Note de la fic :
Publié le 04/07/2010 à 15:57:18 par VingtsCoeurs
/Novembre 2011 : Paris, son romantisme, sa cuisine, ses autochtones... III/
[C'est donc le cœur chaud que nous remontèrent dans le van, Gribouille jappant et la fine bruine clapotant sur le toit du véhicule. ]
Après une bonne vingtaine de minutes à patienter à l’étroit dans le van, Théo commença à ralentir…
Devant nous se dressait une énorme barrière de bois et de plaques de métal. Cette barricade emplissait pleinement le Boulevard Périphérique, et semblait se prolonger au loin pour former certainement une sorte de mur d’enceinte.
« Bon, on fait quoi ? Dit Théo en se retournant.
_ On rentre ? S’étonna Thomas. On a pas fait toute cette route pour rien, j’imagine.
_ Et comment, Einstein ? Je sais pas si tu vois la muraille de Chine devant nous, mais je suis presque sûr qu’à part une radio encombrante et deux matelas, on a pas pris de grappin, souffla Matthieu d’un ton sarcastique.
_ Y’a un truc qui bouge là » , dis-je, mes yeux rivés sur l’ombre informe que je voyais se mouvoir.
Depuis la fenêtre, sale et terne, je ne distinguais pas bien ce que je voyais. Puis je les vis clairement, l’espace d’un instant, alors qu’ils passaient en courant au travers d’un mince filet de lumière perlant à travers quelque feuillage d’automne.
Une meute hurlante de ces choses chargeait sur notre véhicule. J’entendais sans comprendre les cris à l’intérieur du van, Cécile qui s’arrachait les cheveux, Claire qui ne pouvait s’empêcher de trembler, et Théo tentant vainement de gueuler quelques instructions, sortant son arme et brisant la vitre côté conducteur, tout en tentant péniblement de quitter sa place pour s’écarter le plus possible. Matthieu me bouscula en passant à l’arrière. Je sentais sa peur.
Mais rien n’avait plus de sens. Les mots sortant de la bouche de Théo, les lèvres de Claire, les yeux hagards de Thomas, le regard sombre de Yann, les jappements plaintifs du chien… Leurs grondements et cris stridents couvraient tout, et nous empêchaient de penser.
Théo fit feu à plusieurs reprises. Ils étaient sur nous désormais. Je sentais le van vibrer sous les assauts multiples. Je plongeais mes yeux dans ceux de Claire. Thomas enlaça Cécile, ses yeux dégoulinant de maquillage, laissant apparaître de larges larmes noires. Isabelle embrassa Matthieu.
Puis de multiples coups de feu brisèrent le vacarme ambiant. Des éclairs traversèrent le pare-brise, certaines balles rentrant même dans l’habitacle du véhicule, et la plupart se plongeant dans la chair putride et nauséabonde de nos assaillants décharnés. En quelques instants, la masse semi-vivante qui tentait de nous renverser gisait tout autour de la carrosserie jadis blanchâtre de notre van. De nombreux impacts sur le capot s’échappait de minces filets de fumée, montrant un moteur qui rendait l’âme.
De larges lumières bleues se pointèrent sur nous, puis le mur rudimentaire de défense s’ouvrit.
Une cohorte de treillis nous entoura, enjambant les corps et s’assurant de leur mort définitive par un tir unique dans le cervelet.
En ouvrant la porte du van, ils nous inspectèrent avant de prononcer le moindre mot, faisant passer le même filet de lumière bleue sur notre visage et notre peau. Puis, visiblement satisfaits, l’un d’eux s’avança :
« Bienvenue au paradis, jeunes gens. Je suis le Major Boyer, et serais votre guide dans la découverte de notre camp de vacances. Sur ce, veuillez descendre du véhicule, nous allons rentrer cette carcasse à l’intérieur, décharger le tout prenant trop de temps. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le coin n’est pas très sûr en dehors de ces murs. On fera les présentations plus en détail tout à l’heure, après votre douche, dont je peux vous assurer la nécessité. »
[C'est donc le cœur chaud que nous remontèrent dans le van, Gribouille jappant et la fine bruine clapotant sur le toit du véhicule. ]
Après une bonne vingtaine de minutes à patienter à l’étroit dans le van, Théo commença à ralentir…
Devant nous se dressait une énorme barrière de bois et de plaques de métal. Cette barricade emplissait pleinement le Boulevard Périphérique, et semblait se prolonger au loin pour former certainement une sorte de mur d’enceinte.
