Chapitre 9 : Le début d'une enquête retentissante

Minuit vingt-cinq. Mikael se dit alors qu'à cette heure-là, sans ce coup de fil, il serait allongé dans son lit, nu, en train de regarder la télé son verre de whisky à la main. Mais ce n'est pas le cas. Car, il vient de découvrir la chose la plus horrible et sanglante de sa carrière. Pourtant il en a vues des horreurs, mais ces quatre personnes retrouvées mortes lui ont fait un pincement au coeur.
Jakobsson est arrivé sur place un quart d'heure après l'appel téléphonique avec seulement deux policiers, Rousseau et Martin. Ce dernier n'a pu retenir son vomi lorsqu'il a découvert les cadavres. Mikael a ensuite rapatrié un grand nombre du personnel, dont pas mal d'enquêteurs, sur place.
La police a chopé un gros coup au moral. Je veux dire, de savoir qu'il existent des brigands aussi sadiques que ça sur Paris, ça vous en flanque une quand vous êtes flic.

Bref, passons, Mikael s'est donc fait accueillir par le voisin des Zenit, Marc Boucher, un gros malabar d'un mètre 95 avec des bras énormes, mais qui s'est finalement avéré quelqu'un de très sensible. Celui-ci, ne comprenant pas l'absence de ses sympathisants, lesquels habitaient l'appartement d'à côté, a donc défoncé la porte de la famille de Kurt et s'est aperçut que quelque chose ne tournait pas rond, c'est le moins qu'on puisse dire.

Mikael a donc également fait la découverte des lieux avec ses deux acolytes. Il y a retrouvé un homme, de la quarantaine, accroupi avec une tête pas très belle à voir, dans son salon. Un mélange de cendre et de sang, pas joli joli. Deux jambes en moins aussi.
Une femme, un peu plus jeune, avec le crâne littéralement brisé. L'arme a dû être dévastatrice, sûrement une hâche ou un marteau aux estimations de Mikael.
Puis, plus loin, un ado d'environ seize ans, avec un coup reçu en plein dos, celui-ci s'étant fait broyé en deux. Enigmatique, puisque son écran télé et sa console étaient encore en marche lorsque Marc Boucher est entré.
Puis, la dernière, une fille du même âge que son frère environ, allongée sur son lit, le visage totalement déchiqueté. Mikael a même trouvé des bouts de chairs éparpillés dans la chambre.. Une hâche à coup sûr.

On a examiné calmement les victimes, sans vouloir commencer à faire de déductions. Puis, Mikael s'est entretenu longuement, peut-être une heure ou deux, avec Marc Boucher, essayant de récupérer le maximum d'informations sur la famille Zenit.

Il est évident que Boucher n'a rien à voir dans l'histoire, le pauvre est terrassé par les événements. Le seul renseignement que Mikael a pu tiré de tout cela, est que les Zenit sont cinq.. Et qu'ils ont, ou plutôt avaient, un autre enfant.

Boucher n'a pas pu établir une description très détaillée du gamin. Il s'appelle Kurt, a seize ans, et est assez.. bizzarre.

Objectif principal pour Jakobsson. Découvrir qui est ce Kurt, et où se cache-t-il ?

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Elena marche depuis presque une journée dans Paris. Quasiment rien dans le ventre, à part une baguette de pain qu'elle a achetée à quatre-vingt centimes. Ayant un vocabulaire très restreint, elle n'a pu que montrer du doigt le pain, et a donné son billet de vingt.
Le vendeur aurait pu l'arnaquer, mais elle semblait tellement pommée qu'elle lui faisait pitié. Puis, elle est sortie de cette boulangerie, affamée comme un loup en cage, a dévoré sa baguette et a poursuivi sa route.
Quand elle a eu soif, elle s'est tranquillement arrêté aux fontaines qui demeurent en ville et en a bu l'eau potable, inconsciente.

Elena fait environ un mètre soixante et est terriblement mince, presque anorexique, bien que ce ne soit pas un choix personnel.
Elle porte un vieux manteau Décathlon, un jogging dégueulasse, des chaussures de clown, et avance dans la capitale française, la tête baissée. Ses yeux pleurent sa solitude, son visage mélancolique et dépressif nous fait mal au coeur.
Pourtant, aucune personne dans la rue ne prête attention à elle malgré son état déplorable.

Elle a marché toute la journée, maintenant il est minuit passé, et la belle Elena est à bout de forces. Morte de faim, de soif, de fatigue, de tout, elle s'écroule sur le trottoir et s'évapore dans un sommeil profond. La jeune russe est sans défense.

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Kurt a vite compris qu'il ne peut pas exercer sa fuite comme cela. Il se ré-habille en civil et enlève la peinture qui a fait de lui cette bête sauvage. Tant pis, il recommencera la transformation plus tard. En attendant, il doit trouver à manger et à boire, son ventre manifeste sa faim et sa soif par un gargouillement fort.

Kurt sort de sa planque, en haut d'un ancien immeuble, et aperçoit une personne endormie, sur le trottoir, en plein Paris..