Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Discordance


Par : Fukaï
Genre : Fantastique
Statut : Abandonnée



Chapitre 9


Publié le 25/02/2012 à 22:57:04 par Fukaï

Rebonjour, voici une nouvelle musique, celle que j'ai le plus écoutée durant la rédaction de ce chapitre, même si je ne vois pas comment elle a pu avoir une quelconque influence.



Quant à l'influence j'hésite entre Magicien de R. E. Feist et l'Assassin Royal de Robin Hobb. Des romans, je sais que ce n'est pas aussi facile de se faire une idée, ou de se le procurer, que pour une fic, mais cela m'a réellement bercer durant ces dernières années.

Désolé pour l'attente mais bien que nécessaire, je n'ai pas pris de réel plaisir à écrire ce chapitre.
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Notre semaine idyllique s'était clôt bien trop rapidement à mon goût. Je dû retourner auprès de Lena, la déclarer victorieuse et fêter sa victoire avec elle. Ainsi je lui confiais plus de tâches et de responsabilités mais aussi de libertés. Disposant moi aussi de beaucoup plus de temps libre, je m'installais involontairement mais non sans surprise dans une petite routine ; Le matin était consacré aux leçons que je donnais à ma petite, puis je passais l'après-midi en compagnie de Lucie, l'aidant aux travaux de la ferme ou l'emmenant dans diverses propriétés que je possédais de part et d'autre du Consulat. Mais évidement et malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin.
Pour moi, cette fin se présenta lors d'un repas en plein zénith, sous la forme de deux lettres, bien qu'une seule d'entre elles aurait suffit. La première venait du consulat, l'assemblée de nobles élus par l'ensemble des nobles du pays pour protéger leurs propres intérêts contre ceux du roi. La seconde de la chère et tendre Académie. Toutes deux me sommaient d'être présent à des réunions. La première se tiendrait dans deux jour sur ordonnance du roi et la seconde le lendemain par l'Académie. Résigné, je préparais mes affaires, de quoi subvenir à mes besoins à la capitale durant deux jours sans avoir à me déplacer. Je mis mes affaires en ordre, ce qui étrangement me pris plus de temps que d'habitude, confiais de nouveau à Lena la maison et passais la soirée avec Lucie en guise d'au revoir, bien que cela ne nous suffit pas.

Quand le soleil du surlendemain se leva je me trouvais déjà dans les rues d'Opale, capitale aux murs blancs du Consulat, je perdais aucune seconde à admirer les merveilles de la cité et me dirigeais vers la maison où je logeais quand j'étais de passage en ville. Je m'installais raidement et me rendis au palais. Sur le chemin, je ne pu qu'observer les changements radicaux qui avaient eu lieu aux cours des derniers mois : Partout des fortunés se déplaçaient dans des carrosses sans chevaux, des carrosses de métal avançant tout seul, ne laissant qu'une fumée après leur passage. Ainsi les machines à vapeur du maître ingénieur avaient trouvées leur place chez les bourgeois. Mais les moteurs ne s'étaient pas seulement cantonnés aux moyens de transports, ils avaient aussi investis les bâtiments, soit en greffant d'étranges cheminées aux plus anciens, soit en développant autour d'eux d'immenses hangars. Le Palais royal fut l'exemple typique des changement orchestrés dans la ville : Là ou de fières tours d'or blanc s'élançaient à la rencontre du ciel, on pouvait maintenant toutes les voir coiffées d'un de ces tubes gris-noir crachotant une fumée encore plus sombre.

La salle d'audience était toujours emplie du même brouhaha, ici se tramaient les plus sournoises trahisons, les plus cruelles alliances et les plus intraitables marchés. Je glissais dans cette foule pour rejoindre mon siège et attendre patiemment le discours du roi. Je songeais que cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas paru en public. Des rumeurs le disaient malade mais rien de bien officiel. Elles seront fondées ou non dans quelques instants. Le maître de cérémonie me tira de mes songes en demandant à tout les convives de rejoindre leurs siège et en annonçant le roi pour bientôt. Le bruit de fond s'atténua mais ne s'arrêta pas pour autant, il changea simplement de rythme, plus rapide, plus doux, il s'agissait des derniers instant pour conclure avec ses semblables. Le héraut annonça le roi et tous se levèrent.

