Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Discordance


Par : Fukaï
Genre : Fantastique
Statut : Abandonnée



Chapitre 11


Publié le 08/03/2012 à 21:40:56 par Fukaï

Yop all! Voilà votre dixième chapitre, on se rapproche de la fin. En parlant de fin, vous trouverez à la fin de celui ci quelles inspiration sur certaines scènes ou autres.

Ah, et j'aurais un surprise pour vous, mais je ne sais pas quand elle arrivera, cela ne dépends pas de moi. Un petit bonus donc pour lequel je mettrais le flux à jour, ne vous inquiétez pas. Allez, je vous laisse sur cette musique

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Une navette nous avait déposé devant le camp principal, établi dans le palais récemment tombé. On nous a donné quartier libre, principalement pour nous restaurer et participer au pillage. Je ne fis ni l'un ni l'autre. Je voulais examiner les restes et blessures de la cité. Après tout j'y avais contribué, plus ou moins. Je déambulais donc dans les rues au hasard. Espérant tomber sur la place où s'était écrasé le dragon. Je voulais, non, il me fallait examiner son cadavre. Sa présence ici était totalement incohérente. Il venait forcément d'ailleurs, aucun dragon n'avait jamais vécu dans les régions de plaines et de forêts qui composaient en grande partie le territoire de l'ancienne République. Non, les dragons préféraient les hauts pics, les déserts et autre régions soit chaudes ou profitant d'un relief escarpé. Des terrains foisonnant dans l'Empire. Très peu de dragons vivait en dehors des frontières de l'immense nation. Celui-ci devait en venir puisqu'aucune mention n'en faisait part. Personne n'en savait quoi que ce soit. Les seules informations que j'avais pu tiré du capitaine provenaient de prisonniers qui déclaraient que le dragon était arrivé une semaine avant le siège, mais personne ne pouvait assurer sa nation d'origine. Quoi qu'il en soit, il avait été envoyé par quelqu'un pour prêter main forte aux Républicains, bien qu'il ne se soit plus transformé en kamikaze qu'en héros de guerre.

J'arrivais sur la place. La carcasse dégageait une forte odeur de souffre. Il y avait aussi cette puanteur caractéristique aux reptiles. Le dragon en lui même n'était plus qu'un tas d'os, de chair et d'écailles baignant dans une immense flaque de sang. Sa mâchoire avait plus l'aspect de flocon d'avoine que la puissante gueule hérissée de croc qu'elle avait pu être, ses ailes formaient des angles étranges avec le reste de son corps, et quand à ses pattes, on aurait pu croire qu'elles avaient explosé de l'intérieur. Je remarquais aussi que des pillards avaient déjà entrepris de récupérer ce qui pouvait l'être, sur le marché noir, des écailles, des griffes, ou tout autres appendices et organes issus d'un dragon pouvait rapporter gros. Je contemplais ce géant déchu un instant avant qu'un forte odeur de charogne ne me monta au nez et ne me fasse vomir. Je quittais rapidement les lieux, la bouche piquante à cause de mes sucs gastriques. A une certaine distance je m'appuyais contre un mur, reprenant mon souffle. Je jetais un dernier coup d?½il vers la tas sanguinolent me demandant si cela valait la peine d'y retourner dans l'espoir de trouver quelque chose d'intéressant à exploiter. Un nouveau haut le c½ur décida pour moi. Je titubais donc dans la rue offerte à moi. Ce furent leurs pas qui les trahirent.

