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Je te vends mon âme.


Par : Juny
Genre : Sentimental, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8 : Madenn


Publié le 30/04/2011 à 09:37:04 par Juny

[c]Dans la peau de Madenn.[/c]


J’étais dans un rêve. Le plus beau de tous. Plus beau encore que je n’aurais pu l’imaginer. Plus beau que ceux que j’avais déjà faits précédemment. J’étais en train de rêver… Je ne voyais pas d’autre solution.
Parce qu’il était impossible que tout ce qui venait de se passer soit vrai. Parce qu’il était impossible, je pense, que Caliel se soit trouvé en face de moi, trempé par la pluie, et qu’il m’ait fait une déclaration aussi belle. Et pourtant, c’était ce qui s’était bel et bien passé. Il était effectivement venu me trouver, pour m’annoncer qu’il avait quitté Danaé… Qu’il l’avait trompée avec Lily, et que cela lui avait fait ouvrir les yeux sur ce que je lui avais dit l’autre fois, dans l’infirmerie…

Si j’avais d’abord été surprise par la nouvelle, ça n’avait rien été comparé à ce que j’avais ressenti par la suite… Quand il m’avait dit qu’il m’aimait. Si j’avais bien entendu été surprise par ses mots, j’en avais aussi été heureuse. Plus que jamais. C’était étrange. Etrange de pouvoir sentir mon cœur battre à nouveau dans ma poitrine, étrange de le voir me demander de lui pardonner, alors qu’il savait pourtant que je lui avais déjà pardonné. Et il était si bon de le retrouver… Si bon de sentir à nouveau son corps contre le mien, si bon de sentir son torse si bien dessiné pressé contre ma poitrine, si bon de sentir ses mains sur mon corps, à nouveau. Si bon, de pouvoir à nouveau savourer avec plaisir le goût si délicieux de ses lèvres, si bon de sentir son odeur à nouveau. Si bon de savoir qu’il m’aimait encore.

Mon cœur battait à tout rompre. Il battait comme jamais. Il battait tellement fort que j’avais l’impression d’entendre ses battements résonner dans mes oreilles, que j’avais l’impression que le Château tout entier pourrait l’entendre. Caliel me rendait folle. Oui, j’étais folle, folle de lui. Folle d’amour pour lui. Comme je l’aimais. Je l’aimais plus que je n’avais jamais aimé personne. Je l’aimais plus que tout au monde. Plus que ma propre vie. J’avais le souffle court, ma respiration était saccadée de ces baisers que nous avions échangés. Et puis, nos lèvres s’étaient séparées. Parce que je devais lui parler. Même si jusqu’à cet instant, j’en avais été incapable, parce que l’émotion m’en avait empêché. Je lui avais alors dit ce que j’avais sur le cœur, et je lui avais dit que je lui pardonnais ce qu’il m’avait dit. Je ne pouvais pas lui en vouloir, même s’il m’avait fait souffrir.

Parce que… Ce qu’il m’avait dit ce jour là avait été vrai. Même si j’avais souffert, je pouvais le comprendre. Il avait été meurtri ce jour là. Je l’avais fait souffrir moi aussi… Il avait peut-être dit des mots qui avaient dépassé sa pensée. Et puis… il m’était impossible de ne pas lui pardonner. Pas après ce qu’il m’avait dit. Pas avec tout l’amour que j’avais pour lui. La pluie faisait toujours rage et pourtant, nous étions toujours là, l’un face à l’autre. Mes mains étaient désormais posées sur son visage, et je pouvais sentir ses mains sur ma taille. Des mains qui me donnaient des frissons dans tout le dos. Des mains qui étaient parfaites, que j’aurais pu laisser me toucher pendant des heures, parce qu’elles ne m’avaient toujours apporté que du plaisir et de la douceur. Tout semblait si beau, si bon… Si parfait. Ou presque. Parce que, si nous savions à présent que nos sentiments étaient réciproques, si nous nous aimions d’un amour comme il n’en existe qu’une seule fois dans notre vie, nous avions toujours ce passé douloureux qui nous hantait.