Le Roi. Un homme de taille moyenne, une bedaine déformant sa robe montrait son inactivité récente, ses cheveux tirant sur le gris et ses traits marqués présentaient quant à eux le début d'un vieillissement prématuré. Le roi n'était pas très agé une quarantaines d'années seulement. Tiré aux quatre épingles, le visage ne laissant apparaître qu'un faux sourire. Mais même le meilleur maquillage ne peut cacher une telle fatigue. Des cernes se devinaient sous la poudre de riz qui lui couvrait le visage, des épaules voûtées se voyaient sous les multiples robes cérémonielles.

« Cher seigneurs des terres riches du Consulat, votre majesté à aujourd'hui requit votre présence en son grand palais pour vous faire part de nouvelles. De grandes nouvelles. Oui, mes loyaux sujets, aujourd'hui est un grand jour. Aujourd'hui nous déclarons la guerre. »

Un frisson parcouru la salle, tous se retenaient de changer leur alliances. Tous savaient se qu'il en retournait. Après une courte pause, le souverain son discours :

« Oui, aujourd'hui, il est temps pour notre voisin, la République de plier le genou devant notre puissance. Trop longtemps sa présence a été un affront à notre grandeur. Il est temps de vaincre, de démontrer par la puissance de nos armes notre souveraineté sur les terres que la République déclare comme siennes. J'appelle donc au serment de guerre que vous, mes braves sujets, avez fait en vous mettant à mon service. Je réclame donc, en or ou en homme, votre participation pour cette campagne victorieuse. »

Il faisait appel à une loi ancienne, faisant partie de la base même du fonctionnement du Consulat, chaque noble jurant allégeance à la couronne doit en temps de guerre fournir une participation. Exprimée en or ou en homme, parfois en matériel, quiconque ne respectait pas ce serment se retrouvait lui-même sur le champs de bataille. Ne laissant qu'un bref instant aux nobles rassemblés pour assimiler ses exigence, le Roi repris :

« Nous vaincrons. Notre puissance militaire est désormais inégalable sur tout le continent, et sûrement sur tout le monde. Nos plus grands esprits nous ont fait grâce de la puissance des machines. Même l'Empire ne saurait pouvoir nous stopper. Un jour mes chers, nous seront les maîtres du continent ! »

J'eus un hoquet de surprise, le roi devenait réellement fou, il déclarait non seulement la guerre à notre ennemie d'antan, mais aussi à toute les nations et autres pays du continent. Bien d’entre eux n'étaient que des partenaires commerciaux, tel l'Empire, où toutes les créatures non-humaines civilisées vivaient. Je soupçonnais que de troupes se massaient déjà à toutes le frontières du pays, n'attendant qu'un ordre pour la franchir.

« Tout ceux qui se mettront sur notre chemin connaîtront le courroux de l'acier. Tout les traîtres seront jetés à bas. Plus personne n'osera me défier ! »

L'emploi de la première personne choqua. Jamais un Roi n'avait usé du Je en politique. C'était jusqu'alors impensable. Le consulat restreignait ses pouvoirs, le roi ne pouvait rien faire sans son consentement, encore moins déclarer une guerre et transformer le pays en une dictature totale par sa simple volonté. Tout les nobles assemblés chuchotaient avec leur voisins, tâchant de découvrir pourquoi un tel excès. Les serviteurs se tenant derrière le Roi n'osaient rien faire, de même de les membres du consulat. Le monarque observait la foule la foule d'un air agacé.

« Cessez ces jérémiades. Aujourd'hui nous vainquons, le temps se doit d'être consacrés aux réjouissances, et non aux complots. Je dispose ici d'un document ratifié par l'ensemble du conseil. Il m'octroie les pleins pouvoirs en temps de guerre, et il est temps de procéder à certaines mesures, d’annihiler la corruption qui gangrène cette belle nation depuis des années. »

Il déroula un parchemin, le déposa sur un table et partit, laissant les nobles venir attester de l’authenticité du document. Le roi devait en posséder un autre exemplaire bien à l'abri. Le conseil s'éclipsa aussi avant d'avoir répondu de leur actes. Maintenant à la botte d'un roi fou, ils allaient pouvoir disposer de plus de richesse que jamais et seraient protégés par le roi, pour peu qu'ils ne tombent pas sur un nobliau attaché aux valeurs traditionnelles.
De nombreuses choses avaient changés au cours des derniers mois. Beaucoup me laissaient songeur. Que faillait-il faire ? Quitter le pays pour l'Empire avant que la situation ne dégénère ? Se vouer au Roi ? Je partais du principe que la nouvelle politique drastique mettrait plusieurs mois à se mettre en place correctement. N'ayant plus rien à faire ici, je suivis l'exemple de quelques uns et quittais la salle. La réunion avait été très courte mais mouvementée.

