Je progressai rapidement dans la jungle tout en écoutant les sons ambiants. Je n’entendais que l’écho de cris lointains. Après une heure à avancer dans cette jungle étouffant, je me sentis fatigué et décidai de me coucher, n’ayant que peu de chances de me faire découvrir par des gardes au milieu de cette jungle dense. Je creusai alors un trou dans le sol, que je recouvrai de branchages après être entré à l’intérieur.

Je me réveillai tôt le lendemain, prit un peu à manger dans mes réserves (barres de céréales, …). Je progressai alors vers une sorte de petite butte où je pus apercevoir l’antenne radio. Soudain, j’entendis un bruit très aigu dans mon oreillette :
-Puma, ici BravoOneAlpha, vous me recevez ?
-Affirmatif BravoOneAlpha, je ne pouvais vous contacter hier soir, qu’est-ce qui s’est passé ?
-Aucune idée, interférences mais avec quoi ?
-Surement avec l’explosion de la centrale.
-Répétez Puma, il y a eu explosion de la centrale ?
-Affirmatif.
-Ok, Puma, vos ordres de mission vont changer, je vous recontacte dès que possible.
-Attendez…Avez-vous réussi à contacter les autres ?, demandai-je inquiet.
-Négatif. Terminé.
Était-ce inutile de se rendre à l’antenne-radio. Devrais-je attendre l’évacuation ? J’avais de sérieux doutes…

Après une dizaine de minutes, mon oreillette crépita à nouveau.
-Les gars, c’est moi Lion, vous m’entendez ?
-Ouf ! Quelqu’un de vivant ! Ça va Lion ?
-Très bien Puma, je progresse vers l’antenne-radio comme je vous l’avais dit. J’approche maintenant de la route B6.
-Parfait, je progresse aussi vers l’antenne. Terminé.
Enfin quelqu’un de vivant, j’étais soulagé bien que la discussion ait été courte.

À travers le feuillage, j’aperçus que je m’approchais d’une sorte de petite route où s’arrêta une voiture électrique avec deux gardes à l’intérieur. Je me plaquai immédiatement au sol tout en sortant mon USP.45 silencieux et je tendis l’oreille pour essayer de comprendre ce qu’il disait. Un des gardes alla uriner contre un arbre pendant l’autre lui dit de se dépêcher.
- On doit se rendre de toute urgence vers la route B6, un des hommes se trouve là-bas, lui dit-il.
Je compris alors que l’on avait intercepté notre conversation. Je me mis alors en position de tir.

Ivan était entrain de pisser lorsqu’il entendit un bruit étouffé puis le son de la chute d’un corps. Il se retourna et aperçut Alexeï, la tête sur le volant, mort. Il vit aussi, dans les branchages, un adolescent allongé, une arme à la main. À peine put-il attraper son AK-74 qu’il reçut une balle chauffée à blanc et qui vint lui percer la boîte crânienne. Il s’effondra.

Je rechargeai mon arme puis contacta Lion.
-On nous a espionnés, Lion. Fais attention, je viens d’abattre deux gardes qui allaient vers ta position.
-J’ai remarqué, grommela-t-il. J’ai eu un sacré comité d’accueil mais c’est bon maintenant.
-Bon je me dirige vers l’antenne-radio, on se retrouve là-bas.
-Okay. Terminé.

Je me dirigeai alors vers une mine que j’avais aperçue plus tôt. Effectivement contourner cette énorme entrée aurait été trop long. Je m’engouffrai alors dans la bouche béante de la terre, mon TAR-21 en main. Je remarquai directement un changement : l’air était plus frais et beaucoup moins étouffant que celui de la jungle, plus humide. Je progressai rapidement tout en observant les alentours. C’était très vaste mais je commençai à souffrir de claustrophobie (bien que je n’en aie jamais eue avant). Cette espace sombre avec ces « murs » gigantesques semblaient se rapprocher progressivement de moi. Je m’arrêtai alors et me forçai à respirer calmement puis reprit mon exploration tout en me posant des questions. Normalement, personne n’aurait pu espionner notre communication. Un de nous avait donc trahi en révélant nos positions à l’ennemi. Je me forçai à analyser qui aurait été susceptible de faire ça. Lion, impossible vu que c’est lui qui s’était fait piéger. Shark, impossible, je le connaissais assez pour savoir que ça ne pouvait être un traître. Cela se résumait donc entre Snake et Hawk. Soudain, dans un éclair, les indices s’assemblèrent comme dans un puzzle : la réaction de Hawk après le dévoilement de l’objectif de la mission, son soudain mutisme depuis le briefing, il avait surement dû être un des hommes de Movrìk. Il parlait russe, la barrière de la langue n’existant donc plus. Snake était américain et avait fait partie des Marines, donc impossible. Une feuille se plaqua alors sur mon torse, me tirant de mes pensées. Elle était écrite en anglais, bizarre. Elle rappelait à tous les mineurs que le travail s’arrêtera à 18h au lieu des 20h normales dû à l’essai de la nouvelle « énergie » à la centrale. Mon hypothèse était donc fondée, l’essai avait raté ce qui avait causé l’explosion de la centrale et l’onde de choc qui avait détruite notre soutien aérien.
Je sortis alors de la mine et arriva juste au pied de l’antenne-radio. Il n’y avait personne aux alentours. Toutefois, j’aperçus une petite cabine au pied de la l'antenne. Surement là où devait déjà se trouver les autres. À peine m’être engouffré dans la cabine, je sentis le métal froid d’un canon dans ma nuque, je me crispai alors.


« Tiens. Comme on se retrouve Puma. »