J’avais toujours en mémoire ce que je lui avais fait subir. J’avais toujours notre rupture en mémoire. Une rupture qui avait été douloureuse, et destructrice. Une rupture sur laquelle je ne pourrais faire l’impasse que s’il me pardonnait à son tour. J’avais besoin de son pardon. Peut-être même autant que j’avais besoin de son amour. Serait-il seulement prêt à me le donner, à oublier le mal que je lui avais fait, à oublier l’enfer dans lequel je l’avais plongé ? J’avais ma main posée sur son torse, juste au niveau de son cœur. Et je pouvais sentir celui-ci s’affoler au simple contact de ma paume sur sa chemise trempée. Et je pouvais sentir ses battements… Des battements qui s’accordaient à ceux de mon propre cœur. Ces derniers s’accordaient parfaitement ; ils battaient à l’unisson, parce qu’ils se complétaient l’un et l’autre. Parce que nous avions toujours été accordés. Parce que lorsqu’il était heureux, je l’étais aussi. Parce qu’un simple sourire de ma part suffisait à le faire sourire également. Parce qu’une seule larme de sa part aurait réussi à me faire souffrir…

Nous nous accordions. Du début à la fin. Et ce pour l’éternité… L’éternité… C’était si long. Mais à ses côtés, l’éternité me semblerait insuffisante. Trop courte. Parce que l’éternité elle-même ne suffisait pas pour l’aimer autant que je l’aurai souhaité. Alors, ça avait été au rythme de ces cœurs qui s’emballaient à l’unisson que je lui avais demandé, à mon tour, de me pardonner. Même si je ne le méritais pas forcément, et que ce que j’avais fait était effectivement impardonnable. Son regard ne quitta pas le mien, ses prunelles d’un bleu profond se reflétant dans mon regard, un regard plein d’appréhension qui n’attendait plus que sa réponse, à présent. Et sa réponse, il ne tarda pas à me la donner. D’abord, sa main se posa sur ma joue, qu’il caressa doucement. Et un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres. Et puis, il approcha à nouveau sa tête de la mienne. Non pas pour me donner un nouveau baiser -que mes lèvres auraient su accepter avec plaisir et avidité – mais pour laisser son souffle chaud me déposer dans mon cou. Dès lors que je le sentis, mon corps tout entier fut parcouru de frissons. Et les frissons continuèrent, dès lors qu’il remonta jusqu’à mon oreille.

Ses lèvres ne touchèrent pas ma peau, mais je pouvais néanmoins suivre le trajet qu’elles parcouraient grâce au souffle de Caliel. Un souffle chaud, doux, rassurant. Que j’avais eu l’habitude de sentir ainsi contre ma peau. Un souffle qui m’avait manqué, et que j’aurais aimé capturer dans un baiser. Mais Elliyöt avait décidé de me faire attendre pour cela. Et j’attendais, j’attendais qu’il réponde, j’attendais de voir ce qu’il allait faire, comme en proie à ses gestes, à ses mots, en proie à son corps tout entier.

« Te pardonner ? Mais pourquoi ? Qu’est ce que tu m’as fait ? Je ne me souviens de rien ! »

Il m’avait pardonnée. Un énorme poids quitta mon corps, juste au niveau de ma poitrine. J’étais enfin libérée. Libérée de ce passé qui m’avait détruite. Libérée du mal que j’avais pu faire à celui que j’aimais. J’étais enfin libre. Libre de l’aimer, comme je le souhaitai. Libre d’avancer avec lui vers l’avenir, sans avoir à me retourner en direction du passé. Son regard recroisa le mien, et je vis son sourire. Un sourire que je lui rendis sans plus attendre.

« Je t’aime »

Ces mots étaient simples, et ils ne suffisaient certainement pas à exprimer à Elliyöt ce que je ressentais pour lui mais, de toute façon, aucun mot n’aurait suffit à le lui faire comprendre. Parce que mes sentiments pour lui étaient plus forts que ce que l’humanité avait pu connaitre jusqu’à présent, plus forts que ce que les mots pouvaient exprimer. Je sentis la main de Caliel se poser dans mon dos, pour m’attirer doucement à lui. Nos lèvres se touchèrent à nouveau, pour un autre baiser, long, et passionné. Un baiser qui me coupa le souffle. Un baiser qui ne permit pas à mon cœur de se calmer, bien au contraire. Mes mains vinrent naturellement se poser sur ses épaules, des épaules musclées, et bien dessinées. Et puis, je pressai le reste de mon corps au sien, mes formes épousant à la perfection ce corps qui me faisait face. Après un instant, nos lèvres se quittèrent, et je plongeai à nouveau mon regard dans celui de Caliel .

« Pince-moi », lui demandai-je alors avec le plus grand sérieux. Je voulais savoir si je rêvais ou pas. Je voulais savoir si j’allais me réveiller avec cette douleur que j’avais ressentie pendant son absence, mais je voulais également m’assurer que tout ce qui venait de se produire était bien réel.

« Prouve-moi que je ne rêve pas. Que tout cela est bien réel et que je ne vais pas me réveiller seule… »


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