Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le flic, le génie et l'inconnue.


Par : WhatCanIDo
Genre : Polar, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 4 : 4.


Publié le 14/08/2012 à 14:45:20 par WhatCanIDo

4. Inspecteur Jakobsson

Mikael se tire péniblement de son lit. Six heures et trente-six minutes, il est à la bourre.
Il enfile un jean et une chemise blanche ainsi qu'une cravate, s'étire, puis file à la salle de bain.
Mikale se contemple longuement dans la glace. Quarante-six ans mais il n'a toujours pas perdu de son charme, même après la petite soirée arrosée qu'il vient de vivre.
Il passe de l'eau fraîche sur le visage pour se réveiller avant de s'engouffrer trois croissants et un café et prendre sa petite 207 grise pour filer au poste.

Débarquant pile à l'heure au commissariat, il salue ses collègues puis s'installe à son bureau.
Il se dit qu'il devrait le ranger plus régulièrement. Quel bordel.. Une trentaine de gobelets vides et des tonnes de papiers à certains degrés d'importance éparpillés sur toute la table.
Il faut dire que Mikael Jakobsson ne fonctionne pas de manière carrée. Il n'est aucunement organisé. Pourtant, il est considéré comme l'un des meilleurs enquêteurs de France, allez savoir pourquoi..

Les parents de Jakobsson sont suédois, pays qui a connu des catastrophes assez impressionantes dans le domaine criminel, ce qui permet sûrement à Mikael de se surpasser en pouvant imaginer et hypothéquer un nombre de scénarios grandissime. La particularité première de Mikael est sûrement son aisance du dialogue. En effet, il n'a aucune difficulté pour communiquer, et ce avec n'importe qui.
Premièrement parce qu'il parle couramment quatre langues, ce qui est un beau tableau de chasse. Le français, le suédois, l'anglais et le russe, il se débrouille donc bien avec les étrangers. Deuxièmement, discuter avec cet homme seulement cinq minutes vous apporte la confiance. Jakobsson est quelqu'un de très sûr, sachant ce qu'il dit.
C'est un pur littéraire, qui écrit beaucoup pendant ses enquêtes, pour approfondir ses idées.

Mais il possède également un défaut crucial lui faisant souvent défaut : son obstination. Quand Mikael part dans une direction, impossible pour lui de lui faire faire demi-tour. Il se lance souvent dans des choses farfelues et en devient complètement obsédé. Un point commun avec.. Kurt.
Cependant, il existe bien des différences entre les deux, comme le fait que Kurt est sûrement la personne la plus méthodique au monde, ce qui n'est bien sûr pas le cas de Jakobsson..
Chacun à leur manière, ces deux-là vont faire vibrer cette histoire.

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En ce matin de décembre, dans un froid de canard, Kurt enfile une paire de gants et un manteau d'hiver avant de s'aventurer dehors pour rejoindre son lycée, situé à environ dix minutes de marche rapide de chez lui. De toute sa scolarité, Kurt n'a jamais manqué une heure de cours. Malgré sa participation orale très faible, c'est un élève modèle, ne bavardant en aucun cas, mais qui, une fois interrogé, trouve toujours la solution, qu'importe le niveau de difficulté.
Et il vous répond ça au professeur avec une facilité ahurissante dans sa voix vigoureuse et forte.
Sur le chemin, Kurt n'a croisé personne. A l'heure qu'il est, huit heures moins le quart, son frère doit encore dormir. Selon ses estimations, il devrait se lever dans une demie-heure. Il se réveillera et ne quittera pas sa chambre pour les prochaines douze heures.

Sa soeur, elle, également sans activité, va déguster de sa grasse matinée tandis que son père séjournera sur son canapé puisqu'il est en arrêt maladie. Sa mère a des horaires très tranquilles et Kurt imagine qu'elle ne doit pas faire grand chose à son boulot. Il n'a jamais très bien compris ce qu'elle y manigançait, mais il ne s'en est jamais pré-occupé.
Effectivement, elle allait bientôt périr, alors pourquoi analyser et éplucher sa vie de merde ?

Passant la grille de son établissement scolaire, Kurt a toujours le même réflexe. Lui, ne se dirige pas vers ses amis, lui ne se dirige pas directement vers les toilettes parce qu'il n'a pas eu le temps de pisser le matin-même, lui se pose dans un coin isolé de la cour, garde son sac au dos, s'assis, et se met la tête dans les bras, pour ne pas que l'on voit son visage. A le voir, on croirait qu'il est en pleine dépression et qu'il pleure, mais c'est tout autre chose. Il est encore en train de travailler sur son projet, dont personne n'est au courant.

Il en est malade. C'est un fou. Ses jambes et ses bras en tremblent rien qu'à imaginer le moment des faits. Le moment où il infligera une correction royale à ces salauds.

Il pense, pense, pense et re-pense. Puis, quand la sonnerie annonçant le début des cours résonne dans sa tête abasourdie de secrets, il se range. Une fois entré dans la salle de classe, il pense. Ecouter les cours lui est complètement inutile, il les connaît déjà. Quand midi vient, il mange en huitième vitesse, puis il pense. Quand les cours reprennent, il pense. Quand il rentre chez lui, il se muscle tout en pensant. Le soir, il pense, le jour il pense, même la nuit il pense.
Ce gamin est cinglé, littéralement siphonné. Pas paranoïaque, mais un foldingue sidéral.

On pourrait croire qu'il a des problèmes, qu'il a besoin d'aide, mais sa situation lui va à merveille. Il n'est pas désaxé, pas déséquilibré. Il est bien, ses méninges sont en place.
Tout comme son corps. Il va maintenant pouvoir agir, enfin.


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