« Bon, on fait quoi ? Dit Théo en se retournant.
_ On rentre ? S’étonna Thomas. On a pas fait toute cette route pour rien, j’imagine.
_ Et comment, Einstein ? Je sais pas si tu vois la muraille de Chine devant nous, mais je suis presque sûr qu’à part une radio encombrante et deux matelas, on a pas pris de grappin, souffla Matthieu d’un ton sarcastique.
_ Y’a un truc qui bouge là » , dis-je, mes yeux rivés sur l’ombre informe que je voyais se mouvoir.
Depuis la fenêtre, sale et terne, je ne distinguais pas bien ce que je voyais. Puis je les vis clairement, l’espace d’un instant, alors qu’ils passaient en courant au travers d’un mince filet de lumière perlant à travers quelque feuillage d’automne.
Une meute hurlante de ces choses chargeait sur notre véhicule. J’entendais sans comprendre les cris à l’intérieur du van, Cécile qui s’arrachait les cheveux, Claire qui ne pouvait s’empêcher de trembler, et Théo tentant vainement de gueuler quelques instructions, sortant son arme et brisant la vitre côté conducteur, tout en tentant péniblement de quitter sa place pour s’écarter le plus possible. Matthieu me bouscula en passant à l’arrière. Je sentais sa peur.
Mais rien n’avait plus de sens. Les mots sortant de la bouche de Théo, les lèvres de Claire, les yeux hagards de Thomas, le regard sombre de Yann, les jappements plaintifs du chien… Leurs grondements et cris stridents couvraient tout, et nous empêchaient de penser.
Théo fit feu à plusieurs reprises. Ils étaient sur nous désormais. Je sentais le van vibrer sous les assauts multiples. Je plongeais mes yeux dans ceux de Claire. Thomas enlaça Cécile, ses yeux dégoulinant de maquillage, laissant apparaître de larges larmes noires. Isabelle embrassa Matthieu.
Puis de multiples coups de feu brisèrent le vacarme ambiant. Des éclairs traversèrent le pare-brise, certaines balles rentrant même dans l’habitacle du véhicule, et la plupart se plongeant dans la chair putride et nauséabonde de nos assaillants décharnés. En quelques instants, la masse semi-vivante qui tentait de nous renverser gisait tout autour de la carrosserie jadis blanchâtre de notre van. De nombreux impacts sur le capot s’échappait de minces filets de fumée, montrant un moteur qui rendait l’âme.
De larges lumières bleues se pointèrent sur nous, puis le mur rudimentaire de défense s’ouvrit.
Une cohorte de treillis nous entoura, enjambant les corps et s’assurant de leur mort définitive par un tir unique dans le cervelet.
En ouvrant la porte du van, ils nous inspectèrent avant de prononcer le moindre mot, faisant passer le même filet de lumière bleue sur notre visage et notre peau. Puis, visiblement satisfaits, l’un d’eux s’avança :
« Bienvenue au paradis, jeunes gens. Je suis le Major Boyer, et serais votre guide dans la découverte de notre camp de vacances. Sur ce, veuillez descendre du véhicule, nous allons rentrer cette carcasse à l’intérieur, décharger le tout prenant trop de temps. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le coin n’est pas très sûr en dehors de ces murs. On fera les présentations plus en détail tout à l’heure, après votre douche, dont je peux vous assurer la nécessité. »