Cinq hommes se tenaient derrière moi, l'air patibulaires, armes à la main. Ils étaient vêtus de l'uniforme du corps des armées du Consulat. Ils souriaient, ils pensaient être tombés sur une proie facile. En même temps, ils n'avaient tout à fait tort, j'étais exténué et je ne possédais que mon katana, une lame légèrement recourbée à simple tranchant originaire de l'Empire, et j'étais un piètre épéiste. Nous dévisageâmes quelques instant. Ils devaient avoir identifié ma toge, celle de l'Académie. Mais pourtant, ils avancèrent. Je ne sentis plus que vis les trois autres qui me bloquèrent toute retraite. Je devais réfléchir et vite. Je me lançais contre le mur, usais de mes dernières forces pour me téléporter sur le toit du bâtiment d'en face. Je pensais que cela suffirait à les semer, mais je n'avais pas pris en compte le fait que la charpente aurait pu être affaiblie durant les récents incendies. Ainsi, je passais au travers du toit, me réceptionnant douloureusement sur le dos. En entendant des pas monter les escaliers de la maison où je me trouvais, je tentais de me relever coûte que coûte. La douleur était difficilement supportable pour quelqu'un comme moi. J'avais le dos cuisant de douleur, une migraine me faisait battre les tympans, la bouche sèche et acide, j'étais épuisé autant mentalement que physiquement. Mais je ne pouvais pas mourir de la main de simples pillards. Non, pas possible. Ils firent sauter la porte et entrèrent dans la pièce. Ils m'entourèrent pour éviter que je tente de fuir à nouveau. Un rire me pris. Il venait du plus profond de ma cage thoracique. Je devais leur faire peur, ils n'osaient pas attaquer. Bon sang ! Ils étaient six dans la pièce, tous armés, et étant sûrement de bons spadassins. Je crois que j'ai de nouveau vomis à ce moment. Ma vision s'est troublée et mes sens se sont engourdis. Je me rappelle juste une douleur dans l?½sophage avant que je ne revienne à moi. Là, parfaitement lucide, Je me suis retourné et ai abattu mon épée sur l'un deux, de toutes mes forces. Toujours en riant. Ils ont pris vraiment peur et qu'ils se sont enfuis. Après ça, je suis tombé dans les vapes.

Une musique s'éleva, dans un endroit d'un blanc immaculé, si bien que l'on ne voyait pas où commençaient les murs et où s'arrêtait le sol, se tenait un fauteuil au dossier gigantesque. Un peu comme les miens. Non, complètement comme les miens. Une voix dont chaque mot était prononcé avec une intonation différente s'éleva:

« Par quelle sorcellerie est-tu arrivé là ? »
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Je me réveillais dans la même pièce que celle où j'avais perdu connaissance. Le cadavre du pillard était toujours là aussi. Il ne présentait aucune signe de décomposition, je ne devais donc pas avoir dormi très longtemps. Ce ne fut qu'au moment de me relever que je compris que j'étais toujours éreinté. Tout mes muscles me tiraient, mon dos m'élançait et ma tête tournait. Je me relevais quand même et me rappelais les récents événements. Je sortis de la maison avec la plus grande prudence et me hâtais de rejoindre le palais. Je reprendrais mon expédition plus tard. Les nuages noirs obscurcissaient toujours le ciel, à croire que les incendies continuaient encore. Pas impossible non plus, me dis-je.

Une fois au palais, je me précipitais sur les vivres, je fis une razzia, emportant le maximum de nourriture auquel j'avais droit, et parti dans un coin plus tranquille. Mes pas me portèrent vers les mages, reclus du reste des soldats, fuyant la moindre approche, comme si les hommes de main pouvaient les contaminés et les rendre stupides. Mais d'avis que l'inverse serait plus juste. Je passais outre cette intolérance et m'assis à coté d'eux. Je pouvais leur faire confiance, du moins partiellement. Ils me servait d'écran de protection : Séparés, les soldats nous tomberaient dessus tentant de nous extorquer de l'or, une rumeur intarissable voulait les mages comme étant tous riches. On se serait cru durant les études à l'Académie. Des groupes se formaient et se heurtaient. Je revins à mon repas qui n'attendais que d'être dévoré. La première bouchée de nourriture fut sublime, je la sentis fondre dans mon estomac et me revigorer. Je savourais chaque morceaux. La récente rencontre avait faillit me laisser sur le carreau mais je ne m'en rendais pas compte, je n'arrivais pas à pouvoir admettre le fait que je puisse mourir et que cela ai failli arriver. Je jetais un ½il aux autres, immobiles, ils ne parlaient pas entre eux. Ils semblaient en pleine méditation ou communication mentale, les yeux grand ouverts. Je ne m?adressais à eux qu'en une seule occasion, et seulement mon repas terminé, une fois que je fus complètement rassasié, et simplement pour les avertir que les pillards n'hésiteraient pas à s'en prendre à eux si l?occasion venait à se présenter. Ils hochèrent la tête en guise de remerciement et d'approbation, ils devaient déjà s'en douter mais une confirmation ne pouvait pas faire de mal. Je leur tournais le dos et reparti dans les ruine calcinée de la ville.

