Publié le 13/02/2012 à 23:04:26 par Fukaï
« -Bien, maintenant que vous êtes là. Vous pourriez vous changer, et même vous lavez, vous empestez comme un animal lors d'un jour d'été. De façon à être présentable pour la réunion. »
Je grognais en guise de salutation et de réponse à ses piques. Mais il avait raison, l'effort de la matinée m'avait laissé suant et exténué. Un brin de toilette avant d'aller plus loin ne pouvais pas me faire de mal. Mais avant :
« -Stibbon, merci de votre intervention, mais la missive que vous avez envoyée ne précisait pas le motif de la réunion, ni le pourquoi de son urgence. Pourrais-je avoir un peu plus de détails ? Demandais-je aussi poliment que me le permirent mes nerfs.
-Certainement pas, comme tout les autres, vous allez attendre la réunion, nous n'allons pas nous amuser à répéter à tout les arrivants la même chose. Elle se tiendra dans une heure, toujours au même endroit. »
Crétin. Que vas tu faire à chaque fois que quelqu'un arrivera et te posera la question ? Je passais outre cet affront et quittais la pièce. Fendant le groupe pour monter mon exaspération quant à leur petites manies.
L'Académie était vraiment le dernier endroit où l'on pouvait espérer atterrir. C'est dans ce dédale infini où le temps et l'espace sont manipulés que résident tout les pratiquants de la magie du Consulat. Savoir s'y retrouver nécessite aussi d'être mage. C'est ainsi que je glissais de couloir en couloir, quelqu'un d'externe n'y aurait vu qu'un choix hasardeux mais je tenais à éviter à tout prix de faire une rencontre. Ah ! Elle semble bien belle de l'extérieur cette Académie, haut-lieu de magie, où se réunissent les plus grand cerveaux !Avec ses tours d'or blanc défiant le ciel, ses jardins pleins de plantes exotiques, ses étudiants de tout horizons... Mais c'est aussi ici que résident les pires flatteurs et profiteurs à des milliers de kilomètres à la ronde. Pour bien comprendre, l'Académie est dirigé par trois membres, de « grands » mages qui sont élus lors d'une assemblée de tout les mages appartenant à l'Académie. Ce n'est que pure formalité. Ensemble, ils décident de la gestions des fonds et de la politique à suivre. Les deux tiers du budgets part dans leur poche le reste ne sert qu'à maintenir les apparences. Quant à la politique, c'est au plus offrant. Heureusement que le conseil et le roi sont toujours les plus offrants, sinon le pays aurait sombré depuis longtemps dans la guerre civile.
J'arrivais à l'aile des quartiers, en longeant les murs je tentais d'atteindre sans me faire remarquer celui qui m'avait été alloué il y a des années. Heureusement seuls quelques étudiants traînaient. Ils n'osent jamais poser de questions, comme s'ils avaient peur de se retrouver en tas de cendre pour avoir interpellé quelqu'un. D'un coté certains mages étaient un tantinets sur les nerfs durant les périodes de nominations, il ne valait mieux pas les déranger à ces moments là.
Je pénétrais dans mes quartiers et me consacrais à des ablutions. Une fois cela fait, j'enfilais une toge de mage attitré. Je ne m'attardais pas plus dans mes logements nus de tout meubles et filais devant l'amphithéâtre, peut-être qu'en arrivant en avance j'en apprendrais un peu plus sur cette mystérieuse réunion. Mais ce fut sans compter sur le fait que tout l'heure, le groupe de mages chargé d’accueillir les arrivants m'avait mentit. Le réunion commençais et cela ne faisait que vingt minutes de j'étais à l'Académie. Je filais donc m'installer. La salle se situait sous un immense dôme en verre, des globes lumineux flottait de ci de là, offrant de la lumière quand cela était nécessaire. L'air était étouffant, complètement changé, lourd, résultat de nombreux emploi de la magie lors de la création du bâtiment. Le bruit d'un gong annonça le début de la réunion, et aussi de l'interminable protocole d'ouverture.
« -Aujourd'hui marque une nouvelle ère messieurs. Nous nous passerons du protocole pour cette fois car de longues et nombreuses nouvelles doivent êtres déclamées. » Annonça le maître de cérémonie, un vieux bonhomme dont personne n'enviait le rôle.
