Publié le 07/03/2009 à 20:34:11 par LeRaconteur
A peine arrivé que je repars, chose à laquelle je ne m’étais absolument pas préparé. Je pensais que ça allait bien se passer avec mon oncle et ma nouvelle tante, qu’ils compatiraient avec la souffrance que m’inflige la vie, mes parents, mon déménagement, ma dépression … Non non, t’arraches pas David, personne n’a pitié de toi, tu es une poussière sur laquelle on marche sans cœur.
Dans la voiture, nous n’échangeons rien avec mon oncle, ni regard, ni parole. Je m’en fous royalement de toute façon, je n’ai aucune estime pour lui . On arrive à l’internat après 15 minutes de silence, enfin dans la voiture, parce que dehors, Paris, c’est vivant. Tous ces gens qui marchent pour accomplir un fragment de leur destinée, allant au boulot, au ciné, chez leurs amis, leur petit(e) ami(e). Bref, l’internat se trouve apparemment à 200 mètres de mon lycée que je ne vois cependant pas (à l’autre bout de la rue en fait). Les bâtiments avaient une allure plutôt moderne, je ne dirais pas chic mais plutôt neufs et entretenus. On arrive à l’accueil, bien entendu mon oncle ne m’aide pas à porter mes sacs Là il me dit :
Hubert : Allé je te laisse, adieu.
Il est pas froid lui ! C’était vraiment une corvée de m’accorder ¼ d’heure de sa vie pour ne plus me revoir après Apparemment oui. Il franchit la porte, et je me retrouve face à un homme bouffi, habillé strict avec les lunettes carrées.
Lui : Alors jeune homme, on est nouveau ?
Moi : Oui m’sieur.
Lui : Viens avec moi, je t’emmène chez le directeur de l’internat.
Déjà ? Non non calmons-nous je n’ai rien fait de mal il est normal qu’il veuille me voir en tant que nouvel interne dans son établissement. Son bureau se situait non loin de l’accueil, en 30 secondes nous y étions donc. Là, le bonhomme frappe à la porte, et le dirlo nous dit d’entrer. Je passe la porte, il me dit de refermer et de m’assoir. C’est un homme robuste, à la carrure imposante. Les cheveux châtains foncés, courts, le visage marqué par quelques rides et un air très sérieux et je dirais même attentif à en croire l’expression de ses yeux.
Directeur : Bien. Tu es donc David *****, c’est cela ?
Moi : Oui monsieur.
Directeur : Tes parents ont décidé de t’envoyer ici parce que tu avais un comportement incorrect, irrespectueux envers les adultes de ton lycée (professeurs, documentaliste, CPE), violence verbale, turbulence, mauvais résultats scolaires. Tu as refusé les solutions qui t’ont été proposées, et tu étais également très insolent avec tes parents. Bref, tout cela t’a mené ici, as-tu quelque chose à ajouter ?
Moi : C’est drôle cette version des faits que l’on vous donne. Mais je ne me défendrai pas, je n’en ai pas le cœur.
Directeur : Je te donne la parole, tu as le droit de t’exprimer tu sais.
Moi : Ben … Personne n’a jamais vraiment pris en compte le fait que je sois dépressif. On ne m’a rien proposé contre ça, mes parents et mes profs ont juste discuté de ma baisse de notes, mais sans vraiment proposer de solution non plus, ni même du soutien. J’ai dépassé les bornes selon eux, mais de là à me retrouver sans maison, sans famille, sans amis, sans raison de vivre, et ce du jour au lendemain, je trouve que c’est très exagéré. Mais j’assume.
Directeur : Dépressif dis-tu ? Et tu n’as consulté personne pour résoudre ce genre de problèmes ? Un psychologue, une assistante sociale ? Ou alors tu fais ta crise d’adolescence –dit-il d’un air amusé- .
Moi : Je doute que ma « crise d’adolescence » eut pu durer plusieurs années ainsi, et je ne veux consulter personne, je ne me vois pas me confier à des inconnus.
Directeur : Ces personnes là sont des professionnels, des habitués de ce genre de situation. Bref, tu refuses, tant pis pour toi jeune homme. Un surveillant va te montrer ta chambre puis rapidement te donner quelques repères pour que tu ne sois pas perdu ici.