Je parcourais les rues quand me vint l'idée de ramener des cadeaux pour Lena et Lucie. Je me rendis donc sans plus attendre dans le magnifique quartier marchand de la ville. Je trouvais les lieux toujours aussi magnifiques, des guirlandes de lampion colorés pendaient antre les maisons passant au dessus de la rue. L’ambiance générale jouait aussi beaucoup, partout où se posait mon regard je voyais de l'activité, que se soit deux hommes marchander, des enfants courant au travers de la foule, ou simplement la multitude de couleurs offerte par les étals. Je passais mon après-midi ici, achetant quelques babioles plus ou moins utiles à offrir.

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J'entrais dans l'amphithéâtre de l'Académie et m'assis à ma place. La cérémonie d'ouverture se déroula sans encombre, mais s'éternisa un peu plus sur la partie des vœux au roi. Déjà en train de faire de la lèche ? Ils passèrent rapidement sur les nécrologies et autres annonces du genre pour commencer à traiter du sujet sur toutes les lèvres : la guerre. Oui, car comme les nobles, l'Académie se devait de fournir un tribut au Roi lors de l'annonce d'une guerre. En contre partie, pas d'ingérence royale ou consulaire, l'Académie restait libre dans sa politique intérieure. Les membres les plus éminents énoncèrent donc une liste sans fin de matériel qui serait fournit pour participer à l'effort de guerre ; Sans surprise, beaucoup de machines à vapeur et d'ingénieurs. Puis vint plus tardivement les achat du roi auprès de l'Académie. Plus de deux cents mages avaient été commandés. Et d'autres suivraient. La séance se termina par le nom des réquisitionnés, membres obligatoirement recrutés pour la guerre, il s'agissait principalement de membres n'ayant pas les bonnes grâce de quelqu'un ayant les moyens de l'exiler. Je faisais naturellement partie de ces personnes non-grata, mais bien heureusement, je ne fus pas appelé.

Une musique s'interrompit brutalement. Je ne remarquais que par son absence. Cela avait duré tout la journée. Et je n'avais strictement aucune idée d'où pouvait-elle provenir. Un frisson glacé me parcouru. J'allais devenir fou, entre ça et cette présence magique. Je me senti mal et quittais la salle en plein milieu de la cérémonie de clôture. Je me téléportais de mon siège à la pierre noire, et de là directement à une colline perdue au milieu d'une immense plaine à l'est du Consulat. Ici, le soleil commençait à se coucher, plongeant les environs déserts dans un enfer glacial. Je croisais les jambes et tentais de me calmer en prenant ma tête entre mes mains et en me concentrant uniquement sur le vent. Mais sans cesse cette sensation d’impuissance et d’oppression revenait. Jamais je n'avais été confronter à cela, pas plus qu'y être préparer. Cela avait quelque chose d'extrêmement déstabilisant. Se savoir à la merci de quelqu'un de beaucoup plus puissant ou intelligent que soit et d'être son centre d'attention été horrible. Il jouait avec moi. Il pouvait me réduire à néant en un claquement de doigt sans que je sache pourquoi, comment et par qui. Cette situation provoqua en moi quelque chose d'inexplicable. Un rire profond monta de mes entrailles et je hurlais de rire au milieu de cette immensité glacée. Quand le rire fut retombé, je repris pleinement possession de mes esprits. Pourquoi ? Pourquoi étais-je venu ici ? Comment connaissais-je ce lieu, je n'y avait jamais mis les pieds. Pourquoi avais-je ris ? Je devenais fou.

Je me téléportais rapidement chez moi, mais rapprocher une motte d'herbe et un banc ne fut pas simple. En plus de mes récentes téléportations, j'arrivais à la tour vidé. Lena dormait déjà. Je pris un bain rapide et suivit son exemple. Je déciderai demain quoi faire au sujet de cette guerre.


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