Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Discordance


Par : Fukaï
Genre : Fantastique
Statut : Abandonnée



Chapitre 4


Publié le 08/02/2012 à 20:42:05 par Fukaï

Nous entrions dans le village. Tous arrêtèrent leur activités pour nous regarder passer. Une fois abreuvés d'informations, les villageois détournèrent le regards de peur que nous leur jetions une quelconque malédiction... S'intégrer ici promettait d'être ardu. Nous fîmes le tour des boutiques, faisant nos emplettes, mais il y avait toujours cette atmosphère pesante: les vendeurs se montraient courtois mais peu chaleureux, quand au reste des habitants, ils s’enfuyaient presque à notre vue. Cette attitude me porta sur les nerfs, mais pas question de montrer de la colère sinon les habitants fuiraient définitivement.

Je pris donc mon mal en patience et indiqua à Lena la direction de la place du marché. Je comptais y acquérir des graines pour profiter de légumes frais et de fleurs. Voir quelque pousses d'arbres pour faire un peu d'ombre à l'extérieur et ainsi profiter de l'été sans trop souffrir de la chaleur. Malheureusement, on m'informa que ceux qui tenaient l'horticulture n'étaient pas présents aujourd'hui. Je rebroussais donc chemin, dépité. J'en profitais pour acheter quelque babioles par ci par là, toujours dans l'espoir de me faire accepter et de pouvoir inspirer la confiance. Mais je revins vers Lena bredouille, et elle tout sourire m'attendais. Je souris à mon tour, elle me mettait toujours du baume au cœur. Elle arrêta de se balancer sur ses pieds pour courir vers moi:

« -J'ai trouvé quelqu'un qui vends des graines! Vite! Avant qu'elle ne parte! »

Sans me laisser le temps de répondre elle me tira par la main, m’entraînant vers la pâtisserie. On ne vend pourtant pas de graines dans une pâtisserie, Lena voulait peut-être seulement un gâteau ou une friandise ? Me dis-je. Elle me fit entrer dans le bâtiment et je pu apercevoir au comptoir une jeune femme parlant avec la gérante. Ma fille la pointa du doigt en s'exclamant :

« C'est elle ! »

Surprises par cette intrusion quelque peu brutale, les deux femmes s'étaient tues et me dévisageaient. Je bredouillais de passables excuses avant de reprendre plus clairement en direction de la cliente, une jeune femme au teint très légèrement halé, avec une silhouette fine que ne pouvait conférer qu'une vie au grand air et de travaux manuels :

« Bonjour, permettez moi de me présenter... Je suis le dernier arrivant au village, je vais juste de finir de m'installer, les travaux se sont terminés hier et il se trouve que je souhaite faire un jardin au pied de la tour où je loge.
-Euh... Oui... Mais pourquoi me dites vous cela ? Répondit-elle, un peu déboussolée par ma présentation directe. »
Je bafouillais et je piquais un fard spectaculaire, ce qui eu pour effet de me dé-crédibiliser et de lui faire esquisser un sourire. J'expliquais le plus brièvement possible :
« -Ah euh, oui... Ma fille Lena m'a dit que vous pourriez avoir des plants ou des graines à vendre...
-Je vois... Mais vous me prenez de court, je tiens les fermes qui s'étendent dans la vallée au sud-ouest et je suis venue comme vous faire des achats, je n'ai donc aucune marchandise à vendre sur moi. »

On aurait dit deux gamins, le rouge aux joues, bredouillant plus que ne parlant.

« -Demain je tiendrai un étal sur la place, si vous reveniez à ce moment, je pourrais sans doute avoir ce qu'il vous faut. Ajouta t-elle avec le sourire. »
Elle aurait pu me demander n'importe quoi, je crois que j'aurais répondu oui et elle le savait. Comme un adolescent transit d'amour se jetterai du haut d'une falaise persuadé que l'amour le sauverai. Je me maudit et lui répondis affirmativement. Elle quitta la pâtisserie sans un regard en arrière. Et quand je redescendis sur terre, la gérante me regardait en souriant, et Lena incrédule. Cela me fis piquer de nouveau un fard.
Avant de partir je m'excusais de nouveau auprès de la pâtissière et lui acheta un tartelette aux fraises pour Lena. Nous quittâmes donc l'établissement et reprîmes la route vers la maison. Sur le chemin, je me traitais intérieurement de stupide, moi un homme fait de presque trente ans avec une expérience non nulle des femmes venait de réagir comme un adolescent moitié moins âgé ! Mais je ne pu m'empêcher de sourire en pensant à elle. Elle, je ne connaissais même pas son nom et pourtant je l'aimais. Ses cheveux blonds, ses légères tâches de rousseurs, sa façon de rougir, … Tout me plaisait en elle. Je soupirai en voyant la tour se rapprocher de plus en plus. Avant de repartir dans zones perdues de mon imagination d'enfant où le futur ne pourrait être que rose.

Une fois à l'intérieur, je réalisais seulement à ce moment qu'il me faudrait de nouveau affronter son regard. J'étais à la fois angoissé et excité. Lena devait me prendre fou à me voir marcher de long en large dans mon bureau sans parvenir à me concentrer. Le soleil venait à peine de se coucher que je pressentais une nuit longue. Le repas fut pire, je ne put rien avaler tant la tension et l'énervement me contractaient l'estomac. Dans le lit je n'éprouvais qu'inconfort, gesticulant dans tout les sens je fini par tomber. Je me résignais et descendis à la bibliothèque espérant m'endormir en lisant un livre... Mais la lune poursuivait sa course et bientôt le ciel se teinta de rose et d'orange. Je couru au somment de la tour pour profiter du spectacle de l'aube.
C'était magnifique. Je frissonnais un peu en cette matinée fraîche de printemps mais l'astre solaire se levant sur le village me laissait sans voix. Sentir ses rayons réchauffer mes os me permit de penser à autre chose durant un instant. Soudain, toute la tension accumulée durant les dernières heures se relâchât et j'éclatais de rire, jusqu'en avoir mal aux cotes et les larmes aux yeux. J'avais réveillé Lena. Je descendis lui préparer un petit déjeuner pour m'excuser et je finis de me préparer.


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