Sur ces bonnes paroles, je saluais respectueusement le dirlo, il avait appelé un surveillant qui devait venir me chercher à l’accueil. Quelques minutes plus tard, effectivement, un jeune trentenaire arriva.
Surveillant : Salut, tu es le nouveau ?
Moi : Oui, David.
Surveillant : Ok moi c’est Christian, viens je vais te montrer ta chambre.
Il m’accompagna jusqu’au 2ème étage, et m’indiqua alors la chambre n°222, dans laquelle j’entrais. Il y avait 2 lits superposés, deux armoires, deux bureaux, une fenêtre sur l’extérieur, une salle de bain avec deux douches, des WC, deux lavabos … ( Il interrompit ma vague exploration pour me dire :
Christian : Il y a déjà 3 personnes ici, tu es le 4ème (non tu sais compter ). Tu dois ranger tes affaires dans l’armoire, tes sacs dans les compartiments sous les lits inférieurs. Ton lit doit être fait tous les matins, il y a une inspection faite par moi-même et deux autres collègues à cet étage. Le matin c’est 6h30, tu as 30 minutes pour te préparer. A 7h05 au plus tard tu dois être au Self pour le petit déjeuner, sinon tu auras une croix. Au bout de 3 croix, tu es retenu ici le mercredi après-midi pour les corvées. Le compteur est remis à zéro tous les mois (ouf …). Le soir, les repas sont servis à 20h pétante. Les douches doivent être prises avant 21h30, à 22h grand maximum, les lumières doivent être éteintes. De toute façon on va te donner une charte de vie avec le règlement, tu n’auras aucune excuse quand tu l’auras lu après ce soir ! Installe-toi maintenant, les premiers internes ne vont pas tarder à arriver.
Moi : Ok ben, merci beaucoup !
Il était 17h30, le temps est passé vite. Je décide alors de ranger mes affaires dans l’armoire à moitié vide (ou à moitié pleine ), et à mon grand étonnement, le dernier lit de libre est celui du haut, bonne nouvelle, j’ai la fenêtre en face (assez grande), pour moi le meilleur des emplacements ! Il est 17h45, je mets mon LG à charger sur une des prises de la chambre. A noter que ce n’était pas le grand luxe mais honnêtement je trouvais ça pas mal. Tout ça m’avait mis de meilleure humeur, seulement maintenant je me demandais avec quel genre de spécimen j’allais partager ce petit bout de territoire. Des geek ? Des wesh ? Des kikoolol tecktonik ? Des rugbymen ? Des nains ? Moue, on verra bien, cela dit je ne cache pas que j’appréhendais un peu, après tout je devais m’intégrer, me faire de nouveaux amis, bâtir une nouvelle vie. Il y aura aussi le lycée, mais si ça se passe bien ici, ça sera déjà un très bon point. Et c’est là que des bruits dans le couloir venaient interrompre ma longue réflexion, le moment est venu je crois.
Commentaires
- LeRaconteur
08/03/2009 à 18:52:16
Mais attends je vais pas le faire mourir tout de suite
- momo10
08/03/2009 à 14:14:55
"C’était le début de la fin de ma pitoyable vie"
Ouais ça peut avoir deux sens ;
soit il meurt
soit sa pitoyable vie (de dépression) se termine...
Bon, SWEET même si déjà postée - Pseudo supprimé
08/03/2009 à 13:26:24
j'adore sweet !
- Vanoob
07/03/2009 à 22:48:47
Le début de quelle fin ? C'est ça la question à se poser, peut-être pas la fin de sa vie, mais de la dépression.
Enfin bon, une chapitre qui, comme dit plus bas, montre bien que les adultes de l'internat sont moins "égocentriques" (Bawai, les autres s'en foutaient complètement de David :/) et c'est pas plus mal ^^
Need sweet avant la fin des vacances :P - momo10
07/03/2009 à 20:52:59
Selon le début, je pense qu'à la fin le héros meurt quand il dit "Le début de la fin"
- Link-de-TP
07/03/2009 à 20:50:49
Ouais, dans ce chapitre ça se voit direct que les adultes de l'internat vont être stricts mais en étant à l'écoute du héros... et qu'il va réussir à se reconstruire. =D
- momo10
07/03/2009 à 20:37:29
Des noelistes ???