Nous nous accoutumâmes à vivre au milieu de l’équipage du HMS Ocean. Nous séjournions chacun dans une cabine exiguë mais cela devait être un privilège comparé aux dortoirs dans lesquels les marins dorment. Tous les jours, nous nous entraînions en aidant du mieux possible ces « hommes de la mer », cela représentait un effort colossal que de charger des munitions sur les hélicoptères ou faire tout autre travail sur ce navire. Les marins nous traitaient avec un respect incroyable, personne n’osait nous parler. Aussi, nous prenions des cours comme nous l’avait précisé avant notre embarquement le colonel McCoal. Nous apprenions donc le russe qui se révéla être une langue particulièrement complexe. Hawk, lui, s’amusait de notre accent mais essayait toutefois de nous aider du mieux possible, ce qui nous permit de comprendre les termes généraux que nous étions susceptibles d’entendre sortir de la bouche d’un quelconque garde russe. Nous avions aussi un enseignement sur l’énergie nucléaire. Pour moi, venant d’une 1ère S, cela était plus facile puisque j’étais accoutumé à utiliser un tableau périodique ainsi que d’étudier les nombres quantiques. J’aidais donc mes compagnons tant bien que mal, plutôt mal je crois. On nous expliqua aussi le processus d’impulsion électromagnétique qui était particulièrement compliqué, visiblement les impulsions pouvaient même être crées par le souffle d’une bombe atomique. On nous inculqua donc ces notions qui semblaient si importantes.
Pendant nos périodes de temps libres, Lion m’enseignait les techniques de combat à armes blanches. Plus nous approchions de notre objectif, plus je me sentais anxieux bien que je savais cela normal. Je remarquais que les autres dormaient beaucoup et je décidais donc de les imiter. La veille de mon départ, je fus appelé par un officier en télécommunications. Il m’amena dans une sorte de salle de contrôle.
-Bonjour Puma, je me présente Lieutenant Cole, je serais votre contact au sol durant toute l’opération, m’expliqua-t-il. Il s’agit de vous communiquer les noms de code, importants pour nos communications. Écoutez-moi bien et rappelez-vous bien de ce que je vais vous dire car cela est extrêmement important, mon nom de code sera BravoOneAlpha. Dès que vous me parlerez, vos officiers en Angleterre pourront aussi vous entendre.
-Très bien et celui de notre groupe ?, demandai-je alors.
-Ce sera Hunter51 dès que je voudrais m’adresser à tout le groupe. Si je veux m’adresser à quelqu’un en particulier, vous seul pourrez attendre la conversation que je tiendrais avec cet homme. Par contre, vous et vos coéquipiers pourront communiquer entre vous en tout temps.
-Parfait, quand recevrons-nous le matériel ?
-Tout de suite, suivez-moi, me répondit-il.
Nous regagnâmes alors une sorte de salle de conférence où se trouvaient déjà tous mes coéquipiers. L’officier nous distribua alors les oreillettes qui avaient apparemment été faites sur mesure puisqu’elle se fixa parfaitement dans mon oreille.
-Nous ne vous donnons pas de « moucheron » qui nous permettrait normalement de connaître votre position sur l’île.
-Pourquoi? , lâcha Lion.
-Si l’ennemi arrive à trouver le signal que nous utilisons, ils sauront aussi où vous vous trouvez, répondit Cole comme si cela était une évidence.
Un officier haut gradé, vu les gallons, entra alors.
-Messieurs, j’ai de nouvelles précisions sur le but exact de votre mission. Vous êtes envoyés là-bas avec trois objectifs, tous capitaux. Le premier est de bien sûr enquêté pour connaître les origines de ce brouillard qui touche nos satellites, ainsi que nombre d’appareils s’approchant de l’île, provoquant de nombreux crashs. Votre second objectif sera de découvrir qui est le fournisseur financier de Movrìk. Effectivement, le général slovène n’aurait jamais pu financer seul toutes ces installations. Finalement, vous devrez capturer vivant Movrìk …
-Quoi ? C’est une blague ?, lança alors Hawk.
-Pas du tout, répliqua l’officier d’un air froid. Nous devons à tout prix savoir dans quel but est-il sorti de l’ombre pour faire des recherches sur cette île. Messieurs, vous pouvez retourner à vos cabines. Je ne crois pas en la chance, expliqua-t-il alors, mais je pense qu’il vous en faudra beaucoup pour réussir cette mission.
Nous regagnâmes alors nos cabines. Le grand jour était arrivé, demain soir, nous devions sauter sur une île pour enquêter. Le lendemain, personne ne parlait mais je notais que les hommes mangeaient beaucoup. J’essayais de les imiter mais je ne pouvais pas, je sentais une boule dans mon estomac. L’après-midi passa très vite, nous vérifions tous nos équipements et nos armes, en nous parlant que très peu. Après le dîner, le microphone du navire lança :
-Hunter51, vous êtes attendus sur le pont principal.
Nous nous levâmes alors sous les applaudissements des tous les marins. Après être arrivés sur le pont où le CH-47 Chinook, rotors tournants, illuminé par les projecteurs du navire, nous attendait, j’entendis grésiller mon oreillette pendant que nous enfilions les parachutes.
-Vous m’entendez Puma ? Ici BravoOneAlpha.
-Affirmatif BravoOneAlpha, tout est OK ici, répondis-je.
Nous embarquâmes alors dans le Chinook par la porte arrière. Mes compagnons étaient calmes bien que Shark me lança un clin d’œil. La porte se ferma lentement. Nous décollâmes alors. Je sentis ma gorge se serrer. L’officier Cole dit alors dans nos oreillettes :


« Ici BravoOneAlpha, Bonne chance Hunter51. »