HS : Pour comprendre ce qui est en train d'arriver à Octave dans ce chapitre, il faut vous rappeler des "crises" qui lui sont arrivés à maintes reprises. Mais tout ça sera expliqué bien plus en détail un peu plus loin dans la fic. Pour l'instant, la fic est assez confuse, mais ne vous inquiétez pas, des tas de chapitres annexes vont arriver après celui-là pour englober encore un peu le tout jusqu'à la fin de la fic.

Je m'excuse aussi pour ce chapitre qui ne développe pas grand chose [ et qui est relativement court] si ce n'est les éternels questions existentielles d'Octave, mais les prochains apporteront beaucoup de révélations. Par conséquent attendez vous à au moins 5 chapitres "Flashback" avant de voir l'intrigue se poursuivre.

Chapitre 25 : Défaillance 2.0


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Mon plafond. Qu'est ce que...? Non, cette fois-ci je ne rêve pas, je ne suis pas dans un état second, bref je suis bien réveillé. Et pourtant... il y a 5 minutes, j'étais au lycée. Ces...rêves... deviennent de plus en plus dangereux. Mes défaillances cérébrales recommencent. Je perds mes repères. Mes visions se mélangent. Ce dernier rêve vient de me prouver que je ne dois pas toujours m'y fier. Pourtant, elles sont majoritairement véridiques, enfin, elles le sont tant que je n'interfère pas dans le déroulement logique des évènements. Mais cette fois-ci je pensais vraiment être réveillé. Ca me fout des frissons, j'ai peur de rester dans un état de "coma végétatif" constant, de ne jamais me réveiller de mes visions. C'est éprouvant. Tout ça. C'est éprouvant. Et je n'ai pas les épaules assez larges pour tout supporter. Et plus les jours passent, plus mes visions se font de plus en plus apocalyptiques... Je veux juste être normal.

Je déjeune rapidement et me retrouve dehors au bout d'un quart d'heure. Je vois Vincent à l'arrêt de bus. Et je me revois encore au bord du grand nul part, presser deux coups de détente, prendre une vie en quelques secondes.
Je sors la première phrase qui me vient à l'esprit instinctivement.

"Salut Vincent. T'as l'air crevé, dis. "

Et rien ne sert de mentir, ses cernes imprégnées d'un magnifique regard de zombie prouvent sa fatigue.

"M'en parle pas. C'est à peine si [...] "

J'ai déjà entendu ça. Hier. Enfin non, aujourd'hui. Enfin je l'ai rêvé. Enfin non, je l'ai vécu. Ou bien je l'ai simplement imaginé. Non, je l'ai vécu. Dans ma tête, mais je l'ai vécu. Et dans un sens, je l'ai déjà vécu. Bon, je m'embrouille là.
La sortie avec Julien... Je veux la faire. Nous devons la faire. Je dois évacuer ce stress. Et depuis l'absence de Dominique, mon très cher psychologue attitré, je n'ai plus de repères. Brisé. Je suis brisé en petits morceaux. Et je ne peux même pas me ramasser à la petite cuillère. Je suis au bord du gouffre. La vie n'a plus aucune signification pour moi. Il y a encore deux mois, je jouissais d'une vie avec des petits problèmes que tout le monde a. Je pensais à ma rupture avec Sophie. Je songeais à trouver l'amour. Au fond, les filles, à mon âge, c'est normal. Et je pensais juste à déverrouiller le plus de succès possible sur ma console une fois rentré. Les temps changent. Les gens aussi. Et j'ai changé. Peut-être un peu trop. Peut-être beaucoup trop. Une personne est déjà passée de vie à trépas à cause de moi. Ca n'arrivera plus. Si les choses bougent trop, je sais quoi faire.

"Octave... Tu vas bien ? "

La fatigue s'était effacée des yeux de Vincent qui était à présent en pleine communion avec... mon nez...

"Ton nez, Octave... tu saignes. "

Je passe lentement mon index sur mes narines. Effectivement, une goutte gorgée de sang coule lentement de ma narine droite. Tout comme celle qui coulait le long de mon corps, le jour de mon agression. Sauf que cette fois-ci, c'est mon propre corps qui est en train de me tuer. Probablement les conséquences des petits voyages dans le temps de Lex, mon futur moi. Ou encore les conséquences de mes visions. C'est peut-être le prix à payer pour pouvoir connaître l'avenir.

Vincent me tend un mouchoir et je fais disparaître cette disgracieuse ligne rouge coulant de mon nez d'un geste rapide, puis jette le mouchoir dans la poubelle du coin.

Le bus arrive. Nous montons. Assis côte à côte à une place de deux, j'en profite pour "ré"engager la conversation que je suis censé tenir.

"Hey, Vincent, tu sais quoi, pourquoi on se ferait pas une sortie dimanche avec Julien ? Comme au bon vieux temps, on retournerait à ce lac au beau milieu des forêts et on y siroterait des bières en pensant à rien, en profitant simplement de l'instant présent..."

Il fixe la fenêtre du bus, pensif, me regarde, puis sourit.