Se passer du protocole ? Tant mieux, mais inquiétant, à moins qu'ils ne soient simplement devenus incapable de se concentrer.
« -Aujourd'hui, les hommes prouveront leur supériorité sur le reste du monde ! Aujourd'hui, le Consulat prouvera sa supériorité sur le reste des hommes ! Je demande à Maître Anesh de prendre la parole. »
Un homme d'une quarantaine d'années s'avança, pris place à la tribune. Je ne le connaissais que de nom, il s'agissait du Maître ingénieur. Il s'occupait de tout les postes en rapport avec les machines. Des êtres fait de métal ou de bois capable de se mouvoir seuls, et de développer un puissance supérieure à celle d'une homme. Quelque chose d'important avait été découvert dans ce domaine ? Félicitations, c'est toujours le dernier endroit où le budget finit par atterrir, il a toujours été considéré comme inutile et improductif.
« -Merci. Aujourd'hui marque une nouvelle ère, aujourd'hui, je suis fier de vous présenter la machine à vapeur ! »
Un crépitement retenti et un assemblage de verre et de fer apparu. Les académiciens ont toujours accordé une grande importance au spectaculaire, les effets dramatiques sont en quelque sorte leur signature. Anesh continua :
« -Cette machine est capable de produire autant de force que dix hommes, et je suis sûr quelle peut être améliorée. Elle peut tout alimenter, imaginez un bateau propulsé par des pales. Aucune voile ne pourrait rivaliser avec la vitesse à laquelle ce moteur pourrait faire avancer un autre bateau. »
Un autre éclat lumineux accompagné de crépitements survint. La machine se vit coiffée de pales telles un moulin. Des étudiants s'approchèrent et l'aide de harnais et de sangles fixèrent l'appareil au sol. L'un d'un alluma du charbon contenu dans une sphère de verre. Pendant que la chaleur dégagée par le feu naissant commencer à faire chauffer de l'eau située dans une autre sphère de verre juste au dessus de la première, le Maître Ingénieur reprit :
« -Voici un exemple de l'utilisation de ce bijou technologique. Mais vous pouvez remplacer les pales par n'importe quoi, et en l'aidant de magie cette machine devient instoppable. Imaginez, nous pourrions faire volez des bateaux avec cette puissance, faire avancer des châteaux entiers ! Notre seule limite est notre imagination. »
Derrière lui, les pales raccordées précédemment se mettaient à tourner de plus en plus vite. Tellement vite qu'elles ne furent plus discernables. Cela me laissa bouche bée. Une telle force. Des murmures parcouraient l'assemblée, certains voyaient ça d'un mauvais œil mais ils étaient très peu nombreux. Plus aucune limite, très tentant. Anesh se frottait les mains l'une contre l'autre, il savourait pleinement son plaisir, un sourire apparu sur son visage.
« -Et en plus de nous apporter gloire et puissance, ils nous apporteront richesse, le Consulat nous à déjà commandé, à l'heure où je vous parle, des centaines de moteur, certains de nos ingénieur travaillent avec un salaire exorbitant à assembler des puissantes machines qui permettront à notre nation de maîtriser ciel, terre et mer ! »
Le maître de cérémonie s'avança et déclara le débat ouvert. Mais quel débat ? Toutes les voix félicitaient l'ingénieur et son équipe. Le débat porta finalement sur l'emploi des fonds débloqués par la vente des moteurs... Ils ne perdent pas de temps... L'après-midi était déjà très avancée quand le maître de cérémonie clôtura le débat et enchaîna sur les traditionnelles annonces : Décès, nouvelles nominations, … Certains quittaient les lieux, mais le vieux maître termina la séance par une recommandation importante. Les Hauts-Mages demandaient expressément une totale disponibilité de tout les membres de l'Académie durant les prochains mois. Cela confirma mes craintes. Je m'éclipsais donc vers mes quartiers, prenant de quoi manger et mes vieux habits. En voulant rejoindre la salle de téléportation, je fis une rencontre, ou du moins, quelqu'un essaya de me rencontrer.