Je ne savais pas pourquoi je faisais ça. C'était incroyablement stupide et dangereux. J'avais déjà risqué ma vie une fois dans cet enfer aux teintes alternant entre gris et marron, et voilà que j'y retournais. Je devais être fou. Pourtant quelque chose me poussait à parcourir ces ruines, je devais sûrement trouver quelque chose, mais quoi ? C'est dans une succession sans fin de maison dans un état plus ou moins avancé que je avançais pas à pas. Inconsciemment, je me rapprochais petit à petit des quartiers où sévissaient encore des incendies, probablement l?½uvre de pillards puisque cela faisait maintenant presque un jour que la ville était tombée. Une lueur rougeoyante dansait au dessus du toit des maisons, rendant l'endroit visible de loin. Je notais aussi au passage le petit nombre de cadavres croisés jusqu'ici, essentiellement des soldats républicains, mais aussi, non négligeable, des corps de citoyens, des femmes et des enfants. Je m'étonnais que cette observation ne me vienne que maintenant à l'esprit. Peut-être est-ce leur augmentation croissante qui me sautait aux yeux et qui me faisais parvenir à cette conclusion ? Je m'arrêtais un instant. Que venais-je de remarquer ? Oui, aucun doute, plus j?avançais vers les incendies, plus le nombres de corps sur le bord de la route augmentait. Je me remis en marche, plein d'appréhension, j'avais l'impression de descendre aux enfers. Encore quelques mètres et les routes se trouvaient peintes de sang sec. Deux rues plus loin, le sang était encore frais, coulant dans les caniveaux comme devait le faire la pluie. Les tas de morts s'élevaient de plus en plus hauts. Le ciel, complètement opaque, piégeait la lumière rouge inquiétante des feux, conférant à la scène une ambiance irréelle. Si avait cherché à mettre en scène l'apocalypse, on se serait clairement inspiré de cet endroit. J'entendis des bruits, des hurlements provenant d'une ruelle à ma gauche. Longeant les murs, je tentais de me rapprocher en toute discrétion de l'origine de ces cris. Je m'agenouillais, mettant entre moi et l'horreur le coin d'un bâtiment. Ce que je vis me glaça le sang.

Trois hommes vêtus de l'armure du Consulat encerclaient deux jeunes filles qui devaient avoir entre onze et treize ans. A leur pieds, se trouvaient cinq cadavres, trois hommes et deux femmes beaucoup plus mûres, qui venaient juste de périr. Les trois pillards s'approchaient lentement de leurs victimes savourant chaque instant de leur futur crime. Pourquoi ces gens se trouvaient-ils là ? La cité avait été évacuée trois jours avant le siège et les derniers départs avait eu lieu bien avant que la ville ne tombe. Je réfléchissais à toute vitesse : Devais-je intervenir ? Oui, je prenais d'énormes risques. Non, ces filles me hanterait à jamais. Pendant ma réflexion, les hommes continuaient d?avancer, lançant des insultes ou des menaces aux enfants quand ce n'étaient pas des remarques salaces. J'imaginais un instant un de ces hommes, si l'on pouvait encore les appeler ainsi, poser sa main sur Lena. Cette pensée me révulsa et je décidais de passer à l'action.
Je me concentrais, je devais modifier l'espace en plusieurs endroits à la suite, et rapidement. Premièrement, je repérais l'homme le plus loin, c'est lui qui connaîtrait probablement la fin la plus atroce mais c'était aussi la manière la plus rapide de la neutraliser avec le moins d'effort. Pour le second, j?espérais profiter de l'effet de surprise. Quand au dernier... Je savais que je n'aurais pas le temps de me concentrer assez longtemps pour modifier quoi que se soit sur lui, je devrais donc le battre dans un combat singulier. Je pris une grande inspiration pour calmer mes tremblements et je montais à l'assaut.
J'usais de mes talents d?altération pour détruire la trachée de mon premier adversaire. Je déglutis en entendant le bruit correspondant suivit de gargouillements et du choc d'un corps sur les pavés. Je regardais où se tenais le second homme et employais de la téléportation pour apparaître juste derrière lui et abattre mon katana de haut en bas. Bien que je fermais les yeux pour éviter au maximum le spectacle, je sentis la lame s'enfoncer dans la chair, réussir à trancher un os avant d'être arrêtée par un second. Un hurlement de douleur me fis reculer, mais la lame était profondément enfoncée, j'avais coupé la clavicule et la première côte. Je paniquais un instant et en poussant d'un pied le mourant, je réussis à extirper ma lame de son fourreau de chair. Savourant ma victoire sur les deux hommes, je me retournais pour faire face au dernier. Et je vis que j?étais intervenu trop tard. Une des deux filles était par terre, la gorge ouverte, pendant que l'autre était adossée à un mur, le visage tuméfié, les vêtements déchirés, et le jambes ouvertes. Le dernier monstre s'était relevé en entendant ses camarades mourir, d'une main, il dégaina une épée bâtarde et tint un poignard couvert de sang de l'autre. Il me provoqua, probablement quelque chose impliquant des regrets, ses compagnons, leur mort, et probablement la mienne, proche. Mais une rage froide s'était emparée de moi et je n'entendais plus ce qu'il me disait, tout me parvenait comme si j'avais de la ouate tout autour du crâne, mes sens étaient engourdis mais j''étais pris un éclair de lucidité et je voyais la scène parfaitement, calmement. J'avançais d'un pas vers lui. Il courra droit sur moi, porta un coup de taille horizontal que je tentais d'esquiver d'un bond en arrière. Ce fut un peu court et je sentis une longue ligne de feu se dessiner sur mon torse. Je hurlais autant de rage que que de douleur et répliquais aussitôt profitant du déséquilibre occasionné par son coup puissant. J'abattis mon katana, et fis mouche. Ma lame s?enfonça dans le crâne de mon ennemi. Son corps chuta comme une poupée de chiffon.

