Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

J'ai vu


Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 26


Publié le 25/11/2009 à 21:12:05 par MassiveDynamic

Hs : Changement radical d'écriture pour les chapitres qui suivent puisque je ne raconte plus la fic du point de vue d'Octave, par conséquent ils seront plus soignés mais aussi à intervalles encore relativement irrégulières et un peu plus court que d'habitude, comprenez que même si le texte est loin d'être parfait, et ça je le sais bien, il y a quand même pas mal de réflexions derrière et je modifie à chaque fois des éléments, donc parfois je réécris des paragraphes entiers, bref désormais le rythme deviendra comme il y a deux semaines, en gros un chap tous les deux jours.

Dernière précision, les chapitres arrivant mélangeront à la fois passé futur et présent pour que vous compreniez tout petit à petit et que le puzzle s'emboite, par conséquent si vous voulez encore théoriser tant que vous le pouvez c'est le moment, car les chapitres qui suivent nous emmènent vers la fin de la fic.

Excusez moi pour ce chapitre relativement court, je me suis surtout concentré sur le texte en lui-même.

Pour la musique que vous pouvez écouter pendant le chap si vous voulez, enfin je vous le conseil car j'ai trouvé que l'instrumentale collait parfaitement au chapitre, le seul hic c'est les chants vers le milieu mais je n'ai pas trouvé de version instrumentale de cette musique, donc j'espère que les courageux qui écoutent arriveront à lire en ayant une voix en fond :)
Enjoy.

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Chapitre 26 : Les Inhabituels

----- Vendredi soir -----

" Tu seras encore seul à la maison ce soir. J'ai plusieurs contrats à effectuer à quelques minutes d'intervalle. Ne mange pas trop de pizzas, fils. "

Disait l'homme en smoking, simple homme d'affaire en apparence, tueur sans scrupule de profession. Et son fils...si jeune et déjà irrécupérable. Véritable déchet. Pour eux, c'est une profession comme une autre. Ils ont une autre vision de la vie. Une vie humaine ne représente rien de plus que des milliers d'euros. Et on paie ce genre de gens pour prendre des vies indésirables.

"Ouais, et toi, ne rate pas ton coup :) "

Lançait le fils à son tour, arborant un sourire jovial et des lèvres larges, comme un sourire forcé. Non, c'est un sourire forcé.
L'homme en smoking sortait, une simple et sobre mallette aux extrémités d'acier à la main. Le claquement de porte résonna dans toute la maison.

"Il s'est enfin barré ce con... allez, ramène moi du pognon, en plus j'suis en manque de fric ces temps-ci. "

Le garçon pestait seul dans sa cuisine. En se retrouvant seul, il en a profité pour laisser tomber le masque qu'il porte constamment, feintant une personne qu'il n'est pas. Pendant ces quelques heures de répit, l'enfant n'avait plus à se cacher. Il était seul. Il n'avait aucun rôle à tenir. Il pouvait laisser paraître le monstre qui sommeillait en lui. Un monstre sans sentiments. Un diablotin capable de feindre toutes les émotions possibles. Un caméléon démoniaque. Un démon. Mais un démon vicieux. Calculateur. Et intelligent. Très intelligent. La seule chose qui était capable de l'apaiser pour quelques heures, c'était la musique. Et ce garçon, il avait un certain don pour celle-ci. Un pianiste né. Il savait faire partager des émotions allant de la joie à l'amertume en quelques jeux de mains. Les personnes les plus méchantes sont en général les plus intelligentes. Elles comprennent comment le monde fonctionne. Comment les choses sont faites. Comment tout s'emboite.
L'enfant, lui, ce petit diablotin, il avait ce don. Un don magnifique enfoui dans un gouffre démoniaque. Le bien allié au mal. La confrontation entre la lumière et les ténèbres. Deux éléments en conflit qui fusionnent. C'était un des dons exceptionnels de ce garçon.

Et il était là, dans son salon, finissant de manger son sandwich à pleine bouche. Savourant chaque bouchée comme si elle pouvait être la dernière. Car les méchants ne vivent pas longtemps. Et ça, il le savait.
Et il prenait place derrière son piano. Effleurant les quelques notes de la pointe des doigts, puis les balayant en va-et-vient d'un rythme nerveux. Il transmettait toute la rage enfouie en lui à travers des notes frappantes, cinglantes et assourdissantes. Sa maison s'était transformée en symphonie mortuaire. Il était en pleine transe, transpirant des notes à une allure acharnée. Véritable libération qu'elle était, cette symphonie. Ca lui permettait de garder son masque d'adolescent souriant pour encore quelques heures. La musique, c'était son catalyseur en quelques sortes. Certains évacuent leur stress en faisant du sport, d'autres sombrent simplement dans la dépression, lui, il l'évacuait en jouant des suites de séquences logiques, s'emboitant parfaitement pour former un tout constant.
Helas, la paix éternelle n'est qu'une utopie illusoire. Et ça il l'avait compris depuis tout petit.

Un bruit de clé contre une porte. L'homme en smoking est de retour à la maison. Le masque tombé se remettait en place à nouveau pour l'enfant.