Je le senti en tournant dans un couloir. Jamais cet embranchement n'avait existé, quelqu'un modifiait l'espace pour me faire aller quelque part. Je m'arrêtais donc et me concentrais. Dans le noir du vide je le vis, je vis ses altérations sur la réalité, mais la façon de procéder m'était totalement inconnue. Je ne parvint ni à identifier le mage ayant lancer ce sort, ni la manière dont il avait altéré le bâtiment. Impossible aussi de le défaire. Je me résignais donc à devoir faire une mauvaise rencontre et poursuivis mon chemin, ou du moins celui qui m'avait était tracé. Aucune échappatoire. Je ne reconnaissais rien, aucune fenêtre pour m'indiquer où je me trouvais. Et une sensation, étrange, malsaine m'envahissait si je tentais de faire demi-tour. Celui qui avait fait ça était soit très fort, soit très patient et rusé. Dans les deux cas, je craignais de tomber nez-à-nez avec lui.
Plus je progressais, plus je me sentais léger, et quand enfin une porte apparu au bout d'un couloir, je courrais presque pour la rejoindre. Je m’apprêtais à toucher la poignée, puis je me ravisais. Et si un piège y avait été installer ? J'usais donc de ma force mentale pour la faire bouger. Et que ne fut pas ma surprise quand elle me dévoila la salle de téléportation, avec son immense pierre noire au centre. Je jetais un œil par les fenêtres, il faisait nuit et je me trouvais bel et bien dans la bonne pièce. Un froid glacial m'envahit. Que me voulais cette personne ? Qui était-elle ? Je m'avançais et montais les quelque marches pour me positionner devant la pierre. Je posais ma main sur sa surface froide. Aucune poussière ne s'y fixait, pas un morceau ne s'en détacherai. Je me concentrais de nouveau et me rappelais l'arbre par lequel j'étais parti. Une fois dans le néant, je provoquais un tintement de clochette pour avertir Lucie et Lena de mon arrivée. Et je franchit le vide.
La nuit était plus avancée ici. J'entendis des pas et une porte qui s'ouvre. Je me tournais en direction du bruit. Lucie se tenais dans l'encadrement de la porte, Lena juste devant elle. Elle fonça dans ma direction et se jeta dans mes bras, j'avais vraiment du lui faire peur en partant précipitamment. Je la serrais fort contre moi pour la réconforter. Lucie nous regardais, l'air soulagée. Je me libérais de l'étreinte de Lena, la prit par la main et me dirigea vers Lucie. Une longue nuit d'explication commençait, à la fois merveilleuse car je la passais avec les deux personnes que j'aimais le plus au monde et angoissante car ce que je venais de voir et ce qui m'étais arrivé ne me rassurais pas du tout. Je me tus sur ce dernier événement, inutile d'affoler Lena.
Commentaires
- Pseudo supprimé
15/02/2012 à 14:42:50
Et pour le coté terne de l'histoire j'ai envie de faire une comparaison: Une montagne russe, durant la première montée, tout va bien, c'est pas passionnant, on regarde le paysage, ok. Mais plus on plus on monte, plus va descendre. On finit toujours par descendre. Inévitablement on finira par descendre et plus on monte, plus n sait que le moment où on va descendre est proche et plus il est raide.
Voilà, c'est tout ce que je peux te dire pour te rassurer.
Par contre qu'entends tu par personnages difficilement charismatiques? Tu ne dois pas être le seul à ne pas t'y attacher et j'aimerai savoir comment y remédier. - Pseudo supprimé
15/02/2012 à 13:57:07
Merci, je n'avais pas réalisé à quel point la perte de conscience était vraiment mal placée, maintenant que tu le dis, c'est vrai que ça fait forçé.
- Droran
15/02/2012 à 10:04:26
Ton texte est sympathique, mais j'ai certaines impressions en le lisant : celles d'avoir sous les yeux un récit terne qui peine à se montrer intéressant, cherchant à trouver l'originalité en lorgnant du côté d'une vie banale sans prendre la peine d'éviter de tomber dans une intrigue au faux-air de "peu original", et de parfois utiliser des ficelles un peu grosses (comme le coup de la perte de conscience de ce chapitre, qui -de mon avis- tombe comme un cheveux sur la soupe) ; et tout cela en plus de faire intervenir des personnages se montrant difficilement charismatiques. J'ai peur que par la suite ton scénario ne se révèle être qu'une toile de fond :/
Côté points positifs, la magie telle que tu l'imagines et l'aborde me semble pleine d'originalité. La forme du texte est bonne. Tu t'améliores même depuis le premier chapitre
Je lirai la suite car le texte ne fait que commencer, mais rien ne m'y pousse