"Pourquoi pas . Ca nous permettra de nous préparer. Comme ces condamnés à mort. Le dernier repas avant de s'en aller. "

Encore cette comparaison. Il y a des choses qu'on ne peut pas changer.
Comme cette rencontre avec Mart. Je l'ai vu. Il était là. Un militaire... tout du moins il y ressemblait. Il est arrivé via un "portail". Lui aussi vient du futur. Mais pourquoi ? Il me connait peut-être. Une guerre temporelle ou bien inter-dimensionnelle a peut-être éclatée. Ou peut-être que je pars dans des délires qui me dépassent.
Quoi qu'il en soit, j'ai de plus en plus l'impression de n'être qu'un simple instrument manipulé par des gens qui n'existent peut-être même pas encore...

En arrivant en cours, je répète les mêmes actions que ce dont j'ai rêvé. Enfin, pour le road-trip. Je suggère l'idée à Julien qui est d'accord et me propose d'emmener Sophie. Je décide d'aller directement lui demander. Elle accepte, bien que ces temps-ci je me montre assez distant avec elle. J'en profite également pour lui dire de nous rejoindre ce soir chez Julien.

Pendant les cours, c'est la même routine. Julien et Vincent sont rivés sur Morgan, qui lui semble dans son monde. Morgan, je me demande ce que tu as dans la tête. Il ne semble clairement pas prêt à tuer qui que ce soit. Peut-être que ce dont j'ai rêvé...cette fusillade... c'est peut-être un simple fruit de mon imagination... une défaillance... C'est probablement ce que j'aurais pu pensé si je n'avais pas vu les plans du blond, ou si Lex n'avait pas attaqué Vincent. Malheureusement, je suis confronté à la réalité. D'une manière ou d'une autre, mon cher Morgan, dans 5 jours tu vas tuer beaucoup de mondes, causer beaucoup de mal, et tu vas nous tuer. Je ne sais pas comment ça va arriver, ce que je sais, c'est que tu n'atteindras pas ton objectif.

-DDRRRINNNNGGG-

'Lunch Time'

Direction la cafétéria. Notre trio s'installe à une table de la cafet'.

"Le blond pommé là, avec le calepin et qui est taillé comme un rouleau de PQ, c'est lui ? "

Me lance Julien tout en le désignant.

"Ouais, c'est bien lui. Mais je ne l'ai jamais vu communiquer avec Morgan. Et Morgan n'a montré aucun signe de... enfin il ne se comporte pas comme un mec voulant tuer tout le monde quoi. C'est pas logique, j'ai l'impression qu'on passe à côté d'un truc. "

"De toute façon rien ne sert de s'amuser à les observer, ce soir on va tout mettre en œuvre pour faire foirer leur plan à partir de tous les détails de ta vision. Ca arrivera, c'est inévitable, mais ça n'a pas à forcément arriver comme c'est censé l'être. On pourrait les tuer maintenant, mais on serait bien dans la merde. En revanche, agir quand ils auront commencer à foutre la merde ça nous permettra de devenir des héros. "

Rien n'a changé. Dans 30 secondes, je vais rencontrer Mart. Je n'ai prévenu personne. C'est à moi de lui faire face. Ils ne viennent pas dans le passé pour rien. Ils viennent pour moi. Si ça peut éviter à tout le monde d'être blessé ou tué, j'accepte mon destin. J'accepte de me rendre à eux. J'accepte de devenir un martyr.

"Ouais, enfin c'est un peu trop tôt pour agir de toute manière. On planchera sur leur cas ce soir. "

...La machine a un peu de retard on dirait...

"Et comment qu'on va plancher sur eux. On mettra tous les moyens possibles en œuvre. Nous sommes des visionnaires. Et ça, on le doit à toi, Octave."

Me lance gaiement Julien alors que je suis en pleine...phase d'incompréhension. Comme d'habitude.
Ils ont peut-être eu une panne en cours de route... Ou bien mes visions déraillent. C'est la première fois que ma vision s'avère fausse et vraie à la fois. Et si... ça se reproduisait ? Mardi, par exemple. Je ne sais pas. Je doute. Et je n'aime pas douter. Ca craint.

"Ouais..."

Dis-je d'une voix gênée entre deux grincements de dent.

Ma vie peut se résumer en un mot. Incompréhensible. J'aspire à une vie meilleure. Un retour en arrière. Si seulement je pouvais projeter ma conscience avant que tout cela n'arrive... si seulement.
Nous mangeons un plateau repas puis repartons direction la fin des cours non sans avoir échangé plusieurs avis à propos de ce qui nous attend. Comme d'habitude. Le futur. Encore le futur. Toujours le futur. Carpe diem qu'ils me disaient hein ? Faut croire que même pour eux, c'est des conneries maintenant. Bullshits comme on dit.

Mon après-midi se résument en cours chiants et inintéressants, comme d'habitude. Je me demande même à quoi ça sert de continuer à venir ici, à vivre comme je vie alors que je pourrai tout plaquer. Fuir ce futur qui m'est déjà tout tracé. Faire un bon gros doigt d'honneur au destin et tout quitter. J'y songe de plus en plus. Partir. Partir loin.
Mais pour l'instant, je ne peux pas. Je suis prisonnier. Julien m'attend. Vincent aussi. Et... Sophie. Ils m'attendent. Les évènements qui arriveront seront décidés ce soir.