Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Un chemin difficile


Par : LeRaconteur
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3


Publié le 28/02/2009 à 14:00:52 par LeRaconteur

Chapitre 3

Peur oui, mais ces derniers temps, je me sentais tellement mal dans ma peau, que je m’en badigeonnais le nombril d’avoir insulté la documentaliste et le prof d’ECJS. Cependant, j’allais quand même devoir affronter la colère du CPE, et il n’est très tendre, pas très beau, je me dis d’ailleurs que je ne serai pas seul à passer la Saint Valentin sans copine :ok: . Je rentre donc, il était assis à son bureau, son méga bide mis en valeur par une chemise qui laissait entrevoir ses multiples bourlets et couches de graisses tombant en dessous du niveau de sa chaise (qui devait être très solide  ). Il avait des cheveux fripés de couleur très bizarre, entre le gris et le roux. Des lunettes bleues, marque Afflelou , des joues lui donnant l’air d’être un petit cochon avec son petit nez plutôt large. Une moustache cachait ses lèvres baveuse, je sais qu’il postillonne souvent et donc ça ne m’étonne pas de voir ses poils de barbe humides :ok:

Bref, le monstre se lève, toujours sans rien dire, déjà je vois qu’il n’était sur une chaise mais un fauteuil, (owned), mais ça ne m’étonne pas trop cela dit ! Et là il me demande brutalement :

CPE : Tu as reçu ma convocation ? Pour les TPE ?
Moi : Euh non M’sieur on ne m’a rien donné moi
CPE : Pas grave, mais qu’est ce qui t’amène dans mon bureau alors ?

Là je lui raconte tout, et la vraie version, je n’essaye pas de me protéger, le prof d’ECJS était à côté de moi et aurait démenti ce que je disais comme un h*p sinon. Stupéfait, il hausse le ton …

CPE : Ton comportement est tout à fait intolérable. Je t’ai convoqué parce que tu devais rendre tes TPE il y a plus d’une semaine. Ta note sera déjà divisée par 2, simplement dans le règlement il est écrit que tu es obligé de rendre quelque chose.
Moi : Oui mais celui qui est avec moi c’est un gros paumé, il est quasiment analphabète il a 4 de moyenne et il a rien à foutre en S ! J’ai rien fait du coup, trop la flemme de le faire seul …
CPE : Non seulement ton ami Robin est dyslexique, mais en plus il fournit des efforts très importants pour réussir. Toi, tu ne bosses plus depuis 2 mois, tu as 7 en math pour le moment, 6 en français et en physique, 3 en SVT ! Et en plus de ça, tu insultes deux personnes adultes du lycée sans raison ?
Moi : Faut croire que oui, mais j’en ai rien à foutre :ok:
CPE : Tu me parles sur un autre ton vu ? Sache que j’ai téléphoné à ton père, je voulais réfléchir avec lui d’une éventuelle solution pour que tu t’en sortes. Simplement la rencontre parents/professeurs n’avait rien donné, tu ne fais aucun effort, tu sèches certains cours, tu as séché tes heures de colle de la semaine dernière (OMG j’avais oublie :ouch2: ), et aujourd’hui ça ! Bref, il te dira ce qu’il a pris comme décision ce soir, tu n’auras même pas de sanction, si ce n’est une trace dans ton dossier qui te suivra toute ta vie
Moi : Vous avez vraiment décidé de foutre ma vie en l’air, ben écoutez je ne viendrai plus en cours j’en peux plus de ce lycée…
CPE : Ne t’inquiète pas, tu ne vas pas rester longtemps ici garnement.

Sur ces paroles, alors que je sortais du bureau, j’ai réalisé quelque chose qui a fait battre mon cœur à une vitesse fulgurante. Je vais partir de ce lycée. Joie ? Un peu, mais surtout, encore plus peur que quand j’étais rentré. Je ne suis même pas sanctionné, ça veut dire qu’on ne s’occupe plus de moi, et que je vais quitter l’établissement. Mais, pour aller où, dans un internat ? Faire une école militaire comme mon père ? Une maison de redressement ? Ah putain, je sais plus… Je vais raconter ma mésaventure sur le 15-18 sur un PC du foyer. Lire quelques TALC me remonte un peu le moral, mais même les réponses les plus invraisemblables et les plus :noel: qu’on me donne ne me réjouissent pas. Je sors à 17h55, à la sonnerie, pour prendre le bus, dans 45 minutes je serai chez moi, et cette fois-ci, la musique ne me fera que plus de peine, je me retiens de pleurer.

Je descends du bus d’un pas lourd, à l’intérieur de moi résonne un bruit de bombe qui explose pendant que je marche pour faire les 100m qui me sépare de chez moi. Et je marche, tête baissée, plutôt lentement, je ne suis même pas en colère de ce qui m’est arrivé aujourd’hui. On voulait m’aider, mais je n’ai fait qu’empirer les choses. J’arrive chez moi, je vois un oiseau mort à côté de ma porte, je m’en fous, mais ça me fait plus de peine encore, pfff …

Je me déchausse, j’entends mon père qui gueule : Viens là toi !
Je m’assois sur une chaise, il arrive prêt de moi, il m’en colle une, comme il ne m’avait fait encore. Des larmes tombent, je ne peux pas les retenir, elles étaient prêtes à tomber depuis quelques heures déjà. Puis il m’en colle une deuxième, j’ai mal, très mal, mais je ne peux pas exprimer ma douleur, je n’en ai pas la force, là il me dit d’un ton presque banal :

Père : Tu vas aller à Paris, dans un internat, le week-end tu ne rentreras pas, je ne veux pas te payer le train. Tu iras chez ton oncle et ta tante quand on te donnera la permission de sortir. Comme ça, je n’aurai plus à te supporter, si tu fais le con tu auras des sanctions disciplinaires, et t’auras pas le choix de bosser.

Là, je ne sais pas si mon cœur battait plus vite encore, ou s’était arrêté de battre. J’avais regardé mon père dans les yeux, il ne m’aimait pas c’était certain. Il me rajouta qu’il avait payé l’internat avec l’argent prévu pour mes études post-bac, autrement dit mon compte en banque est vide, il n’a pas déboursé un centime lui. Ma vie allait changer de A à Z. Mais, j’avais des envies de suicide, simplement, je n’avais pas le courage, et puis, je ne savais pas trop quoi penser. Je suis monté dans ma chambre, j’ai fermé la porte à clé. Je n’ai reçu aucun SMS, ce qui prouve bien que je n’avais pas vraiment d’amis, personne ne s’était inquiété pour moi. Il n’y avait plus de PC dans ma chambre, mon père avait parlé de le donner à mon frère, je crois que c’est fait. Ainsi, je m’endors larme à l’œil sur mon lit, je ne sais pas quelle heure il était, après tout, ça m’était bien égal …


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