Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Je te vends mon âme.


Par : Juny
Genre : Sentimental, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2 : Madenn


Publié le 25/04/2011 à 22:55:52 par Juny

[c]Dans la peau de Madenn[/c]



« Je vois ton nom écrit en grand partout sur les murs, Sais-tu c’que j’endure ? Je sens tes mains sur mon corps qui brûle, je brûle... Et je rêve d’un courant d’air, d’un espace clos avec vue sur la mer, D’un silence radio, d’un océan solaire qui nous porte ensemble et qui nous enferme... Je t’ai perdu, depuis je n’m’aime plus, depuis j’en suis sûre, je peux fermer la blessure. Je te vends mon âme, fais de moi ce que tu veux, en retour donne moi la chance d’être mieux. Je te vends mon âme, prends ma vie et mon paysage, en échange je veux voler ton visage… »



Une obsession. C’était ce qu’il avait toujours été… C’était ce qu’il était devenu au cours de ces derniers jours. Une obsession. Douce. Mortelle. Cruelle.

J’avais mal. Mal de l’avoir perdu pour de bon, mal d’entendre encore et encore dans ma tête ces mots qu’il avait prononcés. Il avait eu raison… Je ne l’avais pas mérité. Jamais. Parce que j’avais toujours été en dessous de lui. Parce qu’il avait toujours été supérieur à moi, de bien des façons. Mais malgré cela, il avait su me donner ma chance… Il avait su m’aimer. Et je n’avais pas su l’aimer comme il le fallait.

Je l’avais perdu. Sans avoir eu le temps de m’expliquer. Il m’avait oubliée, et il avait eu raison de le faire. Parce qu’il méritait d’être heureux, même si c’était avec une autre, et même si le voir dans les bras de celle-ci me faisait mal. Il avait le droit au bonheur. Il avait le droit de connaître ce sentiment à la fois beau, et douloureux… Il avait droit à l’amour. Son prénom restait suspendu à mes lèvres, et je me retenais pour ne pas le prononcer. Pour ne pas m’approcher de lui, pour ne pas le regarder, pour ne pas lui parler. Parce que, à présent, il ne voulait plus de moi dans sa vie. Il ne m’évitait plus comme il l’avait fait pendant un an, mais il me l’avait clairement dit. Je n’étais plus rien pour lui. Quelle ironie. Parce que lui, il était tout pour moi. Ma raison de vivre… Mais aussi ma raison de mourir. J’allais mourir d’amour pour lui, j’allais mourir de la douleur que j’avais à la poitrine et qui ne s’apaisait pas, jamais… Mais avant ça, j’allais devenir folle, folle de voir son visage à chaque fois que je fermai les yeux, folle d’entendre sa voix me répéter, encore et encore, que je n’étais plus rien pour lui, folle, à force de penser à lui. Je vivais depuis quelques jours dans un espèce d’état second, dont Nichole avait voulu me sortir.


« Je vais te faire oublier Caliel », m’avait-elle dit, avant de m’entrainer à l’extérieur de notre dortoir avec elle.


Je ne l’avais pas quittée de la journée. Et je ne lui avais presque pas parlé. Parce que je n’avais pas su quoi dire, et qu’à chaque fois que j’ouvrai la bouche pour parler, son seul prénom me venait aux lèvres. Un prénom que je me retenais de prononcer, encore et encore. Un prénom que je tentais d’effacer de ma mémoire, et de mon cœur, mais qui y restait pourtant profondément ancré. La journée avait été longue. Et elle se terminait. Enfin. Il était l’heure d’aller diner… Un diner que je préférai éviter, pour cette fois. Je prétextai n’avoir pas faim, et Nichole me cru. La vérité était toute autre : Je n’avais simplement pas envie de croiser Caliel à notre table. Parce que le voir me faisait mal. Parce que le voir m’aurait rappelé ce qui s’était passé l’autre fois, et que ça m’aurait coupé l’appétit. Alors, il valait mieux que je n’aille pas manger.