"Je t'ai déjà dis de ne plus jouer aussi fort. On doit être très discret, et tu le sais. Ca ne fait même pas un an qu'on est installé ici, tu ne voudrais pas avoir à changer de ville à nouveau ? Tous ces déménagements, c'est vraiment emmerdant, et pas que pour toi. Mais quand un contrat foire, on doit disparaître. Et j'espère que ça ne se fera plus. "

L'enfant écoutait à peine les dires de l'homme en noir. Il n'avait d'yeux que pour sa montre. Ce petit diablotin avait tellement joué qu'il ne s'était même pas rendu compte que plusieurs heures venaient de s'écouler. Mimant d'écouter l'homme, il répond.

"Ouais, papa, ne t'en fais pas, ça n'arrivera plus. "

Disait l'enfant, n'en croyant pas un seul mot lui-même. Fausses promesses et double jeu étaient son quotidien. Double vie, aussi. Et l'enfant savait manipuler. Il avait déjà tué. Et il tuera encore. Tel père, tel fils. Son père était un homme de compagnie, un tueur à gages. Son fils en était un également. Et de par son âge, il pouvait exercer sa profession sans même être soupçonné. Un caméléon.
La principale motivation de son père ? L'argent.
Celle de son fils ? C'était le meurtre. Ôter la vie. La répercussion d'une vie sur une autre. Il jouissait de savoir que son existence portait atteinte à celle des autres. Il brisait des familles, creusait des tombes pour de nouveaux hôtes, et il s'en réjouissait. C'était sa manière de vivre.
Un monstre caché dans la masse.
C'était d'ailleurs étonnant de voir à quel point son père et lui pouvaient communier sujets de tous les jours à d'autres complètement macabres.

"Je viens de terminer deux contrats de suite. Et j'ai reçu un pré-avis d'un membre haut placé. On va me faxer un contrat d'une importance gouvernementale. Notre employé est un membre très très haut placé. En gros, on reçoit des ordres de tout en haut. Et le tout sera top secret. On m'a prévenu qu'en cas de bavure... mieux vaut que tu ne saches pas ce qui nous attend. "

L'enfant semblait intrigué.

"Comment le gouvernement est parvenu à retrouver notre trace ? Après tous ces déménagements, ils nous ont déjà retrouvé ? "

L'homme affichait un regard confiant, non pas sans se questionner à son tour.

"Ne t'en fait pas. Je pense qu'après ce contrat là, ils nous laisserons tranquille. "

Le père se comportait plus comme un collègue que comme un père vis à vis de son fils. Et le fils, pour lui, son père n'était qu'un vulgaire pion lui permettant de tenir sans avoir à prendre des risques quelconques, son père se chargeant des contrats les plus risqués.

Tous les contrats, ils les recevaient par fax. Jamais d'e-mail ou autre. Les deux hommes appartenaient à un réseau global comprenant des milliers d'"assassins" à travers toute l'Europe. Seul les personnes très influentes et hypes avaient vent de ce réseau illégal.
Pour le père, tueur à gages, c'était un métier comme un autre. Un travail au noir avec un salaire relativement élevé bien qu'inégal.

Tous deux assis autour d'un verre, ils attendaient dans un silence glacial le contrat qui sera peut-être leur dernier. Deux associés. Père et fils.

"J'en ai marre d'aller au lycée. "

A l'écoute de cette phrase, les sourcils du père se froncèrent rapidement. Très rapidement.

"Nous en avons déjà discuté. Il te faut une couverture sociale. Je t'ai tout appris, merde. Tu sais que même si le lycée n'est qu'une couverture, tu dois y rester et avoir le plus de contacte social possible. C'est ta façon d'être, c'est notre façon d'être. Nous sommes des hommes de l'ombre. "

Le garçon venait de se vexer. Le masque commençait à tomber petit à petit... On ne cache pas sa véritable nature éternellement.

"C'est débile ! On déménage tous les ans. On nous retrouve tout le temps. on ne reste pas plus d'une année dans la même ville, comment veux-tu que je m'insère dans le moule si on ne s'arrête jamais de bouger ? "

Le père surenchérit.

"C'est à cause de mon travail ! Tu le sais très bien. "

L'enfant était vivement décidé à lui tenir tête et s'imposer.

"Bah tu le fais mal. "

Un claquement se fait entendre. La main du père venait d'heurter la joue du petit diablotin. Les deux hommes restèrent figés un moment. Puis, dans un silence toujours aussi pesant, l'enfant se leva et gagna sa chambre.
Une fois à l'intérieur, il se mordit le bras jusqu'au sang pour canaliser sa rage, son envie de tuer son père. Le démon n'était pas encore prêt à être libéré. Il resta quelques dizaines de minutes sur son lit à regarder son sang couler doucement le long de son bras, laissant son passager sombre se rendormir.
Mais le père ne tarda pas à venir troubler le repos de son fils. Le fax venait d'arriver. Le dernier contrat.

"Morgan, ce contrat est à ton nom... tu sais comment les choses se passent. Je n'ai pas plus d'infos sur nos employeurs, mais tu dois absolument mener à bien ce contrat. Dans le cas contraire... toi et toi seul en assumera les conséquences. "

Morgan lut rapidement les termes du contrat habituels puis passa à l'ordre de mission. Après avoir pris connaissance de sa cible, il rangea la feuille dans sa poche. Il poussa un léger ricanement.

"Un problème, fils ? "

"Non... c'est juste ma cible qui me fait rire. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement voudrait se charger de Vincent Lefevre mais bon... en plus, ce bouseux est dans ma classe et vient juste de sortir du coma, une tentative de suicide à ce qu'on dit. C'est à peine si j'aurai besoin de m'en occuper. Enfin bon, je vais étudier son cas et... je choisirai le moment opportun. "


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