Je m’approchais du cockpit pour observer la mer noire se dérouler. Le pilote m’aperçut et me fit signe d’approcher et de m’asseoir dans le siège de copilote, inoccupé car ce dernier nettoyait la mitrailleuse de 7.63mm, qui nous servirait d’appui aérien.
-Vous vous attendez à des défenses anti-aériennes ?, demandai-je au pilote.
-Probablement pas mais de toute façon, nous serons assez hauts pour ne pas se faire toucher. Pas besoin de t’occuper de ça, me répondit-il en me lançant un clin d’œil.
-Vous avez déjà piloté en temps de guerre ?
-Ouais, pendant la guerre en Afghanistan. C’était chaud puisque nous devions opérer en terrain montagneux pour chercher les soldats, m’expliqua-t-il.
-Ah ok, dis-je d’un air pensif.
-Ne stresse pas mon gars, tu es avec l’élite, tout va bien se passer …

Le copilote revint alors, je me levai pour lui laisser la place et regagnai la cabine arrière où se trouvaient mes coéquipiers. Je m’assis à côté de Shark qui astiquait son M9. Je remarquais que Hawk semblait plonger dans ses pensées. Lion ne cessait de sortir et de ranger son couteau de combat. Snake mâchait un chewing-gum en essayant de regarder dans les sortes de petit hublot qui se trouvait le long de la cabine. Je décidai de l’imiter et put voir un spectacle étrange, la mer semblait déchaînée, et j’aperçus des oiseaux voler dans le sens inverse du nôtre. C’était une nuit sans lune pour éviter que l’on nous aperçoive lors de notre descente. Shark mit sa main sur mon épaule, je me retournai :
-Qu’est-ce qui se passe ?, questionnai-je.
-Je vais veiller sur toi pendant la mission.
-Pas de problème, je t’avoue même que ça me rassure, lançai-je.
J’aperçus une ombre de sourire passer sur son visage. Je me remis en position assise alors que Lion s’apprêtait à parler.
-Les gars, c’est notre première mission ensemble, alors écoutez-moi bien, on va en tout temps rester groupés. Si, par malheur, on se retrouve séparés, j’ai repéré un point de repère que l’on peut apercevoir sur toute l’île : l’antenne radio. Donc si on se retrouve séparés, on se rencontre à cet endroit tout en restant toujours en communications. C’est compris ?

J’entendis alors une exclamation dans le cockpit. Je me précipitai vers le pilote, Lion sur mes talons.
-Qu’est-ce qui se passe ?, demandai-je, inquiet.
-Rien, on est entré dans la zone sensible. Nos appareils sont donc détraqués.
-On peut quand même y aller, questionna Lion.
-Bien sûr, répondit le pilote. Si tu crois que c’est ça qui va nous empêcher de voler, tu te trompes. On avait déjà tout prévu, répondit-il en s’esclaffant. Regarde, les appareils remarchent déjà parfaitement.

Je tournai alors mon regard vers l’île pour apercevoir une sorte d’usine illuminée par des projecteurs. Elle ressemblait étrangement à une centrale nucléaire avec sa cheminée de forme caractéristique. À ce moment, une sorte de lumière bleue filtra par les vitres de l’usine. Cela progressa au point que l’on eut l’impression que l’usine se faisait englober par cette lumière lorsque soudain, il y eut une violente explosion. L’hélicoptère fût durement touché. Plein d’alarmes et de voyant se mirent en marche à ce moment
-C’était quoi ça ?, s’écria le pilote alors que l’hélicoptère tournoyait.
-On va s’écraser, ouvre la porte arrière pour que l’on puisse évacuer l’hélicoptère, dit alors le copilote.

J’essayai de contacter le HMS Ocean mais les communications semblaient brouillées. Je regagnai alors la cabine arrière pendant que la porte arrière s’ouvrait lentement.
-Puma, tu passes en premier, ordonna Lion. Shark, tu le suivras. Si nous sommes séparés, n’oubliez pas, l’antenne radio.
-Attendez avant de sauter, ordonna le pilote. Laissez-moi stabiliser l’hélicoptère, sinon ça peut être trop dangereux.
Nous attendîmes quelques instants, qui parurent très longs puis le pilote dit :
-Allez-y, sautez.

Cette fois, je n’hésitai pas et sortis de l’hélicoptère. Pendant un instant, je fus désorienté avant que le parachute ne s’ouvrit au-dessus de moi. Je remarquai alors qu’il y avait du mouvement sur les routes de l’île mais visiblement, ils ne semblaient pas vouloir suivre l’hélicoptère mais allaient dans la direction de la centrale. Je me dirigeai vers une sorte de petite clairière dans la jungle tropicale. Je me posai alors sur le sol et mis genoux à terre tout en pliant mon parachute que je m’empressai d’enterrer avec la petite pelle que l’on m’avait donné. J’entendis alors une explosion. Était-ce le Chinook ? J’étais arrivé sur l’île en parachute, la nuit. Personne ne s’en était aperçut comme prévu. Il y avait juste un petit imprévu : j’étais seul sur une île hostile.