Je m’étais dirigée dans le parc, profitant – enfin – d’un moment de répit. J’étais seule… Enfin. C’était ce que j’avais attendu toute la journée. Car, même si j’appréciais les efforts qu’avait pu fournir ma meilleure amie pour me remonter le moral, je préférais rester seule. Pour attendre la mort. Parce qu’elle était la seule à pouvoir me libérer de cette douleur qui me paralysait au quotidien. Malheureusement pour moi, la mort semblait m’éviter. Elle semblait décidée à attendre encore avant de venir me chercher. Elle me faisait languir… Elle me faisait souffrir. Parce que la torture semblait être son jeu favori. Et, je devais l’avouer, elle était très forte, à ce jeu là. Tellement forte, que je commençai à perdre patience. Mais je n’en voulais pas à la mort. Parce qu’elle serait la seule à pouvoir m’aider. C’était à l’amour que j’en voulais. Un sentiment que j’avais cru noble, beau, doux et pur, mais qui était en réalité bien plus malsain et douloureux. C’était l’amour, le responsable de tout cela.


Parce que l’amour, je ne le comprenais pas… Je ne savais pas quoi faire de ce sentiment. Il était trop fort pour être oublié, ou mis de côté, trop douloureux pour être apprécié également. Non. C’était faux. Il pouvait être apprécié, lorsqu’il était réciproque. Mais la réciprocité, je ne l’avais pas. C’était sans doute pour cela que j’avais si mal. Parce qu’il ne m’aimait pas. Pire que ça, je savais qu’il me haïssait, et qu’il n’aurait plus jamais à mon égard ne serait-ce qu’un centième de ce que je ressentais encore pour lui. Si j’avais su… Que coucher avec un autre, même sans sentiments, c’est tromper… Si j’avais su comment il réagirait, à l’époque, je n’aurais rien fait. J’aurais été prête à n’importe quoi pour le garder à mes côtés, pour voir encore de l’amour dans ses yeux, pour sentir ses lèvres contre les miennes, mais aussi pour sentir ses mains sur mon corps… Ses mains… Sa main. Elle était là. Dans la mienne. Je n’avais pas besoin de tourner la tête pour m’assurer que c’était lui. Sa main, je l’aurais reconnue parmi bien d’autres. Parce qu’il avait cette façon de la tenir… Parce qu’il le faisait toujours avec douceur… Sa main… Sa main ?! Elle me ramena à la réalité. Il pleuvait. Depuis quand ? Je n’avais même pas senti la pluie sur moi et pourtant, j’étais trempée.


Un frisson parcouru mon corps. J’avais froid. Et mes cheveux trempés n’arrangeaient pas les choses. Je me tournai en direction de Caliel. Je ne l’avais même pas entendu arriver. Je ne l’avais pas vu venir. Si ça avait été le cas, je ne l’aurais pas laissé approcher. Je ne l’aurais pas laissé prendre ma main comme ça. Parce que le voir à côté de moi, sentir sa peau contre la mienne était comme une torture.
Que veux-tu Caliel ? N’en as-tu pas eu assez ? Ne m’as-tu pas assez fait souffrir comme ça, il faut en plus que tu viennes me torturer ? J’aurais voulu partir. Prendre la fuite. Courir, loin de lui, loin de son regard qui semblait si triste et qui me brisait de l’intérieur. Loin de la perfection qu'il représentait. Mais je n’en fis rien. Parce que même si j’en avais envie, j’en étais incapable. Peut-être parce que j’étais un peu masochiste, dans le fond… Ou peut-être parce que je l’aimais trop pour le fuir. Je ne savais pas. Je ne savais plus. Et je n’avais pas envie de savoir, en fait. Il me sembla entendre mon prénom, prononcé dans un faible chuchotement. J’aurais pu donner n’importe quoi pour entendre à nouveau sa voix, et voilà que je l’entendais encore une fois. Le ton qu’il avait employé était différent de la dernière fois… Son regard aussi… Mais je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas ce qu’il faisait là, ni même pourquoi il n’était pas dans la Grande Salle, avec les autres. Un nouvel éclair traversa le ciel, m’obligeant à quitter son regard quelques instants. Mais mes yeux recroisèrent rapidement les siens. Ma main libre se posa sur son visage trempé, et mes sourcils se froncèrent légèrement, une lueur d’inquiétude traversant mon regard.


« Tu n'as rien à faire ici, tu devrais rentrer Caliel, tu vas attraper froid. »


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