Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le Tunnel


Par : MassiveDynamic
Genre : Horreur
Statut : Terminée



Chapitre 7 : Objectif Vivre


Publié le 10/08/2010 à 22:28:20 par MassiveDynamic

(faites pas gaffe au changement de temps en plein milieu, c'est voulu )



Et nous avions repris la route. A présent, je comprenais un peu mieux les vestiges de ce tunnel, et je m'étais fait à l'idée que j'étais bel et bien dans le coma. Si je suis dans ma tête... Cela veut dire que tout cela n'est pas réel... Et pourtant, je peux bel et bien y laisser la vie si je ne sors pas rapidement d'ici. Ce tunnel, c'est mon combat contre moi-même. J'y affronte mon subconscient, afin de pouvoir, à nouveau, reprendre conscience. Mais putain, si la douleur physique n'existe pas, je ressens bel et bien une douleur psychologique. Je ne me rappelle pas m'être senti aussi mal ne serait-ce qu'une fois dans ma vie. Que l'on me dise, d'un coup, que j'ai provoqué cette situation critique... J'ai risqué nos vies, et Gray est semble-t-il dans un état critique, par ma faute. J'ai bien pris conscience de tout cela. Voilà pourquoi j'accepte le poids qui me pèse. Et voilà pourquoi je n'essaie pas de fuir La Mort. Je marche, et continue de marcher, toujours en compagnie de Malak et Gray, mais quand La Mort se dressera sur mon chemin, qu'elle m'attendra, alors je ne fuirai pas. Je continuerai d'avancer, toujours tout droit, je l'affronterai. Que je ne mérite ou pas de vivre, ce n'est pas à elle de le décider. J'ai pris la décision de vivre, personnellement, je ferai donc tout ce qui est en mon pouvoir pour rouvrir un jour les yeux, et les poser dans le regard de Marion, ne serait-ce qu'une dernière fois. Je l'imagine déjà, dans ma chambre d'hôpital, me regarder, me sourire, et me pardonner...

"Je ne vais pas m'en tirer, hein ? "

Gray, qui était bien silencieux, brise à nouveau ce silence morbide. D'une phrase directe et coup-de-poing. Après ses quelques dires, nous ne nous étions pas arrêtés, pire, nous continuions de marcher, insouciants. C'est Malak qui fit office de réponse franche.

"Non, Gray. Pour te corriger, tu ne t'en es pas sorti. J'ai dis que tu avais été éjecté par le pare-brise du véhicule. Tu as fait une chute. Une trop grande chute. Tu es déjà mort. Il n'y a pas d'issue, pour toi. Et c'est ce que tu as vu, la mort, la tourmente. Voilà pourquoi tu ne veux pas laisser Berouhn sortir de ce tunnel. Tu as vu le désespoir, et il marche après l'espoir. Plus rien ne t'attends, tu n'es même plus réel. "

Et voilà la vérité, ou du moins, encore un morceau de celle-ci.

"Alors je suis mort... C'est..."

"Tu réagis selon le subconscient de Berouhn. Tu n'existes pas. Tu n'étais là que pour aider Berouhn à se rappeler de l'accident. Il t'a matérialisé inconsciemment. Mais peu importe. Rien n'est vraiment réel ici. Tu es bien présent, avec nous. Continue et accompagne le vers la lumière, tout simplement. "

Le discours de Malak se voulait fatal mais pourtant rassurant et apaisant. Rien ne cesse de lutter, Gray n'était plus rien, et pourtant il était bien là. Comme si je lui avais donné vie. Je commençais peu à peu à prendre conscience que la seule chose bien réelle ici, c'était la petite voix, dans ma tête, mes pensées, en somme. Ce combat métaphorique allait bientôt toucher à sa fin, tout simplement parce que je voyais un grand individu encapuchonné au loin, une faux à la main, alors que l'obscurité se faisait de moins en moins présente.

"Nous y sommes. A partir de maintenant, je ne peux pas me permettre d'intervenir. Je ne suis qu'un guide, et me mettre sur la route de La Mort serait contraire aux règles. Tu es seul, maintenant. "

Malak ne bouge plus. Elle reste là, immobile, à fixer La Mort qui se rapproche de plus en plus. Voilà donc le dernier obstacle, qui me sépare d'une hypothétique sortie toujours invisible à mes yeux. J'entends la voix de Gray bercer mes oreilles alors que mes pieds ne daignent pas avancer l'un devant l'autre.

" Je te pardonne, Berouhn. Va-y. Pars. "

Marrant d'entendre ça, quand on sait que c'est mon cerveau qui a fabriqué ce Gray là. Le vrai ne m'aurait jamais pardonné pour cet acte lâche et égoïste. La Mort marche, droit vers moi, et je la regarde. Il est temps d'affronter les conséquences de mes actes.


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