons le perdre à tout moment... »

De l’autre côté du couloir, une jeune femme se précipita jusqu’à la chambre du jeune homme. L’infirmier tentait vainement de secouer les bras ballants de son patient, inanimé. La bruyante cacophonie des machines n’annonçait rien de bon, et d’autres infirmiers ainsi que le médecin fit leur entrée dans la pièce. Les personnes présentes se hâtaient dans tous les sens, s’échangeant outils et toutes sortes de médicaments. Le jeune patient convulsait violemment, ce qui ne fit qu’accroitre la nervosité du médecin, qui pratiquait depuis une bonne minute un massage cardiaque. Les soins prodigués ne semblaient pas fonctionner, et l’une des infirmières ne put que constater l’évidence.

- Docteur...
- Oui, c’est terminé, souffla le médecin. Victor Davelys, heure du décès, 21 heures et 33 minutes.



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Le plus jeune dépouillait Adam, bloqué au sol par Matthias, de ses affaires. Le jeune homme, à peine éveillé, ne pouvait se débattre, vu l’imposant gabarit de l’ainé de la bande. Jason y trouva un peu d’argent, les clés de la vieille Ford Fiesta, ainsi qu’un petit paquet de feuilles délicatement pliées et entourées d’un élastique, sorti de la poche de son manteau. Le jeune malandrin ne se fit pas prier et s’intéressa au document. Celui-ci s’écria, interloqué :

- Putain, c’est quoi ce truc de fou !
- Qu’est-ce que c’est, montre ! ordonna Matthias.
- Regarde, regarde putain. T’es un vrai pervers toi mon gars.
- Jason, regarde la meuf la, en photo. Je l’ai déjà vu c’est sûr, s’exclama l’ainé.

Sur la photographie, on pouvait distinguer une jeune femme, prenant la pose au côté d’Adam. La belle brune aux yeux verts arborait un sourire malicieux, et enlaçait de ses bras le jeune homme, qui déployait un visage béat.

- Ne touchez pas à ça... souffla péniblement Adam.
- Merde Jason, c’est la gamine qu’on a défoncé y’a quelque mois, près de chez Billy, s’étonna Matthias.
- Quoi, c’est pas possible !
- Si regarde, ils étaient trois. Un grand baraqué, la fille sur la photo et...
- Et moi, putain d’enfoiré, murmura Adam, légèrement sonné.
- La vache, on t’avait pas massacré, toi aussi ? Et tu reviens te venger, c’est ça hein ? ricana Jason. T’es un grand malade toi. Tu te prends pour Black Mamba dans Kill Bill ou quoi ?

Adam se remettait difficilement de sa léthargie, mais l’étreinte de Matthias ne lui permettait pas de faire quoi que ce soit.

- Putain Jason, tu te souviens ce soir la, le pied qu’on a pris, s’esclaffa Matthias.
- Ouais, on l’a bien baisé ta petite copine. Elle a rien vu venir, j’te promets.
Les deux hommes profitaient de la situation et Adam, immobile, ne pouvait contenir ses larmes.

- Tu sais ce qu’on lui a fait, quand elle était à terre, avant de l’achever ? murmura Jason à l’oreille d’Adam. On lui a enlevé ses fringues, et on est passé à quatre dessus. Une vraie boucherie.
- Elle a quand même vachement bien tenu le coup, la garce, s’amusa Matthias. Après l’avoir violé, on a dû lui mettre une bonne centaine de coup de pied dans la gueule.

Adam regardait les deux hommes se tordre de rire. Les deux voyous n’avaient aucun remord à torturer psychologiquement le jeune homme, qui semblait totalement abattu.

- Attends, tu veux en savoir plus ? rajouta Jason.
- Taisez-vous, par pitié. Tuez-moi mais fermez la une bonne fois pour toute, implora Adam.
- Oh non, pas maintenant, réagit Jason. Regarde, pour commencer, on va prendre toutes tes belles petites photos, et on va les arranger un peu.

Jason prit les photos une par une, et les déchira à la vue d’Adam, qui ne put s’empêcher de hurler :

- Non ! Ne faites pas ça !
- Ta gueule ! s’exclama Matthias, frappant le jeune homme en plein visage.
- Merde, c’est quoi ces photos ! Putain, c’est dégeulasse ! s’exclama Jason.
- Montre, montre ! Merde, mais t’es encore plus barge que je ne le pensais, toi !

Les deux hommes s’attardaient sur les photos suivantes, qui ne semblaient plus aussi innocente que les premiers clichés qu’ils avaient découverts. A la vue de la dernière, les deux hommes, hallucinés, se regardèrent.

- Putain, c’est...
- Gary ! reprit Matthias.

Adam profita de l’égarement de ces deux tortionnaires pour se dégager un bras, et saisir un bout de verre de la bouteille de whisky qui s’était auparavant fracassée sur son crâne. L’arme de fortune vint s’enfoncer dans le scrotum de Matthias, qui tomba à terre de douleur et libéra Adam de son emprise. Jason eu à peine le temps de réagir, que le jeune homme s’était déjà jeter sur lui. Les deux hommes s’empoignaient violemment, mais Adam, porté par une indescriptible fureur, prenait largement l’avantage sur son adversaire. Dans son élan, Jason vint se heurter l’arrière du crâne contre le rebord d’une vieille commode au fond de l’abri et perdit connaissance.

- Bon, on y est, souffla Adam.

Adam avait indéniablement repris du poil de la bête. Laissant Matthias se vider de son sang, il porta le corps inanimé de Jason sur la table. Positionné sur le dos, celui-ci avait désormais les quatre membres solidement liés aux pieds de la table.

Adam ramassa tranquillement ses photos, et rangea soigneusement les clichés déchirés dans une des poches à intérieur de son manteau. Attendant que Jason se réveille, le jeune homme s’assit dans un coin, regardant patiemment Matthias agoniser. Le pauvre homme était trop faible pour pouvoir hurler sa douleur.

Adam, lui, exultait.


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