Ne perdant aucun instant, je me précipitais au chevet de la jeune fille. Mais le verdict tomba quand je pris son pouls. Je fermais ses yeux dans un rituel stupide, ou peut-être dans l'espoir qu'elle ne voie plus ce carnage mais plutôt un monde magnifique caché derrière ses paupières. Je fis de même pour tout les morts. Même les brigands eurent le droit de ne plus profiter du spectacle macabre que pouvait offrir ce monde. Quand je reparti en direction du palais, je pleurais.
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C'est à ce moment que tout bascula. Quand j'entrais dans la salle commune pour prendre ma ration, je vis tout les hommes attroupés autour d'une table en bois grossier. Aussi grossier qu'eux. Sur cette table pleine d'échardes, il y avait une femme. Une jeune femme, très belle. Elle dansait nue. Sur le rythme des coup de fouet des rustres qui la lorgnait. Elle avait les yeux rouges à force de pleurer. Moi aussi probablement. Je ne restais pas, je ne voulais pas être témoins de ce spectacle qui se terminerait probablement comme dans la ruelle. Je sortis donc, les poings serrés à en avoir les jointures blanches. Dehors, des hommes ramenaient dans chariots remplis de cadavres. Ils les entassaient tous. Certains avaient des torches et de l'huile. Mais c'est quand je vis l'un d'entre eux saisir le corps d'un nourrisson pour jouer avec que je n'en pu plus. Mon estomac se rebella encore et rejeta son maigre contenu. Je décidais que cette guerre avait suffisamment durée. Il fallait y mettre un terme, peu importe le prix. Ma rage ne prit pas en compte l'étendue réduite de mes pouvoirs.

Autour de moi, des dizaines d'accidents arrivèrent en quelques instants, les torches tombaient dans l'huile que tenait les gardes, les roues des chariots se brisèrent, ? Et moi les mains sur les genoux, reprenant mon souffle, un goût de bile dans la bouche, je riais. Comme un dément. Je levais les yeux au ciel et vis ce qu'il fallait faire pour enrayer la machine de guerre. Du moins pour un temps. Le Rire survola le palais. Drôle de coïncidence. Un tonneau de naphte était posé à quelque pas de moi. L'instant suivant, il n'y avait plus de tonneau de naphte, et une gigantesque explosion dans le ciel, le Rire était en flamme, le moteur avait soudainement volé en éclat. Il tombait, promettant de s'écraser au beau milieu de la ville.
Cette téléportation m'avait ôté beaucoup d?énergie. Mais je restais lucide malgré l'immense sourire qui se dessinait sur mon visage et qui me signalait comme dément. Enfin, pour le reste de la journée, j'usais une dernière fois de magie et me téléportais dans une de mes lointaines résidences. Ils allaient bientôt se mettre à me trousses et il me fallait une planque sûre. J'étais désormais un fugitif.



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Alors, coté inspiration :

La scène du « viol » me vient de deux livres différents : L'ombre d'une Reine Noire de Raymond E. Feist et de Les Annales de la Compagnie Noire de Glen Cook
Le naphte dont je parle depuis le précédent chapitre est un liquide hautement explosif. Je l'ai découvert encore avec Raymond E. Feist cette fois-ci dans Ténèbres sur Sethanon
Le dragon m'a clairement été inspiré par les nombreuses ½uvres de Robin Hobb


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