Cet entraînement, si éreintant au début, finit par devenir une habitude. Tous les jours, je me levais vers 5h30, je me lavais et mangeais puis allais m’entraîner. J’étais toujours accompagné d’un membre de l’unité qui veillait à ce que l’entraînement ne soit ni trop simple ni trop dur. Je fis des progrès monstres, je visais maintenant avec une précision convenable, j’avais appris à tirer au fusil d’assaut et au sniper. Je fis aussi des progrès dans le close-combat au point d’être capable de bloquer presque tous types d’attaques de mes adversaires : mon dernier combat remontait à la semaine dernière lorsque j’avais affronté Mike, l’officier en charge de la salle de close-combat. Bien qu’il m’ait battu, je m’étais si bien défendu que l’on me félicitait encore. Mon record en escalade était de dix-huit minutes ce qui était assez bon.
Toutefois, aujourd’hui était un jour spécial, effectivement, c’était mon premier saut en parachute. Après avoir suivi avec mon escouade des cours expliquant les rudiments de cette pratique qu’était le parachutage. On nous expliqua comment plier les parachutes, etc. On nous déclara toutefois que nous utiliserions lors de nos opérations la SOA (Sangle d’Ouverture Automatique) ce qui nous éviterait de tirer la sangle nous-mêmes. Effectivement, comme nous devions sauter à haute altitude (2500 mètres) , le temps pour ouvrir le parachute étant donc très réduit, la SOA était un moyen donc un moyen plus sûr.
Nous devions sauter à 3:00 du matin, je me forçais donc à manger bien que je n’en avais pas envie puis m’allongeai pour me reposer un peu et prendre des forces. Je dus m’assoupir car Shark vint me réveiller gentiment d’une tape sur l’épaule.
-C’est l’heure, me souffla-t-il à l’oreille.
Une jeep nous attendait devant le baraquement pour nous mener sur un aérodrome où se trouvait un CH-47 Chinook (hélicoptère américain à deux rotors). Je suivis Lion en passant par une porte latérale située derrière le pilote.
-On va sauter dans la campagne anglaise, un camion viendra nous chercher, m’expliqua Hawk. À la lumière verte, le copilote ouvrira la section arrière de l’hélicoptère, Tu sauteras en avant-dernier, juste après moi. C’est bon ?
Je hochais la tête car je n’aurais pu répondre à ce moment-là. C’était mon premier saut en parachute. Snake entra en dernier par la porte latérale puis la ferma. Une lumière rouge s’alluma alors. Personne ne parlait, chacun perdu dans ses pensées. Soudain, la lumière devint orange. Une boule se noua au creux de mon estomac au moment où la porte arrière s’ouvrit, révélant la campagne anglaise. Tout le monde se leva, puis la lumière devint verte. Le copilote arriva et cria :
- Go ! Go ! Go!
Lion sauta sans hésitation, suivi de Snake puis de Hawk.
Mon tour arriva alors, je m’accrochais sur le côté en regardant la campagne anglaise défilait sous moi. Les pales de l’hélicoptère étaient au-dessus de moi.
-Je ne peux faire …, commençais-je.
Mais Snake me posa la main sur l’épaule en me soufflant à l’oreille :
-N’hésite pas, vas-y !
Je sautais alors.
Je ne contrôlais rien et je tombais à une vitesse folle lorsque soudain le parachute s’ouvrit. Une secousse puis le calme absolu. Je levais la tête et observais la toile de soie noire qui m’empêchait de m’écraser sur le sol. J’apercevais à peine Hawk en-dessous de moi. J’essayais de guider ma trajectoire de manière à me poser dans le champ vers lequel se dirigeait le Russe. Une panique me prit alors en voyant le sol approcher. Je me posais toutefois sans problèmes et mis mon genou à terre. Lion vint et m’aida à plier mon parachute. Un camion arriva et nous prit pour nous ramener à la base. J’étais serein, je venais de sauter en parachute et n’avais eu aucune difficulté. Toutefois, le lendemain m’attendait l’épreuve qui permettrait de voir notre cohésion en tant qu’équipe : le paint-ball.
On me réveilla à 10:30 du matin pour que je puisse prendre mon petit déjeuner et me laver puis nous allâmes dans cette sorte de cour intérieure que j’avais aperçue en allant rencontrer le colonel McCoal.
-Le but de cet exercice, m’expliqua Shark, et de voir notre travail en tant qu’équipe. Notre objectif sera de récupérer une « bombe » symbolisée par une valise dans le fort ennemi.
Laissez-moi-vous expliquer la forme que prenait le terrain de paint-ball. Il avait une forme rectangulaire. Les côtés de ce rectangle (les longueurs du rectangle) étaient occupés par des sortes de petites maisons en bois. Au milieu de l’espace créé entre ces maisons se trouvaient des voitures cassées ou des barils. La bombe se trouvait dans une sorte de forteresse à un étage avec des blocs de béton au sol, censés symboliser une barricade. Nous devions donc commencer à l’autre bout mais nous choisîmes d’abord nos armes de paint-ball qui était des copies parfaites de vraies armes à feu. J’optais pour un Tar-21 et d’un USP.45 que je mis dans son holster à la ceinture. Nous nous équipâmes ensuite du casque obligatoire ainsi que de treillis spéciaux et de gants. Lion nous expliqua alors son plan :
-On est cinq donc on se sépare en un groupe de trois et un groupe de deux. Le plan est de faire croire coûte que coûte que nous sommes tous dans les maisons de droite, nous devons donc attirer le maximum d’attention en leur tirant dessus pendant que les deux passant par la gauche doivent entrer par l’ouverture latérale gauche de la forteresse.
-C’est quoi les groupes ?, interrogea Snake.
-Snake, Hawk et moi dans les maisons de droite et Shark et Puma dans celles de gauche, répondit Lion en nous regardant. Prêts ?
Nous partîmes Shark et moi dans un sprint en nous abritant derrière les voitures pour atteindre les maisons de gauche pendant que les autres s’engouffraient bruyamment dans les maisons de droite. Nous progressions de manière rapide à travers les maisons pendant que Lion et son groupe tiraient sur la forteresse attirant leur attention. Le Français me montra alors un sniper caché au premier étage qui scrutait avec attention les maisons de gauche.
-Tu vas attirer son attention en sprintant vers ces barils, m’indiqua-t-il.
-Je fais donc la cible ?
-Exact. T’inquiète pas, je ne manque jamais ma cible, me dit-il en voyant mon air inquiet.
Je me mis alors à courir comme un fou vers les barils. Le sniper me prit immédiatement pour cible mais j’entendis le bruit étouffé de la balle de paint-ball percutant le sniper de plein fouet. Shark me rejoignit puis nous entrâmes dans la forteresse. Étrangement, il n’y avait personne. Je me tournais vers l’expert en armes :
-Embuscade ou ils sont tous dehors ?
Il haussa les épaules mais se porta à l’avant lorsque soudain deux hommes apparurent. Shark « tua » le premier mais le deuxième lui tira dans la jambe. Je lui répondis par une balle dans le casque. La valise était juste devant moi, je me jetais dessus au moment où plein d’ « ennemis » s’engouffrèrent dans la forteresse.
-Cours !!!, hurla Shark.
Je me mis alors à courir comme un dément en m’engouffrant dans les maisons de gauche avant d’atteindre le checkpoint, symbolisé par un fumigène vert. On avait réussi. Soudain, pendant que nous célébrions ça à grands cris, Perry arriva :

« Le colonel McCoal vous attend. »